• Le point sur le travail mémoriel France / Algérie

     

     

    Le point sur le travail mémoriel

     France / Algérie

    De Jacques CROS

    SOURCE : http://cessenon2.centerblog.net/126-le-point-sur-le-travail-memoriel-france-algerie?fbclid=IwAR34aTEc_unQ3m8ltX-4xBXuxNY6PZKevQQe4Aassrw8UUZHWgVByPm-6OY

     

    Je n’ai pas de contentieux avec les Algériens. C’est malgré moi que je me suis trouvé en face d’eux. J’en ai par contre avec les dirigeants de notre pays dont la cécité et la surdité m’ont fait perdre 26 mois de ma jeunesse dans quelque chose d’absurde, l’idée qu’on pouvait trouver une solution militaire à un problème qui relevait de l’évolution de l’histoire.

    Qu’était le colonialisme sinon une forme exacerbée du capitalisme ? Et quel était l’objectif de la guerre d’Algérie dans laquelle la France s’était engagée sinon que tenter de perpétuer un tel système social ?

    Quelles que soient les motivations économiques qui ont guidé Macron alors qu’il n’était que candidat à la fonction présidentielle et qu’il a pu compléter par quelques déclarations qu’il a faites une fois élu, la plus significative étant la reconnaissance que Maurice Audin a été assassiné au nom d’un refus de la justice, il me semble qu’il faut apprécier cette reconnaissance de ce qu’était le colonialisme. .

    J’ai donc estimé qu’il fallait se saisir de l’opportunité sur la vérité qui était à établir sur notre passé ainsi d’ailleurs que sur notre présent. Cela m’a rappelé la déclaration de septembre 1959 du général de Gaulle quand il a prononcé le mot d’autodétermination. Evidemment il y avait loin des paroles aux actes et la guerre a duré plus de deux ans.

    Nous sommes confrontés à une situation analogue. On assiste à une levée de boucliers des nostalgériques qui refusent de voir ce qu’était la réalité de l’Algérie française. C’est dans l’ordre des choses. Ces gens-là ont été les instruments du colonialisme et n’en ont tiré aucun enseignement.

    Une commission mixte a vu le jour faisant intervenir pour la France Benjamin Stora. Il a une compétence reconnue dans le domaine qui est le sien, celui de l’histoire. Il me parait que c’est une bonne chose qu’il ait été retenu pour contribuer au travail mémoriel qui se met en place.

    Il appartient à tous ceux qui sont intéressés à ce que la lumière soit faite sur une période que certains d’entre nous ont connue de jouer le jeu. Je pense que les témoignages, les réflexions des appelés du contingent peuvent apporter l’éclairage spécifique d’acteurs victimes de cette guerre injuste et anachronique.

    J’ai entendu dire que certains, « à gauche », récusaient Benjamin Stora qui ralliait ainsi le camp Macron. Je n’ai pas de sympathie particulière pour le président de la République, pas plus que je n’en ai eu pour Sarkozy ou Hollande.  Mais là n’est pas la question. Ce qui est à l’ordre du jour c’est l’examen sans concession de l’impasse dans laquelle nous nous trouvions avec notre empire colonial et les guerres que nous avons menées pour le maintenir, celle d’Algérie ayant eu la caractéristique de mobiliser l’ensemble des Français de ces classes d’âge.

    Alors les remarques des purs, des durs, des sûrs qui contestent l’acceptation de Benjamin Stora au poste qu’il doit occuper, ne me paraissent pas adaptées aux exigences de l’heure. Pour ce qui est des anciens d’Algérie, leurs contributions au travail de mémoire me paraissent les bienvenues. Ça nous changera du silence qui a pesé sur leurs épaules et ce avant que l’âge et leur disparition ne les empêche de s’exprimer. 

     

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