• L'accident ferroviaire de Saint-Michel-de-Maurienne *** Un article de Jacques CROS


    L'accident ferroviaire

    de Saint-Michel-de-Maurienne

    Un article de Jacques CROS

    SOURCE : http://cessenon.centerblog.net/6572454-l-accident-ferroviaire-de-saint-michel-de-maurienne 

    L’histoire nous est racontée dans le numéro de janvier 2018 de L’Ancien d’Algérie, l’organe de la FNACA. C’est l’accident ferroviaire qui reste le plus meurtrier en France. Il finira par totaliser près de 700 victimes. 

    Rappelons le contexte. Les forces allemandes et austro-hongroises avaient enfoncé le front italien au cours de la bataille de Caporetto qui avait débuté le 24 octobre 1917. Un corps expéditionnaire composé de Français, de Britanniques et d’Américains avait été envoyé en Italie pour aider l’armée italienne à redresser la situation. 

    Mon grand-père paternel avait été envoyé avec son régiment dans ce soutien à nos alliés. J’avais lu dans une correspondance qu’il avait adressé à sa famille qu’il estimait que c’était moins dur que sur le front franco-allemand qu’il avait connu. Là-bas c’étaient les Italiens qui étaient en première ligne. 

    Mais revenons à la catastrophe ferroviaire de Savoie. La situation s’étant stabilisée des permissions sont accordées aux soldats français. Un train a rejoint Modane et doit atteindre Saint-Michel-de-Maurienne dont la gare est située 17 km plus bas avec un dénivelé de 350 m ce qui correspond à une pente de 33 %. Le train comprend 17 voitures de voyageurs et 2 wagons fourgons. Il a une longueur de 350 m, pèse 530 tonnes et compte plus de 1000 passagers. 

    Le mécanicien qui doit conduire le convoi demande une deuxième locomotive, ce qui est conforme aux exigences formulées dans le règlement de la circulation sur ce tronçon de la ligne. Elle lui est refusée, sans doute nécessaire à un train transportant des pièces d’artillerie sur le front. 

    Les officiers qui avaient emprunté le train arrivé à Modane finissent leur trajet avec un rapide qui rallie Paris. Les simples soldats entreprennent leur descente sur Saint-Michel-de-Maurienne. La seule locomotive attelée au convoi ne réussit pas à empêcher celui-ci de prendre de la vitesse. Les freins des wagons ne résistent pas, la rame déraille et heurte à plus de 100 km / h un mur de soutènement. 

    On retira de l’amas de ferraille accumulée 425 corps qui ne pourront pas tous être identifiés cependant que la liste des morts s’allongera avec les blessés qui décèdent dans les hôpitaux voisins ou dans l’usine de pâtes alimentaires réquisitionnée pour les accueillir. 

    L’institution militaire imposera la censure sur le drame, arguant du secret-défense. Les restes des victimes seront inhumés dans le cimetière de Saint-Michel-de-Maurienne puis transférés dans la nécropole de Villeurbanne. En 1998 une stèle sera érigée sur le lieu de l’accident.

     

    Jacques CROS 

    Ils avaient été libérés du front italo-autrichien pour passer Noël en famille. Leur vie s’est arrêtée dans le froid glacial d’une nuit mauriennaise, et le fracas des wagons écrasés.

    Sans l’obstination d’un homme, ce drame serait connu de manière bien imprécise. André Pallatier, originaire de Saint-Michel-de-Maurienne, ancien proviseur du lycée du Granier à Chambéry, a consacré des années à une des plus grandes catastrophes que la France ait connues, mise sous le boisseau d’abord par la censure militaire, ensuite par la réticence, une fois la Grande guerre terminée, à évoquer tout ce qui rappelait, de près ou de loin, une fraternité d’armes entre la France et l’Italie vite entachée par la méfiance d’après conflit.

    Il est 22h47, ce 12 décembre 1917, quand le train ML 3874 quitte Modane. À son bord, environ 1 200 permissionnaires. Le convoi vient de Bassano, en Vénétie. Le soutien français aux troupes italiennes, après le désastre de Caporetto, commence en effet à porter ses fruits et l’état-major accepte de libérer des unités pour permettre aux soldats de retrouver leurs familles pour Noël. Des dizaines de convois passent par la ligne dite “du Mont-Cenis”. Tous ces trains ne sont pas en parfait état.

    Celui-ci prend vite une vitesse excessive, qui le poussera jusqu’à 150 km/h. À La Saussaz, les wagons se décrochent, s’entassent les uns sur les autres, prennent feu, tandis que la motrice parvient en gare de Saint-Michel-de-Maurienne.

    La suite, Rose Thomasset, une villageoise témoin des opérations de secours, la racontait au Dauphiné Libéré en 1987, à l’occasion du 70e anniversaire : « C’était affreux, un spectacle d’apocalypse. Pour éteindre l’incendie, nous avons fait une chaîne et depuis l’Arc, on se passait les seaux d’eau. Mon père est allé chercher de la paille pour étendre les blessés. Mme Lescure, pharmacienne à Saint-Michel, donnait les premiers soins. Le lendemain, lorsque je suis retournée sur les lieux, j’ai vu un corps calciné, pas plus grand qu’une poupée ».

    SOURCE : http://www.ledauphine.com/savoie/2017/12/11/il-y-a-100-ans-le-train-deraille-en-maurienne-435-morts 

    Cérémonie à la mémoire des 435 victimes

    Le 12 décembre 2017 cent ans jour pour jour après le déraillement d’un train de permissionnaires, une cérémonie a eu lieu ce mardi à Saint-Michel-de-Maurienne à la mémoire des 435 victimes de la catastrophe, la pire que les chemins de fer français ait jamais connue. Longtemps oublié, ce drame a fait l’objet d’un hommage solennel.

     

    SOURCE : http://www.ledauphine.com/savoie/2017/12/12/il-y-a-100-ans-le-train-deraille-en-maurienne-ceremonie-a-la-memoire-des-435-victimes 


     

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