• Le racisme dévoilé

     

    Le racisme dévoilé

     

     

    Une certaine hystérie médiatique et les violences exprimées sur internet témoignent que la tenue des mères accompagnatrices n’est qu’un alibi. J'appelle à un large rassemblement pour refuser toutes résurgences du racisme, qu’elles qu’en soient les formes et les masques !

     

    Depuis l’affaire des collégiennes voilées de Creil en 1989, les débats récurrents sur les signes religieux dans l’espace public divisent et réveillent les plus folles haines. Trente ans après, le sujet continue d’éveiller les mêmes passions, les mêmes polémiques. Elles sont attisées par les plus hautes autorités de l’Etat, sans considération pour les violences qu’elles libèrent, au détriment de ce qui fonde la République et la Nation.

    Ces interventions s’apparentent à celles de pompiers pyromanes, à des prophéties autoréalisatrices aux effets dévastateurs sur la société tout entière. Maladresse, intention délibérée ? Quoi qu’il en soit, elles assimilent systématiquement musulmans, islam politique, intégrisme et terrorisme. La chose a été pratiquée par Manuel Valls lorsqu’il était ministre, elle est devenue monnaie courante au Printemps républicain. Tout voile équivaut à leurs yeux à un signe ostentatoire d’un islam politique engagé dans la destruction de la République. Cette idée, partagée avec enthousiasme par l’extrême droite, est un poison social. Elle jette l’opprobre sur les musulmanes au nom d’une laïcité dévoyée, alimente une islamophobie croissante chez les uns avec, en retour, une défiance généralisée chez les autres, voire des réflexes communautaires, défensifs ou provocateurs.

    Lors de l’hommage aux victimes de l’attentat à la préfecture de police de Paris le 8 octobre, l’appel d’Emmanuel Macron à une société de vigilance pour « savoir repérer à l’école, au travail, dans les lieux de culte, près de chez soi » ces « petits gestes qui signalent un éloignement » porte au plus haut niveau cet amalgame mortifère. Le 24 septembre, déjà, le ministre de l’Education nationale avait tenu à dénoncer de manière véhémente une affiche de campagne des représentants des parents d’élèves de la Fédération des conseils de parents d’élèves (FCPE), montrant une mère portant un foulard. Avec cette chasse aux « signaux faibles », on ouvre les vannes au plus sordide.

    Le 11 octobre, des élus du Rassemblement national se saisissent de ce contexte vicié lors d’une séance du conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté, prenant violemment à partie une femme, dans le public, portant un voile sur la tête. Jean-Michel Blanquer dénonce du bout des lèvres, le 13 octobre, cette insupportable agression, mais déclare que le voile n’est pas souhaitable dans notre société, au mépris flagrant de la loi de 1905 qui protège la liberté de culte dans l’espace public. Le lendemain, l’université de Cergy appelle par circulaire son personnel à repérer les pratiques des personnes de confession musulmane, et une visite scolaire est annulée dans une caserne de pompiers à Creil au motif de la présence de mères voilées. Deux dérapages, dit-on. Ils sont vite corrigés. Reste qu’une certaine hystérie médiatique et les violences exprimées sur Internet témoignent que la tenue des mères accompagnatrices n’est qu’un alibi. Après le discours odieux d’Eric Zemmour retransmis sans filtre sur LCI le 29 septembre à la Convention des droites de Marion Maréchal-Le Pen, des centaines de débats sont organisés à charge contre l’islam sur les chaînes d’information continue. Des chroniqueurs dérapent, déclarant détester la religion musulmane (Yves Thréard) ou que porter un voile serait un acte politique comparable au port de l’uniforme nazi (Olivier Galzi). On s’enflamme sur les réseaux sociaux, où l’on assiste à un déversement de provocations et d’insultes. Heureusement, des réactions positives s’expriment, telle la tribune de quatre-vingt-dix personnalités, parue le 15 octobre, « Jusqu’où laisserons-nous passer la haine des musulmans ? », appelant le président de la République à intervenir clairement. Il lui revient en effet, d’urgence, d’éteindre l’incendie. Cela appelle des propos d’apaisement, réaffirmant avec clarté et fermeté le refus de toute stigmatisation de l’islam et des musulmans, de tout racisme.

    Car c’est bien de cela dont il s’agit. De racisme et de lutte antiraciste.

    La lutte contre le racisme ne se divise pas. Si chacun a son histoire, ses spécificités, des leviers spécifiques, il met à mal l’universalité des droits et l’égale dignité de chaque être humain. Son combat doit être absolu et indivisible. Les enjeux sont complexes et il revient à l’Etat, à tous les acteurs sociaux, singulièrement aux médias, chacun dans son rôle, d’aider à les clarifier en distinguant ce qui relève de la loi de ce qui relève du libre débat public, dans un contradictoire sérieux et respectueux des opinions diverses. Pour sa part, la LDH réaffirme son opposition résolue à toute manifestation de stigmatisation d’une partie de la population, à toute complaisance envers cette stigmatisation. Elle entend amplifier ses actions en faveur de la laïcité, de la liberté de conscience, de l’égalité femmes/hommes, et multipliera les initiatives politiques, juridiques et pédagogiques autour de la défense de ces valeurs.

    C’est en ce sens que la LDH appelle à un large rassemblement pour refuser toutes résurgences du racisme, qu’elles qu’en soient les formes et les masques.

    Malik Salemkour, président de la LDH 

    SOURCE : https://blogs.mediapart.fr/malik-salemkour/blog/211019/le-racisme-devoile 

     

    Le racisme dévoilé

     

    CONSEIL REGIONAL

    de Bourgogne-Franche-Comté : Les élus majoritaires

    dénoncent le racisme de Julien Odoul

    et du Rassemblement National

    Nathalie Leblanc, Laëtitia Martinez, Francine Chopard, Stéphane Guiguet et Franck étaient aux côtés de Jérôme Durain. Tous sont revenus sur l’épisode de la session du 11 octobre dernier qui a vu Julien Odoul, le leader du groupe du Rassemblement National, s’en prendre à une mère de famille qui accompagnait un groupe d’enfants venus du Territoire de Belfort et qui portait un foulard.

    «Les élus du Rassemblement National veulent faire parler d’eux sur des sujets qui n’ont rien à voir avec les dossiers de la Région», accuse Jérôme Durain.

    Ce lundi matin, autour de leur Président de groupe, Jérôme Durain, les élus de Saône-et-Loire de la majorité au Conseil Régional de Bourgogne, ont tenu un point presse. Nathalie Leblanc, Laëtitia Martinez, Francine Chopard, Stéphane Guiguet et Franck étaient aux côtés de Jérôme Durain.
    Tous sont revenus sur l’épisode de la session du 11 octobre dernier qui a vu Julien Odoul, le leader du groupe du Rassemblement National, s’en prendre à une mère de famille qui accompagnait un groupe d’enfants venus du Territoire de Belfort et qui portait un foulard.
    Une attaque qui a eu des répliques sismiques pendant plus d’une semaine,  puisque la majorité des émissions politiques télévisées du dimanche 20 octobre sont revenues sur le sujet…
    Ce lundi matin, ce n’est pas une surprise, l’indignation était collective dans les rangs des élus de gauche où on a pointé l’attitude et le comportement de Julien Odoul et des troupes du Rassemblement National.
    «Car il y avait mille façons d’appréhender le sujet sans créer le scandale. On aurait pu, par exemple, avoir une demande d’interruption de séance. Mais non Monsieur Odoul a préféré le coup d’éclat et sans servir comme d’un porte voix», a résumé Jérôme Durain. Et de dénoncer : «Les élus du Rassemblement National veulent faire parler d’eux sur des sujets qui n’ont rien à voir avec les dossiers de la Région».
    Pour le Sénateur et président du groupe de gauche à la Région, «ça finira mal ! Car le sujet de fond, c’est bien comment on peut vivre tous ensemble. La société est multiculturelle. Dire qu’il faut revenir à une identité chrétienne, traditionnelle, c’est un mensonge. Les élus d’extrême droite veulent faire croire à une société qui n’existe pas. Ce qui nous a énormément choqué c’est la violence qui s’est ainsi manifestée. Monsieur Odoul, il est cynique. Menaces, intimidations, violences verbales. On a même craint à des violences physiques. Ce n’est pas acceptable».
    Francine Chopard note et dénonce «une accélération du discours. Et ce discours est raciste. Il vise les migrants, mais aussi les syndicats. Les élus du Rassemblement National veulent créer de la peur».
    Jérôme Durain ne manque pas de souligner que sur la question de la laïcité, chacun a sa sensibilité. «Mais sur ce qui s’est passé à la Région, tout le monde dans le groupe est rassemblé pour le dénoncer».
    Car, pour Stéphane Guiguet, «le vrai sujet c’est la violence. Les élus du groupe, après ce qui s’est passé, on s’est tous réunis et on est resté deux heures ensemble», pour traiter de ce que Franck Charlier qualifie de «lynchage public. Et ce n’était pas qu’une histoire de foulard. Et les 51 élus que nous sommes, nous sommes tous sur la même ligne».
     

     

    « Zemmour poussé hors de CNews par les salariés du groupe Canal+ ?Du vent dans les voiles, non pardon pour le voile ! Par Jacques Cros »

  • Commentaires

    1
    Mercredi 23 Octobre 2019 à 11:48

    La question du voile est tout à fait opportune pour ceux qui combattent l'unité contre un système à bout de souffle qui n'a que la ressource de par son développement d'exploiter toujours plus les travailleurs.

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