• Lettre ouverte de Jean-François Gavoury, président de l’ANPROMEVO - à l’attention de M. Patrice Latron, Préfet

     

    Lettre ouverte de Jean-François Gavoury, président

    de l’ANPROMEVO

    Lettre ouverte de Jean-François Gavoury, président de l’ANPROMEVO - à l’attention de M. Patrice Latron, Préfet

     

    à l’attention de M. Patrice Latron,
    Préfet,
    Directeur du cabinet
    de la Ministre déléguée auprès de la ministre des Armées
    chargée de la Mémoire et des Anciens combattants
     - 

    Chaville, 20 mars 2022.

    Monsieur le préfet,

    Hôtes du Président de la République au Palais de l’Elysée, nous avons eu hier l’occasion de nous entretenir à bâtons rompus, la Ministre, vous-même et moi au sujet de la reconnaissance de l’ensemble des victimes, civiles et militaires, que l’OAS a causées en Algérie et en France.

    J’ai pu, à cet égard, exposer mes griefs concernant l’absence de toute régularisation de la situation des fonctionnaires actifs de la sûreté nationale et des personnels de CRS privés à tort de l’attribution à titre militaire de la mention Mort pour la France.

    J’ai pu souligner le dommageable filtrage des courriers adressés par l’ANPROMEVO à la Ministre, y compris ceux introduits par son homologue en charge de la Transformation et de la fonction publiques (cf. première pièce jointe).

    La faculté m’a également été donnée d’évoquer mon entrevue le 13 mai 2019 avec votre prédécesseur, le contrôleur général des armées Éric Lucas, dont il a validé le compte rendu préparé par mes soins (cf. seconde pièce jointe) sans cependant recevoir aucune suite sur quelque point que ce soit abordé lors de cette audience.

    J’ai pu, au risque de vous choquer, reprocher à Madame Geneviève Darrieussecq sa proximité - démontrée le 26 mars et le 5 décembre 2021 - avec les anciens partisans de l’OAS. Cependant que nous échangions, Nicole Ferrandis, présidente de l’une des deux associations de victimes de la rue d’Isly déclarait à l’AFP : « Le Président de la République, avec ses gestes mémoriels, ne fait qu'attiser notre souffrance » car « le 19 mars est une blessure pour les Français d'Algérie ».

    Au vu de ce qui précède, ne croyez-vous pas que j’étais fondé à exprimer mes réserves sur les modalités d’administration de la mémoire officielle et des victimes de la guerre d’Algérie ?

    Au vu de ce qui précède, laisserez-vous sans réponse le présent courriel dont je souhaite vivement la communication par vos soins à la Ministre ?

    Bien entendu, ma démarche ne tend d’aucune manière à minimiser la portée du message du chef de l’État. Compte tenu du vote pied-noir et du positionnement de certaines associations de harkis, il fallait un louable courage au candidat à sa propre succession pour commémorer le 19 mars 1962 ainsi que pour rendre hommage à six victimes civiles de l’OAS éminemment représentatives d’une « organisation idéologiquement criminelle et, dans ses actes, barbare », pour reprendre les mots de Bertrand Delanoë prononcés au cimetière du Père Lachaise le 6 octobre 2011.

    Qui plus est, je suis désormais convaincu que, comme l’ancien maire de Paris, Monsieur Emmanuel Macron considère qu’« il ne peut y avoir d’unité de la collectivité nationale si le peuple français a peur de la vérité » et que « les Français ne peuvent envisager leur avenir sur l’ambiguïté ou sur une sorte de lâcheté par rapport à l’Histoire ».

    Veuillez agréer, Monsieur le préfet, l’expression de mes sincères salutations.

    Jean-François Gavoury
    Pupille de la Nation - Orphelin de guerre
    Président de l’Association nationale pour la protection
    de la mémoire des victimes de l’OAS (ANPROMEVO)
    Association d’anciens combattants et victimes de guerre
    habilitée à ester en justice et reconnue d’intérêt général

     

     

    Première pièce jointe

    Lettre ouverte de Jean-François Gavoury, président de l’ANPROMEVO - à l’attention de M. Patrice Latron, Préfet

     

    Seconde pièce jointe

     

    Lettre ouverte de Jean-François Gavoury, président de l’ANPROMEVO - à l’attention de M. Patrice Latron, Préfet

     

     

    « Le quotidien La Marseillaise nous informe Jacques Pradel : prise de conscience d’un pied-noir progressiste Pierre Daum : « Dire enfin que la colonisation était un crime » »

  • Commentaires

    1
    Lundi 21 Mars 2022 à 07:37

    Une situation toujours confuse et ambiguë. D'une  part des avancées sur la nocivité du colonialisme et la nature de la guerre menée pour tenter de le perpétuer, d'autre part des gages donnés aux tenants de l'Algérie française et silence assez inquiétant sur ce qu'était l"OAS. Les calculs politiciens ne devraient pas avoir leur place dans la recherche de la vérité historique.

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :