• " L'impossible commémoration "

    Pourra-t-on, un jour, SE SOUVENIR ENSEMBLE

    DE LA GUERRE d'Algérie ?

    Ma réponse : « nous serons morts

    mon frère » 

    L'impossible commémoration

    Rémi Dalisson 

    AUTEURS

    Rémi Dalisson est professeur des Universités à l’université/Espe de Rouen, spécialiste des rapports entre histoire et mémoire, des mémoires de...

    Depuis 1962 et la signature des accords d’Évian, pas une année ne passe sans que la mémoire de la guerre d’Algérie ne revienne dans le débat public, y compris lors des campagnes électorales ou chaque mois de mars, quand des maires refusent de la commémorer. Ici il faut souligner une énorme hypocrisie de l'Etat qui n'a jamais fait respecter la loi du 6 décembre 2012. Depuis 1962, assez souvent pour une inauguration de rue « 19 mars, cessez-le-feu de la guerre d’Algérie » elle est perturbée par des incidents ou que sa dénomination n’en soit changée lors de « contre-inaugurations ». Et les querelles rebondissent jusque dans le domaine éducatif où les élèves de terminale doivent étudier « les mémoires de la guerre d’Algérie ». La mémoire du conflit semble donc hanter la société française comme si, entre histoire et mémoire, rien n’avait été encore tranché.
    Or, il n’est pas de meilleur indice de cette omniprésence et des enjeux de cette mémoire complexe, loin des simplifications et instrumentalisations dont elle est l’objet, que la question de la commémoration de la fin de la guerre. Dans un pays comme la France, friand de cérémonies publiques et de pédagogie civique par la fête, la question de la commémoration de la fin de la guerre synthétise tous les enjeux mémoriaux, identitaires et historiques de la question algérienne. En replaçant cette « impossible commémoration » dans son contexte national, en étudiant les divers groupes mémoriaux concernés, les nombreux héritages commémoratifs et les pratiques cérémonielles de terrain, Rémi Dalisson montre les stigmates de la guerre, le poids de sa mémoire et son enjeu pour une nation traversée par de multiples interrogations identitaires et un rapport complexe au passé, y compris colonial.

     

     

     

     

    M. Dallisson, dans votre vidéo, je relève cependant une contradiction on ne célèbre pas une défaite, on commémore la victoire de la paix, la fin du colonialisme et surtout on rend hommage à toutes les victimes, civiles ou militaires de cette sale guerre, par ailleurs je relève cette erreur : pendant la guerre d'Algérie, c'étaient encore des départements français et non algériens comme vous le dites et d'autre part un mot me gêne « repentance », je le récuse… En France, la repentance coloniale fait l'objet de débats au sujet de la colonisation de la France en Algérie… notamment ce mot repentance est fréquemment rabâché, bavé, craché par la fachosphère, de l’extrême droite et de la droite extrême… Je sais bien, du moins j'espère que vous ne devriez pas faire partie de cette catégorie, alors merci, à l’avenir, d’employer un autre mot… Fortement marqué par son origine religieuse le mot repentance ne pourra jamais être employé par le chef d’Etat français qui représente la République laïque et qui n’a pas à employer les mots prononcés dans les églises, dans les mosquées ou les synagogues, c’est pourquoi je vous propose ce mot : RECONNAISSANCE 

    « Algérie-France : " La repentance est avant tout une question franco-française" *** A titre personnel je préfère le terme de RECONNAISSANCEConcernant la disparition de Maurice Audin voici l’article de Bernard Deschamps, ancien député, nous proposant en complément une émission de Canal Algérie. Merci. »

  • Commentaires

    2
    Samedi 17 Février 2018 à 20:39

    Ce geste de Willy Brandt peut être considéré comme une repentance, mais on ne peut pas comparer la seconde guerre mondiale avec la guerre d'Algérie, personnellement je n'aimerais pas voir le président français se mettre à genoux. QU'IL RECONNAISSE TOUS LES CRIMES DE LA COLONISATION... MAIS QU'IL N'EMPLOIE JAMAIS LE MOT DE REPENTANCE. Désolé, pour moi les mots ont leur importance... mais les actes encore plus...

    Un sondage du magazine Der Spiegel effectué peu après auprès des Allemands révèle que 48 % des personnes interrogées avaient trouvé la génuflexion exagérée, 41 % convenable et 11 % n'avaient pas d'opinion. Seuls les plus jeunes le soutiennent. Pour la génération de 68, Willy Brandt incarne une rupture avec l'Allemagne d'après-guerre.

    Un homme se met à genoux, une nation se relève

      http://dipitadidia.unblog.fr/2007/01/20/un-homme-se-met-a-genoux-une-nation-se-releve/

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    A la fin de la seconde guerre mondiale, le monde a découvert avec effroi le visage de la systématisation de la haine. Les camps de la mort ont été livrés au regard de l’Histoire et l’opprobre est tombée sur cette Allemagne coupable du pire. Comme il a dû être difficile pour les Allemands fils et filles de nazis de porter leur identité avec fierté. Ce pays a dû faire un travail de mémoire pour faire face à son Histoire.

    Et un jour, le 7 décembre 1970, Monsieur Willy Brandt, chancelier allemand, le jour de la signature de l’accord de Varsovie entre la Pologne et ce qu’on appelait alors la RFA, est tombé à genoux après avoir déposé une couronne devant le mémorial du ghetto juif en mémoire des victimes du nazisme. Son geste a été étonnant, incompris pour beaucoup, condamné par plusieurs.

    Il a reçu en 1971 le Prix Nobel de la Paix.

     

       

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    1
    Samedi 17 Février 2018 à 19:21

    Je fais partie des gens qui ne sont pas passionnés par les cérémonies militaires. Le 19 mars 1962 j'étais en Algérie. Cela aurait dû être un soulagement pour tous. Hélas dans la ville où je me trouvais, elle s'appelait alors Géryville et porte aujourd'hui le nom de El Bayadh, ce fut une journée dramatique. L'armée française a tiré sur la foule des Algériens qui manifestaient leur satisfaction de la fin de la guerre et de la perspective d'indépendance qui se précisait.

    Ce qui s'est passé ce jour-là à Géryville prouve à l'évidence qu'il y avait des gens qui n'étaient pas d'accord avec ce vers quoi la situation évoluait. Ce sont certainement des gens de la même mouvance idéologique qui refusent aujourd'hui de commémorer la fin de la guerre et ses conséquences. Les dissertations sur le sujet présentent peu d'intérêt !

    Je rappelle simplement que le colonialisme est la forme exacerbée de l'exploitation capitaliste et qu'il avait mené une guerre, avec son cortège d'exactions pour tenter de le perpétuer. Suivant cette politique on avait enrôlé les jeunes de vingt ans pour participer à cette opération.

    Aussi pour moi les choses sont évidentes, il ne sert à rien de jouer sur les mots. Oui il fallait arrêter cette guerre et en finir avec le colonialisme. Je ne sais pas comment dire les choses d'une manière plus claire !

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