• «J’effectuerai en 2018 une visite d’Etat en Algérie, en prenant plus de temps» Emmanuel Macron

    «J’effectuerai en 2018 une visite d’Etat en Algérie, en prenant plus de temps», a-t-il dit, expliquant que la France avait «une histoire différente avec l’Algérie et le Maroc». Emmanuel Macron.

     

    Lettre au Président Emmanuel Macron

    des citoyens algériens

    Monsieur le Président,

    Tout d’abord, en tant que citoyens algériens, nous vous souhaitons la bienvenue lors de votre visite prévue aujourd’hui 6 décembre 2017 dans notre pays.

    Les relations de nos deux nations sont parfois tumultueuses, parfois stables, et méritent d’être améliorées pour atteindre le haut niveau.

    Le peuple algérien et le peuple français ont paradoxalement un idéal commun : la liberté ! De Vercingétorix à Jeanne-d’Arc, de Jean Moulin au général de Gaulle... de Massinissa à Fatma  n’Soumer, de l’Emir Abdelkader aux Hommes du 1er Novembre, l’esprit de résistance a prévalu face à l’occupation.

    Mais la comparaison s’arrête là, l’Algérie des Amazighs a connu la domination de la France coloniale, dont la conduite s’est dangereusement écartée de la Déclaration des droits de l’homme proclamée en 1789 !

    Des crimes de guerre, des crimes contre l’humanité dont les plus abominables ont été perpétrés un certain 8 Mai 1945 et les jours qui ont suivi, à Sétif, Guelma, Kherrata... (dont le nombre de victimes dépasse plusieurs dizaines de fois le massacre d’Oradour-sur-Glane par les nazis en 1944 ).

    Sans compter la répression, la dépossession des terres, la déportation, jusqu’à l’accaparement des crânes de résistants. Pendant la guerre d’indépendance —1954/1962 —, une longue liste de martyrs, de blessés, de handicapés, des milliers de villages détruits ont été inscrits sur le tableau noir de la colonisation ! Sans oublier les gens qui sont morts ou ont été blessés par l’explosion de mines disséminées à travers les frontières est et ouest du pays, ainsi que les victimes des expériences nucléaires...

    A cela se sont ajoutés les méfaits de l’OAS, qui ont accentué le fossé et provoqué la cassure entre les communautés.

    Il n’est pas dans notre intention de faire le procès de la colonisation, l’histoire l’a déjà condamnée, cependant le devoir de mémoire ne peut être occulté !

    Monsieur le Président  

    L’Algérie mérite d’être considérée comme un partenaire privilégié tant sur le plan politique qu’économique. Remémorez-vous son apport à l’économie française de par ses richesses agricoles et minières, sans oublier la contribution, certes modeste, de ses combattants à la libération de la France, tant à Verdun avec «les poilus» qu’à Monté-Cassino, sous les ordres du général Alphonse Juin, etc. C’est aussi grâce aux essais atomiques effectués dans le Sahara algérien que la France est devenue une puissance nucléaire. L’Algérie a été d’un apport certes modeste mais appréciable pour la grandeur de la France.

    Monsieur le Président  

    «La présence française» en Algérie a été abominable que seule l’histoire peut décrire dans toute son horreur. Aussi est-il recommandé voire vital que le pays des droits de l’homme le reconnaisse officiellement. Des nations à travers le monde ont reconnu leurs crimes et même indemnisé les victimes, la France s’honorerait à le faire.

    La France du général de Gaulle et l’Allemagne du chancelier Conrad Adenauer se sont réconciliées et engagées à construire un avenir commun, un exemple qui tarde à se concrétiser entre la France et l’Algérie.

    Monsieur le Président  

    Aussi, pour des relations sereines et apaisées, le gouvernement français doit faire preuve de courage et de lucidité pour s’imprégner d’une histoire douloureusement vécue et d’en admettre la tragique réalité dans toute sa dimension, s’imposer un esprit de justice et faire appel à la conscience pour réparer le mal de cette longue «nuit» coloniale. Sur ce, nous nous permettons de faire de modestes propositions que nous soumettons à votre haute autorité :

    - restitution de la totalité des archives ;
    - restitution des crânes de résistants ;
    - reconnaître les atrocités du passé colonial ;
    - indemnisation des victimes ;
    - signature d’un traité d’amitié et de coopération.
    Monsieur le Président,

    Nous souhaitons qu’un avenir prometteur puisse se concrétiser entre le pays des droits de l’homme et le pays des Amazighs, l’intérêt des deux peuples le recommande.

    Haute considération.

    SOURCE : http://www.elwatan.com/actualite/lettre-au-president-emmanuel-macron-06-12-2017-358062_109.php 

    Macron au sujet de ses invités : «J’ai besoin d’entendre tout le monde !»

    Emmanuel Macron lors de la conférence de presse qu'il a animée ce mercredi à Alger. New Press 

    Par Karim Bouali – C’est sur un ton suffisant que le Président français a répondu à la question d’un journaliste qui l’interrogeait sur le choix des personnes invitées au déjeuner qu’il a organisé à l’ambassade de France : «J’ai besoin d’entendre tout le monde. Je suis libre et en transparence avec les autorités algériennes», a affirmé Macron.

    Répondant sur le même ton arrogant, il a tancé un journaliste qui faisait observer qu’une partie de la jeunesse algérienne «ne [le] comprend pas». «Où est le problème ? Soit vous n’avez pas écouté ce que j’ai dit, soit votre question était déjà faite et vous vouliez me la poser. Posez-vous la question si vous auriez posé vous-même cette question aux anciens présidents. Je suis décomplexé. Ne me posez pas les questions d’il y a vingt ans. Le monde que je veux construire avec Bouteflika, ce n’est pas celui-là. C’est aussi à vous de savoir ouvrir votre esprit et de ne pas voir les choses comme il y a dix, quinze ou vingt ans. C’est une nouvelle histoire qu’on écrit», s’est emporté le locataire de l’Elysée dont l’agressivité rappelle son comportement fortement critiqué lors de sa récente tournée africaine.

    Le Président français semble être venu en Algérie avec la volonté de briser les tabous et de sortir les relations algéro-françaises des sentiers battus, en tournant une partie – seulement – de la page. Il a annoncé la restitution des crânes des résistants algériens détenus au Musée de l’Homme à Paris comme pour compenser son recul sur les crimes commis par la France coloniale en Algérie. Il affirme vouloir faire jouer aux diasporas un «rôle clé», regrettant ne pas «l’activer suffisamment». «On les a longtemps évitées et tenues à l’écart et considérées que comme des problèmes». Macron a affirmé, dans ce sens, vouloir lever les contraintes qui freinent les investisseurs et promet de faciliter l’obtention du visa pour les jeunes. «C’est une chance, cette jeunesse !» s’est-il exclamé.

    S’attendant certainement à être questionné sur sa visite au Maroc qui a précédé son déplacement en Algérie en tant que président, Emmanuel Macron a expliqué que sa visite à Rabat était «amicale», tandis que sa présence à Alger avait une connotation «plus officielle», car «elle revêt un autre statut». «J’effectuerai en 2018 une visite d’Etat en Algérie, en prenant plus de temps», a-t-il dit, expliquant que la France avait «une histoire différente avec l’Algérie et le Maroc». «Nous avons toujours veillé à ce que l’amitié portée à l’un ne nuise pas à celle portée à l’autre», a-t-il assuré.

    Désavouant à demi-mot la décision de l’ex-président Nicolas Sarkozy sur le dossier libyen, Emmanuel Macron a admis que la situation en Libye «est pire qu’avant» l’intervention militaire dans ce pays ravagé par la guerre civile. «Je ne suis pas là pour regretter des choses que je n’ai pas faites, je ne crois pas qu’une politique d’intervention militaire, lorsqu’elle ne s’inscrit pas dans une démarche diplomatique, d’une feuille de route politique, soit satisfaisante», a-t-il argumenté.

    K. B.

    SOURCE : https://www.algeriepatriotique.com/2017/12/07/macron-de-invites-jai-besoin-dentendre-monde/

     

    SUR UN TON SUFFISANT AUSSI…

    Macron en Algérie : « Qu'est-ce que vous venez m'embrouiller » avec la colonisation

    En déplacement à Alger, le président français s'est emporté face à un jeune homme qui l'accusait d'éviter le sujet de la colonisation. 

    La visite d'Emmanuel Macron s'annonçait périlleuse. Ce mercredi 6 décembre, le président français s'est offert un bain de foule après avoir déposé une gerbe au pied du monument des martyrs de la guerre d'Algérie. Emmanuel Macron a été interpellé par un jeune homme, un échange capté par les caméras de Franceinfo. L'homme l'a interrogé sur le passé colonial de la France et incitait le président à « assumer son passé colonial ». Ce à quoi le président a immédiatement répondu qu'il assumait cette page de l'histoire depuis « longtemps ».

    Mais, visiblement, cette réponse n'a pas suffi au jeune homme, qui a accusé Emmanuel Macron d'éviter le sujet. Une réflexion qui a agacé le président. « Qui évite quoi ? J'évite de venir vous voir ? J'évite de dire ce qui s'est passé ? Mais il s'est passé des choses, comme je l'ai dit... Il y a des gens qui ont vécu des histoires d'amour ici. Il y a des gens, Français, qui aiment encore terriblement l'Algérie, qui ont contribué et qui ont fait des belles choses, il y en a qui ont fait des choses atroces. On a cette histoire entre nous, mais moi je n'en suis pas prisonnier. Mais vous, vous avez quel âge ? »

    Réponse du jeune homme : « 25 ans ». Et Emmanuel Macron de poursuivre ensuite : « Mais vous n'avez jamais connu la colonisation ! Qu'est-ce que vous venez m'embrouiller avec ça ? Vous, votre génération, elle doit regarder l'avenir. » 

     

     

    « Spécial visite d'Emmanuel Macron à Alger du 6 décembre 2017Hommage à Johnny sur les Champs-Elysées : que vient faire la République dans ce deuil ? »

  • Commentaires

    3
    Vendredi 8 Décembre 2017 à 20:50

    Pour un vrai dialogue avec un pays souverain, dans le respect mutuel, il faut se garder de jouer les donneurs de leçons !

    2
    Vendredi 8 Décembre 2017 à 20:48

    Jean Jaurès a été assassiné pour celà...Un référendum en Alsace et en Moselle aurait empêché la guerre !

     

    1
    Jeudi 7 Décembre 2017 à 09:10

    Eh si on vit encore le racisme consubstantiel au colonialisme, il n'est que de voir autour de soi les propos et les comportements islamophobe.

    Par ailleurs je ne comprends pas qu'on puisse se réclamer de la défense de la France pendant la guerre de 14. Comme cela a été dit "on a fait se battre des gens qui ne se connaissaient pas pour des gens qui se connaissaient mais qui ne se battaient pas". La boucherie de la guerre de 14-18 a été la plus grande escroquerie du XXème siècle. Les puissances coloniales, comme la France, avaient réussi à enrôler les peuples qu'elles avait soumis pour leur guerre !

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