• Les soldats du refus

     

    Les soldats du refus

    19 mars 1962 : "Le cessez-le-feu n'est pas la paix" Cette phrase je l’ai lue souvent, elle est exacte d’ailleurs mais il faut dénoncer les vrais responsables :

    Les soldats du refus

    Le 20 Mars à Alger, premier jour après la proclamation du cessez-le-feu en Algérie

    Faire l’inventaire de tous les crimes commis par l’OAS relève de l’impossible quant on sait que tout le pays est concerné : le chiffre le plus vraisemblable est de 2700 victimes.

    Le 19 mars 1962 entrait en vigueur le cessez-le-feu entre l’Algérie et la France, mettant fin ainsi à plus de  sept ans et demi d’une guerre qui ne voulait pas dire son nom et trois mois plus tard , à cent trente deux ans de colonisation. Ce fut le premier rayon de lumière à percer la longue nuit coloniale, promesse d’une aube nouvelle tant espérée.

    Mais une frange irréductible d’ultras issus de la minorité européenne vont mener  des actions criminelles et de sabotage pour tenter d’empêcher l’avènement d’une Algérie indépendante définitivement détachée de la France. Ils créent la funeste OAS (Organisation Armée Secrète) le 11 février 1961.

    L’OAS était un ramassis hétéroclite d’individus  de tous bords : gros colons, militaires, étudiants et petites gens attachées à leurs privilèges et qui n’acceptent pas l’évolution inéluctable de la situation en Algérie. Ils vont tout faire pour empêcher  le processus menant à l’indépendance. Le but de l’OAS est de maintenir l’Algérie française, c’est-à-dire le statut de citoyens pour la minorité française et le statut d’indigène pour la majorité musulmane.  

    Tous les moyens sont mis en œuvre par cette organisation terroriste : assassinats collectifs ou ciblés, sabotages économiques, plastiquages : bref, une véritable politique de terreur est installée dans les derniers mois en Algérie. Des personnalisés françaises favorables aux Algériens et à une négociation avec le FLN sont visées.  Mais c’est surtout la population algérienne qui est l’objet d’affreuses représailles. Malgré cela, la foi des Algériens dans l’indépendance prochaine et en un avenir meilleur ne fût à aucun moment ébranlée. 

     

    Les soldats du refus

     

    " mon 19 mars 2019 !!! "

    Sans défilé militaire

    sans décoration

    Les soldats du refus

    ici en 2018 une délégation algérienne   aurait  dû  être   invitée

    et le drapeau algérien aurait dû être mis à la place du drapeau américain qui n'avait pas sa place à côté de cette stèle *** les valeurs des anciens combattants français ne sont pas les miennes !!!

    Les soldats du refus

    D'abord un souvenir : c'était aux rousses en 2018 lors d'une inauguration au yéti où se sont déroulées les négociations des Accords d'évian... mais les anciens combattants "rancuniers à vie" ont mit le drapeau américain à la place du drapeau de l'algérie, je n'ai pas oublié... eh bien moi je mets aujourd'hui le drapeau de l'algérie parce que les algériens ont toujours été et sont mes amis...

     

    Les soldats du refus

    "en ce 19 mars 2019 j'ai une pensée pour les 25000 à 30000 victimes françaises (suivant les sources) pour la plupart envoyées faire la sale guerre d'algérie contre leur volonté... mais, aussi, pour les 300000 à 1 million 500000 victimes algériennes (suivant les sources) qui sont mortes pour l'indépendance de leur pays... ces victimes étaient elles du côté de la juste cause... EN FINIR AVEC LE COLONIALISME CRIMINEL QUI A DURé 132 ans...

    Michel dandelot

    Les soldats du refus

    Le 19 mars 2019 c’est aussi cela : 

    Les soldats du refus

     

    Ils sont si fiers de leurs décorations…

     

    Déserteur français pendant la guerre d’Algérie, Noël Favrelière est mort le 11 novembre 2017

    Il y a quelques temps j’ai envoyé un commentaire concernant un article de Jacques Cros dont voici le lien :

    http://cessenon.centerblog.net/6572999-torture-et-executions-au-nom-de-la-france?fbclid=IwAR09BwhAIOdF2CT5H87X0VibHFLcO230J3W2mMyt0LOibzTYXX3Bi2UkA_A

     

    « Merci pour ton analyse. Merci de m'avoir cité. La FNACA j'étais adhérent jusqu'au jour où j'ai compris que j'avais des divergences importantes avec la presque unanimité de ses membres, si fiers de leurs décorations, croyant avoir défendu la France comme ceux de la seconde guerre mondiale alors qu'ils étaient là-bas pour défendre le colonialisme. Je me souviens d'une vidéo où l'on voit un jeune appelé entrain de monter dans le train qui l'emmenait en Algérie via Marseille, à côté de lui, son père qui, lui, avait bien participé à la seconde guerre mondiale et lui dit cette dernière phrase "Je te demande seulement de ne pas faire le boche ».

     

    Alors j’ai retrouvé celui qui a parlé de ne pas ressembler aux boches…

    Michel Dandelot

     

     

    Déserteur français pendant la guerre d’Algérie

    Noël Favrelière est mort il y aura 2 ans

    le 11 novembre 2017

    En son hommage souvenons-nous...

    "Mon père m’a emmené, au moment où j’étais rappelé, au train, il m’embrasse en montant sur le marchepied et me dit : ne deviens pas un Boche".

    Déserteur français pendant la guerre d’Algérie, Noël Favrelière est mort le 11 novembre 2017

    Il a été condamné à mort deux fois pour avoir refusé de se battre à 22 ans et s’être enfui avec un prisonnier algérien : Noël Favrelière est décédé le 11 novembre 2017 à 83 ans.

    Profondément marqué par l’Occupation allemande pendant la Seconde Guerre mondiale, il effectue son service militaire en Algérie avant le soulèvement de la Toussaint 1954, date du début de la guerre d’Algérie.

    Choqué par le sort réservé aux musulmans, il écrira dans son livre «Le Désert de l’Aube» (Editions de Minuit) réédité en 2000: «Si j’étais Algérien, je serai fellagha».

    Rappelé en 1956, il retourne en Algérie, où il est témoin d’exactions. Dans «Le Désert de l’Aube», il raconte ainsi son refus de laisser un prisonnier du FLN emmené dans une «corvée de bois» (exécution) et sa fuite avec lui dans le désert.

    Noël Favrelière se cache alors pendant dix mois et rejoint l’Armée de libération nationale (ALN), la branche militaire du FLN. Condamné deux fois à mort, il revient en France en 1966 à la suite d’un non-lieu, puis travaille comme attaché culturel du ministère des Affaires étrangères à l’étranger.

    En 2000, lorsque les généraux Massu et Aussaresses reconnaissent le recours à la torture pendant la guerre d’Algérie, Noël Favrelière signe avec onze autres «grands témoins» un appel, dans L’Humanité, à la condamnation de cette pratique pendant le conflit.

    Noël Favrelière fait partie des «Justes d’Algérie» qui ont soutenu les Algériens durant la guerre.

     

    SOURCE : http://www.ledauphine.com/france-monde/2017/12/19/deserteur-francais-pendant-la-guerre-d-algerie-noel-favreliere-est-mort 

    C’était le 28 décembre 2011 que je mettais en ligne cet article sur mon blog :

    Noël Favrelière, officier parachutiste et déserteur. Il n’a pas eu d’autre choix que de fuir les troupes françaises.  

    Noël Favrelière : Je ne comprenais pas que seulement quelques années après s’être libéré des Allemands, après s’être battu, comme l’ont fait mon père et mes oncles par exemple contre les Allemands, on envoie des jeunes couillons de mon espèce se battre contre les gens qui voulaient la même chose, libérer leur pays et obtenir une indépendance. Je trouvais cela absolument injuste. 

    Et j’étais persuadé que de toute façon l’indépendance était inéluctable. Il y avait la Tunisie, il y avait le Maroc, déjà libres, l’Afrique noire qui remuait ses chaînes, il ne faisait aucun doute que cela ne pouvait finir que comme ça, et le plus vite cela aurait été le meilleur, cela aurait économisé tant de vies. 

    Pourquoi le Maroc ? Pourquoi la Tunisie ? Oh, si, je le comprenais très bien pourquoi : d’une part il y avait le pétrole, il y avait aussi les riches propriétaires d’Algérie qui avaient tout intérêt à garder les Algériens comme des demi citoyens, au mieux. Vous voyez un petit peu l’intérêt qu’ils avaient à garder l’Algérie telle qu’elle était. 

    Mon père m’a emmené, au moment où j’étais rappelé, au train, il m’embrasse en montant sur le marchepied et me dit : ne deviens pas un Boche. Lui, il disait ça parce qu’ancien prisonnier évadé puis ensuite Résistant. Puis, le train a bougé, mon père s’est mis à courir et est remonté sur le marchepied et m’a dit : excuse-moi fils, je n’aurais pas dû te dire ça, je sais que tu ne le seras jamais. Il pensait absolument comme moi. 

    J’étais absolument contre cette guerre. C’était pour six mois disait-on, puis avec les congés, etc. cela aurait été cinq mois, seulement cinq mois ou alors je refusais et je me retrouvais en taule. Alors pour cinq mois, surtout qu’à l’époque il n’était encore pas question d’une guerre, c’était une opération de police, c’est ça : ça ne durera pas longtemps et ce n’est pas méchant, mais dès mon arrivée là-bas, les bavures, comme la mort d’une petite fille, comme brûler une forêt, on allait de bavures en bavures, de plus en plus graves et comme si c’était normal. 

    On allait devenir des Boches si on s’était laissé faire. Il fallait réagir. Justement, avec les copains, on en discutait, on était tous d’accord et quand moi je proposais de faire une action disons plus collective, je me suis retrouvé tout seul. 

    Ce qui fait que plus tard, quand j’ai retrouvé un de mes amis à Paris, un peu par hasard, dans une galerie d’art, on a parlé des autres et je lui ai dit : je serais bien heureux, bien content de les revoir, de les rencontrer. Il m’a dit : mais eux, ils ne veulent pas te voir, ils ont hontes d’eux-mêmes parce qu’ils pensaient comme toi mais ils n’ont rien fait. Je ne voyais qu’une chose à faire, c’était de déserter en même temps je sentais ça comme un énorme « Merde » que je criais à l’armée et à cette France colonialiste.  

    Torture

    Noël Favrelière : le déserteur sans haine

    Déserteur français pendant la guerre d’Algérie, Noël Favrelière est mort le 11 novembre 2017

    Le 3 novembre 2000, (re)paraît, aux éditions de Minuit, le Désert de l'aube, le récit autobiographique rédigé par Noël Favrelière, rappelé en 1956 dans un régiment parachutiste et qui, un jour, déserta... Publié pour la première fois en 1960, l'ouvrage fut aussitôt saisi et sa diffusion interdite. Dédié " à la mémoire " de son " camarade Kakou (Abd El Kader Benazouz) et à tous ceux qui, comme lui, sont morts pour que d'autres vivent libres et en paix ", le Désert de l'aube est une plongée dans l'horreur de la guerre et dans ses aléas - ceux qui conduisirent l'auteur à libérer un jeune militant du FLN blessé pour le soustraire à une exécution sommaire, à " déserter " avec lui pour l'aider dans son évasion, puis, à l'issue d'une fuite d'une semaine dans le désert, à rejoindre l'Armée de libération nationale où il passa dix mois avant de rejoindre Tunis, puis les Etats-Unis. Deux fois condamné à mort par contumace, Noël Favrelière ne put regagner la France qu'en 1966. En 1983, il entra à la direction des Affaires culturelles du ministère des Affaires étrangères, fut directeur de l'institut Nodier à Ljubljana, puis du centre culturel français d'Amman jusqu'en 1995. "T'ai-je souri en retour?", écrit Favrelière à propos d'un jeune soldat français sur lequel il pointe son arme de " déserteur " : " Je ne le sais plus. Mais je t'ai laissé repartir pour rejoindre ceux qui, comme toi, avaient mission de m'abattre... et tu ne leur as rien dit. "

      

     


    Les soldats du refus

     

    Les soldats du refus

    L'anticolonialisme n'est pas

    une affaire d'anciens

    combattants 

          Certes, l'éloge qu'on voit ressurgir aujourd'hui de la colonisation se rapporte à l'histoire.
        Au terme d'une vie consacrée à la lutte contre la colonisation, je ne peux pas dire le contraire.
        Venu en Afrique comme professeur au lycée de Dakar en 1946, mon intention était de poursuivre le combat mené quatre années durant dans la résistance pour la Libération de la France, en combattant pour la Libération de l'Afrique du régime colonial. Cette position m'a valu une carrière chaotique, deux thèses commencées et abandonnées en raisons "d'accidents de parcours", et une troisième, soutenue l'année de mon départ à la retraite.  Rien de comparable à ce qu'ont subi d'autres anticolonialistes contemporains, la prison, la torture et parfois la mort.
        L'anticolonialisme est le fait , certes, de ceux qui ont combattu pour lui. Mais c'est toujours un combat d'actualité.  Pas seulement face aux apologistes de la colonisation qui ressurgissent aujourd'hui, tenants d'une nouvelle forme de révisionnisme. Tous les gouvernements depuis les "indépendances", ont poursuivi, sous des formes nouvelles -celles du néo-colonialisme-, la politique coloniale de leurs devanciers. Ils ont soutenu et soutiennent, quand ils ne les ont pas imposés, les régimes les plus barbares et les plus corrompus, qui ont, à leurs yeux une vertu : ils défendent les intérêts du capitalisme français et international (mondialisation oblige !).
        Je renvoie pour information aux ouvrages du regretté François-Xavier Verschaeve, dénonciateur inlassable de la "Françafrique".
        Le combat anticolonialiste reste un combat contemporain.

    Jean Suret  

    Les soldats du refus


    "Des soldats du refus à la guerre d'Algérie"

    De 1954 à 1962 l'opposition à l'intervention militaire en Algérie n'a pas cessé de progresser.

    Nombreux furent les jeunes appelés qui s'efforcèrent de se soustraire à une participation à ces combats.

    ·       Certains multiplièrent les démarches pour obtenir un sursis d'incorporation,

    ·       D'autres cherchèrent des appuis pour effectuer leur service militaire en France métropolitaine ou en Allemagne.

    ·       D'autres ne répondirent pas à l' « Appel sous les drapeaux ». Il y eut environ 10 000 insoumis. Pour ceux-là, il fallait disparaître, se faire oublier et souvent se réfugier à l'étranger.

    ·  Les archives militaires comptent 886 déserteurs (soldats qui quittent illégalement leur unité). Parfois au cours d'actions héroïques comme celle de Noël Favrelière qui déserta en Algérie et emmena avec lui un prisonnier menacé d'exécution sommaire. D'autres encore comme Bernard Sigg ou Claude Vinci... Mais pour eux aussi, il fallait ensuite disparaître, se cacher.

    ·       Plusieurs centaines d' « objecteurs de conscience » furent aussi emprisonnés comme les Témoins de Jéhovah qui refusaient jusqu'au port de l'uniforme et d'autres militants chrétiens révoltés par les tortures et les exactions de l'armée.

    Pour les communistes, dont le parti fut le seul en tant que parti, dès 1954, à dénoncer la répression en Algérie, et militer pour les droits légitimes du peuple algérien, l'action collective était prioritaire, déterminante. Leur engagement fut constant dans les mouvements de protestation, contestations, manifestations de toute nature qui se succédèrent durant toute la guerre.

    Les communistes algériens étaient dans la lutte armée en Algérie.

    En France, les communistes français menaient le combat idéologique pour montrer l'absurdité, l'injustice de cette guerre car il était évident que l'on ne pourrait y mettre fin sans obtenir l'appui de l'opinion publique française.

    Pour ce faire, il fallait éviter à tout prix l'interdiction du PCF, de son journal et de tous ses moyens d'expression. Car la menace était réelle : en 1956 Michel Debré demandait que l'on mette le PC hors la loi.

    Durant cette période la presse communiste fut censurée, poursuivie, saisie à de nombreuses reprises. L'Humanité fut l'objet de 150 poursuites et de lourdes condamnations. Elle fut saisie 27 fois. C'est dire que toutes les actions du PCF ne pouvaient être publiques comme par exemple l'édition de bulletins, journaux, édités et distribués aux soldats dans la clandestinité.

    L'action privilégiait l'organisation de manifestations collectives comme avec les rappelés (plus de 200 manifestations d'avril à juillet 56).

    En juillet 1956, le soldat Alban Liechti jeune communiste, adresse une lettre ouverte au président de la république dans laquelle, il motive son refus de combattre le peuple algérien. Arrêté, emprisonné, il est condamné à deux ans de prison par le tribunal militaire d'Alger. Il s'agit là d'une initiative personnelle, car les communistes privilégient toujours l'action collective.

    Le courant d'opposition à la guerre à marqué des points en France. Les gouvernements successifs, en difficulté sur les plans intérieur et international sont fragilisés et dans ces conditions, en septembre 57, le mouvement de la jeunesse communiste décide d'encourager de jeunes soldats à imiter Alban Liechti. Bien sur, cette initiative ne peut être publique mais le comité central du PCF en est informé par Henri Martin. L'initiative est impulsée par la publication en première page de l'Humanité de la lettre de Léandre Letoquart, fils d'un député communiste du Pas-de-Calais et de la protestation contre son arrestation et son transfert en Algérie.

    Il avait été précédé en juillet par Claude Despretz et suivi de Fernand Marin, Jean Clavel, Francis Renda puis en janvier 58 de Jean Vendart, Serge Magnien, Raphaël Grégoire et de plus de 40 soldats*.

    Bien sur, à chaque fois, il ne peut s'agir que d'initiatives individuelles, il faut éviter à tout prix l'implication du PCF au risque de conduire à son interdiction. La répression est sévère. Les premières inculpations visent une entreprise de démoralisation de l'armée en vue de poursuivre le PCF mais les preuves manquent et cet argument sera abandonné. Les soldats seront le plus souvent condamnés à deux ans de prison par les tribunaux militaires pour refus d'obéissance. La protestation contre ces condamnations fut importante et donna lieu à des manifestations de soutien dans les localités, les entreprises d'où étaient originaires les soldats et aussi nationalement (voire même internationalement).

    Elles furent aussi l'occasion pour de nouvelles personnes de s'engager contre la guerre à partir d'une démarche de solidarité avec les condamnés. D'ailleurs le pouvoir s'en inquiéta. Aussi fit-il tout son possible pour éviter les envois vers les tribunaux militaires en intensifiant les pressions, la répression avec l'affectation vers de régiments réputés disciplinaires parfois même, encourageant la désertion. Et puis, en utilisant les « sections spéciales » comme le pénitencier d'Albertville en Savoie ou le bagne militaire de Timfouchi dans le sud algérien où l'on était « affecté » par décision ministérielle sans aucune décision de justice. Et pourtant, les conditions de détention étaient des plus difficiles et la survie aléatoire.

    Après le coup de force d'Alger de mai 58, le retour au pouvoir du général de Gaulle, l'espoir d'une paix rapide en Algérie s'éloigna et l'initiative de la JC de septembre 57 pour donner un dernier coup de pouce au mouvement de protestation contre la guerre, bien qu'ayant contribué à son développement n'avait pas réussi à prendre toute l'ampleur nécessaire. C'est dans ce contexte que le secrétaire du PCF, Maurice Thorez, lors d'une conférence fédérale le 31 mai 59, indiqua que le rôle des communistes à l'armée, pour lutter contre la guerre ne consistait pas à se laisser isoler mais de rester au milieu de leurs camarades pour effectuer le travail de conviction nécessaire à faire avancer les leurs idées. La justesse de cette attitude reçut d'ailleurs confirmation deux années plus tard lors du putsch des généraux qui échoua en grande partie grâce à l'opposition des militaires du contingent.

    Les jeunes communistes qui refusèrent de combattre en Algérie cumulèrent plus d'une centaine d'années de prison, de multiples brimades et mauvais traitements dont certains ne se sont pas remis et nous ont quitté prématurément. Tous les soldats condamnés à la prison par les tribunaux militaires durent en plus effectuer la totalité de leur service militaire. C'est ainsi qu'Alban Liechti condamné deux fois à deux ans de prison, mobilisé en mars 56, ne retrouva la vie civile et la liberté qu'en mars 62.

    Pour tous, à ce jour, pas de reconnaissance officielle, aucune indemnisation alors que les généraux putschistes et autres assassins de l'OAS sont maintenant promus, décorés et largement indemnisés (reconstitution de carrière) pour le manque à gagner durant leur clandestinité.

    Alban LIECHTI, Jean CLAVEL, Raphaël GREGOIRE et Jean VENDART.

    Les soldats du refus

    Les soldats du refus reçus et fêtés par la direction du Parti Communiste au siège du Comité Central le 31 mars 1962. On reconnait Maurice Thorez, Waldeck Rochet, Jacques Duclos, Etienne Fajon, Raymond Guyot, Paul Laurent.

    * Plusieurs témoignages ont étés publiés, d'autres sont en cours.

    SOURCE : http://www.acca.free.fr/ 

     

     

    Les soldats du refus

     

     

    Les soldats du refus

     

    Les soldats du refus

    Le témoignage de Jacques CROS

    Paul Hairault, un ancien d’Algérie qui habite à Aiffres dans les Deux-Sèvres, m’a envoyé un document qu’il a retrouvé dans ses archives en faisant du rangement. Il s’agit on le voit, de soldats qui avaient refusé de prendre les armes contre le peuple algérien qui se battait pour son indépendance. 

    Je ne connais de cette galerie de portraits qu’Alban Liechti que j’ai eu l’occasion de rencontrer lors des obsèques d’un camarade de Cazouls qui était adhérent de l’association ACCA (Agir Contre le Colonialisme Aujourd’hui). J’ai connu Francis Renda de Sète lors d’une école fédérale du PCF en 1962 mais il ne figure pas sur le document.

    Pour ceux qui ont eu le courage de s’engager dans la voie du refus, les conséquences ont été très lourdes. Il y a eu le plus souvent condamnation à la prison par la justice militaire suivie par l’obligation de faire son service militaire. 

    Il n’y avait pas de mesures d’organisation structurée pour assurer ce mode d’action. Personnellement je n’ai jamais envisagé de m’engager dans un tel refus. Mon état d’esprit était orienté vers la moins mauvaise façon de subir ce à quoi nous ne pouvions échapper. 

    J’ai donc accepté, n’ayant pas d’autre possibilité, une situation pénible, m’efforçant lorsque les circonstances me l’ont permis d’agir contre ce que je vivais. Cela a été le cas à diverses reprises, notamment lors du putsch des généraux en avril 1961 et à l’occasion du 19 mars 1962 qui a été la  journée de cette guerre où j’ai entendu le plus de fusillades. Eh non le cessez-le-feu n’a pas été serein dans le secteur où je me trouvais ! 

    Le document fait état de l’action du Secours ¨Populaire pour venir en aide à ces soldats du refus. Oui cette organisation a contribué, à la mesure de ses possibilités, à atténuer le sort peu enviable qui leur était réservé. 

    S’ils n’avaient aucune chance d’entraîner la masse des appelés dans l’insoumission ils ont eu le mérite de rendre compte d’un courant d’opinion contre cette guerre. Un courant qui est allé grandissant et qui a abouti à la fin du colonialisme et à l’indépendance de l’Algérie. Hommage soit rendu à ces courageux précurseurs ! 

    Jacques CROS 

    SOURCE : http://cessenon.centerblog.net/6572889-les-soldats-du-refus?fbclid=IwAR2Xiq44I860Nj0hXlqIqO1wkIwPld2STp1UkmyN4nVKqhOgviXlno-H5W0 

     

    Les soldats du refus

    Les soldats du refus : Ils bénéficièrent d’une amnistie, mais, contrairement aux condamnés de l’OAS auteurs de 2700 victimes françaises et algériennes, ils ne seront pas réhabilités… 

     

    gilbert_avril.jpg

     

    Le 19 mars 1962 est une date charnière dans l'Histoire de l'Algérie. Tous les ans elle est commémorée. Mais pour des considérations diverses elle est différemment appréciée. Pourtant, c'est la fin d'une guerre et pas seulement. Elle est la fin du colonialisme qui a opprimé beaucoup de peuples. C'était le début d'une nouveau monde.
    Le 19 mars est une occasion pour honorer la mémoire de ceux qui ont combattu pour les idéaux de liberté et d'indépendance. Parmi ceux-là il y a beaucoup de méconnus et d'anonymes dont "les soldats du refus" qui ont refusé de combattre les Algériens dans leur lutte pour l'indépendance de leur pays.
     

    Gilbert avril, un grand humaniste, connait l'amour que je porte à l'Algérie et mon intéressement à la guerre d'Algérie, surtout telle qu'elle s'est déroulée ici en France. De multiples fois il m'a parlé de la guerre fratricide entre le FLN et le MNA à Lille, à Roubaix, à Valenciennes et dans toute la région.
    Ce jour du mois d'avril, il tenait à me faire découvrir un autre aspect de la guerre d'Algérie méconnu tant en France qu'en Algérie. Il s'agit des soldats du refus. Ces soldats qui ont bravé les lois militaires françaises et refusé de prendre les armes contre les Algériens.
    Nous sommes donc allés voir Monsieur Voltaire Develay, à Raismes au sud du département du Nord. Gilbert l'avait averti. J'ai rencontré ce jour là un brave homme qui se porte comme un charme. Il vit dans une belle petite maison avec sa femme. Il était tout heureux de nous voir. Surtout Gilbert, l'une des rares personnes à l'avoir soutenu dans un combat qui n'était pas du tout évident à l'époque. Refuser de porter les armes était dans les années cinquante assimilé à de la haute trahison. Tout de suite Monsieur Develay m'explique que son refus de porter les armes contre les Algériens était tout-à-fait naturel. Il ne comprenait pas pourquoi les combattre, eux qui quelques mois plus tôt, étaient à ses côtés, dans les combats politiques et syndicaux, pour la justice et l'égalité.
    Quand son incorporation avait sonné, il n'avait pas refusé de porter l'uniforme et de s'enrôler comme appelé. Il a rejoint son unité à Téléghma et sur place il a refusé de prendre les armes pour guerroyer contre les maquisards du FLN. Ses misères ont alors commencées. De prison en prison, d'une unité à une autre, rien ne lui fit changer d'avis. Il est resté fidèle à ses convictions et principes. On le traitait de tout et on le méprisait. Ce n'était pas facile. Ni pour lui, ni pour sa famille dans le Nord de la France. Mais les humanistes, ceux qui ont cru en le bien-fondé de son combat étaient là. Une chaine de solidarité s'est organisée avec à sa tête, bien sûr, Gilbert Avril dans le Nord et beaucoup d'autres à travers la France, surtout à Paris où un autre homme s'était fait remarquer par la solidarité qu'il a apporté aux "soldats du refus". Lui, c'est Julien Lauprêtre, le Président du Secours populaire français.  

    Voltaire Develay a refusé de combattre les Algériens dans leur lutte pour l'indépendance : Témoignage. 

     

    Gilbert Avril que l’on voit dans la vidéo est décédé le 22 janvier 2014, à l’âge de 91 ans : toute une vie tournée vers les autres.


     

     Les soldats du refus

     

     

    Gilbert Avril est décédé le 22 janvier 2014. Enfant des corons, né à Vieux-Condé dans le Nord, le 24 décembre 1922, il a consacré la quasi-totalité de son existence à lutter contre l’injustice, consacrant son temps à la solidarité envers les plus humbles. Adolescent, il assiste aux manifestations sociales et politiques de l’entre-deux-guerres, s’y forgeant des convictions et une sensibilité qui l’animeront toute sa vie. En 1943, réfractaire au STO (Service du travail obligatoire), il rejoint la Résistance dans le Valenciennois.
    Instituteur en 1946, il termine sa carrière en 1978 comme principal adjoint de collège. Dès la Libération, il milite dans les mouvements de jeunesse, de promotion de la culture populaire et de la pratique du sport. Le 8 mai 1945, il entre au Secours populaire, né de la fusion de l’Association nationale des victimes du nazisme et du Secours populaire de France. Il est aussitôt chargé du comité d’Hellemmes dans le Nord, puis en 1947 il intègre le comité départemental, devenant l’année suivante secrétaire général de la fédération du Nord. Il s’attache alors à faire prospérer les grandes campagnes du SPF : acquittement des résistants condamnés, aide aux victimes de la répression à Madagascar ou aux mineurs en grève, etc. Son humanisme et son ouverture d’esprit élargissent l’influence de l’association en direction d’autres acteurs sociaux. La fédération du Nord, stimulée par son énergie communicative devient pionnière en matière de solidarité avec les accidentés du travail et les handicapés, de promotion des journées à la mer pour les enfants privés de vacances ou d’aide au développement durable. Dégagé de ses fonctions à la tête de la fédération du Nord, Gilbert Avril assure la liaison avec les autres ONG dans les instances européennes et participe à des missions en Afrique, Amérique du Sud, au Cambodge... Décoré de la légion d’honneur en 1996, Gilbert Avril laisse le souvenir d’un homme bon dont la figure marquera l’action du Secours populaire. 

    SOURCE : https://www.secourspopulaire.fr/gilbert-avril-toute-une-vie-tournee-vers-les-autres#.WUoctFFpzX4

    Les soldats du refus

    Pour terminer en beauté cet article voici

    en chanson le fils d’Alban LieCHTi :

     Vincent LieCHTi !!! 

     

     

    « MEURTHE-ET-MOSELLE Nancy : une manifestation d'Algériens perturbée par des militants identitairesUne affiche qui ulcère les anciens combattants ? Pas moi, je l'approuve... Merci M. le Maire !!! Michel Dandelot »

  • Commentaires

    1
    Mardi 19 Mars 2019 à 07:46

    En voilà un dossier sur le colonialisme et la guerre menée pour tenter de le perpétuer !

    Je me permets d'évoquer un point. Le 14 mars 2015 quand nous avons pris une initiative pour nous opposera au changement de nom de la rue du 19 mars 1962 qu'avait voulu l'ineffable Ménard, maire de Béziers, nous pouvions espérer que la FNACA qui avait toujours revendiqué la date du 19 mars comme journée de recueillement de la guerre d'Algérie participer à la contre-manifestation que nous avions programmée.

    Eh non, le président départemental de la FNACA nous a fait part de son point de vue : d'un air très docte il a dit que 'opération était politique.

    Eh bien oui, elle était éminemment politique et elle s'opposait à une position qui l'était tout autant mais dans un autre registre. L'absence de la FNACA a été très politique elle aussi.

    Et comme l'a écrit dans le commentaire qu'il a posté sur mon blog l'ami Pedrito (lien http://cessenon.centerblog.net/6573082-comme-les-annees-precedentes) "ils" sont sin verguenza (ils n'ont pas honte) à la FNACA ! 

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