• L'avocat défenseur des droits de l'homme Henri Leclerc est décédé

     

    L'avocat défenseur des droits

    de l'homme Henri Leclerc

    est décédé

    Figure de la défense des droits de l'homme, l'avocat Henri Leclerc est décédé ce samedi à 90 ans des suites d'un AVC.

     L'avocat défenseur des droits de l'homme Henri Leclerc est décédé

    Henri Leclerc en 2022. Photo AP / Sipa / Michel Euler

    Henri Leclerc, avocat et défenseur inlassable des droits de l'homme, est décédé samedi à Villejuif (Val-de-Marne) à l'âge de 90 ans, a annoncé sa fille, Aline Leclerc.

    Henri Leclerc, qui a plaidé notamment pour la défense de François Besse, Richard Roman ou encore Jacques Viguier,  est décédé « samedi à l'hôpital Paul-Brousse de Villejuif des suites d'un AVC », a précisé sa fille.

    Référence

    Comme de nombreux autres avocats samedi soir sur X, l'ex-figure du barreau et Garde des sceaux démissionnaire Eric Dupond-Moretti a salué sa mémoire « Cher Henri, tu disais souvent 's’il n’en reste qu’un, je serais celui-là'. Avec ta disparition, nous perdons un infatigable défenseur des libertés dont l’engagement et le talent auront marqué le barreau et toute notre justice. J’adresse mes condoléances émues à ses proches. »

    Durant 65 ans, Henri Leclerc, fils d'un fonctionnaire des impôts et petit-fils d'instituteurs, a plaidé avec la même passion les grandes affaires criminelles et toutes les causes sociales, s'imposant comme une référence parmi ses pairs.

    Son pedigree d'avocat est impressionnant : il a plaidé pour la défense de Charlie Bauer et François Besse -deux lieutenants de Mesrine-, Florence Rey, Richard Roman, Hélène Castel, Jacques Viguier, Véronique Courjault, Dominique de Villepin dans l'affaire Clearstream. Il est intervenu en tant que partie civile dans l'affaire Omar Raddad, a défendu Dominique Strauss-Kahn dans l'affaire du Carlton de Lille.

    « Fermement à gauche »

    Mais lorsque Henri Leclerc a débuté dans le métier, c'est vers d'autres combats que l'a conduit son engagement politique « fermement à gauche » : dès 1956, en pleine guerre d'Algérie où il a lui-même été envoyé servir, il a défendu des militants du FLN et du MNA (Mouvement national algérien).

    Après eux, viennent les étudiants de Mai 68 -il est notamment l'avocat de Cohn-Bendit, Geismar, Sauvageot-, les mineurs du Nord, les pêcheurs bretons, les paysans en lutte, le journal Libération fondé par Jean-Paul Sartre... Henri Leclerc, silhouette massive et sourcils broussailleux, devient l'avocat de toutes les causes sociales.

    De 1995 à 2000, il avait présidé la branche française de la Ligue des droits de l'homme, et en était encore président d'honneur. Il avait livré son ultime plaidoirie en décembre 2020 devant la 1ère chambre civile du tribunal de Paris.

    Vous pouvez rendre hommage au défunt sur sa page commémorative sur le site Libra Memoria et présenter vos condoléances à ses proches en témoignant votre sympathie.

    SOURCE : Disparition. L'avocat défenseur des droits de l'homme Henri Leclerc est décédé (lejsl.com)

     L'avocat défenseur des droits de l'homme Henri Leclerc est décédé

     Son dernier interview sera pour Gaza... et d'autres sujets

     

     

    « Encore un hommage à Alban LiechtiViviane Candas nous informe : »

  • Commentaires

    1
    ould aoudia
    Dimanche 1er Septembre à 08:30

    Avant qu’il ne devienne ministre de la Justice et président du Conseil Constitutionnel, maître Robert Badinter avait écrit une lettre dont sont reproduits ci-dessous quelques extraits. Ils peuvent s’appliquer aujourd’hui à maître Henri Leclerc.

    Robert Badinter entendait protester contre l’exécution extra judiciaire de maître Amokrane Ould Aoudia, avocat au barreau de Paris, par les tueurs des services secrets français, agissant sur ordre du Premier ministre Michel Debré. Le gouvernement reprochait à l’avocat d’avoir dénoncé, dans une lettre ouverte, la torture pratiquée dans les locaux de la DST, rue des Saussaies, à quelques mètres de l’Elysée où régnait de Gaulle.

     

    À ceux qui osaient justifier l’assassinat de Mè Ould Aoudia pour son rôle de défenseur de militants algériens, maître Robert Badinter écrivait :

     

    Tenter de frapper les défenseurs, après avoir attenté aux droits de la défense…c’est encore détourner la Justice de ses voies, l’utiliser à une mauvaise besogne.

    Mais, comme ils l’on écrit : « L’avocat n’a pas à constater la position de son client du bout des lèvres et en tremblant de peur. Il doit la prendre à son compte et la soutenir ou s’en aller ».

    Tous l’ont soutenue jusqu’à cet instant et d’abord Maître Ould Aoudia qui l’a payé de sa vie.

    Souvenons-nous en, et que le courage est parfois la première vertu que la défense requiert.

     

    Du courage, maître Henri Leclerc en a aussi fait preuve.

    Jean-Philippe Ould Aoudia

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