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La parole à la critique *** Du pain et des jeux (de dupes) *** Une cérémonie placée sous le signe de l'hypocrisie
" La parole à la critique "
Du pain et des jeux (de dupes)
Le Prince est un illusionniste. Tout cela n’est donc qu’Illusion. Mirage. Nuage-de-fumée. Poudre-de-perlimpimpin. Contre-façon. Coquille-vide qui se fracasse sur le mur bien réel de la macronie. Mur de 49.3, mur de refus du résultat des élections, mur d’autoritarisme, mur de casques, mur de matraques, mur de grenades, mur de lacrymos, mur des mutilés et mur de la destruction de nos vies.
En bon autocrate manipulateur, il a validé chacune des scènes et chacun des intervenants du spectacle. Effacé, le monde réel de la macronie totalitaire, répressive de nos libertés, de nos droits sociaux, de nos fraternités et qui refuse de reconnaître sa défaite et falsifie le résultat des élections ? Les sifflets et les huées ont pourtant eu raison de l’égo boursoufflé du narcisse présidentiel.
Pendant ce temps-là, les SDF nés de la crise sociale (12.545 personnes) et les étudiants pauvres sont expulsés de leur ville et de leurs résidences du CROUS pour que l’oligarchie festoie sur les ponts de Paris. Tout cela aura un temps. Le retour de manivelle sera violent. On ne méprise pas un peuple impunément et éternellement.
La belle diversité black-blanc-beur représentée pour mettre en valeur la culture RAP des quartiers… mais demain, les contrôles au faciès, les meurtres policiers et les rafles reprendront de plus belle… Avons-nous si peu de discernement ?
Qui tombe dans le panneau de la récupération / dépolitisation de la cause des LGBT et des femmes valorisées seulement par des scènes orgiaques et 10 statues émergées des eaux putrides de la Seine. Vous savez bien que demain, Macron encensera encore Gérard Depardieu et ses amis masculinistes, n’est-ce-pas ? Vous voyez bien que Tony Estanguet se fait protéger de la pluie pendant son discours par une femme bénévole, c’est-à- dire une presque esclave (non payée, non défrayée, mal logée, mal nourrie, méprisée) !
Quand on regarde la cérémonie des JO, on dirait presque la France est un pays tolérant, inclusif et anti-raciste. Pour toutes celles et ceux que j’apprécient pour leurs valeurs et leurs idées et qui s’extasient devant ce Gloubi Boulga dont le seul but est de faire perdre tout sens à l’Histoire et à nos luttes émancipatrices passées et actuelles, je crains que demain la gueule de bois sera terrible quand ils vont se réveiller en réalisant qu’ils sont toujours dans les draps bleu-blanc-rouge d'une pré-dictature-fasciste.
Il faut être naïf pour ne pas voir que toute cette mascarade se fracasse sur le monde réel de notre quotidien !
Et « en même temps », pendant que Aya Akamura se dandine avec la Garde Républicaine (ce qui aurait pu être drôle), dans la vraie Histoire de la vraie vie, au lieu de soutenir la Grève Générale, la CGT s'est vantée de porter la flamme au travers de B Thibault et a condamné les sabotages ; E Macron quant à lui a déroulé le tapis rouge au Président fasciste libertarien Milei avant de le présenter aux industriels français et à pris dans ses bras le Président Herzog de l’Etat fasciste génocidaire d’Israël qui profite avec Netanyahu de la trêve Olympique pour accélérer le massacre des palestiniens parmi lesquels 343 athlètes tués depuis le 7 octobre 2023.
Jeux de l’exclusion des pauvres
Jeux de l’argent roi
Jeux privatisés par une oligarchie mondialisée
Jeux de la captation des espaces et des deniers publics
Jeux de l’illusion pour masquer la domination et l'écrasement
Jeux de la poursuite de la destruction de la planète
Jeux de la suppression des libertés et de la surveillance policière
Jeux de la dépolitisation et de l’invisibilisation de nos luttes
Jeux de la collusion avec les fascistes et les génocidairesAu final, jeux de dupes. Et la nausée.
Allez, bel été...
SOURCE : Du pain et des jeux (de dupes) | Le Club (mediapart.fr)
Une cérémonie placée
sous le signe de l'hypocrisie
Pour quelques scènes de pink washing, la mise en valeur d'une France black blanc beur peu renouvelée depuis les grandes heures de 98, l'extrême-droite pousse des cris d'orfraie et l'on croirait presque avoir assisté à un exemple de la prétendue hégémonie culturelle de la gauche. Quelle hypocrisie !
Certes, nous avons vécu un moment cheh de qualité. Un doigt d'honneur à l'extrême-droite qui hait les minorités. Un spectacle réussi sur la forme et qui brise les normes sociales.
Pourtant, ces apparences progressistes sont une coquille vide et chaque symbole vient se fracasser contre le réel. Tout ce barnum extrêmement coûteux respire l'hypocrisie.
Voir les mots de liberté, d'égalité, de fraternité s'afficher sur l'écran est insupportable quand on connaît la réalité de ces jeux olympiques. Liberté alors que des écologistes étaient en garde à vue pour avoir disposé des autocollants dénonçant les JO, que d'autres étaient arrêtés pour un peu de peinture. Egalité alors que le coût des places réserve les JO à une minorité de privilégiés suivant un critère financier discriminant qui exclut des vrais passionnés, là où on aurait pu privilégier des adhérents de nos associations sportives. Fraternité alors que les SDF, pour ne pas gêner ces privilégiés, ont été chassés sans vergogne des lieux où ils se réfugient habituellement dans Paris.
Reste l'image d'inclusion que la cérémonie a su donner, totalement à rebours de la réalité du pays et de la politique d'E. Macron. Supprimer des normes d'accès handicapés, conjugaliser l'Allocation Adulte Handicapée, c'est cela l’œuvre de la République en Marche, avant que ses opposants ne l'emportent sur le second point. Dénoncer les choses « ubuesques » comme « aller changer de sexe à la mairie », c'est cela la vision des transgenres propagée par E. Macron. Quant à sa politique à l'égard des racisés, je pense qu'il n'est même plus la peine de la commenter.
Le clou du spectacle est peut-être l'hommage à Louise Michel alors que notre gouvernement l'enverrait en prison aujourd'hui, comme d'ailleurs les gouvernements de l'époque. Les épisodes et personnages historiques mis en valeur sont en inadéquation totale avec la politique que l'on subit. Si J.-L. Melenchon est un dangereux personnage d'extrême-gauche parce qu'il est socialiste et que son parti joue le rôle d'opposant à l'Assemblée, alors qu'en est-il de Louise Michel qui est anarchiste et a pris les armes contre les injustices du gouvernement lors de la Commune ? Quid de Gisèle Halimi, qui a lutté contre les violences coloniales en Algérie alors qu'on déroule le tapis rouge à l'Etat colonial israëlien, que l'on interdit aux Français de brandir des drapeaux palestiniens lors du passage de la flamme et que l'on tue des indépendantistes kanaks ? Comment peut-on décemment rendre hommage à la Révolution Française alors que la moindre action de désobéissance civile est sévèrement disqualifiée ?
Que dire du commentaire de Delahousse au passage de la délégation israélienne, qui évoque « le conflit engendré par l'attaque du Hamas le 7 octobre » ? Il reprend la rhétorique des ignorants qui découvrent un conflit vieux de presque 80 ans lorsque la victime s'inverse. Non, le Hamas n'a pas déclenché le conflit. Et non, il ne s'agit pas d'un vague « conflit » mais d'une politique coloniale, d'une invasion et désormais d'un crime de masse accompagné de discours génocidaires.
Le commentateur enfonce le clou en donnant raison à E. Macron qui affirme que les israéliens sont les bienvenus comme s'il s'agissait d'une question d'inclusion. Et pourtant non. Il s'agit de savoir si l'on cautionne ou non B. Netanyahou pour lequel le procureur de la Cour Pénale Internationale a demandé un mandat d'arrêt pour «le fait d'affamer délibérément des civils», «homicide intentionnel» et «extermination et/ou meurtre».
Le CIO a su pénaliser la Russie sans pénaliser ses athlètes en les acceptant sous bannière neutre. Pourquoi est-ce impossible pour Israël ? Pourquoi Delahousse ne pense-t-il pas que la bannière russe est « la bienvenue » ?
Le seul vrai gagnant de la cérémonie est Bernard Arnault puisque la marque Louis Vuitton a été mise à l'honneur, sans rancune pour l'évasion fiscale.
Peut-être Thomas Joly voit-il son spectacle comme une forme de résistance aux valeurs d'extrême-droite propagées par E. Macron. Il démontre alors que l'on ne peut pas résister de l'intérieur puisqu' E. Macron renoue grâce à lui avec une image progressiste et brille à travers le spectacle léché que son employé à réussi à assurer. Hier, la France et le monde ont oublié qu' E. Macron s'assoit sur les résultats des dernières élections pour maintenir son parti au pouvoir. La diversion a réussi, le public a eu, à défaut de pain, des jeux. E. Macron a eu la trêve politique qu'il souhaitait, détournant les mécontentements sur la question des minorités comme cela lui convient.
La résistance ne pourra pas venir de la collaboration mais viendra de l'opposition au déroulé prévu de ces JO, de grains de sable dans l'engrenage, de manifestations de mécontentement. Sur ce point, nous voyons qu'hier soir la gauche n'était pas présente.
Non, la cérémonie ne témoigne en aucun cas d'une quelconque hégémonie culturelle de gauche. Elle préserve les puissants. Les valeurs et l'histoire qu'elle met en exergue sont totalement contraires à l'actualité que nous vivons. Derrière la beauté des images et la profusion de couleurs, la réalité n'est pas jolie Joly.
SOURCE : Une cérémonie placée sous le signe de l'hypocrisie | Le Club (mediapart.fr)
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Commentaires
Je considère qu'il ne faut pas confondre le sport et ce qu'il peut apporter à l'humanité et l'utilisation qu'en fait un pouvoir au service de l'argent.
Quant aux sabotages criminels perpétrés contre le réseau SNCF il ne doit y avoir aucune hésitation, ils sont à condamner sans ambiguïté.