• Joseph Andras signe le portrait d’un révolté *** Le lauréat du Goncourt du premier roman refuse son prix

    Joseph Andras signe le portrait d’un révolté

    Surprise du Goncourt du premier roman, récompensé alors qu’il ne figurait pas sur la liste initiale, le livre du très discret Joseph Andras, De nos frères blessés, est le coup de cœur d’Antoine, libraire sur Fnac.com.

    De nos frères blessés retrace, soixante ans plus tard,  un destin particulièrement douloureux dans l'histoire entre l'Algérie et la France : celui de cet ouvrier communiste, qui fut le seul Européen guillotiné pour avoir tenté de faire sauter une bombe, sans avoir tué personne, condamné à mort par un ministre de la Justice nommé François Mitterrand et dont René Coty refusa le recours en grâce. Le sujet est « lourd »… 

    De Joseph Andras on ne connaît pas grand-chose. L’auteur de 31 ans évite soigneusement toute exposition médiatique. Il fait une entrée fracassante en littérature avec un premier texte récompensé par le prestigieux Goncourt du premier roman, prix littéraire qui a mis en lumière des auteurs devenus des incontournables en librairie : Yann Moix, Kamel Daoud, Jean-Christophe Rufin… 

    Joseph Andras ne s’est pas déplacé pour recevoir son prix. Il assiste depuis sa Normandie à la consécration d’un roman qui a d’abord été refusé par son éditeur. L’histoire de ce roman est jalonnée de surprises et de rebondissements. 

    Joseph Andras signe le portrait d’un révolté

    De nos frères blessés est un récit sauvage qui tente de réhabiliter, par les mots, la figure oubliée du militant communiste Fernand Iveton, soit le seul Européen exécuté durant la guerre d’Algérie. Fernand, ouvrier engagé, affiche des tendances politiques anticolonialistes. Il se rallie naturellement au FLN. En 1956, il est accusé d’avoir posé une bombe dans une usine d’Alger.

    L’acte est plus symbolique que violent : l’emplacement choisi promet de ne faire aucune victime. D’ailleurs, la bombe n’explose pas. Mais Fernand est tout de même arrêté. Il sera guillotiné le 11 février 1957. 

    Le texte de Joseph Andras est une tentative de réhabilitation et un hommage à ce personnage historique oublié. Autour de l’arrestation, de l’emprisonnement, du procès, l’auteur greffe des bouts de vie, des bribes d’enfance passées en Algérie, la naissance d’une histoire d’amour, qui expliquent en partie l’engagement et la destinée de cet anti-héros, aussi loué que détesté. 

    De la quête de liberté, de la revendication politique au cauchemar carcéral et à l’accusation de terrorisme, le parcours chaotique de Fernand est ici retracé. Salué par un Philippe Claudel enthousiaste, ce premier roman brille par la maturité de son écriture et par sa grande maîtrise narrative. Joseph Andras travaille déjà à son deuxième roman. On est impatient.

    SOURCE : https://www.actualitte.com/article/livres/joseph-andras-signe-le-portrait-d-un-revolte/64919

     

    Le lauréat du Goncourt du premier roman

    refuse son prix

     

    Le lauréat du Goncourt du premier roman refuse son prixAvant Joseph Andras, Julien Gracq est le seul lauréat à avoir refusé le Prix Goncourt, en 1951 pour Le rivage des Syrtes.@ LIONEL BONAVENTURE / AFP

     

    Le romancier Joseph Andreas, auteur de "De nos frères blessés", a expliqué dans une lettre que "la compétition, la concurrence et la rivalité sont à [s]es yeux des notions étrangères à l'écriture".

    Le romancier Joseph Andras, lauréat du Goncourt du premier roman, a annoncé qu'il refusait son prix en expliquant que cette distinction était contraire à sa conception de la littérature, selon l'Académie Goncourt et l'éditeur du romancier. L'auteur de De nos frères blessés (Actes Sud) a annoncé sa décision dans une lettre adressée à l'Académie Goncourt. Roman puissant autour de la figure du militant communiste Fernand Iveton, seul Européen exécuté durant la guerre d'Algérie, le livre de Joseph Andras, sorti seulement mercredi en librairie, ne figurait pas dans la liste établie par le jury de l'Académie Goncourt le mois dernier.

    Distinction. Âgé de 31 ans, vivant en Normandie, le jeune romancier refuse de s'exposer dans les médias, avait expliqué lundi lors de l'attribution du prix son éditrice Marie Desmeures. Actes Sud a pris acte de la décision du romancier dans un bref communiqué. "Hier, jeudi 12 mai 2016, Joseph Andras, lauréat du Goncourt du premier roman avec De nos frères blessés (Actes Sud), a remercié les membres de l'Académie Goncourt et fait savoir que sa conception de la littérature ne lui permet pas d'accepter toute distinction de cet ordre. Les éditions Actes Sud prennent acte de la décision de l'auteur".

    Un militant de l'égalité sociale et politique". "J'ai pris connaissance du prix premier roman attribué à De nos frères blessés par l'Académie Goncourt. Que ceux qui ont trouvé quelque intérêt à ce livre soient ici sincèrement remerciés - il n'en reste pas moins que je ne peux l'accepter : la compétition, la concurrence et la rivalité sont à mes yeux des notions étrangères à l'écriture et à la création. La littérature, telle que je l'entends en tant que lecteur et, à présent, auteur, veille de près à son indépendance et chemine à distance des podiums, des honneurs et des projecteurs", a indiqué l'écrivain dans sa lettre à l'Académie Goncourt. "Que l'on ne cherche pas à déceler la moindre arrogance ni forfanterie dans ces lignes : seulement le désir profond de s'en tenir au texte, aux mots, aux idéaux portés, à la parole occultée d'un travailleur et militant de l'égalité sociale et politique", a ajouté l'écrivain engagé.

    Avant Joseph Andras, Julien Gracq est le seul lauréat à avoir refusé le Prix Goncourt, en 1951 pour Le rivage des Syrtes (Corti). Aucun auteur n'avait encore refusé le Goncourt du premier roman, créé en 2009.

    SOURCE :  http://www.europe1.fr/culture/le-laureat-du-goncourt-du-premier-roman-refuse-son-prix-2744872

     

    « Il y a soixante ans, un maire creusois révoqué et condamné pour ses idées anti-colonialistes *** MISE A JOUR : Sur le site "Mémoire à Vif"Lettre à Madame Jacques de Bollardière *** « Qui sont mes frères ? Qui sont mes soeurs ? » du Docteur Jean de Monbrison »

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