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Louis Aliot sur le Hamas et le FLN… (Suite)
Louis Aliot sur le Hamas et le FLN…
De Gilles Manceron via Henri Pouillot
Chères toutes et tous,Je viens de recevoir cette alerte de la part des amis de la LDH de Perpignan, qui me signalent ce que prépare Louis Alliot et le RN, samedi prochain à Perpignan, à propos du Hamas et du FLN.
Répondre au RN sur ce sujet n’est pas simple… Mais peut-on laisser faire ? Il me semble que l’AJMA est fondée à s’exprimer.
Pour info, j’ai publié il y a peu ce billet sur Mediapart :
La légitimité de toutes les luttes d'indépendance
et la question de leurs moyens
Il y a consensus aujourd’hui sur la légitimité de la Résistance française, mais pas sur celle d’autres mouvements nationaux extérieurs à l’Europe. Un hommage aux martyrs de l’indépendance algérienne a été interdit à Paris. Et le droit des Palestiniens à avoir eux aussi un Etat peine à être reconnu. Toutes ces luttes sont légitimes. Sans qu’on puisse négliger la question des moyens employés.
Cliquez sur ce lien pour voir l'article de Gilles Manceron sur Mediapart :
(A suivre)
La Ville de Perpignan organise
une exposition liant FLN
et Hamas : l’historien spécialiste
de l’extrême droite
Nicolas Lebourg décrypte
une analogie historique
Le 12 novembre 2023, Louis Aliot, le maire RN de Perpignan avait organisé un rassemblement contre l’antisémitisme et déployé, à cette occasion, une banderole demandant de libérer les otages après les attaques du Hamas en Israël. Nicolas Parent - Nicolas Parent
"60 ans après, l’histoire se répète. FLN et Hamas : mêmes méthodes, même stratégie", le nom et le thème de l’exposition organisée par la Ville de Perpignan avec le Cercle Algérianiste à la salle des Libertés et présentée samedi 23 mars 2024, ont de quoi, au minimum, étonner. Ils ont même fait tomber de sa chaise Philippe Kerauffret, responsable local de SOS Racisme qui accuse cette exposition, entre autres, "d’attiser les haines et fragmenter encore plus la société en assurant un rapprochement hasardeux de l’histoire".
Mais, concrètement, de quoi parle-t-on ?
Le FLN, pour les plus jeunes, c’est le Front de libération nationale, fondé en 1954 pour porter les revendications d’indépendance de l’Algérie, alors département français. Le parti politique et sa branche armée l’ALN ont revendiqué de nombreux attentats au cours de la guerre.
Le Hamas est un mouvement islamiste et nationaliste palestinien constitué d’une branche politique et d’une branche armée. L’organisation a revendiqué les attaques du 7 octobre 2023, qui ont entraîné la mort d’environ 1160 Israéliens (selon un décompte de l’AFP réalisé à partir de sources officielles) et la prise de 251 otages. Depuis, le Hamas et Israël se livrent une guerre sanglante avec pour principal front la bande de Gaza.
Pourquoi faire un parallèle entre le FLN
et le Hamas ?
C’est là, que Philippe Kerauffret, le président de SOS Racisme, répond "pour attiser les haines et fragmenter encore plus la société. Aujourd’hui, quel historien digne de ce nom se permettrait de faire un tel rapprochement ?".
C’est là qu’intervient Nicolas Lebourg. Historien perpignanais et spécialiste de l’extrême droite en France, il ne semble pas vraiment surpris que Louis Aliot, avec le Cercle Algérianiste, orchestrent un tel rapprochement. Il n’est tellement pas surpris, qu’il a publié un article sur le sujet à l’automne dernier. Car, selon lui, ce qu’il qualifie "d’analogie entre FLN = djihadisme" est portée par l’extrême droite depuis bien longtemps. Depuis 25 ans.
Une analogie qui remonterait aux origines de la « fachosphère »
Nicolas Lebourg rappelle : "La première fois que l’on voit apparaître cette analogie, c’est sur internet en 2001, avec la naissance de la fachosphère sur le site SOS Racaille. Rapidement, le site développe une nébuleuse de sites amis baptisée ‘Résistance Francarabia’. Ce terme était apparu sur un tract raciste provocateur distribué durant toutes les années 1990, affirmant que la France serait occupée par les Arabes depuis 1962 et que les pieds noirs devaient se convertir à l’Islam. La rubrique ‘devoirs de mémoire’du site (SOS Racaille, NDLR) se spécialise dans la volonté de démontrer que l’Islam et le nazisme auraient été liés".
L’historien perpignanais précise également que le site SOS Racaille se faisait le relais des Comités Canal-Résistance. "Les CRC ne cessent de mobiliser le souvenir de la guerre d’Algérie. Un auteur y affirme que celle-ci était déjà un élément de djihad, quand un autre auteur s’y présente comme ayant été le plus jeune combattant de l’OAS et un grand tueur de fellaghas".
Pour Nicolas Lebourg, ce "web-activisme", comme il le nomme, "est un épisode bref mais essentiel. Partant d’une mobilisation de la mémoire de l’Algérie française, ces personnes ont su la redéployer dans la nouvelle mythologie islamophobe qui se développe dans l’extrême droite française depuis 1999".
Une analogie amplifiée après les attentats de 2015
Depuis cette cyber naissance l’analogie s’est déployée et a trouvé de nouveaux porte-voix. "Dès janvier 2015, Eric Zemmour a élaboré une grille de lecture des attentats djihadistes en continuité avec la mémoire de la guerre d’Algérie". Et Nicolas Lebourg d’ajouter : "Selon lui, la France et l’Islam seraient en guerre depuis Charles Martel, et la guerre d’Algérie et le 13 novembre ne seraient que des étapes de conflit".
Le spécialiste de l’extrême droite en France précisant enfin que ce thème a trouvé un écho dans les milieux radicalisés par les attentats de 2015. Il cite en exemple l’Action des forces opérationnelles, née de la volonté de répondre au 13 novembre, "dont le site internet argue : ‘La guerre récente qui se rapproche le plus du problème militaire posé est sans nul doute la guerre d’Algérie. L’ennemi potentiel a sensiblement les mêmes origines, mentalité, éducation familiale, religion que les terroristes du FLN’ (sic)".
Alors, FLN et Hamas, même méthodes, même stratégie ?
Nicolas Lebourg tranche : "Le Hamas n’est pas plus le retour du FLN que le Rassemblement national est le retour des années 30. Les analogies historiques servent à mobiliser son camp mais pas à comprendre le présent".
L’Indépendant
« Bernard-Henri Lévy le pire des menteurs concernant le conflit Israël-Gaza-CisjordanieL'HORREUR A GAZA ! »
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SOUVENIRS
Reportage
Mémoire sélective
Trois projets de musées, consacrés à la présence française en Algérie, ont été lancés dans le Sud par des élus et des associations pieds-noires. Suscitant une vive polémique contre la réhabilitation de l'entreprise coloniale.
par Pierre DAUM
publié le 20 septembre 2007 à 9h44
Perpignan
ini la repentance, la France coloniale est de retour. Trois projets de musées destinés à entretenir la mémoire de la France dans ses anciennes colonies sont en cours dans le sud-est de l'Hexagone, où - ce n'est pas un hasard - est implantée une forte communauté de pieds-noirs. Ces établissements devraient recevoir des appellations légèrement différentes. A Perpignan, ce sera un Centre de la France en Algérie. A Montpellier, un Musée de l'histoire de la France en Algérie. Et à Marseille, un Mémorial national de la France d'outre-mer. «Tous ces projets ont ceci en commun qu'ils relèvent beaucoup plus d'une logique politique que d'une démarche scientifique», dénonce le sociologue Vincent Geisser, chercheur au CNRS, et spécialiste des relations entre la France et le Maghreb. «Pas du tout !» répondent, la main sur le coeur, les opérateurs de ces projets, jurant que leur démarche se veut «objective» et que leurs intentions «n'ont rien d'électoralistes».
La plus avancée des trois initiatives est celle de Perpignan. Installé dans le couvent Sainte-Claire, transformé en prison au XVIIIe siècle, le Centre devrait ouvrir ses portes en 2008. Conçu pour recueillir les documents et les objets accumulés par l'antenne perpignanaise du Cercle algérianiste (une importante association de pieds-noirs présente dans quarante villes en France), il comportera une salle permanente, et une autre pour des expos temporaires. «Depuis que le projet est lancé, nous recevons des dons de pièces par des familles pieds-noires de toute la France», se réjouit Jean-Marc Pujol, l'adjoint au maire UMP Jean-Paul Alduy, en charge du projet.
«Bastonnés pour quatre oranges»
Jean-Marc Pujol, lui-même rapatrié d'Algérie, cède sans complexes à la surenchère mémorielle de ce début de XXIe siècle. Le musée perpignanais, explique-il gravement, s'inspire «un peu de la même idée que le Centre Simon Wiesenthal (créé à Los Angeles pour préserver la mémoire de l'Holocauste, ndlr). On a exterminé les juifs de Pologne. Nous construisons un centre pour conserver la mémoire des pieds-noirs». Depuis deux ans, un collectif d'organisations (Mrap, LDH, PCF, les Verts, Harkis et droits de l'homme.) tente - en vain - de bloquer le projet. «Nous ne sommes pas opposés à un musée sur la France en Algérie, précise Anne Gaudron, de la Ligue des droits de l'homme. Ce que nous voulons, c'est que tous les aspects y soient présentés. Et pas uniquement celui des nostalgiques de l'Algérie française.»
Jacky Mallea, retraité EDF, fait partie des opposants au projet. Né à Guelma, dans une vieille famille pied-noire, il a quitté l'Algérie à l'âge de 20 ans : «A l'époque de la colonisation, on voyait des gars se faire bastonner uniquement parce qu'ils avaient fait tomber quatre oranges. Parmi les dockers du port d'Alger, l'Arabe gagnait deux fois moins que l'Européen. Et puis en 1945, quand, après s'être engagés pour sauver la France des nazis, les Algériens sont descendus dans la rue pour rappeler à de Gaulle sa promesse de plus d'égalité, l'armée française a tiré dans la foule : 10 000 morts à Sétif, 3 000 à Guelma, ma ville, et des centaines à Kerrata. Tout cela va-t-il figurer dans le musée? J'en doute fort !»
A l'heure actuelle, le Centre de la France en Algérie n'a ni directeur, ni conseil scientifique. Sa réalisation a été confiée à une seule personne, Suzy Simon-Nicaise, chef d'entreprise (elle refuse de dire laquelle) dans les Pyrénées-Orientales, et présidente du Cercle algérianiste de Perpignan. «Pour ce genre de site public, remarque Eric Savarese, il est fondamental de multiplier les documents et les points de vue. Sinon, il ne va servir qu'à alimenter la guerre des mémoires. Or, il semble que le projet perpignanais ne cherche pas à croiser les points de vue.» Ce maître de conférences en sciences politiques à l'université de Perpignan a organisé, en avril, à Narbonne, un colloque rassemblant les meilleurs historiens de la colonisation, intitulé : «Montrer l'Algérie au public, pour en finir avec les guerres de mémoires algériennes» (1). «C'est un gros travail que nous avons fait là, poursuit Eric Savarese. Mais la municipalité n'a pas souhaité s'en saisir.»
Suzy Simon-Nicaise avait 8 ans en 1962, lorsque sa famille a dû fuir l'Algérie. «Cela fait 45 ans, mais la douleur est intacte», précise-t-elle. Malgré ses réticences à parler à Libération («On connaît bien la position de ce journal.»), elle finit par préciser sa pensée : «Je veux faire un Conservatoire de la mémoire des Français d'Algérie. On y a vécu 132 ans. Et ce n'était pas l'apartheid tel que certains veulent le faire croire.» Sur le site Internet du Cercle algérianiste, figure, parmi les organisations amies, l'Adimad, une association qui lutte ouvertement pour la réhabilitation morale des «héros de l'Organisation (comprendre : l'OAS, ndlr), tombés pour que vive l'Algérie française». Le 5 juillet 2003, l'Adimad a obtenu de la mairie de Perpignan l'autorisation d'élever une stèle, dans le cimetière du Haut-Vernet, à la mémoire des morts de l'OAS. Suzy Simon-Nicaise était présente à la cérémonie, aux côtés de Jean-Marc Pujol. Elle : «Je ne condamne pas l'OAS. Je me pose la question : si j'avais eu 18 ans à cette époque, est-ce que je ne serais pas devenue moi aussi résistante ?» Lui : «Je ne dénonce pas l'OAS, ni n'en fait l'apologie. Ces gens se sont engagés en réaction aux mensonges de l'Etat français. L'Adimad a sa justification.»
Le comité scientifique démissionne
A Montpellier, Georges Frêche, «grand ami des pieds-noirs» depuis trente ans, en avait fait une affaire personnelle. Il s'agissait «de rendre hommage à ce que les Français ont fait là-bas», expliquait l'ex-maire de la ville (aujourd'hui président de l'Agglomération urbaine, et de la région Languedoc-Roussillon), exclu du Parti socialiste en janvier pour avoir considéré que le nombre de «Blacks» dans l'équipe nationale constituait «une honte pour la France». D'où sa colère, en novembre 2005, lorsque Hélène Mandroux, la nouvelle maire de la ville (et pourtant sa dauphine attitrée) osa geler le projet. Ni une, ni deux, Frêche le reprit sur le budget de la communauté d'Agglomération. Et lorsque certains historiens membres du comité scientifique commencèrent à critiquer les velléités de glorification de l'Algérie française, Georges Frêche s'est publiquement exclamé : «Rien à faire des commentaires d'universitaires trous du cul. On les sifflera quand on les sollicitera.» Résultat, le 17 novembre 2005, l'ensemble du comité scientifique a présenté sa démission. Et depuis ? Rien.
Sur l'hôtel Montcalm, ravissante bâtisse au coeur de la ville, une plaque continue à promettre un Musée de l'histoire de la France en Algérie, mais les travaux n'ont pas démarré. Le service communication de Georges Frêche explique que «personne ne veut communiquer sur ce sujet». Rencontrée entre deux portes, Marie-Christine Chaze, responsable de la culture à l'Agglo, finit par lâcher que «le projet n'est pas du tout abandonné, il est en gestation». Un budget prévisionnel de «16,5 millions d'euros» a été établi, mais pas encore voté. Le conseil scientifique ? «Je ne peux pas vous dire.» L'établissement comporterait 2 500 mètres carrés d'exposition, et «devrait ouvrir au troisième semestre 2010».
A priori, le projet du Mémorial national de la France d'outre-mer, à Marseille, semble le plus équilibré des trois. Le maire UMP Jean-Claude Gaudin a nommé comme directeur Jean-Jacques Jordi, un historien réputé sur la question des colonisations. Il dispose d'un comité scientifique présidé par Jean-Pierre Rioux. Mais dès 2001, deux historiens de renom, Claude Liauzu et Daniel Hémery, ont refusé d'intégrer le comité scientifique, ce dernier rappelant notamment que «la notion d'outre-mer n'a été que la version néocoloniale de l'Empire colonial» (2). Pris entre les feux croisés de ceux qui redoutent une tentative de réhabilitation de l'oeuvre coloniale, et des associations de rapatriés qui se sentent exclues, le projet est au point mort. Seule info côté mairie : une déclaration de Jean-Claude Gaudin à la Provence, en juin, promettant la reprise du projet. après les municipales.
Pourquoi ce foisonnement d'initiatives ? «Au-delà de visées électoralistes classiques, je vois deux facteurs, répond Vincent Geisser. Le rejet de la repentance, cher à Nicolas Sarkozy, et avec lui la réhabilitation du passé colonial, servent une nouvelle affirmation de l'identité française, face aux inquiétudes de la globalisation.» Deuxième raison: «Pendant longtemps, les associations de rapatriés ont existé par leur lutte pour une meilleure indemnisation. Leurs enfants, qui intègrent peu à peu ces associations, préfèrent porter le combat sur une réhabilitation symbolique de leurs parents.»
Quid des harkis disparus ?
Le 25 novembre, à l'occasion du congrès annuel des Cercles algérianistes qui se tiendra à Perpignan, la municipalité inaugurera un «Mur des disparus», en mémoire de «toutes les personnes disparues en Algérie entre 1954 et 1963». «Pour cet événement, nous attendons 4000 pieds-noirs, venus de toute la France», se réjouit Suzy Simon-Nicaise. Selon Jean-Marc Pujol, «environ 3000 noms» vont être gravés sur une plaque de 15 mètres de long sur 2 mètres de hauteur, apposée sur un des murs extérieurs du couvent Sainte-Claire. Comment cette liste a-t-elle été établie ? L'adjoint au maire reste très évasif.
De son côté, le ministère des Affaires étrangères ne recensait officiellement en 2005 que 2280 personnes disparues pendant les derniers mois de la présence française en Algérie (dont 250 cas incertains). Quid des dizaines de milliers de harkis, également disparus? «Deux très belles citations leur rendront hommage», répond Jean-Marc Pujol. Reste que les grands oubliés de ce mur seront les Algériens. Selon l'historien Gilbert Meynier, auteur d'une Histoire intérieure du FLN, «le nombre de disparus algériens se situerait autour de 60 000 civils». «Ce mur risque de réactiver la guerre des mémoires, regrette Éric Savarese. D'abord parce qu'il ne mentionne les morts que d'un seul côté. Et aussi parce que sur ce mur vont forcément être inscrits le nom d'anciens meurtriers de l'OAS».
(1) La synthèse des travaux est disponible sur www.univ-perp.fr
Il faut s'interroger sur ce qui engendre la violence qui prend des dimensions douloureuses. C'est le cas à Gaza avec l'intervention armée de l'armée israélienne comme c'était le cas en Algérie avec l'armée française. Dans les deux cas on prenait argument de la lutte contre le terrorisme, celui du Hamas ou celui du FLN. Mais on avait la possibilité d'arrêter de tels actes. En Algérie il suffisait de répondre aux revendications des Algériens et au Proche Orient à celles des Palestiniens. Les uns et les autres étaient ou sont victimes de spoliations, de racisme, d'humiliation, qui sont le propre du colonialisme. Un système social qui appelle l'intervention de la force armée pour se maintenir tant il est par nature injuste et inégalitaire.
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Le Hamas est-il favorable de l'existence de l'état Israël ?