• L'armement nucléaire : Macron dans la continuité de De Gaulle !!!

     

    Macron dans la continuité de De Gaulle !!!

    "Notre force de dissuasion nucléaire demeure, en ultime recours, la clé de voûte de notre sécurité et la garantie de nos intérêts vitaux", a expliqué vendredi à l'Ecole de guerre Emmanuel Macron. (Crédits : Elysée)

     

    La dissuasion nucléaire reste la clé de voûte de la sécurité de la France. Emmanuel Macron ne souhaite pas désarmer la France, ni diluer les forces de dissuasion dans l'OTAN. En revanche, il aspire à un débat des Européens sur le rôle de la dissuasion nucléaire française dans la sécurité collective de l'Europe.

    Plus de soixante ans après le général de Gaulle et son discours à l'Ecole de Guerre sur la création de la "force de frappe", Emmanuel Macron s'est placé dans les pas de son illustre prédécesseur pour réaffirmer l'intangibilité de l'arme nucléaire, qui reste au cœur de la stratégie de défense de la France. "Notre force de dissuasion nucléaire demeure, en ultime recours, la clé de voûte de notre sécurité et la garantie de nos intérêts vitaux, a expliqué vendredi le président de la République à l'occasion d'un discours très riche. Aujourd'hui comme hier, elle garantit notre indépendance, notre liberté d'appréciation, de décision et d'action. Elle interdit à l'adversaire de miser sur le succès de l'escalade, de l'intimidation ou du chantage".

    13 février 1960, premier essai nucléaire français

    dans le Sahara en images

    Le 13 février 1960, à 7h04 du matin, la première bombe atomique française explosait dans le sud du Sahara algérien, sur la base de Reggane. Cette explosion faisait du pays la 4e puissance nucléaire mondiale.

    7 heures du matin, ce 13 février 1960, la France s'apprête à réaliser son premier essai nucléaire. Dans la base de Reggane, en plein cœur du désert algérien, 1 200 km d'Alger, "Gerboise bleue", c'est son nom, est placée en haut d'un pilonne de 100 mètres.

    Ce petit rongeur des sables est en fait une bombe au plutonium qui s'apprête à exploser. Sa puissance de 70 kilotonnes équivaut à trois à quatre fois celle d'Hiroshima. L'explosion est déclenchée à 7h04 et génère une gigantesque déflagration qui illumine le ciel. Au sol, la chaleur est telle qu'elle vitrifie le sable dans un rayon de 300 mètres.

    Ce matin-là, les conditions météo sont excellentes et les vents bien orientés doivent limiter la propagation des poussières en les dispersant en haute altitude.

    Si des caméras filment l'événement, peu d'images filtreront dans les médias d'alors. C'est d'ailleurs ce que déplorent les Actualités françaises dans ce reportage diffusé dans les salles de cinéma. C'est finalement à la radio que sera diffusé le plus long reportage sur l'événement.

    "Certes, on pourra déplorer la pauvreté des images qui nous ont été fournies sur l'explosion dont on ne verra qu'un panache de fumée".

    On sent cependant la fierté poindre dans le ton de la voix du speaker : "Cela ne retirera rien au fait. Seule, avec ses propres moyens, la France a fabriqué seule sa bombe."

    La suite du reportage se contente de relater, en images, l'historique de la réalisation de la bombe avec les gisements d'uranium et de décrire le site de Marcoule pour expliquer ensuite toute la mise en place de la base de Reggane [créée pour la circonstance] et tout le dispositif d'allumage au point zéro.

    Avec cette explosion, la France rejoint les trois autres possesseurs de la bombe à l'époque : Les USA, l'URSS et la Grande-Bretagne.

    Rassurer les alliés

    Cet autre reportage, diffusé le soir-même, retrace l'historique de la bombe A et de la bombe H dans le monde, jusqu'à l'expérience française.

    Il présente aussi l'intervention de Jules Moch à l'ONU [Le délégué de la France à la Commission du désarmement de l'ONU de 1951 à 1960] justifiant le choix du Sahara pour les essais français. : "Le Sahara se prête mieux que toute autre région à ces essais parce que le site choisi est à la fois désert et beaucoup plus proche que les atolls de la France…" [Les accords d’Evian qui mirent fin à la guerre d’Algérie, en mars 1962, contenaient des clauses secrètes autorisant une présence française dans le désert du Sahara algérien jusqu'en 1967.]

    Le ministre veut alors rassurer la communauté internationale sur les risques encourus sur les populations voisines des futurs essais français, en soulignant que les habitants des villes des "états voisins du Sahara : Maroc, Tunisie, Lybie, Soudan, Ethiopie, Ghana… courront moins de dangers que les habitants de la Californie et de la Sibérie qui n'en coururent aucun lors d'expériences plus nombreuses."

    Et qu'en pense la rue ?

    Dans la rue, après les essais, les avis des badauds interrogés sont mitigés, certains souhaitant que les hommes se montrent sages et que ces essais apportent plus de bien que de mal…

    Des retombées radioactives critiquées par la communauté internationale

    La communauté internationale va s'émouvoir de ces essais et les pays riverains dénoncer une augmentation de la radioactivité. Des critiques démenties plus tard par autorités françaises. Le 20 février 1960, face au tollé de protestations à l'étranger, à propos des retombées radioactives, Fernand Lot interviewe sur Paris Inter le général Charles Ailleret, responsable de cet essai, commandant inter-armées des armes spéciales à propos des deux sortes de retombées radioactives et des risques : "Nous n'avons pas à nous inquiéter de cette pincée supplémentaire négligeable de radioactivité lointaine que nous introduirons dans le monde"

     

    Le général de Gaulle, "SAV" de la bombe "A"

    Le 26 février suivant, quelques jours avant un second essai, le général de Gaulle assure lui-même "l'après-vente" de cet essai contesté. Au cours du deuxième jour de son voyage officiel dans le sud-est de la France, à Narbonne, le président prononce un vibrant plaidoyer pro-nucléaire dans lequel il tourne ouvertement en ridicule l'opposition aux essais.

    "Il faut que la France soit debout à l'égard de ses amis... Il faut avoir des alliés et la France d'ailleurs donne l'exemple de sa fidélité à ses amis et à ses alliés. Mais il ne faut pas avoir des protecteurs, c'est la raison pour laquelle, la France, avec ses moyens et sans outrecuidance a cru devoir entrer dans la voie qui lui procurera l'armement, il faut bien le dire, nécessaire pour être elle-même. En même temps, elle fait ainsi la démonstration de son propre progrès scientifique et technique et ce n'est pas monsieur le ministre chargé de l'énergie atomique, chargé aussi de la recherche scientifique et ici présent qui démentira. C'est une démonstration que la France a faite de ce qu'elle vaut. Elle ne veut pas le faire, bien entendu, pour menacer personne et certains clans plus ou moins hystériques qui nous accusent de vouloir, avec une 200ème expérience, alors qu'ils n'ont rien dit pour les 199 précédentes, qui nous accusent de vouloir empoisonner l'humanité. Ceux-là, nous leur opposons, bien entendu, qu'une vaste ironie. Mais il faut que la France prenne conscience de ce que cela vaut pour elle et de ce que cela lui donne de force, pour entrer plus avant encore, dans les grandes délibérations, d'où je le crois, et je le veux, sortira la paix du monde."

    Au total, la France effectuera en Algérie 57 expérimentations et essais nucléaires entre 1960 et 1966. Six ans après "Gerboise bleue", la France fera exploser sa première bombe H (thermonucléaire) à Mururoa en Polynésie (Mururoa). Après plus de 200 essais nucléaires, Jacques Chirac annoncera leur arrêt définitif, le 29 janvier 1996. Quant aux retombées radioactives et à leur conséquences évoquées à l'époque, il faudra attendre les années 2000 avec le long combat de vétérans des essais victimes de cancers et  2013, avec la déclassification des documents pour découvrir l'ampleur des retombées radioactives. Bien plus importantes que celles données à l'époque, elles s'étendirent sur toute l'Afrique de l'Ouest jusqu'au sud de l'Europe.

    Essais nucléaires: "La France a une dette

    envers les irradiés du Sahara"

    DR

    Ancien appelé d’un contingent français et témoin de l’accident de Béryl, Louis Bulidon a affirmé que “la France a une dette envers les descendants des irradiés de Béryl.

    Le 1er mai 1962, la France a réalisé son second essai nucléaire souterrain à In Ecket, au nord de Tamanrasset ayant pour code Béryl. Louis Bulidon, en tant qu’appelé à cette époque-là, a assisté à cet essai. Il est l’auteur en 2011 de l’ouvrage “Les irradiés de Béryl: l’essai nucléaire français non contrôlé”.

    “L’essai Béryl par la propagation accidentelle de son nuage radioactif a durablement irradié les populations Sahariennes, au premier rang desquelles les touaregs du Hoggar mais aussi les populations locales des oasis du sud algérien, du Mali, du Niger et à l’est jusqu’au Tchad”, a-t-il affirmé.

    Il a souligné que les enfants et les petits-enfants de ces populations “portent dans leurs gènes les séquelles de cette contamination radioactive comme tentent à le démontrer les études scientifiques récentes en France et en Angleterre”.

    Pour lui, après les accords d’Evian sur l’indépendance de l’Algérie, la France a “totalement” abandonné les victimes de son programme nucléaire à leur sort d’irradiés “vivant sur des sols durablement radioactifs comme ont pu le démontrer les prélèvements sur la végétation que nous avons effectué mes camarades et moi à l’époque après Béryl en nous déplaçant jusqu’aux frontières du territoire algérien”.

    “La France a une dette envers ces hommes et ces femmes, leurs enfants auxquels nous avons apporté aucune attention sur leur sort de descendants des irradiés de béryl. Comment oublier que nous avons ignoré totalement dans le passé la situation sanitaire de leurs parents exposés aux retombées de Béryl”, a-t-il écrit dans un blog sur MédiaPart, appelant le président Emmanuel Macron à assumer “cet héritage”.

    “Notre jeune président de la République se doit d’assumer cet héritage de l’époque gaullienne et de notre présence en Algérie  en accueillant dignement cette classe d’immigrés et en leur octroyant sans réserve le statut de réfugiés.”

    L’ouvrage de Louis Bulidon (83 ans), un ingénieur chimiste affecté en décembre 1961 au Service Technique des Armées arme atomique, dans une base militaire dans le Hoggar, se veut un témoignage pour faire toute la lumière sur l’accident de l’essai nucléaire Béryl.

     La France a réalisé plusieurs essais nucléaires dans le sud algérien, notamment à Reggane et à Tamanrasset. Une équipe de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) a inspecté en 1999 les champs de tirs, demandant la fermeture de quatre zones interdites d’accès.

    Le dossier des conséquences des essais nucléaires française et de l’indemnisation des victimes se trouve actuellement sur la table de négociations d’une commission algéro-française chargée de régler les questions liées à la mémoire.

    La bombe A en Algérie (encore) française :

    24 fois plus puissante que Nagasaki et Hiroshima 

    « Un film sur Fernand Iveton en attendant Maurice AudinLa commission "retraites" ne peut achever ses travaux sur le texte, situation inédite à l'Assemblée »

  • Commentaires

    1
    Mardi 11 Février 2020 à 11:41

    Eh oui, il est sur le chemin du traîneur de sabre Macron § Et avant lui Chirac avait emprunté ce même chemin. Ça nous coûte les yeux de la tête et ça n'assure en rien notre sécurité. Nous sommes à la merci de n'importe quel attentat terroriste cependant que planent sur nos têtes les risques inhérents à l'apocalypse nucléaire. Ceci qu'elle soit le résultat d'une volonté d'utilisation de l'arme nucléaire ou d'un accident 

    Oui, plutôt que la modernisation de notre arsenal atomique, son transfert à un dispositif européen de défense, laune loi de programmation militaire coûteuse qui nous ramène à l'époque de la politique de la canonnière, respectons le Traité de non prolifération et ratifions l Traité d''Interdiction des Armes Nucléaires (TIAN).

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