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Le libre accès aux archives est certainement utile *** Un article de Jacques CROS
Le libre accès aux archives
est certainement utile
Un article de Jacques CROS
SOURCE : http://cessenon.centerblog.net/6574948-le-libre-acces-aux-archives-est-certainement-utile
Utile aux historiens dont c’est la responsabilité de décrypter avec la consultation des documents ce qu’ont été les atrocités de la guerre d’Algérie. Il y a aussi les témoignages de ceux qui y ont participé et qui en ont été victimes. En premier lieu il y a, c’est l’essentiel, les Algériens.
Il y a eu une manière d’occultation de ce qu’ont vécu une catégorie importante des protagonistes de cet épisode peu reluisant de notre histoire. Il s’agit des appelés du contingent. Il serait temps, au soir de leur vie, que les bouches et les claviers se délient.
Tous n’ont pas souffert au même degré d’une situation qu’ils n’avaient pas choisie mais qui a dépendu de divers paramètres. Il y a eu l’époque de leur incorporation, le lieu où ils se sont trouvés, l’affectation qu’ils ont eue, les circonstances particulières auxquelles ils ont été confrontés. Mais tous, absolument tous, ont connu l’amputation de longs mois de leur jeunesse dans un conflit anachronique, injuste et sans autre perspective que la fin du colonialisme et l’indépendance de l’Algérie.
Je considère comme impératif qu’ils exigent un regard lucide sur cet épisode de notre passé. Un regard qui n’épargne pas les dirigeants politiques de notre pays et leurs héritiers actuels. C’est ce qui me parait devoir être le fond du problème et en fait de nos revendications.
Ce n’est sûrement pas l’attribution d’une quelconque breloque qui répond à cette exigence ! De ce point de vue il faudrait en finir avec un esprit cocardier qui a encore cours auprès de certains anciens d’Algérie. Ce qui est déterminant aux yeux de notre présent et de notre avenir c’est de reconnaître enfin la nocivité du système colonial et les horreurs immanquables de la guerre menée pour le perpétuer.
Nous avons un devoir de mémoire aux yeux des générations futures. C’est bien ce qu’il faut dégager de l’actualité. Nous ne sommes pas historiens, nous avons simplement été témoins. Témoins de la misère que connaissaient les autochtones quand nous étions en Algérie, témoins quelquefois des exactions commises par l’armée coloniale dont nous faisions partie, et même pour quelques-uns acteurs de ces exactions.Le reste est le travail des historiens qui doivent avoir effectivement libre accès aux archives qu’elles soient conservées en France ou en Algérie. La vérité y gagnera à coup sûr et la réconciliation entre nos deux peuples aussi.
Jacques CROS
C’est aussi mon point de vue concernant, entre autres, ce paragraphe :
Ce n’est sûrement pas l’attribution d’une quelconque breloque qui répond à cette exigence ! De ce point de vue il faudrait en finir avec un esprit cocardier qui a encore cours auprès de certains anciens d’Algérie. Ce qui est déterminant aux yeux de notre présent et de notre avenir c’est de reconnaître enfin la nocivité du système colonial et les horreurs immanquables de la guerre menée pour le perpétuer.
Michel Dandelot
C’est aussi le point de vue de Jean-Claude Doussin de la 4acg qui a écrit ce poème :
Devons nous continuer à considérer les anciens des guerres coloniales de la France comme des combattants au même titre que ceux qui se sont engagés pour des causes justes ? (contre le nazisme par exemple)
Les textes ci dessous ne reflètent que ma pensée et bien sûr ne peuvent plaire à tous, j'en conviens.Les Vétérans
Ils sont fiers !
De leurs guerres
Et surtout d’la dernière
Ils sont fiers !Ils paradent
Et défilent
Commémorent
Se décorent
Et arborent
Cependant
Ont-ils tué ?
Ou blessé
Torturé ou violé
Humilié ou briméAsservi ou trahi ?
A vingt ans Ils étaient des enfants
Envoyés par les Grands
Dans c’pays.
Pour sauver la Patrie !
Voilà bien un destin…
Revenus…
Grand silence
Sur la France.
Trop longtemps
On a tu
C'qu'on a vu
C’qu’on a fait
Pour quelle Paix ?
Trop de haine
Trop de peur
De racisme
Pensez-donc !
Les melons
Les ratons
Tous des cons…
Ils connaissent
Que l’plus fort
Alors cogne !
T’as pas tort…
Et cette armeDans tes mains
C’est viril
Mais malsain.
Ça ne fait
Qu’des embrouilles
Et des hommes
Qu’on pas d’couilles.
Et les autres ?
Sont pas là,
Ils sont morts
C’est la guerre
Y’a des risques,
Pensez-donc !
Et les autres ? Les années ont passé
Les voilà pensionnés.
D’cet argent, ils n’veulent pas
Qu’on leur donne donc là-bas
Pour qu’il soit reconstruit
Pour aider c’beau Pays… L’Algérie.
Ecrit le 19 mars 2009 en mémoire d’un certain 19 mars 1962
Jean-Claude DOUSSINde la 4acg
« L'Algérie à Evian : l'issue victorieuse du 19 mars 1962 que les nostAlgériques ne digèrent toujours pas *** Evian une eau peu limpide un article du quotidien "Le Temps d'Algérie" Essais nucléaires en Algérie comme en Polynésie : la France doit assumer ses responsabilités »
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Commentaires
Eh bien merci une nouvelle fois !
Oui j'avais pensé à ta croix du combattant en rédigeant mon article !
Une anecdote. Quand je faisais mes classes à Oran nous avions un maréchal des logis instructeur qui était planqué dans le centre d'instruction. Il y était toujours quand 18 mois après mon incorporation quand je suis repassé dans cette caserne en partant en permission. Les permissionnaires qui revenaient de zone opérationnelle avaient tous leur ruban de la médaille commémorative des opérations de maintien de l'ordre et de la sécurité. Personnellement je ne l'avais pas mais je devais être le seul ! Le même maréchal des logis que j'avais connu quelques mois plus tôt avait ironisé : "Vous devriez la mettre pendante !" C'était facile après avoir joué à la perfection le jeu qui lui avait été demandé.