• Le 15 mars 2024 s’est déroulée la cérémonie d’hommage annuel aux six dirigeants des Centres sociaux éducatifs, assassinés par l’OAS à Alger le 15 mars 1962

     

     

    Hommage le 15 mars 2024

    aux victimes des Centres Sociaux

    Educatifs assassinés

    par l'OAS le 15 mars 1962

    Le 15 mars 2024 s’est déroulée la cérémonie d’hommage annuel aux six dirigeants des Centres sociaux éducatifs, assassinés par l’OAS à Alger le 15 mars 1962

    Le 15 mars 1962, à trois jours de accords d'Evian, six inspecteurs des Centres Sociaux Educatifs, créés par Germaine Tillion en 1955, sont assassinés à Alger par des terroristes de l'OAS. Une plaque a été posée dans une salle du ministère de la Transformation et de la Fonction Publiques en hommage à ces enseignants, Max Marchand, Mouloud Feraoun, Marcel Basset, robert Eymard, Ali Hammoutène et Salah Ould Aoudia. Chaque année, un hommage est rendu en présence du ministre. Extraits des interventions de l'hommage du mars 2024. 

     

     

    Il y a 62 ans, jour pour jour, un commando de

    l’OAS a méthodiquement assassiné : Marcel

    BASSET, Robert EYMARD, Mouloud

    FERAOUN, Ali HAMMOUTENE, Max

    MARCHAND, Salah OULD AOUDIA 

     

    Le 15 Mars 1962, un commando delta de l’O.A.S. a méthodiquement assassiné :

    Marcel BASSET
    Robert EYMARD
    Mouloud FERAOUN
    Ali HAMMOUTENE
    Max MARCHAND
    Salah OULD AOUDIA
     

     

    " Ils étaient six, Algériens et Français mêlés. Tous inspecteurs de l’Education nationale, réunis le 15 mars 1962, trois jours avant la signature des accords d’Evian, à Château-Royal dans le quartier d’El Biar, près d’Alger. Parmi eux, Max Marchand, leur responsable, un Normand passionné d’Algérie, et Mouloud Feraoun, l’écrivain kabyle. Ils dirigent des centres sociaux lancés en 1955 par Germaine Tillion, où l’on crut jusqu’au bout à l’alphabétisation et à la formation professionnelle des jeunes et des adultes pour apprendre, enfin, à vivre ensemble un peu moins mal. Un commando Delta de tueurs de l’OAS, commandé semble-t-il par l’ex-lieutenant Degueldre, les déchiqueta à l’arme automatique, ce jour-là, comme des chiens, dos au mur, pour qu’un dernier espoir s’éteigne. "

     

    15 Mars 2024 : ce matin à 11 h s’est déroulée la cérémonie d’hommage annuel aux six dirigeants des Centres sociaux éducatifs, assassinés par l’OAS à Alger le 15 mars 1962

    15 Mars 2024 : ce matin à 11 h s’est déroulée la cérémonie d’hommage annuel aux six dirigeants des Centres sociaux éducatifs, assassinés par l’OAS à Alger le 15 mars 1962

     

    15 Mars 2024 : ce matin à 11 h s’est déroulée la cérémonie d’hommage annuel aux six dirigeants des Centres sociaux éducatifs, assassinés par l’OAS à Alger le 15 mars 1962

    15 Mars 2024 : ce matin à partir de 9 h 30 s’est déroulée la cérémonie d’hommage annuel aux six dirigeants des Centres sociaux éducatifs, assassinés par l’OAS à Alger le 15 mars 1962, sur leur lieu de travail et dans l’exercice de leur mission d’éducation. Depuis l’apposition de la plaque commémorative le 11 décembre 2001 à l’intérieur du ministère situé 101 rue de Grenelle à Paris VII, l’Etat est toujours représenté et depuis 2020, c’est la ou le ministre qui occupe les lieux qui assiste à la cérémonie.

     

     

    15 Mars 2024 : ce matin à 11 h s’est déroulée la cérémonie d’hommage annuel aux six dirigeants des Centres sociaux éducatifs, assassinés par l’OAS à Alger le 15 mars 1962

    Allocution de Jean-Philippe Ould Aoudia

     

    Monsieur le chef de cabinet,

    Monsieur le ministre,

    Messieurs les portes drapeaux

    Mesdames, messieurs, chers amis,

     

    Nous sommes ici pour honorer la mémoire de six hommes qui étaient réunis le 15 mars 1962 à Alger, pour préparer ensemble l’avenir de l’Algérie dans sa nouvelle relation avec la France.

    Qui étaient ces hommes, de quelle mission étaient-ils chargés et quel était le contexte ?

    Trois de ces éducateurs étaient de cette Algérie en train de naitre dans la douleur comme pays indépendant. Ils avaient devant eux l’adaptation de systèmes éducatifs pour leur pays à venir.

    Les trois autres venaient de France. Non pas pour administrer des terres colonisées, mais pour élaborer avec leurs collègues des solutions en matière d’éducation pour la jeunesse algérienne qui allait désormais être prise en charge par cette nouvelle administration qui n’était pas encore formellement constituée.

    Quelle remarquable anticipation dans les relations entre Nord et Sud que cette réunion représentait ce jour-là!

    Et c’est précisément cela que des militaires félons et des activistes d’extrême droite voulaient empêcher, dans une tentative d’arrêter le cours de l’Histoire en 1961 et 1962, années pendant lesquelles l’OAS a détruit et tué à grande échelle.

    Le contexte nous est fourni par la libre consultation des archives publiques produites dans le cadre d'affaires relatives à des faits commis en relation avec la guerre d'Algérie, devenue possible grâce à une décision du chef de l’Etat en décembre 2021 qui réduit de 75 à 50 ans le délai de consultation. 

    Cette décision est une contribution d’une grande portée car elle permet à chaque citoyen de prendre connaissance librement de documents administratifs, de police, de gendarmerie, de justice concernant la guerre d’Algérie et de se forger sa propre opinion.

    Je retiendrai des dossiers que j’ai examinés que l’attentat commis par l’OAS le 15 mars 1962 contre six dirigeants des Centres sociaux éducatifs est survenu à un moment clé de l’histoire. 

    Il faut en effet rappeler que la France et l’Algérie sont sur le point de signer les Accords d’Évian, ils seront d’ailleurs conclus trois jours plus tard, le 18 mars, et Robert Buron, l’un des négociateurs écrit :

    « 16 mars au matin…Il fait froid aujourd’hui. La radio m’apprend l’affreuse nouvelle du massacre de Ben Aknoun…J’en arrive à me demander si, malgré nos efforts, l’OAS n’est pas en train de gagner la partie. »

    Eh bien, non ! Malgré l’ultra violence de l’OAS, l’Histoire a suivi son cours, la République n’a pas été renversée par le putsch, la démocratie a été maintenue malgré les extrémistes de la colonisation.

    Six enseignants ont été victimes de leur engagement pour les valeurs de la République et pour l’indépendance de l’Algérie dans une relation fraternelle avec la France. Malgré ces six morts, malgré tous les autres morts, malgré tous les Audin disparus, au bout du compte l’extrême droite a perdu.

     

    La reconnaissance de l’État envers toutes les victimes de l’OAS serait une condamnation forte des pratiques de l’extrême droite et de sa dangerosité.

     

    Notre hommage ce matin participe de cette volonté de garder haut les valeurs du partage et de l’ouverture vers l’Autre.

    Notre hommage ce matin témoigne de l’importance de conserver ces valeurs-là alors que le monde bascule sous nos yeux, avec un Nord qui perd de sa suprématie et un Sud-global qui se cherche.

    Entre ces deux blocs, aurons-nous des confrontations ou des coopérations ?

    Les six victimes de Château Royal nous ont montré qu’il faut être du côté de la bienveillance, de la tolérance et de l’entre-aide entre les peuples par-dessus nos différences.

    Mesdames, messieurs je vous remercie.

     

    Jean-Philippe Ould Aoudia

     

    15 Mars 2024 : ce matin à 11 h s’est déroulée la cérémonie d’hommage annuel aux six dirigeants des Centres sociaux éducatifs, assassinés par l’OAS à Alger le 15 mars 1962

     

    15 Mars 2024 : ce matin à 11 h s’est déroulée la cérémonie d’hommage annuel aux six dirigeants des Centres sociaux éducatifs, assassinés par l’OAS à Alger le 15 mars 1962

    Jean-Pierre Louvel 

    président de l'Espace Parisien, Mémoire, Histoire, Guerre d'Algérie

    de la FNACA

    15 Mars 2024 : ce matin à 11 h s’est déroulée la cérémonie d’hommage annuel aux six dirigeants des Centres sociaux éducatifs, assassinés par l’OAS à Alger le 15 mars 1962

    Michel Lambart vice-président de l'association Marchand-Feraoun

    15 Mars 2024 : ce matin à 11 h s’est déroulée la cérémonie d’hommage annuel aux six dirigeants des Centres sociaux éducatifs, assassinés par l’OAS à Alger le 15 mars 1962

    Stanislas Guerini

    Ministre de la Transformation et de la Fonction publiques 

     

    15 Mars 2024 : ce matin à 11 h s’est déroulée la cérémonie d’hommage annuel aux six dirigeants des Centres sociaux éducatifs, assassinés par l’OAS à Alger le 15 mars 1962

     

     

    Le 15 mars 1962 à Alger, six dirigeants et enseignants des Centres Sociaux Educatifs, créés par Germaine Tillion, sont assassinés par un commando de l'OAS. Le fils d'une des victimes raconte son enquête sur le meurtre de Marcel Basset, Robert Eymard, Mouloud Feraoun, Ali Hammoutène, Max Marchand et Salah Ould Aoudia, trois jours avant la signature des accords d'Evian. 

     

     

     

     

     

     

     

    2014 c'était il y a 10 ans

    Le temps passe trop vite...

    Combien d'années encore ce blog !

    Mon blog pourra diffuser des souvenirs ?

    C'est pourquoi j'ai tenu à diffuser celui-ci...

    qui me tient à cœur

    Michel Dandelot

    15 Mars 2024 : ce matin à 11 h s’est déroulée la cérémonie d’hommage annuel aux six dirigeants des Centres sociaux éducatifs, assassinés par l’OAS à Alger le 15 mars 1962

     

    Au cours de la nuit qui suivit cet assassinat 

    Le 15 mars 1962 : les 6 victimes de Château-Royal ont été assassinés   par les terroristes fascistes de l’OAS

    Germaine Tillion a écrit le texte suivant qui est

    paru dans Le Monde du 18 mars 1962. 

    La bêtise qui froidement assassine 

    "Mouloud Feraoun était un écrivain de grande race, un homme fier et modeste à la fois, mais quand je pense à lui, le premier mot qui me vient aux lèvres c’est le mot : bonté... 

    C’était un vieil ami qui ne passait jamais à Paris sans venir me voir. J’aimais sa conversation passionnante, pleine d’humour, d’images, toujours au plus près du réel - mais à l’intérieur de chaque événement décrit il y avait toujours comme une petite lampe qui brillait tout doucement : son amour de la vie, des êtres, son refus de croire à la totale méchanceté des hommes et du destin. 

    Certes, il souffrait plus que quiconque de cette guerre fratricide, certes, il était inquiet pour ses six enfants - mais, dans les jours les plus noirs, il continuait à espérer que le bon sens serait finalement plus fort que la bêtise... 

    Et la bêtise, la féroce bêtise l’a tué. Non pas tué : assassiné. Froidement, délibérément ! ... 

    Cet honnête homme, cet homme bon, cet homme qui n’avait jamais fait de tort à quiconque, qui avait dévoué sa vie au bien public, qui était l’un des plus grands écrivains de l’Algérie, a été assassiné... Non pas par hasard, non pas par erreur, mais appelé par son nom, tué par préférence, et cet homme qui croyait à l’humanité a gémi et agonisé quatre heures - non pas par la faute d’un microbe, d’un frein qui casse, d’un des mille accidents qui guettent nos vies, mais parce que cela entrait dans les calculs imbéciles des singes sanglants qui font la loi à Alger... 

    Entre l’écrivain Mouloud Feraoun, né en Grande-Kabylie ; Max Marchand, Oranais d’adoption et docteur ès lettres ; Marcel Basset, qui venait du Pas-de-Calais ; Robert Aimard, originaire de la Drôme ; le catholique pratiquant Salah Ould Aoudia et le musulman Ali Hammoutène, il y avait une passion commune : le sauvetage de l’enfance algérienne - car c’était cela leur objectif, l’objectif des Centres Sociaux : permettre à un pays dans son ensemble, et grâce à sa jeunesse, de rattraper les retards techniques qu’on appelle "sous-développement". Dans un langage plus simple cela veut dire : vivre. 

    Apprendre à lire et à écrire à des enfants, donner un métier à des adultes, soigner des malades - ce sont des choses si utiles qu’elles en paraissent banales : on fait cela partout, ou, à tout le moins, on a envie de le faire. [...] 

    Et c’était de quoi s’entretenaient ces six hommes, à 10 heures du matin, le 15 mars 1962 ..." 

    Germaine Tillion

     

     

    La bêtise qui froidement assassine 

    Il y a 54 ans, jour pour jour, un commando de l'OAS a méthodiquement assassiné : Marcel BASSET, Robert EYMARD, Mouloud FERAOUN, Ali HAMMOUTENE, Max MARCHAND, Salah OULD AOUDIA

     

    – Par Jean-Philippe Ould Aoudia –

    « La bêtise qui froidement assassine » était le titre en Une du Monde du 18 mars 1962 qui reproduisait la lettre de Germaine Tillion, rédigée après l’assassinat le 15 mars par l’OAS de six dirigeants des Centres sociaux éducatifs que la déportée résistante avait créés. Pour elle, les criminels étaient : « Les singes sanglants qui font la loi à Alger ».
    Le massacre du 7 janvier 2015 à Paris entre en résonance avec celui du 15 mars 1962 à Alger. Même si « Un crime n’en vaut pas un autre, [si] chaque crime a sa figure » comme l’avait écrit François Mauriac après celui de l’OAS, l’un et l’autre présentent de sinistres similitudes.
    À commencer par le procédé pour tuer. Un commando de six tueurs, surarmés, entraînés et décidés avait fait irruption dans les locaux administratifs où se trouvaient réunis les principaux responsables d’un service de l’Éducation nationale qui avaient pour mission de transmettre à la jeunesse algérienne les traditions les plus nobles de l’enseignement républicain. À la main, ils tenaient un stylo.
    Le 15 mars 1962, six noms inscrits sur une petite feuille furent appelés parmi les 18 présents dans les bureaux des Centres sociaux. Les six victimes furent alignées devant un mur à l’extérieur de la salle et mitraillées, puis achevées par des coups de grâce.
    Une minute de silence fut respectée dans tous les établissements scolaires après la lecture d’un message du ministre de l’Éducation nationale de l’époque.
    Notre association qui honore l’œuvre et la mémoire des six fonctionnaires de l’Éducation nationale, rend hommage aux douze victimes du massacre de la rue Nicolas-Appert et partage la douleur de leurs proches. Elle est aussi la nôtre.
    Au-delà du procédé criminel, le but de ces deux tueries reste le même à cinquante ans d’intervalle. On a tué hier à Alger et on tue aujourd’hui à Paris ceux qui ont pour mission de permettre aux citoyens de réfléchir. Ces deux terrorismes, l’ancien et l’actuel, ont pour ennemis la République et ses valeurs.

    Porter atteinte à la vie est inacceptable, mais l’assassinat d’« intellectuels » choisis pour l’exemple prend une signification particulière, car il est attentat contre les valeurs qui transcendent l’Homme en voulant détruire ce qu’il y a de meilleur en l’Humanité.

    Ceux qui voudraient faire la loi à Paris ne la feront pas et la liberté d’expression sera.
    « Les singes sanglants qui font la loi à Alger », ne l’ont pas faite et l’amitié entre les peuples algérien et français demeure vivante.
    Cet appel à résister à « la bêtise qui froidement assassine », Germaine Tillion l'a porté au Panthéon.

    Jean-Philippe Ould Aoudia
    Communiqué du 10 janvier 2015

     

    Le 15 mars 1962 : les 6 victimes de Château-Royal ont été assassinés   par les terroristes fascistes de l’OAS

     

    Jean-Philippe Ould Aoudia, fils de Salah Ould Aoudia, a publié, une enquête sur l’assassinat de Château-Royal (éditions Tiresias). Jean-Philippe Ould Aoudia enquête minutieusement, recoupe les documents, vomit les clauses des amnisties successives qui rendent le crime innommable et font taire les proches des victimes. Il n’a qu’un but : traquer les assassins de son père à El Biar, relire cette tuerie planifiée, établir les complicités en hauts lieux, pointer du doigt les inconscients et les aveugles, reconstituer l’atmosphère d’affolement à Alger au printemps de 1962, qui laissait proliférer l’exécution à la raflette entre deux anisettes et l’attentat méthodique des commandos surentraînés. [d’après Jean-Pierre Rioux, Le Monde du 20 mars 1992] 

     C'était le 19 mars 2014 


     

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  • Commentaires

    1
    Ponsot Danièle
    Mardi 26 Mars à 19:18

    Tristes événements qui ont donné lieu à une bien belle page de Germaine Tillion!

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