• La guerre, encore la guerre, toujours la guerre... c'est nul !

     

    La guerre, encore la guerre, toujours

     la guerre... c'est nul ! 

    « La France est en guerre », « nous sommes en guerre »…C’est en ces termes que beaucoup de responsables politiques, élus ou « experts » s’expriment chaque jour à la radio, à la télévision ou sur les réseaux sociaux.

    Il se trouve, qu’à l’occasion d’un événement sportif et comme simple citoyen, je séjournais ces jours derniers à Verdun-sur-Meuse qui commémore le 100e anniversaire de l’effroyable boucherie de 1916.

    Du 21 février au 19 décembre 1916, 700 000 hommes ont perdu la vie dans des conditions épouvantables, des centaines de milliers d’autres sont rentrés mutilés, défigurés, traumatisés à vie. Il suffit de lire quelques extraits ou citations sur les monuments locaux pour comprendre cette horreur absolue.

    La guerre, encore la guerre, toujours   la guerre... c'est nul !

    Un soldat a écrit à son épouse : « tu ne peux pas savoir ce que l’homme peut faire contre l’homme, voilà cinq jours que mes souliers sont gras de cervelles humaines, que j’écrase des thorax, que je rencontre des entrailles… » (citation gravée sur le monument des Eparges, au sud de Verdun, plus de 10 000 hommes ont disparu sur cette crête).

    Les commémorations, les monuments, les témoignages, les textes surgis des deux dernières guerres mondiales sont-ils si éloignés dans les mémoires, pour que la peur, la pseudo-virilité, la haine de l’autre, la tentation du coup de menton ou du coup de canon, soit plus forte que la raison et la simple humanité ?

    Beaucoup de responsables politiques ne semblent pas avoir retenu les leçons. Trop d’entre eux sont frustrés de médailles et d’uniformes. Pour ceux-là, faute de pouvoir résoudre politiquement et pacifiquement les problèmes de nos sociétés par l’éducation ou la culture, la tentation de la guerre est forte. Mais si l’histoire de la France valorise (trop) les figures de guerriers, la guerre n’est jamais populaire. Personne n’est obligé de suivre les gesticulations médiatiques ou les discours ambiants de haine, de provocation. Dans la paix et la raison, on peut aussi être reconnu. Il suffit de se poser chaque matin cette question : quel monde voulons-nous laisser à nos enfants ?

    Lucien Matron

    Sur Info-Chalon

    Des entrailles… dans les décombres… il y en a encore en 2016 !!! 

    Un homme porte une enfant blessée, à la suite d'un bombardement des forces gouvernementale sur la ville rebelle d'Alep. Syrie, le 3 juin 2014. ©

    archives AFP BARAA AL-HALABI

    Déclenchée en  2011, la rébellion contre Bachar el-Assad, devenue une guerre complexe et sanglante, a plongé la Syrie dans un chaos total. Etat des lieux :

    Il y a deux semaines, le lundi 12 septembre, suite à un accord américano-russe, signé par John Kerry et Sergueï Lavrov dans la nuit du 9 au 10 septembre, un second cessez-le-feu entrait en vigueur en Syrie, coïncidant avec le début des fêtes de l'Aïd-el-Kébir. Le premier, annoncée en février 2016, avait échoué.

    Approuvé par le régime syrien, le texte prévoyait une trêve nationale à compter de lundi dernier et, si elle se maintenait durant sept jours, la mise en place de cordons humanitaires et d'actions coordonnées contre les groupes islamistes présents en Syrie (l'Etat islamique et le Front Fatah Al-Cham, ex-Front Al-Nosra).

    Une trêve qui ne tient qu'à un fil

    Parrainée par les Américains et les Russes, la trêve ne tient toutefois qu'à un fil. Ce samedi, des frappes de la coalition internationale menée par les Etats-Unis en Syrie, croyant viser Daesh, ont fait par erreur 90 morts dans les rangs de l'armée syrienne dans  l'Est et les premiers raids depuis une semaine à Alep risquent de rallumer le principal front du conflit, alors que l'aide humanitaire de l'ONU reste toujours bloquée à la frontière turque.

    La relance du processus de paix semble bien fragile, dans un pays rendu exsangue par plus de cinq ans d'une guerre brutale, véritable imbroglio politico-militaire d'une violence inouïe.

    Plus de 300 000 morts

     

    La guerre en Syrie a fait plus de 300 000 morts depuis 2011.© Photo ARchives AFP

    Selon les chiffres publiés le 13 septembre dernier par l'Observatoire syrien des droits de l'homme, basé à Londres, le bilan de la guerre en  Syrie avait franchi la semaine dernière la barrière symbolique des 300 000 morts.

    Jusqu'au 12 septembre, le nombre de morts a atteint 301 781 dont 86 692 civils parmi lesquels 15 099 enfants, a affirmé l'ONG dans son nouveau bilan, près de 9 000 personnes ayant été tuées en plus d'un mois.

    Selon ce même bilan, 52 359 combattants rebelles et combattants des Forces démocratiques syriennes, une alliance arabo-kurde ont été tués, ainsi que 52 031 djihadistes dont des étrangers. Les forces du régime ont perdu 107 054 hommes dont 59 006 soldats. Enfin, 3 645 victimes n'ont pas été identifiées. Le décompte n'inclut pas les milliers de disparus dont on ignore le sort : rebelles jetés dans les prisons du régime et membres des forces loyalistes de Bachar el-Assad, capturés par les opposants et les groupes djihadistes, dont l'EI.

    En février 2016, un rapport du Centre syrien pour la recherche politique, une ONG travaillant pour l'ONU, chiffrait, quant à lui, à 470 000 le nombre de victimes syriennes depuis le début de la guerre, indiquant que près de 11,5% de la population syrienne avait  été tuée ou blessée dans le conflit. Outre les violences directes, selon cette ONG, le  manque d'accès aux services de santé, de nourriture ou d'eau potable aurait causé la mort de 70 000 personnes. Un rapport de l'ONU a établi en août dernier que l'armée syrienne avait mené au moins deux attaques chimiques en Syrie et que Daesh avait utilisé du gaz moutarde.

    Plus de 50% de la population déplacée

    C'est la plus grande population de réfugiés pour un seul conflit en une génération. HCR, juillet 2015

    En cinq ans, plus de la moitié des Syriens ont fui les combats et les exactions des différentes parties qui se battent. Selon le Haut commissariat de l'Onu pour les réfugiés (HCR), on compte plus de 12 millions de Syriens déplacés, essentiellement à l'intérieur du pays (7,3 millions).

     

     

    Arrivée de réfugiés syriens à Hendaye (64), le 25 avril 2016.© Photo Bertrand Lapegue

    Selon l'organisme international, 4,7 millions d'entre eux ont quitté leur pays, pour chercher refuge à l'étranger, surtout dans les pays limitrophes. La Turquie, principale terre d'asile pour ces migrants, en accueille près de 2,8 millions, le Liban, quelque 1,5 millions. La Jordanie, l'Irak, et l'Egypte sont d'autres terres d'accueil pour les exilés politiques syriens, de plus en plus nombreux à vouloir se rendre en Europe, au péril de leur vie.

     

    Plus de 10 000 Syriens protégés par la France
    en 5 ans

     

     

    Selon le rapport des chiffres de l'asile en France pour l'année 2015, publié en février 2016 par l'Office français de protection des réfugiés et des apatrides (Ofpra)  depuis 2011, plus de 10 000 Syriens ont obtenu le statut de réfugié ou bénéficié de la protection subsidiaire en France. Un chiffre dérisoire au regard de l'ampleur de la crise migratoire : plus de 1 million de demandes d'asile ont été enregistrées en Allemagne pour la seule année 2015.

     

    13 millions de Syriens en état d'urgence humanitaire

     

     

    La situation des Syriens qui continuent de vivre dans leur pays est dramatique. Plus de 600.000 personnes, dans les dix-huit localités assiégées, comme Alep, la grande ville rebelle martyre du nord du pays où 250 000 civils affamés sont bloqués, doivent faire face aux perpétuelles pénuries de nourriture et de produits de première nécessité, ainsi qu'à la menace constante des bombardements.

    Extrême précarité

    Ailleurs dans le pays, les autres habitants survivent, dans une situation d'extrême précarité. Au total, ce sont treize millions de Syriens, dont six millions d'enfants, qui ont besoin d'une aide humanitaire, dans un pays où les structures de santé et les écoles sont anéanties.

    Selon la Croix Rouge et l'Organisation mondiale de la santé (OMS), près de 50% de hôpitaux ont été détruits ou sont endommagés par le combats. La moitié des médecins ont quitté le pays, et l'espérance de vie en Syrie a chuté de 70 ans en 2010, à 55 ans en 2015.

     

     

    Des enfants syriens essaient d'aller à l'école, dans la Ghouta orientale, principale région rebelle dans la province de Damas, octobre 2015.© Photo ARchives AFP

    Une étude conduite par les Nations Unies, estime par ailleurs que 20% des établissements scolaires syriens sont endommagés ou détruits (de la crèche à l'université), 18% des écoles étant par ailleurs occupées par des déplacés et dans l'incapacité d'exercer leur mission éducative.

    Plus de 1 000 milliards d'euros de pertes économiques

     

    Le coût du conflit est énorme. Si nous n'agissons pas dès maintenant, cela affectera non seulement la génération suivante, mais la génération d'après. Tim Pikington, directeur général de World Vision UK

    L'économie de la Syrie est exsangue, ses recettes fiscales s'effondrent et le pays s'enfonce dans la récession. Selon un rapport préparé par World Vision, une ONG humanitaire internationale, et la société de conseil Frontier Economic, rendu public en mars 2016, la Syrie perd plus de 4 milliards d'euros chaque mois du conflit.

     

     

    A Alep, le quartier de Bani Zeid repris aux rebelles par les forces pro-régimes, est détruit. 28 juillet 2016.© Photo ARchives AFP

    Dommages sur les habitations, les secteurs de la santé, de l'éducation, de l'eau et des sanitaires, pertes directes ou indirectes dans les secteurs pétroliers et gaziers de l'ordre de 52 milliards d'euros, exportations en chute de 90% depuis 2011... Les experts estiment que les pertes économiques du pays pourraient dépasser 1 000 milliards d'euros en cinq ans, si le conflit continue.

    Même s'il se termine cette année, il est probable, selon eux, que le ralentissement économique atteigne 625 milliards d'euros. Aussi, alertent-ils la communauté internationale sur la nécessité de préparer des programmes de reconstruction en Syrie, afin d'éviter que ne se reproduisent les scénarios d'échec de l'Afghanistan et l'Irak.

     

    Aux origines du conflit syrien

    Le soulèvement des rebelles syriens contre le régime dictatorial de Bachar el-Assad éclate lors des soulèvements du Printemps arabe, en mars 2011, à Deraa, avant de s'étendre au reste du pays.

    El-Assad exerce une répression féroce, l'armée syrienne bombardant et assiégeant les villes et les quartiers insurgés, comme à Homs, ville martyre. De libérale et démocrate, l'insurrection se radicalise au profit de mouvements islamistes religieux, organisés militairement. Les rebelles sunnites qui comptent dans leurs rangs des djihadistes, identifient le régime aux alaouites, la secte chiite de la dynastie Assad, et aux autres minorités du pays, chrétiens, druzes et chiites.

    Les multiples acteurs d'un champ de bataille régional

    Si le coeur du conflit reste la rébellion contre le régime tyrannique du clan Assad, l'escalade de la violence a fait de la Syrie un champ de bataille sanglant et complexe où s'affrontent islamistes chiites et islamistes sunnites, de multiples factions locales et les grandes puissances étrangères.

    Les Iraniens et le Hezbollah libanais, les alliés chiites d'el-Assad, se battent contre les royaumes du Golfe, l'Arabie saoudite et le Qatar. Principaux soutiens militaires et financiers de la rébellion syrienne, ces puissances sunnites ont  progressivement favorisé une islamisation radicale des insurgés, acquis au djihad.

    Les puissances occidentales, Etats-Unis, France et Grande-Bretagne, soutiennent les rebelles, perçus comme "démocrates", contre la dictature brutale de Bachar el-Assad. Leur position a contribué à l'entrée en scène de la Russie, alliée historique de la Syrie et de Bachar el-Assad.

     

     

    La branche irakienne d'al-Qaida, l'Etat islamique en Iran et au Levant  qui a pris pied en Syrie et étendu  son territoire au sein des zone rebelles, a proclamé en juillet 2014 à Mossoul, un nouveau califat, baptisé Etat islamique, ou Daesh, contre laquelle les Américains ont rassemblé, durant l'été 2014, une coalition de 60 pays. Une difficulté supplémentaire pour les occidentaux qui, pour lutter contre Daesh, ne veulent pas pour autant soutenir Bachar el-Assad.

    La France, quant à elle, est particulièrement ciblée sur son territoire par Daesh. Après les attentats à "Charlie Hebdo" et à Paris, en janvier 2015, l'organisation islamiste revendiquait le carnage du Bataclan à Paris, en novembre 2015, puis, en juillet 2016, l'attentat du 14 juillet sur la Promenade des Anglais, à Nice et celui de l'église de Saint-Etienne-du-Rouvray, pour punir l'Hexagone des frappes aériennes qu'il exerce en Syrie,

    Les Kurdes qui espèrent saisir leur indépendance territoriale, et évitent de s'opposer aux rebelles comme au régime de Bachar-el-Assad, sont devenus le principal allié des Américains et des Européens contre les djihadistes de l'EI.

    Enfin, la Turquie, base arrière des insurgés syriens et des djihadistes étrangers, a accueilli les rebelles blessés et des centaines de milliers de réfugiés syriens depuis le début de la guerre. Officiellement alliée aux Occidentaux, elle joue un rôle ambigu dans le conflit syrien. Entrés fin août 2016 en Syrie avec la coalition, officiellement contre Daesh, les blindés d'Ankara visaient aussi les Kurdes, afin de les empêcher d'unifier les territoires qu'ils contrôlent dans le nord de la Syrie.

     

    Pluie de bombes meurtrières

    sur les quartiers rebelles

    d'Alep en Syrie

    La trêve entrée en vigueur le 12 septembre a volé en éclats une semaine plus tard. © AFP KARAM AL-MASRI 

    « Décidément la ville de Belfort se fait remarquer avec ses noms de rues, de places, etc... et continue avec ses polémiques...Il comptabilise l’attaque du Milk-Bar en 1956 comme un acte terroriste *** Le dérapage de Guillaume-Denoix de Saint-Marc *** Une mise à jour vient d'être effectuée... »

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