• Les soldats du refus : Ils bénéficièrent d’une amnistie, mais, contrairement aux condamnés de l’OAS auteurs de 2700 victimes françaises et algériennes, ils ne seront pas réhabilités…

     

     

    Les soldats du refus : Ils bénéficièrent d’une amnistie, mais, contrairement aux condamnés de l’OAS auteurs de 2700 victimes françaises et algériennes, ils ne seront pas réhabilités…

    Il est temps, cinquante-huit ans après la fin de la guerre d Algérie, de donner la parole à quelques-uns de ceux qui ont refusé de porter les armes contre le peuple algérien. Ils livrent ici leur témoignage, décrivant en toute liberté leur lutte au quotidien, leurs raisons, leurs espoirs, parfois leur déception de ne pas avoir été plus nombreux. Mais toujours avec la fierté d'avoir mené une action exemplaire contre le colonialisme. A côté de ces soldats du refus, il y eut des combattants d'une autre sorte qui dénoncèrent la guerre par la voix d'une presse pourchassée et interdite. Eux aussi décrivent, sans jamais retenir leurs propos, les réussites et les difficultés de leur lutte au jour le jour, pour faire éclater la vérité sur une aventure militaire inutile et sanglante. Cet ouvrage, composé de témoignages exceptionnels, éclaire un aspect peu connu de la lutte contre la guerre d'Algérie. Il permet de découvrir des hommes et des femmes ordinaires qui ont fait preuve d'un courage extraordinaire. Voici l’histoire de l’un d’eux…

    Les soldats du refus : Ils bénéficièrent d’une amnistie, mais, contrairement aux condamnés de l’OAS auteurs de 2700 victimes françaises et algériennes, ils ne seront pas réhabilités…

     

    Les soldats du refus : Ils bénéficièrent d’une amnistie, mais, contrairement aux condamnés de l’OAS auteurs de 2700 victimes françaises et algériennes, ils ne seront pas réhabilités…

    Le 19 mars 1962 est une date charnière dans l'Histoire de l'Algérie. Tous les ans elle est commémorée. Mais pour des considérations diverses elle est différemment appréciée. Pourtant, c'est la fin d'une guerre et pas seulement. Elle est la fin du colonialisme qui a opprimé beaucoup de peuples. C'était le début d'un nouveau monde.
    Le 19 mars est une occasion pour honorer la mémoire de ceux qui ont combattu pour les idéaux de liberté et d'indépendance. Parmi ceux-là il y a beaucoup de méconnus et d'anonymes dont "les soldats du refus" qui ont refusé de combattre les Algériens dans leur lutte pour l'indépendance de leur pays.

    Gilbert avril, un grand humaniste, connait l'amour que je porte à l'Algérie et mon intéressement à la guerre d'Algérie, surtout telle qu'elle s'est déroulée ici en France. De multiples fois il m'a parlé de la guerre fratricide entre le FLN et le MNA à Lille, à Roubaix, à Valenciennes et dans toute la région.
    Ce jour du mois d'avril, il tenait à me faire découvrir un autre aspect de la guerre d'Algérie méconnu tant en France qu'en Algérie. Il s'agit des soldats du refus. Ces soldats qui ont bravé les lois militaires françaises et refusé de prendre les armes contre les Algériens.
    Nous sommes donc allés voir monsieur Voltaire Develay, à Raismes au sud du département du Nord. Gilbert l'avait averti. J'ai rencontré ce jour là un brave homme qui se porte comme un charme. Il vit dans une belle petite maison avec sa femme. Il était tout heureux de nous voir. Surtout Gilbert, l'une des rares personnes à l'avoir soutenu dans un combat qui n'était pas du tout évident à l'époque. Refuser de porter les armes était dans les années cinquante assimilé à de la haute trahison. Tout de suite monsieur Develay m'explique que son refus de porter les armes contre les Algériens était tout à fait naturel. Il ne comprenait pas pourquoi les combattre, eux qui quelques mois plus tôt, étaient à ses côtés, dans les combats politiques et syndicaux, pour la justice et l'égalité.
    Quand son incorporation avait sonné, il n'avait pas refusé de porter l'uniforme et de s'enrôler comme appelé. Il a rejoint son unité à Téléghma et sur place il a refusé de prendre les armes pour guerroyer contre les maquisards du FLN. Ses misères ont alors commencé. De prison en prison, d'une unité à une autre, rien ne lui fit changer d'avis. Il est resté fidèle à ses convictions et principes. On le traitait de tout et on le méprisait. Ce n'était pas facile. Ni pour lui, ni pour sa famille dans le Nord de la France. Mais les humanistes, ceux qui ont cru en le bien-fondé de son combat étaient là. Une chaine de solidarité s'est organisée avec à sa tête, bien sûr, Gilbert Avril dans le Nord et beaucoup d'autres à travers la France, surtout à Paris où un autre homme s'était fait remarquer par la solidarité qu'il a apporté aux "soldats du refus". Lui, c'est Julien Lauprêtre, le Président du Secours populaire français. 

    Voltaire Develay a refusé de combattre les Algériens dans leur lutte pour l'indépendance : Témoignage. 

     

     

    « Benjamin Stora: «L'Algérie et la France ont besoin l'une de l'autre»Stèle du 19 mars 1962 à Cessenon-sur-Orb »

  • Commentaires

    2
    Samedi 25 Juillet 2020 à 11:16

    Eh bien on ne peut que saluer le courage de ces soldats du refus qui se sont engagés dans une voie difficile à une émoque où n'existait pas de statut d'objecteur de conscience. Ce n'était pas à la portée de tout le monde de les suivre. Et le Secours Populaire a effectivement apporté concrètement son aide à ceux qui ont bravé un contexte dans lequel l'opinion publique n'était pas encore gagnée à l'idée que l'accès à l'indépendance de l'Algérie était légitime. Quant à l'institution militaire elle était gangrenée par l'idéologie colonialiste, on l'a vu avec le Coup d'Etat qu'elle a réussi en 1958 et celui qu'elle a manqué avec la  tentative de putsch des généraux félons en 1961.

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