• Marie-France Grangaud, retraitée à Alger

    L’ANPNPA nous informe :

    Il y a même des Français heureux en Algérie pourtant elle n’est plus française... heureusement !!!

    (Article écrit en 2018)

    Marie-France Grangaud, retraitée à Alger

    Marie-France Grangaud, retraitée à Alger 

    Comme son mari, Marie-France se définit comme une «Algérienne d'une génération particulière». Née en 1943, il y a soixante-quinze ans, à El-Asnam (à près de 200 kilomètres à l'ouest d'Alger), elle n'a, durant sa scolarité, rencontré qu'une seule Arabe, au lycée de Bab el-Oued. «Les Français et les Algériens de France, explique-t-elle, se connaissaient mieux que nous ici.» Originaire d'une famille de confession protestante, elle est élevée dans le respect des valeurs humanitaires. Elle se souvient ainsi que, dans les années 50, son père s'était démené pour sortir de prison un de ses amis, un responsable du FLN. «Même s'il n'était pas favorable à l'idée d'indépendance, l'idéal humanitaire de mon père m'a préservée du racisme», dit-elle. C'est chez les scouts qu'elle rencontre Jean-Paul, qu'elle épouse en mars 1962. Son mari mobilisé, Marie-France n'a d'autre choix que de suivre ses parents lorsque ces derniers décident de partir, peu avant l'indépendance. «Mais il était très clair dans ma tête que mon pays c'était l'Algérie. J'avais un attachement charnel à cette terre. Plus qu'aux gens, puisque je ne les connaissais pas.» Aussi, lorsque Jean-Paul obtient un poste de médecin militaire à Alger, elle le rejoint immédiatement. «D'abord, j'ai été étonnée de voir que nous étions accueillis avec beaucoup de chaleur et de gentillesse par ceux-là mêmes qui avaient combattu la France. Ils n'étaient pas du tout rancuniers. Ensuite, j'ai découvert qu'ils pouvaient partager des valeurs que je croyais exclusivement chrétiennes. Après cela, j'ai appris à tout relativiser, ma culture, ma foi, mon patriotisme. Et ce fut pour moi une grande libération.» En 1972, elle prend la nationalité algérienne. Il est arrivé que, dans son travail, on lui rappelle sa différence: «Surtout quand je pensais différemment. Et, en plus, j'étais une femme.» Elle n'a pas eu de promotion, par exemple. Pour elle, la décennie 1990 a été une autre forme de libération. «Des Algériens ont marqué leur différence par rapport à d'autres Algériens. On est enfin sorti de l'uniformisation.» 

    Les Européens qui sont restés en Algérie après l'Indépendance

    Comme on le sait, la colonisation n'a pas détruit uniquement les fondements de la société algérienne, elle a, aussi contribué, par la création d'un apartheid, à creuser le fossé entre les Européens d'Algérie et les Algériens. Pourtant, il y eut -contrairement à la triste condition des supplétifs harkis en France- des Européens qui ont choisi de rester en Algérie, après l'Indépendance. 200.000 Européens avaient choisi en effet, de rester dans le pays. Ces oubliés de l'histoire, Hélène Bracco les raconte, aussi, écoutons-la: «.... Je me suis penchée sur une autre face de l'histoire, celle des Européens qui ne sont pas partis à l'Indépendance de l'Algérie en 1962. Quelques revues auxquelles j'ai envoyé des articles n'ont pas voulu les passer bien qu'ils viennent en réponse à d'autres articles qui disaient que tous les Européens étaient partis à l'Indépendance de l'Algérie (...) J'ai mis Européens entre guillemets parce que cette frange de population se dit algérienne et quand je suis allée en Algérie, je me suis adressée à ces personnes en leur disant: «Vous êtes des Européens qui ont choisi de rester en 1962 et je voudrais connaître les raisons de votre choix.» Et ils m'ont dit qu'ils étaient Algériens, ils ne se reconnaissaient pas comme Européens. (...) Quand on avait la chance d'être Alsacien, c'était très très bien. Ensuite, venaient les autres Français et en dessous, (...) tout-à-fait en-dessous, ceux que les Européens ne voyaient pas, ou ne voulaient pas voir, et qu'on a vu, tout-à-coup, se lever pour lutter et prendre leur indépendance : c'était le peuple algérien.»
    «Arrivée là-bas, j'ai commencé à interroger des personnes qui s'étaient battues au côté du peuple algérien... J'ai pu interroger des médecins, des cadres techniques, des enseignants, mais aussi des employés, des ouvrières d'usine, des femmes au foyer, des religieux, toute sorte de gens qui m'ont donné de bonnes raisons d'être restés. D'autres avaient fait le choix, assez curieux, de rester là parce qu'ils aimaient le climat, qu'ils y avaient leurs petites affaires. Ils étaient là, avec une mentalité coloniale, à peu près la même qu'avant l'indépendance de l'Algérie. Il était assez curieux d'entendre certains, des ultras qui avaient été au côté de l'OAS et qui étaient restés parce qu'ils n'arrivaient pas à vendre leurs biens. (...)»
    Dans une contribution à ce propos, Aurel et Pierre Daum écrivent à propos du consensus sur le départ total, précipité des pieds-noirs pour éviter le lynchage des Algériens : Depuis quarante-cinq ans, les rapatriés ont toujours soutenu l'idée qu'ils avaient été «obligés» de quitter l'Algérie au moment de l'indépendance en 1962, car, menacés physiquement par les «Arabes», ils n'auraient pas eu d'autre choix. (...) Alger, janvier 2008. Pour trouver la maison où habite Cécile Serra, il vaut mieux ne pas se fier aux numéros désordonnés de la rue. En revanche, demandez à n'importe quel voisin: «Mme Serra? C'est facile, c'est la maison avec les orangers et la vieille voiture!» Cécile Serra reçoit chaque visiteur avec une hospitalité enjouée. A écouter les récits de cette délicieuse dame de 90 ans à l'esprit vif et plein d'humour, on aurait presque l'impression que la «révolution» de 1962 n'a guère changé le cours de son existence de modeste couturière du quartier du Golf, à Alger. «Et pourquoi voulez-vous que ça ait changé quelque chose? vous apostrophe-t-elle avec brusquerie. J'étais bien avec tout le monde. Les Algériens, si vous les respectez, ils vous respectent. Moi, j'ai jamais tutoyé mon marchand de légumes. Et aujourd'hui encore, je ne le tutoie pas.»
    L'auteur s'interroge: «Comment se fait-il qu'elle n'ait pas quitté l'Algérie en 1962? «Mais pourquoi serais-je partie? Ici, c'est notre pays. Tout est beau. Il y a le soleil, la mer, les gens. Pas une seconde je n'ai regretté d'être restée.» Et il ne nous est jamais rien arrivé. Sauf quand y a eu l'OAS [Organisation armée secrète]. La vérité, c'est que c'est eux qui ont mis la pagaille ! Mais ´´La valise ou le cercueil´´, c'est pas vrai. Ma belle-soeur, par exemple, elle est partie parce qu'elle avait peur. Mais je peux vous affirmer que personne ne l'a jamais menacée.» Jean-Bernard Vialin avait 12 ans en 1962. Originaire de Ouled Fayet, petite commune proche d'Alger, son père était technicien dans une entreprise de traitement de métaux et sa mère institutrice. Ancien pilote de ligne à Air Algérie, il nous reçoit sur son bateau, amarré dans le ravissant port de Sidi Fredj (ex-Sidi-Ferruch), à l'ouest d'Alger. «Mes parents appartenaient à ceux qu'on appelait les libéraux (...) On s'imagine mal aujourd'hui à quel point le racisme régnait en Algérie. A Ouled Fayet, tous les Européens habitaient les maisons en dur du centre-ville, et les ´´musulmans´´ pataugeaient dans des gourbis, en périphérie. (...) En janvier 1962, une image s'est gravée dans les yeux du jeune garçon. «C'était à El-Biar [un quartier des hauteurs d'Alger]. Deux Français buvaient l'anisette à une terrasse de café. Un Algérien passe. L'un des deux se lève, sort un pistolet, abat le malheureux, et revient finir son verre avec son copain, tandis que l'homme se vide de son sang dans le caniveau. Après ça, que ces mecs aient eu peur de rester après l'Indépendance, je veux bien le croire...» «L'inquiétude des Européens était-elle toujours justifiée? La question demeure difficile à trancher, sauf dans le cas des harkis (...) Toutefois, la plupart des pieds-noirs de France semblent avoir complètement oublié que durant cette guerre, la direction du FLN a pris soin, à plusieurs reprises, de s'adresser à eux afin de les rassurer. «Moi je les lisais avec délectation» dit Jean-Paul Grangaud, professeur de pédiatrie à l'hôpital Mustapha d'Alger, puis conseiller du ministre de la Santé.» Marie-France Grangaud confirme: «Nous n'avons jamais ressenti le moindre esprit de revanche, alors que presque chaque famille avait été touchée. Au contraire, les Algériens nous témoignaient une véritable reconnaissance, comme s'ils nous disaient: "Merci de rester pour nous aider"! Le déchaînement de violence, fin 1961 - début 1962, venait essentiellement de l'OAS, rectifie André Bouhana. A cause de l'OAS, un fossé de haine a été creusé entre Arabes et Européens, qui n'aurait pas existé sinon.» (...) Quand l'OAS est venue, un grand nombre d'entre eux l'a plébiscitée. Pourtant, une grande majorité d'Algériens n'a pas manifesté d'esprit de vengeance, et leur étonnement était grand au moment du départ en masse des Européens.»
    «Mais, conclut l'auteur si la raison véritable de cet exode massif n'était pas le risque encouru pour leur vie et leurs biens, qu'y a-t-il eu d'autre? Chez Jean-Bernard Vialin, la réponse fuse: «La grande majorité des pieds-noirs a quitté l'Algérie non parce qu'elle était directement menacée, mais parce qu'elle ne supportait pas la perspective de vivre à égalité avec les Algériens! Peut-être que l'idée d'être commandés par des Arabes faisait peur à ces pieds-noirs. Nous vivions de facto avec un sentiment de supériorité. Nous nous sentions plus civilisés. Et puis, surtout, nous n'avions aucun rapport normal avec les musulmans. Ils étaient là, autour de nous, mais en tant que simple décor. Ce sentiment de supériorité était une évidence. Au fond, c'est ça la colonisation. Moi-même, j'ai dû faire des efforts pour me débarrasser de ce regard...» Entre 1992 et 1993, la chercheuse Hélène Bracco a parcouru l'Algérie à la recherche de pieds-noirs encore vivants. Elle a recueilli une soixantaine de témoignages, dont elle a fait un livre. Pour cette chercheuse, «la vraie raison du départ vers la France se trouve dans leur incapacité à effectuer une réversion mentale. Les Européens d'Algérie, quels qu'ils soient, même ceux situés au plus bas de l'échelle sociale, se sentaient supérieurs aux plus élevés des musulmans. Pour rester, il fallait être capable, du jour au lendemain, de partager toutes choses avec des gens qu'ils avaient l'habitude de commander ou de mépriser». Néanmoins, Pour Marie-France Grangaud: «Depuis quelques années, de nombreux pieds-noirs reviennent en Algérie sur les traces de leur passé. L'été dernier, l'un d'eux, que je connaissais, m'a dit en repartant: ´´Si j'avais su, je serais peut-être resté.´´»
    Un autre exemple d'empathie qui transcende les clivages. Georges Morin et sa mère continuent d'habiter le n° 17, boulevard Pasteur. «Si la ruée sur les appartements vides a été importante, pour ceux qui sont restés, il n'y a eu aucun problème! Jamais aucune pression pour déguerpir!»(...) Georges Morin partit en France et devint chef de cabinet de l'université de Strasbourg, fut sollicité par son ancien condisciple en Algérie le professeur Abdelhak Brerhi - plus jeune professeur agrégé d'histologie de l'Algérie indépendante- pour l'aider à mettre en place un pont aérien pour l'enseignement des sciences médicales dans la jeunes université de Constantine naissante. C'est un exemple de réussite rendu possible par deux Algériens, deux coeurs. Il se trouve même que le recteur de Grenoble, Jean-Louis Quermonne, qui avait commencé sa carrière en 1956 comme jeune agrégé de droit à Alger fut l'ancien professeur de Mohamed Seddik Benyahia, le ministre de l'Enseignement supérieur de l'époque. La délégation grenobloise s'est rendue à Alger, et fut reçue comme des princes par le ministre Benyahia. Une «superbe machine» de coopération interuniversitaire se met en place...
    Je veux dire pour ma part la grande joie que j'ai éprouvée quand j'ai pu rétablir le contact avec mon ancien condisciple européen d'Algérie avec qui j'ai lustré les bancs au lycée de Sétif.
    «Vous êtes vraiment d'une incurie incroyable. Vous êtes des sous-hommes! Rien du tout! Il faut que quelqu'un vous le dise! Vous êtes sans honneur. Allez, dégagez!» C'est par ces mots que le 11 février 2006, le maire socialiste de Montpellier résume l'affection de la France pour ceux qui ont combattu pour elle. Ces «anciens indigènes algériens» qui ont cru à la grandeur de la France au point de se battre contre d'autres «indigènes» comme eux, ont été ainsi récompensés par leur abandon puis leur marginalisation en France pour ceux qui ont choisi de partir, car il existe dans l'Algérie de 2012 des harkis qui ont préféré rester au pays. Lors du Conseil des ministres français du 25 juillet 1962, Pierre Messmer déclare: " Des Musulmans harkis et fonctionnaires se sentent menacés, l'armée demande la position du gouvernement ". Le président de Gaulle répond: " On ne peut pas accepter de replier tous les Musulmans qui viendraient à déclarer qu'ils ne s'entendraient pas avec le gouvernement ", "Le terme d'expatriés ne s'applique pas aux Musulmans, ils ne retournent pas dans la patrie de leurs pères. Dans leur cas, il ne saurait s'agir que de réfugiés. On ne peut les recevoir en France, comme tel que s'ils connaissent des dangers ". Voilà qui est net et qui explique toutes les politiques d'indigénat qui eurent lieu par la suite à l'encontre de variables d'ajustement. Par leurs statuts et les modes d'administration dont ils sont l'objet, l'histoire des harkis apparaît donc indéfectiblement liée à celle de la colonisation et de l'immigration postcoloniale, illustrant le continuum de «la vieille attitude raciste et coloniale» dénoncée, dès novembre 1962, par Pierre Vidal-Naquet dans les colonnes du Monde.

     

     

    2022 : Les dernières nouvelles

     de Marie-France Grangaud

    «C’est chez nous, on y est nés, on y reste»: des pieds-noirs restés en Algérie après l’indépendance témoignent

    Marie-France Grangaud, retraitée à Alger

     

    En 1962, les rapatriés d’Algérie ont débarqué en masse à Marseille. Certains pieds-noirs ont préféré rester en Algérie.

    Photo archives AFP

    Par charentelibre.fr avec AFP, publié le 22 février 2022.

    Soixante ans après les accords d’Evian marquant la fin de la guerre d’Algérie et le départ des colons après 130 ans d’occupation française, les Européens pieds-noirs, restés sur leur terre natale, se définissent comme de « vrais Algériens ». Témoignages.

    « Mon seul regret est de n’avoir pas vraiment appris l’arabe », explique Marie-France Grangaud, née il y a bientôt 84 ans en Algérie. « Jusqu’à la terminale, il n’y avait aucun élève algérien dans ma classe », se souvient cette dame qui vivait alors dans un milieu « exclusivement européen ». Née à Chlef, à 200 km à l’ouest d’Alger, elle passe sa petite enfance non loin de là, chez sa grand-mère paternelle à Oued Rhiou, son père ayant rejoint le front au début de la deuxième guerre mondiale (1939-1945).

    À son retour, la famille déménage à Alger pour scolariser Marie-France car « il n’y a pas d’école » dans son village. Dans une réunion de jeunes protestants, elle fait la connaissance de Jean-Paul Grangaud. Ils se marient le 10 mars 1962, une semaine avant les accords d’Evian (centre-est de la France) de cessez-le-feu entre l’armée française et les indépendantistes du FLN.

    Peu avant l’indépendance en juillet, Marie-France suit en France son mari, appelé sous les drapeaux, mais le couple « rentre définitivement » début 1963 quand Jean-Paul Grangaud est affecté à Alger. Durant les années 1961-1962, ce médecin a tissé des liens avec des militants du FLN auxquels il fournissait des médicaments et du sang, selon son épouse.

    Les pieds-noirs étaient tous très attachés à l’Algérie, c’est pour cela que partir était un drame pour eux.

    Comme les « Grangaud », certains « pieds noirs », parfois engagés dans la lutte pour l’indépendance, ont choisi de rester. « Les pieds-noirs (colons européens, ndlr) étaient tous très attachés à l’Algérie, c’est pour cela que partir était un drame pour eux », relate-t-elle. Environ 200.000 en 1963, ils n’étaient plus que 30.000 en 1993, selon l’historienne Hélène Bracco. Et un grand nombre a rejoint la France pendant la décennie noire (1992-2002).

    « Nous n’avons pas cherché à vivre avec les autres Européens restés en Algérie, nous voulions plutôt connaître les Algériens », souligne-t-elle, racontant avec émotion comment son mari essayait de « répondre aux besoins des malades, des étudiants avec peu de moyens ». Jean-Paul est devenu professeur de pédiatrie à l’hôpital Beni Messous d’Alger, puis conseiller du ministre de la Santé en 1994.

    Cet artisan du calendrier de vaccination pour les enfants, qui a adopté la nationalité algérienne en 1970, s’est éteint en août 2020 à l’âge de 82 ans. Trois des cinq enfants des « Grangaud », comme on les appelle à Alger, portent des prénoms algériens. « Ils ont grandi ici, fait l’école algérienne et parlent l’arabe couramment. Quand on les écoutait parler entre eux en arabe, c’est à peine si on les comprenait », précise Marie-France. Comme son mari, elle a pris la nationalité algérienne en 1972, « par choix ».

    « Jeunes et optimistes » -

    Les Grangaud « étaient jeunes et optimistes ». « On s’est dit, c’est chez nous, on y est nés. On y reste », explique-t-elle, même s’ils ont rencontré des difficultés. « Ce n’est pas évident de ne pas être comme tout le monde, pas toujours très bien accepté. Ne pas être comme tout le monde, cela veut dire ne pas être musulman. Être d’origine française. Avoir les prénoms qu’on avait », affirme cette femme qui a fait l’essentiel de sa carrière dans des ministères.

     

     

     

    « Le passé colonial, un sujet incontournable de campagneRaymond Lévesque, auteur de « Quand les hommes vivront d’amour », est mort »

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