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Le militarisme, une « passion française » *** « Foutez-nous la paix », un festival pour la paix à Saint-Junien *** Gisèle Halimi
Ma revue de presse celle que vous ne verrez jamais dans les médias français
Le militarisme, une « passion française »
Quand Ronald Reagan lance son offensive néolibérale aux États-Unis en 1980, il fait trois choses : exonérer massivement d’impôts les plus riches, mater le mouvement syndical et relancer la course aux armements. Quarante ans plus tard, Emmanuel Macron tente de faire exactement la même chose. Comme les États-Unis, la France est une puissance impérialiste où le militaire est étroitement lié à l’économique. Un lien qui n’a cessé de se renforcer depuis 2008, estime l’économiste Claude Serfati, membre du Conseil scientifique d’Attac et auteur de l’essai Le militaire, une passion française (éd. Amsterdam, 2017). Entretien.
Qu’appelez-vous le « moment 2008 » ? En quoi représente-t-il un changement dans l’interventionnisme militaire français ?
« À partir de 2008, la France a modifié son comportement sous l’influence d’une série d’évènements : crise financière, récession économique, aggravation de la crise environnementale, crise géopolitique marquée par l’enlisement généralisé des États-Unis et l’émergence d’insurrections populaires contrariant le maintien des régimes despotiques en Afrique et au Moyen-Orient. Bref, c’est la fin de la “mondialisation heureuse” dans laquelle nous serions entrés après l’effondrement de l’URSS en décembre 1991 et qui aurait été caractérisée par l’extension du format “PDF” (Peace, Democracy, Free market) à l’ensemble du globe.
Ce moment 2008 a eu des répercussions très importantes sur la France. Économiquement, elle perd du terrain sur les marchés mondiaux, y compris dans certains secteurs fleurons tels que l’automobile et l’agroalimentaire. Ses échanges commerciaux avec l’Union européenne sont fortement déficitaires. Et elle perd de l’influence dans les prises de décisions communautaires au profit de l’Allemagne.
Par contraste, le dynamisme des groupes aéronautiques et de l’armement, porté par la conjoncture mondiale et la diplomatie française de ventes d’armes à tout prix (1), ont permis à la France de se maintenir dans le top 5 mondial des ventes de matériels militaires. Par ailleurs, le moindre interventionnisme des États-Unis conjugué à l’implosion de plusieurs États “relais” de la France en Afrique l’ont obligée à monter en première ligne pour défendre l’ordre mondial. Il est néanmoins très difficile de recenser le nombre exact d’interventions militaires françaises (2) car aucun décompte officiel n’est disponible ; d’ailleurs, le Parlement n’exerce aucun pouvoir de contrôle dans ce domaine, qui demeure le pré carré du Président dans la Constitution de la Ve République. On sait juste que ce nombre est très élevé, à tel point qu’un rapport du Sénat s’était sérieusement demandé en juillet 2016 si l’intervention militaire était une “passion française”. Ce qui l’est beaucoup moins en revanche, c’est le montant de l’aide publique au développement social. Pour le Mali, il est cinq fois inférieur au coût des opérations Serval-Barkhane. »
Ce dynamisme de l’industrie d’armement, dont les produits sont testés lors des interventions militaires, sert de cache-misère au délitement continu du tissu industriel français ?
« L’industrie d’armement a des effets pervers sur l’économie. Un système productif est constitué de toutes sortes d’interdépendances, et on peut identifier des secteurs moteurs en termes de commandes, d’emplois, de retombées technologiques – notamment les machines-outils, la chimie, l’automobile ou les technologies de l’information. L’armement, lui, n’en est pas un. Les promoteurs de cette industrie affirment que si on y investit un milliard d’euros, cela crée des emplois. C’est une tautologie ! Il faut plutôt comparer ce qui passe dans l’armement avec la valeur ajoutée qui serait créée avec ce même milliard dans d’autres activités. Sans surprise, comme le montrent des chercheurs américains, c’est dans le développement durable, l’éducation ou la santé que vous obtiendrez les retours sur investissements les plus significatifs en termes d’emplois.
L’autre argument, avancé par les ministres de la Défense Florence Parly et Jean-Yves Le Drian, est celui de l’effet d’entraînement technologique des innovations militaires sur l’industrie civile. Ce discours n’est même plus tenu par la Direction générale de l’armement, consciente que le socle déterminant de la recherche et des innovations se trouve dans le monde civil. En effet, les exigences des militaires en termes de technologies sont très spécifiques, très coûteuses et elles mettent des dizaines d’années à être satisfaites. Les principaux transferts de technologies du militaire au civil ont concerné l’aéronautique et aujourd’hui le sécuritaire. Quelles puissances à peu près comparables à la France ont réussi à bâtir un tissu industriel diversifié et robuste dans la seconde moitié du XXe siècle ? L’Allemagne et le Japon ! Deux pays qui à la suite de la Seconde Guerre mondiale, ont abandonné le militarisme et cessé de faire de l’industrie d’armement le vecteur de leur politique technologique. »
Malgré de nombreuses critiques, un consensus semble perdurer en France autour de l’interventionnisme militaire et plus généralement sur la place de l’institution militaire dans la société. Comment l’expliquer ?
« Les dernières manifestations antimilitaristes de grande ampleur en France datent de la guerre du Rif en 1925. Certes, des ONG contre la guerre se font entendre – comme avec la campagne contre les ventes d’armes aux pays impliqués dans la guerre au Yémen – et on assiste à des actions sporadiques comme, en mai 2019, le refus de dockers marseillais de charger des armes à destination de l’Arabie saoudite, conformément à une tradition pacifiste remontant à la guerre d’Indochine. Mais dans ce domaine, la France reste pour le moment en deçà d’autres pays occidentaux.
Ces difficultés ont des causes multiples. À la fin de la Seconde Guerre mondiale, la France a cherché à se placer dans le camp des vainqueurs disposant de responsabilités internationales avec son siège de membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU. Plus tard, dans les années 1960, la maîtrise de l’arme atomique a participé à l’enracinement profond du militaire dans les institutions et la société française. Et il ne faut pas oublier le rôle majeur joué par le général de Gaulle qui parvint, au moment de la fondation de la Ve République en 1958, à régler son compte à la faction colonialiste et raciste de l’armée, redonnant ainsi à l’institution militaire une légitimité et un solide ancrage économique, tout en la mettant au service d’un récit sur l’indépendance voire la grandeur de la France.
De plus, au sein de la plupart des grandes entreprises d’armement, il y a une habitude de négociations sociales qui tend vers l’obtention d’un large consensus. Ainsi, entre 2001 et 2013, la liquidation progressive de la Société nationale des poudres et explosifs et son absorption par le groupe Nexter (3) a été accompagnée de plans sociaux s’élevant à des centaines de millions d’euros afin que les salariés soient tous reclassés. Ces éléments permettent de mieux comprendre pourquoi la France n’a pas connu de mouvements anti-guerre de la force de ceux qui ont agité la Grande-Bretagne, comme encore récemment à propos du Yémen avec des millions de manifestants dans la rue. »
Alors que la IIIe République avait transformé l’armée en « Grande Muette », on voit des bataillons d’officiers de réserve ou en retraite envahir les plateaux de télévision et les librairies tandis que plusieurs militaires d’active figurent sur des listes aux prochaines élections municipales. Cela peut-il révéler une velléité d’émancipation de l’armée par rapport au contrôle politique ?
« Il faut distinguer ce qui est de l’ordre de la bulle médiatique et ce qui relève d’une implication plus forte du militaire. Compte tenu de l’obsession militaro-sécuritaire qui semble avoir gagné les sociétés occidentales, il est logique que l’armée cherche à avoir de plus en plus voix au chapitre et qu’elle se sente particulièrement chez elle dans la Ve République française. Dans l’épisode général de Villiers (4) versus président Macron en juillet 2017 autour du budget de la Défense, il ne faut pas voir un quelconque antagonisme. Les deux sont favorables à l’augmentation de ce budget jusqu’à 2 % du Produit intérieur brut (PIB), comme recommandé par l’Otan [Organisation du traité de l’Atlantique nord] et réclamé par Donald Trump. Peut-être le général de Villiers se voyait – ou se voit encore – un destin politique national une fois l’intermède macroniste dissipé.
Mais il y a quelques éléments plus inquiétants, comme l’insistance du ministère des Armées pour que soient financées des recherches académiques dans divers domaines intéressant la Défense. Le phénomène est ancien mais pourrait rencontrer moins d’hostilité de la part de présidents d’université ou de directeurs de laboratoires désespérément en quête d’argent. Concernant les 15-25 ans, on trouve l’affaire de l’épreuve d’histoire-géographie du brevet des collèges 2017 dans laquelle on demandait aux élèves de “montrer que l’armée française est au service des valeurs de la République et de l’Union européenne”. Ou encore le fait qu’en 2015, l’armée s’est présentée dans une campagne de communication comme le premier recruteur de contrats longs du pays. Ce qui dresse un constat accablant sur l’état du marché du travail et les perspectives offertes à la jeunesse. »
Vous montrez que faire la guerre à l’extérieur nécessite une union nationale solide obtenue par le recours à un régime parfois attentatoire aux libertés individuelles. Comment sortir de ce triptyque « interventionnisme militaire-attentats-état d’urgence » ?
« Si je me place du côté du citoyen, du salarié ou de l’individu lambda, plutôt attaché à la paix et à des relations sociales apaisées, je ne peux que constater depuis 2015 un renforcement de l’option militaro-sécuritaire et un renouvellement de la figure de l’ennemi intérieur qui prend fréquemment les traits du jeune des quartiers populaires. À tel point que la France sera peut-être le deuxième pays au monde après la Chine à se doter d’un vaste système de surveillance de sa population à base de reconnaissance faciale.
L’importance du militaire en France se vérifie sous de nombreuses formes, par exemple les nombreuses interventions extérieures, les ventes d’armes sans réserve à des pays belligérants, ou encore les bassins d’emploi de l’industrie d’armement où la perspective d’activités alternatives est nécessaire. Beaucoup de mouvements citoyens s’auto-organisent pour lutter contre tel ou tel aspect des choses, mais la centralité du militaire appelle, autant que les enjeux environnementaux, à une réflexion sur les choix de société. »
Notes
(1) La vente d’armes, en particulier des produits hors de prix comme le Rafale, se pratique largement à crédit et inclut des commissions et rétrocommissions aux montants parfois faramineux.
(2) D’après le recensement effectué par Claude Serfati : environ 110 dans le monde entre 1991 et 2015, 70 sur le seul continent africain depuis 1978.
(3) Leader français de l’armement terrestre, il fabrique le char Leclerc et le canon automoteur Caesar utilisés au Yémen.
(4) Frère cadet de Philippe, le plus chouan de tous les Vendéens, le général Pierre Le Jolis de Villiers de Saintignon a été chef d’état-major de l’armée de 2014 à 2017. Après sa démission, il commet deux livres sur sa carrière militaire puis intègre le Boston Consulting Group qui se présente comme le leader mondial du conseil en stratégie d’entreprise.
SOURCE : http://cqfd-journal.org/Le-militarisme-une-passion
« Foutez-nous la paix », un festival pour la paix à Saint-Junien, en Haute-Vienne. Avec un hommage à J. de Bollardière
Du 5 au 11 octobre, Saint-Junien, en Haute-Vienne, se déroulera la première édition d’un nouveau festival, consacré à la paix. Sept jours de réflexion, d’échanges, de coopération, d’hommages, de spectacles, de fête et d’imaginaire…
Cette année, l’Algérie sera particulièrement à l’honneur. Une projection débat éclairera la soirée d’ouverture, autour du film récent de Abdel Raouf Dafri, Qu’un sang impur, en présence du réalisateur.
Le mardi 6 octobre, c’est un grand classique du cinéma algérien qui sera présenté. Réalisé en 1975 par Mohammed Lakhdar-Hamina, Chronique des années de braise a décroché cette même année la Palme d’or au Festival de Cannes. Le film évoque en six tableaux distincts l’histoire du peuple algérien de puis les débuts de la colonisation jusqu’à l’insurrection de 1954.
Le 5 octobre, un hommage particulier sera rendu au général Jacques Pâris de Bollardière, avec projection du documentaire tourné en 1974 par André Gazut, rappelant les grandes étapes de la vie de cet officier supérieur qui a osé dire non à la torture en pleine guerre d’Algérie pour ensuite militer inlassablement pour la paix.
Le 10 octobre une cérémonie sera organisée en son honneur avec apposition d’une plaque commémorative à la Maison Bellevue de Saint-Junien.Enfin, toujours le samedi 10 octobre, l’écrivain algérien Abdelkader Djemaï animera une soirée dédiée au grand mouvement qui secoue l’Algérie : le Hirak. Il y sera évidemment question des atteintes à la liberté perpétrées aujourd’hui par le gouvernement algérien à l’égard notamment des animateurs du Hirak et des journalistes condamnés et emprisonnés pour avoir couvert ces événements.
Un programme tout aussi intéressant concernera la guerre en Bosnie, avec là encore des projections de films des débats, des rencontres, expositions, lectures, à destination de tous les publics.
Hors ces thèmes, une rencontre-débat est prévue sur la « drôle de guerre de Macron contre le coronavirus ».SOURCE : http://www.4acg.org/Foutez-nous-la-paix-un-festival-pour-la-paix-a-Saint-Junien-en-Haute-Vienne
DANS “UNE FAROUCHE LIBERTÉ” GISÈLE HALIMI RACONTE SON ENGAGEMENT ALGÉRIEN
“Rien ne pouvait m’arrêter”
© D.R
Pour l’avocate décédée le 28 juillet dernier, la lutte des Algériens pour leur émancipation est une cause qu’elle a défendue non par héroïsme mais par souci de cohérence avec ses idéaux de justice et de liberté.
Le soutien à l’indépendance de l’Algérie est l’un des combats qui ont marqué la vie professionnelle et militante de Gisèle Halimi. Dans un livre autobiographique, Une farouche liberté, qui vient de paraître aux éditions Grasset et qu’elle a signé avec Annick Cojean, journaliste au Monde, l’avocate franco-tunisienne décédée le 28 juillet dernier à Paris consacre un chapitre à cet engagement obstiné qui lui avait valu une condamnation à mort de la part de l’OAS.
“Ce qui se passait en Algérie pendant la guerre d’Algérie était fou. Je ne pouvais refuser de m’y engager. D’abord, il était question d’un peuple qui réclamait sa liberté. Et il n’y a pas de sujet auquel je sois plus sensible. C’était mon idéal. Rien ne pouvait m’arrêter. Je suis née comme ça. Ce n’était pas de l’héroïsme mais de la cohérence”, explique-t-elle.
En arrivant à Alger en 1956, Gisèle Halimi dit avoir découvert abasourdie l’étendue des pouvoirs spéciaux qui avaient rendu possibles les pires abominations comme la torture, les exécutions sommaires, les condamnations sur aveux extorqués, les disparitions et les viols des militantes du FLN. “La justice, qui était mon métier, n’était plus qu’un simulacre au service d’une logique de guerre.
Soldats et magistrats travaillaient main dans la main pour rétablir l’ordre répressif français : les premiers tuaient, les seconds condamnaient”, relate l’avocate. Jusqu’aux accords d’Évian, elle ne cessera de faire la navette entre Alger et Paris pour défendre ceux qu’on surnommait alors des fellagas. Gisèle Halimi assure avoir rempli son rôle sans avoir eu peur, sauf une nuit, dans un centre de torture sur les hauteurs d’Alger où les militaires français l’avaient enfermée. Elle pensait qu’elle allait être exécutée.
Courageuse et déterminée, l’avocate tient tête aux juges du tribunal militaire et débarque un jour dans le bureau du général Massu pour lui demander des comptes concernant le sort de l’un de ses clients, disparu de la prison de Barberousse où il avait subi la gégène.
Le général lui fait alors un plaidoyer en faveur de la torture qui la révulse. “Je n’arrive pas à croire qu’il tente sur moi son prosélytisme abject. Je suis écœurée. Je ne veux même pas entrer dans cette discussion”, raconte Gisèle Halimi.
L’affaire Djamila Boupacha va lui permettre de briser le silence autour de la torture, et plus exactement de la torture par le viol. “Djamila Boupacha représentait tout ce que je voulais défendre. Son dossier était même, dirais-je un parfait condensé de combats qui m’emportaient : la lutte contre la torture, la dénonciation du viol, le soutien à l’indépendance et au droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, la solidarité avec les femmes engagées dans l’action publique et l’avenir de leurs pays, la défense d’une certaine conception de la justice et enfin le féminisme. Tout était réuni. Le cas était exemplaire !”, souligne l’avocate.
Elle rencontre Djamila Boupacha une première fois à la prison de Barberousse et découvre une jeune fille de 22 ans très abîmée physiquement et qui risquait la peine de mort pour avoir refusé de livrer ses camarades de combat. “Il fallait dénoncer les sévices qu’elle a subis et porter plainte en tortures pour que ses bourreaux soient punis. Il fallait en faire un symbole aux yeux du monde entier, des ignominies commises par la France”, explique Gisèle Halimi.
Pour ameuter l’opinion, l’avocate compte sur ses amis journalistes. Elle écrit aussi au général de Gaulle et à son ministre de la Culture, l’écrivain André Malraux. Simone De Beauvoir à qui elle raconte les détails de l’affaire rédige un article explosif dans Le Monde et prend la direction d’un comité “Pour Djamila Boupacha” auquel adhèrent d’illustres personnalités comme le poète Louis Aragon, le philosophe Jean-Paul Sartre, l’écrivain antillais Aimé Césaire et l’ethnologue Germaine Tillion.
“J’ai trahi le secret professionnel en divulguant devant l’opinion publique les détails du dossier Boupacha, mais je lui avais peut-être évité la peine de mort et attiré l’attention sur un sujet crucial : ces viols commis par les troupes françaises et dont personne ne voulait entendre parler”, fait savoir Gisèle Halimi.
À l’intérieur et à l’extérieur des salles d’audience, l’avocate a réussi tout au long de sa carrière à faire triompher des causes perdues d’avance. Sa bataille en faveur de l’émancipation des femmes et de l’égalité fait écho d’un combat plus personnel.
Née et élevée à Tunis dans une modeste famille juive, elle s’est insurgée dès son jeune âge contre le destin assigné par son genre. En dépit d’un environnement socioculturel hostile, elle est parvenue à lever toutes les entraves. En 1949, Gisèle Halimi devient avocate. Elle avait 22 ans.
SOURCE : https://www.liberte-algerie.com/culture/rien-ne-pouvait-marreter-345371
« Le racisme collé à la peau de l’énervé de droite…RENCONTRE. « Gisèle Halimi, comme Simone Veil, incarne une sorte d’héroïsme » »
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