• Le passage obligé Foutez-leur la paix ! Ma colère éternelle

     

    Le passage obligé

    Foutez-leur la paix !

    Ma colère éternelle 

    Il est une visite que je ne manque jamais de faire dans le moindre village que je traverse au gré de mes pérégrinations. Souvent, le but de ma curiosité se trouve sur la place centrale. Là, trône une œuvre d’art discutable à la symbolique opposée à l’effroi qui traverse cette longue liste de noms. On le nomme monument aux morts alors qu’il devrait être mausolée de la bêtise des nations. Un poilu se dresse, il est la plupart du temps, porteur de la volonté d’en découdre, de bouter l’agresseur du sol de la patrie en danger, plus rarement, l’homme est tourmenté, en souffrance ou bien en détresse. L’arme au poing, il veut encore en découdre, message contradictoire avec la raison de sa présence ici.

    Quelquefois c’est dans l’église du village qu’il faut aller chercher le lugubre générique, celui des pauvres diables qui ont laissé leur peau pour un combat insensé, une bataille furieuse durant laquelle l’humanité abandonnait la partie devant les intérêts économiques et la folie des hommes. C’est toujours, pour moi, l’occasion de réveiller, l’espace d’une lecture, la mémoire de ceux qui n’avaient rien demandé.

    La liste est à chaque fois épouvantablement longue. C’est démentiel de rapporter ce lugubre faire-part à la population qui devait  être celle de l’endroit à l’époque. La campagne française a été horriblement sacrifiée, dénaturée par la ponction d’une jeunesse fauchée à ce qui ne mériterait jamais d’être désignée par « Champ d’honneur ». Je me prosterne devant les sacrifiés, j’ai à chaque fois une pensée collective pour ces jeunes gens qui ont connu l’horreur pour des raisons qu’ils n’ont sans doute jamais comprises.

    Puis, immanquablement je pars à la recherche des noms qui reviennent, des familles qui ont donné plus que leur part à la loterie de la mort. Parfois, ils sont trois, quatre, cinq, sans doute de la même famille, couchés là sur la pierre. Ma colère est toujours la même, certes vaine et anachronique mais c’est là, une nécessité pour moi de venir exprimer ma compassion pour ceux que des chefs indignes ont envoyé à la boucherie.

    Pire encore, il y a des endroits où la mort ne suffit pas à rétablir les malheureux dans l’égalité du sacrifice. Il convient pour certains imbéciles d’ajouter le grade, le titre de celui qui est tombé pour cette hérésie que constitue le concept de patrie. La hiérarchie suppose ici un ordre de préséance tandis que la mort, ironique et impitoyable réalisa son terrible nivellement par le bas. Ces monuments là devraient être gravés à nouveau pour effacer à jamais pareille sottise, la distinction des grades n’a pas sa place dans ce sacrifice dérisoire.

    Je ne vais jamais aux cérémonies qui regroupent chaque onze novembre les descendants de ceux qui jadis donnaient des ordres. Leurs discours sont des repoussoirs, des morceaux d’indignité vis-à-vis des victimes qu’ils sont censés honorer. Le drapeau, la sonnerie aux morts, les tenues martiales et les saluts sont autant de crachats envoyés à la mémoire des poilus. Ce sont les mêmes encore qui refusent de rétablir dans leur dignité les fusillés pour l’exemple ; cette caste des chefs toujours à l’abri des balles mais jamais de l’indignité.

    Mon onze novembre à moi ce sont toutes ces visites que je n’ai cessé de faire. Quelques minutes de recueillement et d'exaspération contre cette espèce humaine capable de cette saloperie. Que l’on célèbre les morts au feu par des défilés militaires me hérisse le poil ! C’est tout le contraire qu’il conviendrait de faire et aucune personne en uniforme ne devrait pointer sa face de carême lors de la cérémonie.

    Faisons des monuments aux morts des monuments de la vie, loin des discours officiels moralisateurs et indécents. En mémoire de ces jeunes gens fauchés en pleine santé, la tête remplie d’espoirs, de projets, d’amour pour quelque jeune fille laissée au pays. Par respect pour eux et tout ce dont ils furent privés, par dignité et compassion, nous devrions leur proposer des chants joyeux, des spectacles, des poèmes dans un formidable souffle de vie pour que plus jamais, la logique mortifère des pouvoirs n’impose son ombre sinistre sur les humains.

    SOURCE : https://blogs.mediapart.fr/c-est-nabum/blog/111117/le-passage-oblige

    Mes monuments de la vie ressemblent

     à ceux là

     

    Le passage obligé  Foutez-leur la paix !  Ma colère éternelle

    Le passage obligé  Foutez-leur la paix !  Ma colère éternelle

     

    Le passage obligé  Foutez-leur la paix !  Ma colère éternelle

    Le passage obligé  Foutez-leur la paix !  Ma colère éternelle

     

    "C'était la guerre des tranchées"

    "Une immense fosse commune, voilà où on nous avait mis.
    Des morts... des morts... Des anciens et des encore chauds, la voilà, la curiosité ! La première guerre mondiale dans toute sa splendeur :
    35 pays participants, de près ou de loin ! Tu veux des chiffres ! ...
    Une comptabilité " historique" pour l'avenir ? 10 000 000 de morts ! Combien d'espérance de vie ensevelie à jamais dans la boue ! Combien d'orphelins ? De mutilés, de veuves ?
    Rien qu'en France, 930 ha de cimetière militaire, de la bonne terre pour la betterave, mais seulement des croix qui poussent en surface !
    Si tous les morts français défilaient en rangs par quatre pour le 14 juillet, il ne faudrait pas moins de 6 jours et 5 nuits avant que le dernier ne nous montre sa face livide.
    11 départements, 2907 communes , 485 600 ha de forêts, 1 925 000 ha de terre cultivée dévastée, 794 040 maisons et immeubles, 9 332 000 usines, 58 967 km de routes et 8333 ouvrages d'art détruits, soit 71 000 000 de mètres cube de déblais. 330 000 000 mètres cube seraient nécessaires pour combler les tranchées du front....
    Et le coût ? Canons, obus et autre saloperies ? ... 25 000 milliards de francs or !
    ...Pour ce prix, chaque habitant d'Europe - sans compter les russes - aurait pu percevoir une petite maison de 4 pièces... Mais tu sais, les chiffres ! ...
    Et lui qui amuse la galerie en se faisant porter par un pauvre bougre, peut-être un paysan comme lui, mais Allemand...alors...
    Et toi l'Anglais, on t'a envoyé en allié et en voisin, mais je suis sûr que tu le regrettes.
    Pauvre Sikh, tes maîtres t'ont jeté dans le carnage, et tu penses à ton pays.
    Des ressortissants du Royaume-uni aux Canadiens, Australiens, Néo-Zélandais, Africains du Sud et Indiens, plus de 900 000 sujets britanniques mourront pour sauvegarder les intérêts de la couronne d'Angleterre.

    ...Mais tous ne sont pas tombés chez les bouffeurs de grenouilles.

    Sénégalais, tes ancêtres les Gaulois sont fiers de toi. Tu as froid et tu meurs pour la France. Les pires inepties courant sur ton compte, on te tient à l'écart de la femme du petit blanc qui exploite ta terre et distribue les coups de trique.On dira que tu étais enthousiaste et joyeux à l'idée de te faire étriper, un grand "gosse" reconnaissant et content d'aller aider celui pour ton bien t'a imposé sa religion, son pinard et son bacille de Koch.
    Pauvre esclave, pauvre bête de somme, c'est la mort qu'ils te font transporter sur tes épaules !

    Et toi l'Algérien qui venait de l'Atlas pour mourir en Artois.. on ne t'en sera pas reconnaissant pour autant. Tu es Français après tout !
    ... mais ça ne durera pas. Toi même et ton fils, combattrez le colon qui fait pousser de la vigne sur la terre qu'il a volée. Vous le chasserez !
    Soldats d'"Afrique du Nord", 36 000 victimes, vous effrayez même le poilu...Quand il vous voit monter en ligne, il sait qu'il se prépare un coup dur, vous passez en premier mais il devra suivre.

    L'Indochinois, ils t'en ont fait voir du pays, les Français ! Corvéable à merci, terrassier, cantonnier, fossoyeur, tu creuses !...
    40 ans plus tard, c'est le fond d'une cuvette qui servira de fosse-commune à l'armée Française que tu encercleras et parmi laquelle des légionnaires allemands seront tués. Tu seras en train de libérer ton pays !"

    TARDI. "C'était la guerre des tranchées." 

    A l’image de la France et de l’Allemagne

    Le passage obligé  Foutez-leur la paix !  Ma colère éternelle

    Légendée par  Pedrito le 11/11/2017

     

    Pitoyable image que celle de ces deux politiciens s'étreignant longuement, tellement TROP longuement, devant les caméras : opération de com ridicule, démagogique, une insulte pour la Paix, alors que les risques de conflits internationaux n'ont jamais été aussi proches. Pendant que la misère et les souffrances continuent de faire leurs ravages dans des pays dits émergents, où par centaines de millions des gens, des enfants, des hommes et des femmes, des vieux, sans ressources ni défenses, souffrent et agonisent dans l'indifférence méprisante des puissants, ils continuent de se congratuler sans aucune pudeur pour ces millions de victimes dont ils ignorent la souffrance. Victimes du système financier impérialiste morbide et triomphant.
    Des êtres humains, comme eux, qui ne méritent pas un regard, un intérêt, une attention.
    Et qui crèvent en silence pour le seul profit de la finance…
     


    C’est le message de Jacques CROS 


    http://cessenon.centerblog.net/6572330-a-l-image-de-la-fran…

    Oui, on le sait, après s’être étripés comme il n’est pas permis, les Français et les Allemands se sont réconciliés. La photo, prise le 10 novembre à l’Hartmannwillerkopf,montre les représentants des deux peuples qui  sont tombés dans les bras ! Evidemment il eut été préférable que les guerres entre nos deux pays, à commencer par celle de 70, n’aient pas eu lieu. 

    Déjà atroce elle n’avait pas encore atteint dans l’horreur celle de 14 – 18 qui est a été une guerre industrielle. On le sait la victoire des Alliés, sanctionnée par le Traité de Versailles, a conduit à la Deuxième Guerre mondiale. 

    Cette fois on s’est encore surpassé. L’affaire s’est conclue par le largage de deux bombes atomiques sur Hiroshima le 6 août 1945 et sur Nagasaki le 9. Eh non, on n’a pas lésiné ! 

    Et aujourd’hui ? Ce n’est plus un conflit franco-allemand qui est à l’ordre du jour. Mais si nécessaire on fabriquera un adversaire présentable. L’Union soviétique c’est râpé, il reste la Russie. Il y a encore la Chine, la Corée, l’Iran… et d’une manière générale les terroristes. 

    Ah, ceux-là le risque de l’utilisation de l’arme nucléaire ne les arrêtera pas. Et pourtant l’état de l’arsenal est sans commune mesure avec les bombes à fission utilisées en 1945, qu’elles aient été à l’uranium ou au plutonium. Aujourd’hui les bombes thermonucléaires, c'est-à-dire à fusion, auront des effets d’un autre ordre de grandeur. 

    Alors oui à la paix et ne nous contentons pas de dénoncer la cruauté et l’absurdité des combats qui ont eu lieu à Verdun, au Chemin des Dames, dans la Somme, à l’Hartmannwillerkopf ou ailleurs. Analysons clairement les causes des guerres et ne les confondons pas avec les prétextes utilisés pour les déclencher. 

    Présentons le Traité d’interdiction des armes nucléaires adopté par l’ONU le 7 juillet dernier comme un espoir pour en finir avec les menaces qui planent sur nos têtes. En ce 11 novembre avançons pour en finir avec  un système « qui porte en lui la guerre comme la nuée dormante porte l’orage ». 

    Alors oui à l’amitié entre les peuples allemands et français mais pas seulement. Oui à l’amitié entre tous les peuples et pour ce qui me concerne plus particulièrement avec le peuple algérien.

    Jacques CROS 

    Alors que l'impérialisme français est plus guerrier que jamais crions bien fort : "Si vous voulez faire la guerre payez-la de votre peau" !

     

    « 13-Novembre : rescapés ou familles de victimes, ils expliquent pourquoi ils n'iront pas aux commémorationsVienne : à Château-Larcher, une plaque pour Chloé "victime du terrorisme" »

  • Commentaires

    3
    Lundi 13 Novembre 2017 à 07:58

    Les puissances colonisatrices avaient réussi ce tour de force d'enrôler pour leurs guerres les peuples qu'elles opprimaient. Cela a été notamment le cas pour la France et l'Angleterre.  

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    2
    Lundi 13 Novembre 2017 à 03:23

    Concernant les poilus venant des "colonies" voir l'excellent film de Mehdi Lallaoui " Les poilus d'ailleurs" qui vient d'être projeté à Rennes le soir du 11 novembre à l'initiative de 4ACG

    Les Associations : 4ACG,  ARAC 35, Association de jumelage Rennes-Sétif, LDH, Mouvement de la paix, MRAP et MIR

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    le Mouvement de la Paix

     

     

    vous invitent 

     

    En hommage aux troupes coloniales qui ont combattu en France 

    durant la guerre 14/18,

     

    à la projection du film  « LES POILUS D'AILLEURS »

     

     à la Maison Internationale de Rennes 

     

    Le 11 novembre 2017 à 19h30                               

     

    suivie d’un débat avec le réalisateur Mehdi Lallaoui

     

     

    Mehdi Lallaoui a consacré un livre et un film à ces « Poilus d’ailleurs » qui sont venus de tous les coins du monde, de gré ou de force, pour soutenir la France, contre la Triple Alliance de 1914. La plupart sont oubliés car leur histoire a été volontairement gommée malgré l'importance de leurs sacrifices.

    Ce film raconte les tribulations de ces "indigènes" à qui rien ne sera épargné durant les cinq années 

    du conflit.

     

     Lorsque l'on évoque la "Grande guerre», on rappelle souvent  les boucheries de la guerre des tranchées ou l'infamie des fusillés pour l'exemple. 

     

    Ce film nous fait découvrir un aspect méconnu de cette grande guerre.  En effet, près de 700.000 colonisés sont venus combattre auprès de 4.700.000 soldats métropolitains.


    Ce film nous livre aussi quelques témoignages tournés en 1998, avant que les anciens combattants concernés ne quittent ce monde.


    Il nous permet  aussi de voir les "poilus d'ailleurs" traverser des épisodes méconnus, par exemple les camps d'hivernage  ou l'utilisation des combattants comme cobayes pharmaceutiques....et les révoltes contre le recrutement dans les pays d'origine qui furent totalement occultées par l'histoire officielle.

    1
    Samedi 11 Novembre 2017 à 18:49

    Le capitalisme ne reculera devant rien pour maintenir sa logique de profit, même pas devant la guerre !

    Et il habillera la chose de bonnes raisons y compris le besoin de démocratie. Ça ferait rire si ce n'était pas aussi dramatique. 

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