• Mémoire Conférence sur la guerre d’Algérie avec le docteur en Histoire Grégor Mathias vendredi 1er février à Haguenau

     

    Mémoire

     

    Conférence sur la guerre d’Algérie

     avec le docteur en Histoire Grégor Mathias

    vendredi 1er février à Haguenau

     

    Docteur en Histoire, Grégor Mathias a écrit plusieurs livres sur la guerre d’Algérie. Deux ont été traduits respectivement en arabe et en anglais. PHOTO DNA - FRANCK KOBI

     

    Professeur au collège Foch et docteur en Histoire spécialiste de la guerre d’Algérie, Grégor Mathias donnera vendredi 1er février une conférence sur les différentes mémoires du conflit avec la Société d’Histoire de Haguenau.

    Votre conférence s’intitule : « La Guerre d’Algérie ou l’impossible réconciliation des mémoires ». Quelles sont celles qui gravitent autour du conflit ? 

    Il y a d’abord d’un côté la mémoire française et de l’autre la mémoire algérienne. En Algérie, la mémoire n’est pas totalement libre car le FLN (Front de libération nationale N.D.L.R.) est encore au pouvoir. En France en revanche, les archives sont totalement ouvertes.

    Mais côté français, plusieurs mémoires s’affrontent aussi. Celles des militaires pour commencer, qui sont diverses : ceux qui sont arrivés en 1954 n’ont pas vécu la même chose que ceux qui sont arrivés en 1962. Certains ont fait leur travail et n’en gardent pas forcément un mauvais souvenir. D’autres au contraire en restent traumatisés parce qu’ils ont vu des camarades mourir ou des tortures. Et les premiers ne mentent pas forcément. Ce souvenir est très ambivalent : il n’y a pas une mémoire mais des mémoires. Chacun a vécu sa guerre d’Algérie.

    Il y a aussi le souvenir des Européens d’Algérie, ou Pieds-noirs, rapatriés à la fin du conflit. Ils ont vécu une perte d’identité, de repères. Parmi eux il y avait des descendants d’Italiens, d’Espagnols ou de Maltais à qui on avait donné des terres et qui étaient devenus Français en devenant colons. À leur arrivée en France on leur a parfois dit qu’ils n’étaient pas chez eux, ou qu’ils étaient racistes, parce qu’ils avaient été colons. Cette mémoire-là est pro Algérie française.

    Ensuite il y a celle des Harkis, qui n’ont pas été indemnisés, dont on a restreint les possibilités de venir en France. Ceux qui sont restés ont été massacrés par l’Armée de libération nationale. Et ceux qui sont arrivés en France étaient pour beaucoup analphabètes, de milieux ruraux et agricoles, et se sont retrouvés dans la France des Trente Glorieuses. Ils ont souvent trouvé un emploi dans les usines.

    Et enfin, celle qu’on oublie parfois : la mémoire des ouvriers algériens, présents en France avant, pendant et après la guerre. Pris entre deux cultures, deux nationalités.

    Existe-t-il une sensibilité alsacienne sur ce conflit ? 

     

    Pas vraiment, elle est imbriquée dans les autres mémoires. Mais le nom de l’Alsace revenait parfois dans le discours des pro Algérie française. Ils disaient qu’on ne pouvait pas l’abandonner car on n’avait pas abandonné l’Alsace et la Moselle.

    Il existe en revanche des liens entre l’Alsace et l’Algérie. Quand on demande aux Alsaciens de choisir la nationalité allemande ou française en 1870, certains, des soldats par exemple, choisissent le côté germanique pour ne pas être envoyés en Algérie.

    Au cours de la conférence, j’aborderai aussi en fil rouge la présence de nombreux Haguenoviens là-bas. Des colons essentiellement en 1830-1850, mais aussi des soldats, du fait du passé militaire de la ville et de ses nombreuses garnisons. Pendant la guerre d’Algérie, le 16e Régiment des Dragons est envoyé sur le terrain, et six Haguenoviens y mourront.

     

    Quel travail de mémoire reste-t-il à faire

     sur la guerre d’Algérie ? 

     

    Actuellement cette mémoire est beaucoup portée par les anciens combattants et les Harkis. Ceux qui ont connu la guerre disparaissent, et les gens ont un peu oublié. Je dirais qu’il faut que la nouvelle génération s’en empare.

    Conférence : La guerre d’Algérie ou l’impossible réconciliation des mémoires. Vendredi 1er  février à 20 h à l’IFSI, 21 rue de la Redoute. Entrée gratuite.

    SOURCE : https://www.dna.fr/edition-de-haguenau/2019/01/29/chacun-a-vecu-sa-guerre-d-algerie 

    Mémoire  Conférence sur la guerre d’Algérie avec le docteur en Histoire Grégor Mathias vendredi 1er février à Haguenau

    Concernant le travail de mémoire vous faites un oubli majeur M. Grégor Mathias, ce ne sont pas les anciens combattants les plus porteurs du travail de mémoire, ces derniers en dehors de la participation aux commémorations en bombant le torse rempli de décorations obtenues pour essayer de sauver le colonialisme, mais les plus porteurs du devoir de mémoire ce sont, bien sûr, les historiens qui sont beaucoup plus objectifs.

    Michel Dandelot

     

    « Michelle Zancarini-Fournel. Professeure d’histoire contemporaine «Le point commun entre 1968 et 2018 est la volonté de criminaliser les manifestants»Quand une circulaire de 1943 donnait tort à la croisade de Zemmour contre les prénoms arabo-musulmans »

  • Commentaires

    1
    Mercredi 30 Janvier 2019 à 13:13

    Et il me semble aussi que les appelés du contingent sont simplement évoqués alors que les jeunes Français qui ont eu le malheur d'avoir vingt ans à cette époque ont été massivement enrôlés pour participer à cette guerre anachronique et foncièrement injuste.

    Je conviens par contre que tous n'ont pas vécu la même situation. Cela a varié en fonction du temps, du lieu, de l'affectation. je suis en train de lire "La morasse" de Jean Forestier. C'e qu'il raconte ne ressemble pas à ce que j'ai personnellement vécu Ceci étant je râlerai jusqu'à la fin de mes jours après les politiciens qui m'ont fait perdre 26 mois de ma jeunesse. 

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