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Michel Barnier Premier ministre : la xénophobie et les idées de l’extrême droite arrivent au pouvoir
Michel Barnier Premier ministre :
la xénophobie et les idées
de l’extrême droite arrivent
au pouvoir
Les acteurs de la société civile mobilisés pour la défense des droits des immigrés sont vent debout contre la nomination d’un premier ministre qui, en matière d’immigration, est de longue date sur les positions défendues par l’extrême droite.
Les responsables des associations pointent du doigt les positions xénophobes du nouveau Premier ministre qui avait en autre proposé un moratoire sur l’immigration.
© Sarah Meyssonnier / POOL / AFPArrivée dernière lors des dernières législatives, quelques mois après avoir par tous les moyens cherché à durcir le plus possible la réforme du code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile (CESEDA) proposé par l’ancien ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin au point de voter, main dans la main avec l’ancienne majorité et l’extrême droite, un texte anticonstitutionnel, la droite vient de se voir remettre les clefs de l’Hôtel Matignon.
« Allez Monsieur le Premier ministre, Michel Barnier, c’est le moment de tenir vos promesses ! », a immédiatement jubilé Marion Maréchal, listant sur X, les propositions faites par l’intéressé lors des primaires du parti LR avant les dernières présidentielles : référendum, limitation du regroupement familial, suppression de l’Aide médicale d’État (AME), moratoire pluriannuel… Une série de mesures défendues également par les partis d’extrême droite, de l’Union pour la République à Reconquête, en passant par le Rassemblement National (RN) et ses satellites.
Les idées du RN au pouvoir
« Le RN n’est pas encore au pouvoir. Mais ses idées le sont » a d’ailleurs commenté ce vendredi 5 septembre au matin, celle de Roberto Ferrario, animateur du site d’information en ligne Bella Ciao, repris pas de nombreuses publications. Les militants des associations de défense des droits des étrangers sont en effet vent debout face à cette nomination à Matignon. Beaucoup appellent, d’ores et déjà, à rejoindre les manifestations organisées samedi 7 septembre, partout en France. L’antenne de la Cimade du Puy-de-Dôme, par exemple, annonce sur les réseaux sociaux : « La Cimade sera présente (…) pour échanger et s’engager pour la défense des droits des personnes exilées ! »
« La nomination au poste de premier Ministre de monsieur Michel Barnier, qui laisse craindre la perpétuation d’une surenchère de stigmatisation et d’atteinte aux droits des personnes migrantes, que la droite et l’extrême droite réclament déjà, ne peut susciter qu’incompréhension et effarement ; ses positions exprimées sur les questions migratoires, les propositions de démantèlement de l’Aide Médicale d’État, de remise en cause des engagements constitutionnels et internationaux de la France, s’étant avérées particulièrement outrancières et répressives. » a d’ailleurs commenté dans un communiqué l’association.
Les libertés publiques menacées
Pour Stéphane Maugendre, président de la Commission Nationale de Droit Pénal du Syndicat des Avocats de France, membre de l’association Avocats pour la Défense des Droits des Étrangers et ancien président du Groupe d’information et de soutien des immigrés (GISTI), « Macron vient de se lier avec le Rassemblement National. Ça sent très mauvais pour tous les milliers de travailleurs qui attendaient la liste des métiers en tension qui devaient permettre leur régularisation. »
Le responsable associatif, également membre du Bureau de la Fédération internationale des droits de l’homme (FIDH), estime, en outre, que « Ça sent très mauvais pour les libertés publiques. Macron ne tient absolument pas compte de la formidable mobilisation populaire qui a eu lieu entre les élections européennes et le deuxième tour des législatives pour dans un premier temps dire non à sa politique et ensuite dire non au RN. La nomination de Michel Barnier au poste de premier ministre est un déni de démocratie. »
L’arc créé par Macron, reliant son ex-majorité aux députés d’extrême droite avec comme clef de voûte la vieille droite, a, en tout état de cause, été pensé sans tenir compte des acteurs d’une société civile plus que jamais mobilisée pour les droits et la dignité de tous.
« Choix du Premier ministre : Le Pen affirme que Macron a "tenu compte des critères du RN"Benjamin Stora : "La Marche des Beurs" a été la fin d'un long cycle d'invisibilisation" »
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