• Le racisme ? une question des victimes ou celles des auteurs ?

     

     

    Le racisme ? une question des victimes

     ou celles des auteurs ?

     

    Le racisme ? une question des victimes ou celles des auteurs ?

    De la discrétion 

    des "blancs de peau" 

    à la question de la place 

    de la police 

    dans la société française

     

    Face aux agressions devenues systémiques jusqu’au sein des institutions régaliennes de la république, que la population "non blanche", victime, réagisse, quoi de plus normal et légitime ?  

    Ce qui l’est beaucoup moins, c’est de n’en faire que l’affaire de ceux qui subissent. 

    Voir disserter la crème journalistique et des personnalités bien en vue adossées à la variété franchouillarde des WASP (White Anglo Saxon Protestants) des USA. Les entendre se taire au mieux, voire trouver des justificatifs ou excuses aux propos abject d’un Zemmour est proprement insupportable. 

    En faisant abstraction de ceux qui volontairement attisent, instrumentalisent et usent de ces leviers de haine pour diviser et maintenir leur domination, Il y a deux raisons à ces comportements. 

    Notre pays en 2020 infuse toujours dans un bouillon d’acculture lequel sert à masquer ce que fut le passé colonial de la France. 

    Un passé fait d’esclavagisme, de massacre voire génocide, de spoliations de, pesons les mots, méthodes identiques à la "solution finale" pour des peuples et leur culture qui s’opposaient au pillage colonial, avec l’église accompagnant, qui le justifiait, bénissait armes et tueurs et s’abritait derrière le sabre pour user du goupillon. 

    Le rejet de l’autre par sa différence, couleur, pratiques sociales religion, la présupposée supériorité du "Blanc Européen Chrétien" porte greffe des WASP américains, a fonctionné et fonctionne encore à plein. 

    Tenant de "l’ordre " et de son parti, la réaction organisatrice du pillage colonial a su en permanence recruter dans un viviers nourri de racisme et d’antisémitisme les forces de quadrillage et de répression dont elle avait besoin. 

    Ce rôle répressif éloignant spontanément ceux des citoyens qui refusait de se prêter à ce sinistre jeux, par cooptations établissant jusqu’à des filières de recrutement, les idées d’extrême droites dont le racisme est un des piliers ont pu ainsi s’enraciner dans le tissu régalien de la société française. Le terrain pour la chasse au faciès s'est ainsi ensemencé et est toujours entretenu. 

    Toute la police n'est pas gangrénée mais l'infection avance. 

    En 2020, la CGT relève :" Déjà en 2017, le Défenseur des droits soulignait, dans une enquête, que les jeunes hommes « perçus comme noirs ou arabes » ont « une probabilité 20 fois plus élevée que les autres d’être contrôlés » que l’ensemble de la population. Il est sûr que les contrôles sont le point de départ de situations qui peuvent se dégrader. 

    Plus récemment, ce même Défenseur des droits dénonçait, dans une décision rendue le 12 mai 2020, la discrimination systémique pratiquée par la police suite à une plainte de jeunes du XIIème arrondissement de Paris." 

    Peut-on se passer d’une organisation comme la police ? Non. Doit-elle rester à mariner dans ce jus putride ? Non ! Il est indispensable que la société française s’empare de cette question pour à la fois combatte les sources du mal mais aussi élaguer toutes les excroissances et surgeons putrides qui la traverse et permettent leur pérennité. 

    Faire de cette question non pas un débat sécuritaire aux mains des tenants de l’ordre raciste bien souvent fascisants, mais un débat définissant mission moyens cadre d’intervention, soumission totale au pouvoir judiciaire sans marge ou latitude d’indépendance. Un pouvoir judiciaire lui même à démocratiser dans ses cursus, son recrutement dont les universités et écoles qui doivent être purgées des mêmes éléments qui gangrènent la police. 

    La question du lien police-nation se pose comme une des étapes de fond de la réorganisation des sociétés humaines. La suppression du rapport social d’exploitation doit intégrer sous peine d’échec la suppression des outils de coercitions qui permettent l’exploitation. 

    Les racismes, la violence policière, les impunités légales qui sont le pain quotidien de la coercition explosent à la face du monde. 

    La police ? Quel statut ? Force détachée pour maintenir la prééminence des dominants ou outil de régulation de la vie pacifiée dans la citée et auxiliaire de la justice ? 

    Ce débat qui n'a jamais eu lieu,  avec l’aiguisement de la crise arrive sur le tapis et doit être affronté. Sinon rien ne changera. 

    De la ZUP aux mégapoles US en passant par toutes les configurations d'organisation des espaces sociaux cela est maintenant un passage obligé. Elle pose en creux la question de l’état qui, de droit ou pas, est toujours cet outil de coercition pour la domination de classe. 

    Un ministre de l’intérieur de Pompidou qui l’avait crûment déclaré : "la Police et l’armée sont les derniers remparts de la société libérale". Façon diplomatique de justifier les pratiques des Thiers Mac Mahon Bugeaud Pétain etc.. Le racisme et l’antisémitisme affirmés des deux derniers ont incrusté en profondeur l’institution policière et militaire en France. 

    Ce n’est pas qu’une spécialité française. On a vu avec l’UE et l’euro corps le rôle qui lui est attribué dans la traque aux migrants à la frontière gréco-turque. Il n’y a aucune force de police dédié pour la traque de la délinquance financière au plan de l’UE. Nature de classe des forces de répression, portance idéologique des orientations d’Interpol. 

    Anecdote significative, la préfecture de police de Paris ce sont historiquement les mêmes locaux qui hébergeaient la traque des étrangers dangereux au début du 20e siècle, puis les juifs et apatrides durant l’occupation qui ont servi à la traque des militants anticolonialiste avant d’héberger aujourd'hui les services réprimant les étranger en situations irrégulière. 

    Sur la même période on ne connaît pas de bureaux dédiés à la traque des trafiquants de mains d’œuvre clandestine mais on connaît dans l’histoire nombre de policiers à la retraites qui ont été recyclés dans les DRH de l’industrie pour "encadrer" la dite main d’œuvre. Simca, Citroën les géants du BTP étaient les spécialistes en la matière. 

    De Chiappe à Lallement en passant par Papon, la transmission des pratiques à chaque poussées des forces d’extrêmes droites se renouvellent avec toujours ébullition d’un racisme qui mijotait dans sa marmite fétide. 

    Pour la police française, à chaque fois et de tout temps la dimension raciste a été un des moteurs de fonctionnement de ces services. Existent-ils à Paris un commissariat où les termes de "blacks", "gris" aient été bannis et leur usage sanctionné ? 

    Sans parler de la répression des mouvements sociaux ou dans les manifestations, combien de jeunes blancs victimes de bavures dans la vie quotidienne ? Combien de non blanc ? La comparaison affichera l’état des lieux. 

    Devant cette accumulation de faits, de preuves, se taire est complicité. 

    SOURCE : http://amers-cap.com/2020/06/le-racisme-une-question-des-victimes-ou-celles-des-auteurs.html

     

    « Roger MARTIN : L'honneur perdu du commandant K. " Ils l'ont poignardé et achevé au pistolet ces bâtards... "Oui, nos vies comptent et nous le disons haut et fort »

  • Commentaires

    1
    Mardi 9 Juin 2020 à 09:28

    Le racisme était consubstantiel au colonialisme. On assiste sur fond d'approfondissement de la crise socio-économique que nous subissons à un regain de ces idéologies.

    Les immigrés sont le plus souvent au bas de l'échelle sociale et les stigmatiser c'est s'en prendre aux pauvres qui seraient comme l'a exprimé Macron "des moins que rien". 

    La pandémie a pourtant montré que "Les premiers de corvée" étaient plus utiles à la société que "Les premiers de cordée"

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