• Les harkis font plier Alain Juppé : pas de rue Frantz-Fanon à Bordeaux

     

    Les harkis font plier Alain Juppé :

     

    pas de rue Frantz-Fanon à Bordeaux

     

    Les harkis font plier Alain Juppé : pas de rue Frantz-Fanon à Bordeaux

    Alain Juppé. D. R.

    Le maire de Bordeaux aurait renoncé à donner à une rue de sa ville le nom de Frantz Fanon. L’extrême-droite française, qui jubile à l’annonce de cette décision, impute cette volte-face de l’ancien Premier ministre sous Jacques Chirac à la «mobilisation» des harkis qui l’auraient «fait céder».

    Selon les relais de la mouvance extrémiste française, des pieds-noirs nostalgiques de l’Algérie française et des supplétifs de l’armée coloniale ont écrit à Alain Juppé pour qu’il suspende sa décision de baptiser une rue de Bordeaux au nom du psychiatre martiniquais qui a soutenu la cause algérienne. Pour l’extrême droite française, le revirement de Juppé serait mû par un «positionnement électoral», arguant que le maire de Bordeaux se serait rendu compte du poids que représenterait la communauté harkie dans sa ville, un «électorat organisé et actif», selon elle. «Ces hommes et ces femmes pourraient être plus nombreux que les voix éventuellement gagnées à gauche», estiment les détracteurs de cette figure de proue de la droite française.

    L’extrême-droite française avait violemment réagi, en janvier dernier, à la décision du conseil municipal de Bordeaux, présidé par Alain Juppé, qui avait voté pour qu’une rue de Bordeaux porte le nom du militant des causes justes, Frantz Fanon, ce grand homme qui s’était engagé dans la lutte contre le colonialisme.

    «Il a soutenu l’ennemi de la France et a même été nommé ambassadeur par le Gouvernement provisoire de la République algérienne», se lamentait cette mouvance qui accuse le psychiatre fondateur du courant des pensées tiers-mondistes d’avoir été «complice» de la «déportation forcée de toute la population d’origine européenne et sa spoliation totale», pleurant au passage la «disparition totale de la présence juive et chrétienne» en Algérie.

    Pour rappel, la France reconnaissait officiellement, en septembre, l’assassinat par l’Etat français d’un autre militant de la cause algérienne, le mathématicien Maurice Audin. Plusieurs associations françaises, syndicats et partis politiques avaient appelé Emmanuel Macron à «confirmer la reconnaissance et la condamnation» du «système de torture généralisée» durant la colonisation, soulignant que «ce n’est qu’à ce prix que pourra disparaître la séquelle la plus grave de la Guerre d’Algérie, à savoir le racisme, l’islamophobie dont sont victimes aujourd’hui nombre de citoyennes et citoyens, ressortissants d’origine maghrébine ou des anciennes colonies, y compris sous la forme de violences policières récurrentes, parfois meurtrières».

    K. M.

    SOURCE : https://www.algeriepatriotique.com/2019/02/10/les-harkis-font-pression-sur-juppe-bordeaux-naura-pas-sa-rue-frantz-fanon/ 

    DEUX COMMENTAIRES 

    Gavoury J-F 

    M. Alain Juppé s’est ravisé, considérant que la dénomination des voies se devait d’être consensuelle : une préoccupation étrangère à un certain Robert Ménard, qui a donné à une rue de Béziers le nom d’un officier putschiste … natif de Bordeaux !
    Répondant sans délai à la pression d’un cercle d’anciens membres et sympathisants d’une organisation terroriste responsable, en 1961 et 1962, de 2.700 morts en Algérie et en métropole, il a décidé, par « souci d’apaisement », de surseoir à la proposition dont l’un de ses adjoints lui avait pourtant indiqué qu’elle émanait d’habitants du quartier concerné par le projet.
    La décision serait donc gelée, le temps pour un historien de produire un mémoire destiné à éclairer de façon « neutre »  une nouvelle délibération du Conseil municipal sur le sujet.

    À propos d’un début d’incendie constaté hier au domicile du président de l’Assemblée nationale, M. Frédéric Lefebvre, vice-président d'Agir, a déclaré ce samedi matin, sur l’antenne de BFM-TV : "Comment ne pas penser aux méthodes de l'OAS pendant la guerre d'Algérie ?". 

    Vidéo BFM : https://www.bfmtv.com/mediaplayer/video/incendie-chez-ferrand-comment-ne-pas-penser-aux-methodes-de-l-oas-pendant-la-guerre-d-algerie-estime-frederic-lefebvre-vice-president-d-agir-1138674.html 

    Le maire de Bordeaux n’aurait-il pas vu une menace dans les injonctions.

    En tout état de cause, Frantz Fanon  ne mérit(er)ait-il pas de voir son nom conféré à un autre type de voie qu’une « sente » ? 

     

    EXTRAIT DU REGISTRE DES DELIBERATIONS

     DU CONSEIL MUNICIPAL

    Séance du lundi 17 décembre 2018

    Délibération 2018/558 

    SENTE FRANTZ FANON (1925-1961) - né à Fort de France, psychiatre et militant anticolonialiste dont la pensée est dénuée de tout dogmatisme et surtout motivée par un engagement radical pour la fraternité universelle, l’amour de la justice et de l’égalité. Au moment où, dans les universités et de nombreux colloques, la vie et l’œuvre de Frantz Fanon sont réhabilitées, il convient de faire connaître et de partager le sens profond de son engagement à tous les habitants dans nos quartiers, et notamment aux plus jeunes. C’est le sens de cette proposition de dénomination de la sente dans ce quartier de Ginko, à proximité des Aubiers, territoire où les sujets de mixité sociale, de diversité culturelle et de vivre ensemble prennent tout leur sens. 

    ADOPTE A LA MAJORITE
    VOTE CONTRE DU GROUPE RASSEMBLEMENT NATIONAL-SIEL
    Fait et Délibéré à Bordeaux, en l’Hôtel de Ville, le 17 décembre 2018
     

    Cros Jacques 

    Ce refus de donner le nom de Frantz Fanon à une rue de la ville de bordeaux est à l'image du contexte raciste, xénophobe et islamophobe qui accompagne l'approfondissement de la crise socio-économique que nous subissons. 

     

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  • Commentaires

    1
    Dimanche 10 Février 2019 à 10:40

    Mais même une "sente" c'est trop pour qu'elle porte le nom d'un militant anticolonialiste !

    On devrait envoyer un corps expéditionnaire en Algérie pour reconquérir ces départements français qu'un certain de Gaulle avait lâchement abandonnés à l'ennemi !

    Oui bien sûr je suis personnellement trop âgé pour participer à une telle opération. Et d'ailleurs l'expérience a enseigné aux responsables militaires que j'étais inefficace dans cette fonction. C'est que je manque de conviction !

    Eh non, je n'aurai pas moi non plus une rue à mon nom, ni à Béziers, ni à Bordeaux, ni même à Cessenon ! J'en suis tout attristé. J'ai pourtant la médaille commémorative des opérations de maintien de la sécurité et de l'ordre avec agrafe Algérie ! Si on me faisait mon droit...

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