• Les regrets d’un ancien appelé de l’armée coloniale française en Algérie

     

    Les regrets d’un ancien appelé de l’armée coloniale française en Algérie 

    Les regrets d’un ancien appelé de l’armée coloniale française en Algérie 

     

    La mort du colonel Bencherif fait remonter des souvenirs

    Le colonel Bencherif (à gauche) avec Boumediene et Chaâbani. D. R. 

     

    La mort du colonel Ahmed Bencherif a réveillé de vieux souvenirs chez d’anciens soldats de l’armée française qui ont été affectés en Algérie «malgré eux». L’un d’eux, Roger Turcot, a adressé un commentaire à Algeriepatriotique suite à la publication de l’information sur le décès du moudjahid qui a déserté de l’armée française pour rejoindre la lutte armée, après avoir neutralisé un certain nombre de soldats et récupéré leurs armes.

    «J’ai été appelé en janvier 1956, incorporé directement en Algérie. J’ai passé 25 mois à y faire le con et perdre deux belles années de ma jeunesse. Pourquoi ? Pour qui ?» s’interroge cet ancien appelé du contingent. «Je ne me considère absolument pas comme un colonialiste, loin de là. La plupart des soldats, comme moi, n’avaient rien contre l’indépendance. Cependant, nous étions des soldats et n’avions pas notre mot à dire. C’était la guerre !» écrit-il, tout en confiant qu’il en veut à Bencherif de ne pas avoir «déserté proprement en épargnant les appelés». Le soldat, qui était dans la même caserne que le moudjahid décédé récemment, a posté ce commentaire acerbe envers le déserteur de l’armée française qui, se rappelle-t-il, «le jour de sa désertion, le 27 juillet 1957, a égorgé la moitié de ma section, tout mon groupe, dont six appelés».

    Cet ancien soldat de l’armée coloniale, pour qui l’indépendance de l’Algérie est restée en travers de la gorge, cite les noms de ses camarades passés au coutelas par Ahmed Bencherif avant de rejoindre la lutte armée. Une dizaine de harkis avaient subi le même sort, ajoute ce soldat.

    «Il n’a eu aucun sentiment, aucune pitié», commente le soldat français qui, comble du sarcasme, qualifie le moudjahid Ahmed Bencherif de «criminel de guerre», pendant que l’armée française massacrait les populations algériennes et pillait les richesses du pays que la France occupait illégalement.

    Ahmed Bencherif répondrait aussi que «c’était la guerre !» et qu’il n’avait rien contre les Français s’ils n’avaient pas colonisé l’Algérie.

    «Cette nuit-là, raconte Roger Turcot, le 27 juillet 1957, nous étions dans le djebel, et comme dans tous les régiments de tirailleurs, la nuit, nos armes étaient enchaînées (par peur des vols durant les désertions) et la clé se trouvait dans la poche du chef de section, en l’occurrence, ce soir-là, Bencherif», explique l’ancien soldat qui relève qu’Ahmed Bencherif avait réussi l’opération grâce au concours d’autres déserteurs qui étaient avec lui dans le même bataillon.

    De nombreux appelés de l’armée française, envoyés de force en Algérie pour la guerre, ont dénoncé les crimes contre l’humanité commis par le colonialisme français.

    Benoist Rey, auteur du livre Les Egorgeurs, réédité en Algérie par les éditions Marinoor, écrit «Nous étions des bêtes commandées par des salauds.» Le soldat Rey a été appelé sous les drapeaux en septembre 1958 et a été affecté dans une unité de commandos de chasse. Il décrit avec dégoût des actes barbares qu’il qualifie d’«orgie criminelle», dénonce ses supérieurs qui fermaient les yeux sur les viols et les tortures et raconte comment une fille de quinze ans avait été violée par sept soldats et une autre de treize ans par trois sauvages en treillis.

    L’auteur des Egorgeurs affirme être rentré en France «avec une blessure inguérissable au cœur». Mais sa blessure diffère de celle de Roger Turcot qui pleure ses camarades mais ne dénonce pas les crimes ordonnés par ses chefs dans un pays qui n’était pas le leur.

    A chacun sa guerre.

    SOURCE : https://www.algeriepatriotique.com/2018/08/14/les-regrets-dun-ancien-appele-de-larmee-coloniale-francaise-en-algerie/ 

    Les regrets d’un ancien appelé de l’armée coloniale française en Algérie

     

     

    « Les égorgeurs » : histoire d’un livre-témoignage interdit

    Les regrets d’un ancien appelé de l’armée coloniale française en Algérie

     

    Les regrets d’un ancien appelé de l’armée coloniale française en Algérie

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    1961. Benoist REY, 23 ans, publie « Les égorgeurs », un livre accablant sur son quotidien d’appelé pendant la guerre d’Algérie. Le livre, publié aux Editions de Minuit, fût interdit dès sa sortie. 

    Les Egorgeurs, chronique

    d’un appelé

    Les éditions Los Solidarios ont réédité le livre de Benoist Rey, Les Egorgeurs. Le titre est brutal mais il résume bien la page d’histoire sanglante que la France a pu écrire en Algérie. Un témoignage poignant qui fut interdit quatre jours après sa sortie, en avril 1961.

    Benoist Rey a 21 ans quand il embarque à Marseille pour l’Algérie. Nous sommes en septembre 1959. Par défi, quelques appelés chantent l’Internationale. Arrivé dans le Nord Constantinois, le turbulent Rey se retrouve dans un commando de chasse, un régiment semi-disciplinaire, une unité « d’élite » aussi sanguinaire que les parachutistes et la Légion étrangère. La sélection est rapide. Faute de candidats, tous les grands sont déclarés volontaires. Parfois, ce sont les moustachus !

    Rey est vite mis dans le bain... de sang. Dès la première nuit, le commando incendie un village et égorge un vieil homme qui n’a pas su fuir à temps. Les mulets des villageois sont abattus. Un aspirant crie à sa section : « Vous pouvez violer, mais faîtes ça discrètement ! » Des musulmanes sont agressées par des groupes de soldats. Rey pleure alors ses premières larmes d’homme.

    Page après page, le journal de bord de Benoist Rey dépeint la connerie et la sauvagerie quotidienne de ces hommes chargés de « pacifier » l’Algérie française. Officiers cinglés et simples bidasses (Européens, Pieds-noirs, Harkis ou même Sénégalais) se sont salement illustrés durant ces années de braise. Pour ces machines à tuer, un vrai baroudeur doit savoir boire, violer, égorger et torturer. Tous les soldats du monde sont des soudards assure Mato-Topé dans une préface avertie.

    Certains appelés, petits ploucs ordinaires dans le civil, ne sont pas les moins actifs. Dans cet environnement barbare, ils découvrent subitement qu’ils ont pouvoir de vie ou de mort sur les fellagha et tous les « bougnoules ». Comme les esclaves assoiffés d’autorité, ils en abusent. Sur la porte de la salle de torture, on peut lire une pancarte sinistre : Au bon accueil. Avec des poids de quinze kilos attachés aux testicules et des électrodes branchées sur la peau, les prisonniers connaissent les véritables intentions des maîtres des lieux.

    Les opérations s’enchaînent pour le commando et les autres bandes de tueurs. Embuscades, pillages, massacres, « corvées de bois » ponctuent la guerre sans nom. Quand les rebelles supposés ne sont pas tués au couteau ou fusillés, on les pulvérise avec des charges de TNT. Des hommes sont égorgés uniquement pour que leur sang attire les sangliers afin d’améliorer la tambouille... Les bourreaux pissent et crachent sur leurs victimes ou sur ce qu’il en reste. Les corps sont dépouillés de leurs bijoux et de leurs dents en or.

    « L’Arabe est fait pour être maté », affirment les brutes. « Et l’on revient au camp un peu plus lourd chaque jour, un peu plus inhumain », constate Benoist Rey, infirmier impuissant, débordé par tant d’horreurs.
    Terminé en décembre 60 et publié en avril 61 par les éditions de Minuit, le récit de Benoist Rey s’ouvre par un avertissement : « Je tiens naturellement à la disposition de la justice les noms des personnes dont les initiales sont citées dans ce livre. » Devant le peu d’empressement de la justice, Rey révélera les noms dans Vérité et Liberté, en mai 61. Sans succès... Avec Rey, on peut encore de nos jours demander : « N’y aura-t-il jamais un procès de Nuremberg algérien ? »
    Un livre douloureux mais indispensable.

     

    « Le coup de gueule de mon ami Henri Pouillot que j’approuve à cent pour centL’Arabie saoudite massacre des enfants avec des armes françaises *** Yémen : environ 10 000 morts et un drame humanitaire »

  • Commentaires

    2
    Jeudi 16 Août 2018 à 18:05

    Colonel BenChérif  était une légende qui s'est éteinte très récemment à Djelfa.                                                                     Un baroudeur parmi les dignes fils de l'Algérie combattante.

    L'auteur du livre s'inquiète et s'apitoie sur ses collègues perdus, cela est normal. Mais ce qu'il a oublié de mentionner , c'est que ces militaires  étaient sur un territoire en révolte et tout étranger, en tenue adverse, était la cible des Moudjahidine.                                                                                                                                                                         Dire que ces moudjahidine ne combattaient la France mais à la France coloniale, est une réalité à ne pas oublier.            

    La différence est de taille . 

    Quant au corps étranger sur un territoire qui leur était étranger, les exactions de ces militaires contre des civils désarmés, étaient injustifiées et indignes des humains .

    En écrivant ces lignes , je me rappelle fort bien de 2 commandants dans l'armée Française qui exerçaient à Blida et résidaient  au piémont des djebels de Chréa . C'étaient des  voisins de longue date sur l'Avenue des Moulins et leurs enfants étaient des camarades de classe à l'école Cazenave .                      

    Ils avaient été contactés par les  dirigeants de l'ALN pour rejoindre le front Est -via la Tunisie - pour entraîner les combattants en territoire Tunisien .

    L'un d'eux a vite plié bagages pour s'envoler vers Tunis via la Suisse .                                                                                   Quant au second , il avait tardé (pourquoi ? )   jusqu'au jour où il fut abattu de 4 coups de feu.          

    Et l'attentat fut perpétré sous le regard ébahi d'une patrouille coloniale .                                                    

    La vérité sur cet acte  ne sera dévoilée qu'à l'accession de l'Algérie à l'indépendance. Elle  nous informait que le FLN n'était pas l'auteur de cet attentat mais les renseignements coloniaux étaient parfaitement informés du prochain départ vers le front de ce deuxième commandant .   Ils ont préféré l'abattre plutôt que de le laisser rejoindre les guérilleros de l'ALN.  La population du quartier subira les pires atrocités de la part des bérets rouges

     

    Le_Canari-de-retour

    Blida le 16*08*2018

    1
    Mercredi 15 Août 2018 à 10:37

    Eh oui, on apportait la civilisation ! C'étaient des exactions diverses et variées mais ceux qui réagissaient avaient tort ! J'ai bien sûr un autre point de vue !

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