• L'éditorial de Maud Vergnol. Décolonisation *** La Nouvelle-Calédonie : le bagne oublié

     

    L'éditorial de Maud Vergnol. Décolonisation *** La Nouvelle-Calédonie : le bagne oublié

     

    L'éditorial de Maud Vergnol. Décolonisation

     

    Pourquoi s’intéresser à un référendum organisé à l’autre bout du monde alors que le sujet politique hexagonal du moment (le coup de pompe du président) est si captivant ? Ce dimanche, dans l’indifférence quasi générale de la métropole, la Kanaky-Nouvelle Calédonie a pourtant rendez-vous avec l’histoire. 

    Cent soixante-cinq ans après la colonisation sanglante de l’archipel par la France, les Kanak vont pouvoir se prononcer pour ou contre leur indépendance. Ce référendum est l’aboutissement d’un long et douloureux processus. Il rappelle au passage que la colonisation française ne s’est pas arrêtée avec la fin de la guerre d’Algérie.

    « Je parle de sociétés vidées d’elles-mêmes, des cultures piétinées, d’institutions minées, de terres confisquées, de religions assassinées, de magnificences artistiques anéanties, d’extraordinaires possibilités supprimées », écrivait Aimé Césaire. Ces millions de femmes et d’hommes d’« outre-mer », trop loin de la « mère patrie » pour que la République leur garantisse l’égalité, se rappellent à notre bon souvenir au gré des passages d’ouragans, d’irruptions volcaniques ou sociales. La vie chère, l’illettrisme, l’accès au logement et aux transports… Les fonds publics ont pour une grande partie atterri indirectement dans les poches d’une dizaine de grandes familles, qui concentrent à elles seules 80 % de l’économie marchande du Caillou. L’avidité capitaliste y prolonge le système colonial. Les Kanak étant désormais minoritaires sur l’île, le non pourrait l’emporter dimanche. Mais deux autres référendums sont prévus d’ici à 2022. Et la marche vers l’indépendance a déjà commencé. En visite à Nouméa au printemps, Emmanuel Macron vantait un « modèle exceptionnel d’intelligence collective qui suscite l’intérêt du monde entier ». C’est vrai. Avec les accords de Nouméa, la volonté de bâtir un « destin commun » pour toutes les communautés a dessiné une porte de sortie honorable. Elle ne doit pas se refermer.

    Par Maud Vergnol

     

    SOURCE : https://www.humanite.fr/leditorial-de-maud-vergnol-decolonisation-663079

     

    L'éditorial de Maud Vergnol. Décolonisation ***La dramatique histoire des déportés algériens de la Nouvelle-Calédonie

    Le bagne de Nouvelle-Calédonie est un établissement pénitentiaire, aujourd'hui disparu, en activité de 1864 à 1924. De nombreux prisonniers français de métropole y furent déportés. Répartis en quatre classes, ces déportés pouvaient espérer être libérés sans pour autant obtenir de retour en métropole.

    L'éditorial de Maud Vergnol. Décolonisation ***La dramatique histoire des déportés algériens de la Nouvelle-Calédonie

    Difficile d'imaginer que l'Île des Pins, un des fleurons du tourisme calédonien, régulièrement qualifiée d'île la plus proche du paradis (tout comme Ouvéa…), a pu connaître au 19ème siècle la notoriété de colonie pénitentiaire ! Et pourtant, des vestiges continuent à témoigner de cette époque. 

    C'est en 1872 que la France décide de créer une colonie pénitentiaire sur la partie Sud-Ouest de l'île. En effet, la Nouvelle-Calédonie acquiert en effet le statut de colonie pénitentiaire dès 1864 lorsque parviennent à Port-de-France (aujourd'hui Nouméa) les premiers “bagnards”, à bord du bateau L'Iphigénie. Les vestiges du bagne

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    21 000 bagnards de 1864 à 1897

    À ces 250 premiers détenus viendront s'ajouter, jusqu'en 1897, plus de 21 000 personnes, issues de 75 convois, qui seront immatriculées dans les différents centres pénitentiaires de l'archipel. Pour mesurer l'importance historique de cette époque, précisons qu'en 1877, deux tiers des habitants d'origine européenne vivant en Nouvelle-Calédonie étaient des bagnards (soit environ 11 000 sur 17 000). Parmi tous ces “bagnards”, il convient toutefois de distinguer les “Transportés”, essentiellement des condamnés de droit commun, de loin les plus nombreux, les “Déportés” qui étaient des condamnés politiques (Communards, kabyles) et les “Relégués” ou récidivistes.

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    Des déportés communards et kabyles

    Si, parmi les milliers de relégués affectés à “la Nouvelle” (comme on nommait alors génériquement les bagnes calédoniens), nombreux furent ceux affecté à l'Île des Pins. L'histoire locale de l'île a principalement retenu le sort des déportés communards. Ceux-ci étaient des personnes condamnées suite à l'épisode historique révolutionnaire nommée “La Commune de Paris” en 1871. Parmi les plus célèbres d'entre eux, Louise Michel, même si celle-ci ne séjourna pas à l'Île des Pins. Une grande partie de ces condamnés politiques fut néanmoins transférée sur l'île. L'Île accueillit enfin des insurgés algériens condamnés suite à la révolte kabyle de 1871.

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    Les vestiges du passé

    Il subsiste désormais peu de choses de ce lointain passé. À Ouro, une des cinq communes de l'île ayant accueilli des déportés, quelques ruines envahies par la végétation demeurent visibles ainsi que le château d'eau, construit en 1874/1875, et toujours en service. Enfin, le cimetière des déportés, encore entretenu, est un lieu de souvenir et de mémoire auquel il convient de se rendre. Là, 230 tombes anonymes (sauf deux) rappellent que les forçats furent nombreux à mourir sur place. 

     

    L'éditorial de Maud Vergnol. Décolonisation ***La dramatique histoire des déportés algériens de la Nouvelle-Calédonie

     

    Algérie française : Il y eut d’abord les «Enfumades du Dahra», un crime de guerre ! Dont vous pourrez retrouver l’article sur mon blog en cliquant sur le lien ci-dessous :

    http://www.micheldandelot1.com/algerie-les-enfumades-du-dahra-a132366202 

    Aujourd’hui, en France, certains osent encore parler des bienfaits de la colonisation, honte à eux ! Mais ça n’a pas suffit à la France coloniale… Aujourd’hui, en ce moment même, on parle beaucoup du référendum concernant l’indépendance de La Nouvelle-Calédonie qui va avoir lieu ce dimanche… Savez-vous que la colonisation de l’Algérie à un rapport avec La Nouvelle-Calédonie… En effet les colons criminels ont déporté des Algériens dans cette autre colonie française… 

    La dramatique histoire des déportés algériens

    de la Nouvelle-Calédonie

    La présence en ces lieux de cette communauté remonte à plusieurs générations. Elle est issue d’anciens déportés d’Algérie qui avaient participé au soulèvement contre l’armée d’occupation du pays. Jugés, ils furent exilés vers la Nouvelle-Calédonie. Les premiers arrivants de cette communauté furent déportés en 1873. La grande majorité réside dans la vallée de Nessadiou et Bourail, une petite ville proche de cette vallée. Quelques mots d’histoire nous permettront de suivre la trace de ces déportés qui ont fait souche à plus de 20 000 km de leur pays natal.

    Insurrection 

    Les principales causes des différents soulèvements populaires en Algérie, dont celui de 1871, sont l’occupation du pays, l’oppression, la misère et l’arbitraire. Le décret Crémieux de 1870 attribuant à tous les Israélites résidant en Algérie la nationalité française et l’accès aux droits qui en résultent ne fut que le détonateur et non la cause majeure comme citée par certains historiens de l’époque coloniale. Après la dernière campagne de Kabylie menée par le général Randon en 1857, l’occupant pensait que l’Algérie était « pacifiée ». Par la suite, la population eut à subir d’autres fléaux. C’est ainsi que près de 500 000 personnes périrent suite à des famines effroyables durant les années 1867, 1868 et 1869.

    Malgré l’opposition du général Mac-Mahon, gouverneur général, une commission d’enquête s’est rendue sur place et a pu constater que l’administration coloniale n’a même pas essayé de venir en aide à ces malheureux. A cela s’ajoutent les interminables dépossessions des biens et
    des terres qui étaient redistribuées aux nouveaux colons et autres indésirables de la métropole. Beaucoup de tribus se soulèvent, dont la confrérie des Rahmania de Seddouk avec à sa tête Mohamed Améziane Ben Cheikh El Haddad, les Mokrani de la kalaâ des Beni Hammad de Medjana. En 1871, des spahis se mutinent dans la région constantinoise et s’associent à la tribu des Hanencha pour assiéger Souk Ahras. Le soulèvement se généralise peu à peu et embrase presque tout le pays. Avec pour seules armes la foi, le courage et la détermination et un rapport des forces défavorable, la révolution finit par être jugulée par l’occupant.


     

     

    150e anniversaire de l'arrivée des déportés algériens en Nouvelle-Calédonie

    2106 "arabes" ont été exilés en Nouvelle-Calédonie entre 1864 et 1921. La "Caledoun" ont fêté le 150e anniversaire de leur arrivée au bout du monde. Des Calédoniens, descendants de déportés algériens, ont fait le voyage jusqu'en Algérie pour retrouver leur famille.

     

    Sonia Barket-Babois, calédonienne petite-fille de déporté algérien, lors de son "retour" en Algérie (photo extraite du film "les témoins de la mémoire" réalisé par Saïd Oulmi)
     
    Sonia Barket-Babois, calédonienne petite-fille de déporté algérien, lors de son "retour" en Algérie (photo extraite du film "les témoins de la mémoire" réalisé par Saïd Oulmi)
     
     
    Entre 1864 et 1921, 2106 "Arabes "pour reprendre la dénomination calédonienne ont été transportés, déportés ou relégués en Nouvelle-Calédonie. Plus exactement, 1822 condamnés aux travaux forcés y ont été transportés, 121 y ont été déportés en tant que condamnés politiques et 163 y ont été soumis à la relégation.


    "Caledoun", ouvrage réalisé par deux auteurs calédoniens, Christophe Sand et Louis José Barbançon, sur l'histoire des arabes et des berbères en Nouvelle-Calédonie
     
    © "Caledoun", ouvrage réalisé par deux auteurs calédoniens, Christophe Sand et Louis José Barbançon, sur l'histoire des arabes et des berbères en Nouvelle-Calédonie.
     
    A la fin du bagne, certains vont faire le chemin retour pour regagner l'Algérie, mais majoritairement les déportés vont s'installer en Nouvelle-Calédonie, principalement dans la région de Bourail. Exclus des lois qui permettent d'être exilés en étant accompagnés par leurs épouses, les "arabes" vont se marier avec des femmes d'origine européenne, kanak, asiatique...Ils obtiennent des concessions et s'enracinent dans la terre de Nouvelle-Calédonie, la "Caledoun"...


    L'entrée du "cimetière des arabes" à Bourail
     
     © L'entrée du "cimetière des arabes" à Bourail

     


     
    « Algérie / France : Quelles perspectives pour quel passé ?Revue de presse du 3 novembre 2018 »

  • Commentaires

    1
    Dimanche 3 Décembre 2017 à 20:17

    Histoire dramatique où la 3ème République s'est montrée pire que le Second Empire !!!

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