• Le tortionnaire Le Pen aura menti toute sa vie...

    Le tortionnaire Le Pen aura menti toute sa vie : D’après lui il n’aurait pas torturé en Algérie alors que nous avons des multitudes de preuves ; d’après lui il aurait gagné tous ses procès sur ce sujet, alors qu’il les a tous perdus.

    Le tortionnaire Le Pen aura menti toute sa vie...

    Guerre d'Algérie : Jean-Marie Le Pen aurait « sans doute » torturé si on le lui avait demandé

    Le tortionnaire Le Pen aura menti toute sa vie...

    Dans ses Mémoires, Jean-Marie Le Pen évoque la guerre d'Algérie.

    Interrogé sur RTL, l'ancien président du FN a démenti avoir lui-même pratiqué la torture, mais il l'aurait fait « par devoir » s'il en avait reçu l'ordre.

    Source AFP  

    Publié le 26/02/2018 à 09:50 | Le Point.fr

    Jean-Marie Le Pen, l'ancien président et cofondateur du Front national, a déclaré qu'il aurait « sans doute » pratiqué la torture en Algérie si on le lui avait demandé, et ce, par « devoir ». « J'aurais fait mon devoir, préférant la vie d'une petite fille innocente à celle d'un tueur qui pose la bombe », a-t-il indiqué ce lundi sur RTL. « Les consignes qui étaient données étaient d'éradiquer à n'importe quel prix la menace terrible que faisait peser le terrorisme, qui a fait des centaines de morts, de blessés et de mutilés, dont personne ne parle », a expliqué l'ancien responsable politique.

    « Et c'était justement à la recherche de ces réseaux de bombes qu'un certain nombre de procédés ont été utilisés, beaucoup plus humains que de déchiqueter les jambes d'une petite fille », a-t-il soutenu. Jean-Marie Le Pen a démenti toutefois avoir pratiqué lui-même la torture en Algérie où il a combattu dans un régiment de parachutistes en 1956-1957. « J'ai gagné tous mes procès dans ce domaine », a-t-il fait valoir.

    Les moyens furent les moins violents possible

    L'ancien président du FN de 1972 à 2011 revient dans le premier tome de ses mémoires à paraître le 1er mars sur la torture pratiquée durant la guerre d'indépendance algérienne (1954-1962). « L'armée française revenait d'Indochine. Là-bas, elle avait vu des violences horribles qui passent l'imagination et font paraître l'arrachage d'un ongle pour presque humain. (...) Cette horreur, notre mission était d'y mettre fin. Alors, oui, l'armée française a bien pratiqué la question pour obtenir des informations durant la bataille d'Alger, mais les moyens qu'elle y employa furent les moins violents possible », écrit Jean-Marie Le Pen.

    « Y figuraient les coups, la gégène et la baignoire, mais nulle mutilation, rien qui touche à l'intégrité physique », poursuit-il dans ses mémoires. Il ajoute que « ni (lui), ni (s)es camarades n'ét(aient) nullement chargés des interrogatoires spéciaux. (...) C'est du bidon, évidemment du bidon, qui ne résiste pas à la plus rapide des analyses ».

    Le tortionnaire Le Pen aura menti toute sa vie...

    Jean-Marie Le PEN : un ange ??? Ou la dé-diabolisation d'un tortionnaire *** Un article de notre ami Henri Pouillot *** MISE A JOUR  

    Le tortionnaire Le Pen aura menti toute sa vie...

    18 novembre 2012 Par Henri POUILLOT 

    Dans le livre "Le Pen, une histoire française" de Philippe COHEN et Pierre PEAN cette biographie est plus qu'indécente. 

    Pendant la Guerre d'Algérie, il n'aurait pas torturé !!! Quelle odieuse farce!!! 

    De juin 1961 à Mars 1962, en tant qu'appelé, j'ai été affecté à la Villa Susini à Alger, qui, pendant toute la Guerre d'Algérie, a fonctionné sans interruption comme centre de torture. En septembre 1956, alors qu'il venait d'être élu député quelques mois plus tôt, il démissionne pour se ré-engager comme lieutenant dans le 1er REP (Régiment étranger de parachutistes : la Légion étrangère) pour aller "casser du Bougnoule". Il sera l'officier responsable de la Villa Susini, en particulier dans la période de la Bataille d'Alger. L'histoire transmise au gré des changements des occupants de cette Villa, c'est que Le PEN fut l'un des "meilleurs" artisans de cette pratique en ce lieu. C'est lui qui inaugura, comme sépulture aux Algériens assassinés par ses soins, le "fameux" puits qui se trouve dans le parc, entre la villa et le téléphérique. Désormais, après l'indépendance, ce puits a été muré pour éviter la macabre exhumation des corps de ce charnier. 

    Dans le journal "la République du Centre" du 18 février 1985, un sous-officier français de Kabylie, qui a eu dans les services de renseignements les mêmes supérieurs que Jean-Marie Le Pen déclarait : "parce que je revendique la torture, et je garde la tête haute, je n’admets pas qu’un ancien officier de renseignements comme Le Pen attaque en justice des journalistes qui ont écrit qu’il a torturé, ce qu’ils disent est forcément vrai s’il a fait son travail…" 

    Entre les deux tours de l’élection présidentielle de 2002, alors qu’il se retrouvait face à Jacques Chirac, le Journal le Monde sortira un dossier complet le concernant et relatant un certain nombre de témoignages concrets le mettant en cause. Il intentera un nouveau procès contre la journaliste Florence Beaugé qui avait diligenté l’enquête. Il perdra en première instance. Il interjettera en appel. Cette seconde audience se déroulait le 16 Juin 2004, le verdict connu le 6 octobre 2004 confirma le premier jugement, les témoignages étaient tellement accablants que même son éloquence haineuse ne lui permit pas d’influencer la justice. A cette audience, il a osé accuser le Général de Bollardière de désertion devant le devoir militaire. Il a également expliqué qu’il était très fier d’avoir pu être décoré, pour ses exploits militaires en Algérie, à la Villa Susini même. Tout un symbole ! Alors ensuite il ne faut pas être surpris quand il réclame de pouvoir débattre "sereinement" sur les définitions de torture ou d’interrogatoire envers les "terroristes", et qu’il considère normal, dans ces conditions que ces pratiques doivent pouvoir être menées, y compris dans un cadre juridique les légalisant. 

    Le 10 mai 2003, j’ai été invité dans l’émission: "l’Hebdo du Médiateur" sur France 2. J’avais réagi au sujet de l’émission "100 Minutes pour Convaincre" du lundi précédent où Jean-Marie Le Pen avait été la "vedette". J’ai pu à cette occasion rappeler le passé de cet officier parachutiste, tortionnaire pendant la guerre d’Algérie. Cet aspect n’avait pas été évoqué, ou si peu. Il est nécessaire de faire connaître ce passé, lui qui tente aujourd’hui de le camoufler pour ne pas ternir son image de "bon français". 

    Le jeudi 22 novembre 2007, sur France 2, après l’émission de "Envoyé spécial", un film de José Bourgarel  "le Pen tortionnaire" a été diffusé. 

    Alors que les auteurs émettent des doutes sur son rôle de tortionnaire : " Le PEN, s'il a sans doute brutalisé des Algériens, n'a pas pratiqué la torture institutionnelle telle qu'elle a été massivement employée durant la bataille d'Alger sous le contrôle de la hiérarchie française" ce n'est plus de la complaisance mais une falsification de l'histoire, une imposture. 

    En complément à l’article d’Henri Pouillot vous pouvez cliquer sur les liens ci-dessous qui vous conduiront à deux articles que nous avions mis en ligne il y a quelques temps et qui concerne le tortionnaire Le Pen. 

     Michel Dandelot 

    http://dandelotmije.over-blog.com/article-guerre-d-algerie-le-poignard-de-jean-marie-le-pen-un-article-du-quotiden-algerien-lematindz-104445364.html 

    http://dandelotmije.over-blog.com/article-guerre-d-algerie-50-ans-apres-la-fin-mohamed-moulay-l-homme-au-poignard-de-le-pen-est-mort-same-104557943.html 

    Le tortionnaire Le Pen aura menti toute sa vie...

     Le Pen et la torture pendant la guerre d'Algérie

     [ Le Monde - 4 Juin 2002 ]

    On le sait depuis longtemps déjà, le Front national prospère sur les trous de mémoire de la nation française, sur son rapport malsain aux zones d'ombre de son passé, sur la façon dont elle préfère occulter les épisodes sombres de son histoire plutôt que de les affronter avec courage et lucidité. Ce n'est pas un hasard si Jean-Marie Le Pen a d'abord bâti une partie de sa notoriété politique sur quelques déclarations provocatrices qui mettaient en jeu les mauvais souvenirs de l'Occupation.

    L'autre grand impensé du XXe siècle en France est, à coup sûr, celui de la colonisation et notamment de la guerre d'Algérie. Or celle-ci est présente, de diverses manières, dans la mémoire collective, sans que jamais les Français aient été capables de mettre au net leur relation avec ces événements douloureux. Cette relation est pourtant au coeur de notre histoire contemporaine. Elle commande, sur le plan intérieur, le processus d'intégration des populations issues de l'immigration, dont on mesure, en particulier depuis le premier tour de l'élection présidentielle, les immenses difficultés. Elle détermine largement, sur le plan extérieur, la position de la France dans le monde arabe.

    Comment négliger, dans ces conditions, le succès d'une extrême droite qui a construit l'essentiel de son fonds de commerce sur le rejet de l'étranger, surtout quand celui-ci vient de l'autre côté de la Méditerranée ? Comment ne pas voir, dans l'extraordinaire malaise qui s'est emparé de la France et qui s'est exprimé le 21 avril, les traces d'une nouvelle arabophobie, qui s'ajoute à la vieille judéophobie et contribue à nourrir les fantasmes exploités par le Front national ? Comment, surtout, oublier le passé personnel de son chef en Algérie, qu'attestent maints témoignages, depuis ceux qu'a rendus publics il y a quarante ans l'historien Pierre Vidal-Naquet jusqu'à ceux que produit aujourd'hui Le Monde ? Jean-Marie Le Pen est, depuis une vingtaine d'années, au centre du débat politique français. Il est donc normal que notre journal s'emploie, inlassablement, à éclairer sa personnalité, comme il l'a fait en se penchant sur les années de jeunesse d'autres dirigeants politiques, de François Mitterrand à Lionel Jospin, en dévoilant des épisodes qu'ils n'assumaient pas.

    La justice a donné raison à ceux qui ont dénoncé les actes de torture commis par Jean-Marie Le Pen, en les relaxant des poursuites en diffamation. La plus haute juridiction française, la Cour de cassation, a ainsi confirmé, en juin 2001, un arrêt de la cour d'appel de Paris en faveur de Pierre Vidal-Naquet. Quelques mois auparavant, elle avait pris la même décision en faveur de Michel Rocard, qui, en 1992, à la télévision, avait accusé Jean-Marie Le Pen d'avoir torturé. La Cour avait estimé en particulier que l'ancien premier ministre « avait poursuivi un but légitime en portant cette information à la connaissance des téléspectateurs ». Le Monde se réclame du même « but légitime » pour continuer de porter cette information à la connaissance de ses lecteurs.

    Un lourd silence

    [ L'éditorial du Monde - 5/6 mai 2002 ]

    C'est un fait, un simple fait d'histoire : Jean-Marie Le Pen, l'un des deux candidats proposés aux suffrages des Français pour le second tour de l'élection décisive, celle du chef de l'Etat, a lui-même pratiqué la torture, sous l'uniforme de l'armée française, durant la guerre d'Algérie (1954-1962) conclue par l'indépendance de ce pays qui fut pendant près d'un siècle et demi le joyau de notre empire colonial. Cette information que rappelaient légitimement nos éditions du 4 mai avec des précisions apportées par l'enquête de notre envoyée spéciale à Alger, est pratiquement passée inaperçue. Elle n'a pas fait partie des débats publics, télévisés ou radiophoniques, et n'a guère été commentée par les éditorialistes.

    Ce fait d'histoire évoque pourtant des crimes de guerre, autrement plus graves que la francisque accordée par le régime de Vichy à François Mitterrand - qui fit pourtant scandale sur le tard -, voire que les affaires de financement politique que l'on impute à Jacques Chirac et qui lui valent le quolibet d'« escroc » dans les récentes manifestations. Tout se passe comme si cet étonnant spectacle donné par la France - un ancien tortionnaire réussit à se qualifier pour le second tour de l'élection suprême - n'avait pas d'importance ni de signification dans le débat actuel sur l'état de notre pays et la régulière progression de l'extrême droite depuis bientôt vingt ans. Car notre silence est à la mesure de l'étonnement de tous ceux qui nous observent à l'étranger. Pas seulement au Maghreb, comme en témoigne le dossier publié par Courrier international cette semaine. « Si l'esclavage est le péché originel des Etats-Unis, y lit-on sous la plume d'un éditorialiste du Washington Post, le colonialisme est à n'en pas douter l'un des péchés originels de la France moderne. Cet héritage transparaît dans l'affligeant succès de Jean-Marie Le Pen. »

    L'épisode algérien, point de départ de la carrière activiste de Le Pen, n'est pas un mauvais souvenir qu'il faudrait continuer à enfermer avec gêne dans un placard à mémoire honteuse. Tout au contraire, il éclaire en profondeur les succès du Front National. Le silence sur ce passé: tout comme les votes silencieux pour une extrême droite au programme clairement raciste et xénophobe disent l'impensé colonial qui continue de travailler l'identité française, le rapport de la France au monde et aux autres, et plus précisément à ces autres venus du Sud, Maghrébins, Arabes et Berbères, partageant une culture musulmane qu'ils soient pratiquants en religion ou indifférents au culte.

    Quelles que soient les solutions politiques et sociales qui seront trouvées à la crise ouverte par le vote du 21 avril, les futurs gouvernants devront affronter clairement cette réalité-là : la xénophobie a progressé en France, s'assume sans honte et prend ordinairement la forme d'une nouvelle arabophobie qui fut insuffisamment combattue et qui réveille la vieille judéophobie. Tel est aussi l'enjeu du 6 mai : redonner à la France ses couleurs, toutes ces couleurs qui donnent sens à sa devise républicaine.

    Le Pen et la torture : l'enquête du «Monde» validée

    par le tribunal

    [ Le Monde - 28 Juin 2003 ]

    Le président du Front national avait attaqué le quotidien pour des articles parus en 2002 faisant état, sur la foi de témoignages concordants, de sa participation à la torture pendant la guerre d'Algérie. La 17e chambre correctionnelle de Paris a reconnu « la crédibilité certaine » des faits

    La 17e chambre du tribunal correctionnel de Paris a relaxé, jeudi 26 juin, le quotidien Le Monde de la plainte déposée contre lui par Jean-Marie Le Pen. Le président du Front national s'estimait diffamé par des articles parus dans le quotidien en mai et juin 2002, dans lesquels Florence Beaugé, spécialiste de l'Algérie, faisait état, sur la foi de témoignages concordants, de la participation de Jean-Marie Le Pen à la torture pendant la guerre d'Algérie. Le tribunal, estimant l'enquête menée « particulièrement sérieuse et approfondie » et son « caractère de contradiction suffisant », a débouté M. Le Pen de sa plainte, reconnaissant « la bonne foi » du journal. Si le cadre juridique est resté le même, on a assisté depuis 1993 à un retournement des décisions de justice, probablement dû au changement de regard sur la guerre d'Algérie.

    CINQUANTE PAGES : par son ampleur exceptionnelle, le jugement est de poids. La 17e chambre correctionnelle du tribunal de Paris a relaxé Le Monde, jeudi 26 juin, et débouté Jean-Marie Le Pen de ses poursuites en diffamation. Le président du Front national s'estimait atteint dans son honneur et sa considération par des articles sur la torture en Algérie publiés les 4 mai et 4 juin 2002, avant le premier tour de l'élection présidentielle et le deuxième tour des législatives. Signés par Florence Beaugé, spécialiste de l'Algérie au Monde, ils faisaient état, sur la foi de témoignages concordants, de la participation de M. Le Pen à la torture pendant la guerre d'Algérie. Alors jeune député poujadiste, le lieutenant Le Pen s'était engagé volontairement en Algérie en janvier 1957 et y était resté trois mois, en pleine bataille d'Alger, en tant que chef de section d'une compagnie d'appui au 1er régiment étranger de parachutistes (1er REP).

    Les faits étant amnistiés et prescrits, il ne s'agissait pas, pour le tribunal, de dire si Jean-Marie Le Pen avait effectivement torturé en Algérie mais si Le Monde disposait d'éléments suffisants pour le croire. Seule pouvait donc être jugée la bonne foi du journal : les écrits doivent alors, selon la jurisprudence, obéir à un but légitime, ne pas être inspirés par une animosité personnelle, respecter la prudence dans l'expression et être le fruit d'une enquête sérieuse et approndie. Après avoir étudié ces quatre critères, le tribunal, présidé par Edith Dubreuil, conclut dans son jugement que Le Monde doit « bénéficier de l'excuse de bonne foi, compte tenu du caractère concordant des témoignages que la journaliste a rapportés et des vérifications auxquelles elle a personnellement procédé, son travail n'ayant nullement consisté, comme il a déjà été dit, à établir la preuve de la vérité des faits exposés par elle - impossible en tout état de cause - mais à informer ses lecteurs sur des circonstances qui lui paraissait dignes d'intérêt et offrant une crédibilité certaine ». M. Le Pen a fait appel de la décision.

    Selon le jugement, la « légitimité du but poursuivi » par le journal n'est « pas contestable dès lors qu'il s'est agi d'informer les lecteurs du journal, à la veille d'élections majeures pour le pays [l'élection présidentielle et le premier tour des élections législatives], sur le passé d'un homme politique, candidat à la magistrature suprême, désormais en lice avec un seul autre concurrent, et également leader d'un parti politique présentant, sur le territoire national, de nombreux candidats à la députation ».

    Le tribunal constate que le journal « n'a pas fait preuve d'animosité personnelle particulière » à l'égard de Jean-Marie Le Pen, même si la raison d'être d'une publication, « dans une société démocratique, est à coup sûr d'informer ses lecteurs mais aussi de faire des choix d'opinion ». Le tribunal constate également que Le Monde a respecté le principe du contradictoire et est resté prudent dans l'expression, Florence Beaugé ayant rapporté les déclarations des témoins « sans assortir leurs dires du moindre commentaire ».

    Pour relaxer Le Monde, le tribunal constate surtout que le journal a effectué une enquête « particulièrement sérieuse et approfondie ». Le jugement rappelle les conditions dans lesquels Florence Beaugé a indiqué avoir travaillé. A la barre, elle a déclaré avoir consacré une grande partie de son temps aux événements d'Algérie. Alors qu'elle couvrait l'actualité, le passé surgissait sans cesse, et avec lui des noms, dont celui de Le Pen, « associé à une très grande violence ». Elle a recueilli des témoignages de victimes de la torture, puis de tortionnaires : les révélations du général Massu, les dénégations du général Bigeard, les aveux du général Aussaresses. Ces témoignages sur les exactions qu'aurait commises la section du lieutenant Le Pen, la nuit du 2 au 3 février 1957 dans la casbah, ont été publiés.

    Pour appuyer ses dires, Le Monde a produit à l'audience un poignard sur le fourreau était écrit : « J.M. Le Pen 1er REP ». Ce poignard avait été remis au journal par Mohammed Cherif Moulay, le fils d'Ahmed Moulay, haut responsable politico-militaire du FLN. Il l'avait retrouvé dans la maison où son père avait été torturé à mort en présence de Jean-Marie Le Pen, dans la nuit du 2 au 3 mars 1957, alors que lui-même était âgé de 12 ans.

    A la barre, il a raconté qu'une unité de parachutistes dirigée par un homme qu'il avait identifié plus tard comme étant le lieutenant Le Pen avait surgi dans sa maison de la casbah. Il a aux juges avoir vu son père subir le supplice de l'eau, qui consiste à noyer la victime en lui administrant de force des litres d'eau savonneuse, puis de l'électricité. Il l'avait ensuite retrouvé criblé de balles, le ventre encore gonflé. Le tribunal remarque que ce poignard produit à l'audience « apparaît semblable à ceux que portaient les officiers en activité appartenant à d'autres régiments également placés sous le commandement du général Massu [dont dépendait le 1er REP] ».

    L'avocat de Jean-Marie Le Pen, pour qui les témoignages recueillis à l'audience sont d'odieux mensonges, avait déclaré à l'audience qu'étant chargé de « l'exploitation du renseignement et des arrestations », le lieutenant n'avait jamais eu pour mission de procéder à des interrogatoires et ne s'était jamais rendu dans la casbah, laquelle n'était pas dans le secteur d'affectation du 1er REP. Le général Martin, alors capitaine, était venu le confirmer à la barre.

    Cependant, le tribunal souligne que le général Aussaresses, en écho aux écrits du général Massu, avait écrit dans une attestation produite à l'audience que les régiments n'étaient pas cantonnés à leur secteur : « On dépassait les vanités personnelles pour donner la priorité au rendement. » De même, assurait le général Aussaresses dans cette même note, les interrogatoires pouvaient être menés « par des officiers qui n'étaient pas forcément des officiers de renseignement. » « Il doit en être conclu, note le tribunal, que si, comme l'a souligné à la barre le général Martin, la ville d'Alger avait bien été à l'origine, divisée en secteurs d'intervention précis réservés à chaque régiment, ce découpage avait très vite été oublié dans la pratique au profit de l'efficacité des recherches à effectuer, à partir des informations obtenues sur telles personnes ou telle opération signalée ».

    Le tribunal estime que Florence Beaugé a eu connaissance de nombreux témoignages « allant dans le même sens »

    Marion Van Renterghem
    © Le Monde
     

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  • Commentaires

    1
    Lundi 26 Février 2018 à 17:31

    Et il ne faudrait pas penser que la fille est différente du père en matière de racisme et de xénophobie. Cela lui permet d'évacuer ce qui est en cause dans le désastre social que nous vivons. Ceci étant les héritiers de Jean-Marie Le Pen sont tout à fait disposés à éliminer le chef historique du Front National puisque cela correspond à leur stratégie de conquête du pouvoir. Et bien sûr toutes les mesures prises par les majorités qui se sont succédé ont favorisé la montée de l'idéologie familiale quelles que soient les secousses qui la traversent !

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