• Michèle Tabarot chantre du “passé glorieux de la France en Algérie" a posé une question au gouvernement le 20 juin 2023

     

    Michèle Tabarot chantre

    du “passé glorieux de la France en Algérie"

    a posé une question au gouvernement

    le 20 juin 2023 

    Michèle Tabarot chantre du “passé glorieux de la France en Algérie"  a posé une question au gouvernement le 20 juin 2023

    J’ai parlé de Michèle Tabarot depuis longtemps sur mon blog, l’article que vous pourrez lire ci-dessous date du 13 avril 2016, écrit par le regretté François Nadiras de la Ligue des Droits de l'Homme de Toulon, mais il y a 2 jours à l’Assemblée nationale elle a «  ramenée sa fraise » commençons donc par cela : 

    L'Hymne algérien a été un sujet de la séance du 20 juin 2023 à l'Assemblée Nationale 

     

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    QUI EST MICHELE TABAROT ?

     Tabarot

    Michèle Tabarot fille de Robert Tabarot qui crée en 1960 le noyau OAS d’Oran avec Athanase Georgopoulos, patron de bar dit “Tassou” et Georges Gonzales dit “Pancho”. L’organisation terroriste sème la terreur, et, comme à Alger, n’hésite pas à assassiner des soldats français, notamment…

    Le  Chef de bataillon Bardy, le Commandant de gendarmerie Boulle, le Lieutenant Ferrer, le Général de corps d’armée Ginestet, le Médecin-colonel Mabille, le Lieutenant-colonel Mariot, le Chef de bataillon Maurin, le Sous-lieutenant Moutardier, le Lieutenant-colonel Rançon.

    Le député Jean Léonetti raconte que, à l’occasion d’une réunion de rapatriés, une femme âgée lui a déclaré : « nous voudrions que vous arriviez, un jour, à dire à l’Assemblée nationale que ce que nous avons fait collectivement, en Algérie, c’était bien. »

    On comprend cette personne qui, comme beaucoup d’autres ayant vécu ce drame, n’a pas de responsabilité individuelle dans les inégalités du système colonial ni dans les atrocités commises à l’occasion de cette guerre. Mais ceux qui aujourd’hui détiennent un mandat politique ont le devoir, sinon de dire la vérité, du moins de ne pas énoncer des contre-vérités. 

    En raison du rôle qu’elle a joué dans l’adoption de la loi du 23 février 2005, Michèle Tabarot porte une lourde responsabilité dans la réécriture mensongère de la période coloniale en Algérie.

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    Michèle Tabarot 

    « Certains veulent convertir leur mémoire en histoire officielle »

    Éric Savarese

    Michèle Tabarot chantre du “passé glorieux de la France en Algérie"  a posé une question au gouvernement le 20 juin 2023

     

    Robert Tabarot, le père 

    Robert Tabarot dit “Rocher”, le père de Michèle Tabarot, est né à Paris en 1928. Il passe toute sa jeunesse à Oran dont ses parents sont originaires. Champion de boxe, il constitue avec Conessa et Villeneuve un des premiers groupes “contre-terroristes”.  

    En 1960, il crée le noyau OAS d’Oran avec Athanase Georgopoulos, patron de bar dit “Tassou” et Georges Gonzales dit “Pancho”. L’organisation terroriste sème la terreur, et, comme à Alger, n’hésite pas à assassiner des soldats français.  

    « L’accord F.L.N. (ou Exécutif Provisoire)-O.A.S. du 17 juin 1962 à Alger n’a aucun effet sur Oran, pas plus que les premiers rapprochements organisés à Tlemcen et surtout à Sidi-Bel-Abbès. Bien au contraire. Vendredi 22, samedi 23 et surtout lundi 25 et mardi 26 juin tout brûle à Oran. On ne leur laissera rien. […] Les destructions continuent et sont imputées à Robert Tabarot et Charles Micheletti. »  

    Le 27 juin, Tabarot fuit l’Algérie et se réfugie à Alicante où il ouvre une pizzeria et devient « une sorte de maire occulte pour quelque trente mille exilés d’Algérie, surtout des oranais ». Athanase Georgopoulos est à Torremolinos … Ils rentreront s’installer en France en 1969, bénéficiant de l’amnistie de 1968.  

    Assemblée générale de la Maison

     du Pied-Noir du Cannet 

    Le Cannois N° 0200 du jeudi 2 janvier 2003 (extraits) 

     

    Michèle Tabarot chantre du “passé glorieux de la France en Algérie"  a posé une question au gouvernement le 20 juin 2023

    A l’extrême droite : Robert Tabarot 

    En présence de Robert Tabarot, président national de “La Maison du pied-noir”, Manuel Alenda, président de la section du Cannet, a déclaré : « Que notre passé aide notre avenir, que notre créance ne soit pas une dette d’honneur car, nous, nous n’en avons aucune envers qui que ce soit, sauf envers nos parents. Si cette mémoire n’est pas transmise aux générations futures, si elle ne rentre pas dans l’histoire officielle, alors les “pieds noirs” seront nés pour rien et disparaîtront définitivement. C’est pourquoi nous avons raison et devons revendiquer avec force et conviction nos droits à l’histoire avec un grand H. ».  

    Thierry Ollive  

    Michèle Tabarot chantre du “passé glorieux de la France en Algérie"  a posé une question au gouvernement le 20 juin 2023

     

    Michèle Tabarot, la fille 

    Née à Alicante (Espagne), le 13 octobre 1962, Michèle Tabarot, qui se définit pourtant comme une « Française d’Algérie », n’avait toujours pas mis les pieds en Algérie en octobre 2004 !  

    Maire du Cannet (Alpes-Maritimes) depuis 1995, elle est élue députée (UMP) de la 9ème circonscription des Alpes-Maritimes en juin 2002. Autant par fidélité familiale que par intérêt électoral — sa circonscription compte environ 10% de pieds-noirs — elle s’inscrit au Groupe d’étude sur les rapatriés, dont elle devient vice-présidente. Ce groupe de 57 députés agira comme un lobby. Comme tout groupe de pression, il transcende les clivages politiques : on y trouve six socialistes, à côté d’une forte majorité d’élus UMP et UDF.  

    Lors de l’élaboration du projet de loi en faveur des rapatriés, en 2004, Michèle Tabarot a défendu l’indemnisation des quelques centaines d’anciens membres civils de l’OAS qui avaient fui à l’étranger pour échapper à la justice française. L’article 13 de la loi du 23 février 2005 leur permettra de récupérer les points de retraite non acquis au cours des années 60. « En plus de l’effort d’indemnisation des harkis, il était normal de réparer cette injustice », estime Michèle Tabarot. Elle considère sans doute également comme “normal” le fait que l’ami Athanase Georgopoulos ait été nommé, le 30 décembre 2005, membre de la commission chargée de gérer cette indemnisation.  

    Cet ancien membre de l’OAS, élevé à la dignité de Commissaire aux gratifications, au côté d’un conseiller d’Etat, a ainsi portes ouvertes aux ors des ministères. Nul doute que, au moment de l’examen de sa propre demande, ses pairs apportent [aient apporté ?] une juste compensation financière à son « inactivité » exercée tant dans le cadre de l’OAS à Oran, que dans celui de sa florissante boite de nuit, l’Eldorado, à Torremolinos.  

    Michèle Tabarot a soutenu sans hésiter l’amendement de Christian Vanneste qui demandait aux programmes scolaires de souligner « le rôle positif de la présence française outre-mer, notamment en Afrique du Nord » « Il y en a marre de la repentance permanente ! dit-elle. Tant que nous ne serons pas fiers de notre histoire, nous ne pourrons pas favoriser l’intégration des jeunes générations. »  

    Adopté sans bruit dans la loi du 23 février 2005, cet amendement a fini par réveiller les consciences : une proposition de loi du PS visant à l’abroger est soumise à l’Assemblée nationale le 29 novembre 2005. Quelques extraits du discours prononcé par Michèle Tabarot à cette occasion méritent d’être repris.  

    Discours de Michèle TABAROT le 29 novembre 2005 à l’Assemblée Nationale pour la reconnaissance des aspects positifs de la colonisation [8]  

    Le 10 février dernier, lors que notre Assemblée venait d’adopter la loi portant reconnaissance de la Nation et contribution nationale en faveur des Français rapatriés, mes collègues et moi-même quittions cet hémicycle avec la légitime fierté d’avoir oeuvré, 40 ans après, à la réhabilitation de la mémoire française en Algérie, la légitime fierté de pouvoir dire à la communauté rapatriée, qu’en dehors de toute considération matérielle la Nation avait tenu à lui rendre un hommage solennel et ô combien mérité. [...]  

    Je ne peux m’expliquer qu’après plusieurs mois de silence l’opposition ait décidé de remettre en cause cette avancée, si ce n’est pour satisfaire une partie de son électorat et une minorité d’enseignants signataires d’une pétition contre l’article 4 de la loi du 23 février 2005.  

    Pour ma part, je n’oublie pas que les enseignants qui aujourd’hui demandent l’abrogation de l’article 4, sous un prétexte d’objectivité et de neutralité sont les mêmes qui arrivaient avec des roses à la main dans l’enceinte de nos salles de classe le 11 mai 1981.  

    Les mêmes qui nous ont enseigné pendant toutes ces années que les modèles communistes, de Moscou, Pékin ou Phnom Penh, permettaient à l’être humain de s’épanouir dans une société juste, égalitaire, et dans le respect des droits de l’homme.  

    Le bilan de ces régimes tyranniques est pourtant sans appel.  

    Les mêmes qui aujourd’hui, désemparés de ne plus pouvoir enseigner leur modèle de démocratie, font quotidiennement à leurs élèves le procès de la colonisation.  

    Mes chers collègues,  

    Il est bien trop réducteur d’avoir de l’Histoire une vision manichéenne.  

    Notre passé se compose de multiples facettes, certaines sont glorieuses, d’autres moins.
    Pour sa part, la France coloniale a permis d’éradiquer des épidémies dévastatrices, grâce aux traitements dispensés par les médecins militaires, Les Français d’Outre-mer ont permis la fertilisation de terres incultes et marécageuses, la réalisation d’infrastructures que les Algériens utilisent encore aujourd’hui.
    La France a posé les jalons de la modernité en Algérie, en lui donnant les moyens d’exploiter les richesses naturelles de son sous-sol. [...]
     

    Il ne s’agit pas, comme cela a pu être dit, de réécrire l’histoire officielle. [...]  

    Il s’agit simplement, pour la représentation Nationale de donner son opinion sur un événement historique comme elle a pu le faire par le passé pour l’esclavage ou en reconnaissant le génocide arménien.  

    Au moment où l’on s’interroge sur ce qui compose l’identité nationale sur ce qui doit favoriser notre cohésion plus que jamais les jeunes Français doivent connaître l’histoire de leur pays, dans toute sa réalité et en être fiers.  

    Il faudra attendre le 15 février 2006, pour que, par le moyen d’une manoeuvre procédurale, à l’initiative du président de la République, l’article 4 finisse par disparaître de la loi.  

    Un dernier baroud d’honneur devait rassembler, le 3 février 2006, à Saint-Laurent-du-Var, la classe politique locale qui ne voulait rien perdre de son électorat. Les écharpes tricolores étaient légion et tous les partis de Droite étaient représentés, de l’UDF au FN en passant par l’UMP, le MPF, et le MNR.  

    « Nous n’avons à nous excuser de rien ! » 

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    Au premier rang, Michèle Tabarot 

    La Députée, Michèle Tabarot, a défendu la cause des pieds-noirs, [...] parlant de ses liens avec cette terre qui fut la sienne, « du passé glorieux de la France en Algérie qui a construit 123 hôpitaux, 56.000 kms de routes, des ports, des aéroports, des dispensaires, qui a éradiqué des maladies comme le paludisme »… Elle a dénoncé l’oubli de certains « qui sont toujours prêts à agiter le torchon de la haine pour des motifs électoraux ».   

    Ajoutons, pour être complet, que Michèle Tabarot a été réélue députée en juin 2007, qu’elle est membre de la CNIL, chargée du secteur immigration–intégration, et que son frère Philippe, conseiller général du canton de Cannes-centre, est candidat à la mairie de Cannes.  

    Pouvons-nous être fiers de notre passé colonial en Algérie ? 

    Au cours du meeting précédent, Jean Léonetti s’est évertué à défendre l’Article 1 « qui reconnaît le rôle positif de la présence française Outre-Mer ».

    Un texte écrit par Andrée Pierre-Viénot en 1961 permet de contester cet Article 1 sur de nombreux points. Mais nous nous limiterons ici au domaine de l’enseignement.  

    En 1943, seuls 70 000 élèves musulmans étaient scolarisés sur plus d’un million d’enfants d’âge scolaire. Plus d’un siècle après le début de la conquête le nombre des Musulmans issus du système scolaire et de l’université était dérisoire : un millier d’ouvriers spécialisés, 41 médecins, 22 pharmaciens, 9 chirurgiens-dentistes, 3 ingénieurs, 70 avocats, 10 professeurs de l’enseignement secondaire et 500 instituteurs.  

    En 1954-55, d’après les chiffres du Commissariat général au Plan, « la population musulmane d’âge scolaire est évaluée, pour le terme de la période de 20 ans, à 2.500.000 enfants de 6 à 14 ans. Déjà, en 1954-55, cette population s’élève effectivement à 1.990.000 enfants. Avec 307.000 élèves inscrits dans les écoles du premier degré, le taux de scolarisation atteint 15,4 % à la veille de la guerre d’indépendance. »   

    Dans l’enseignement supérieur, en 1954, « il n’y avait que 1.200 étudiants musulmans algériens dont un peu plus de la moitié à Alger, qui suivaient surtout des études formant à des professions libérales comme médecins ou avocats, qui les mettraient dans une situation de relative indépendance par rapport à l’administration. En 1954 donc, on comptait seulement quelque 600 Algériens musulmans pour 5.000 étudiants en Algérie, les universités françaises n’ayant formé à cette date qu’un seul architecte et un seul ingénieur algérien des travaux publics. »   

    Pouvons-nous en être fiers ? 

    L’histoire apprend, au premier chef, que le système colonial, en contradiction avec les principes fondateurs de la République française, a entraîné des massacres de centaines de milliers d’Algériens ; et qu’il les a dépossédés, « clochardisés » - pour reprendre le terme de Germaine Tillion - à une grande échelle, exclus de la citoyenneté, soumis au Code de l’indigénat, et sous-éduqués, au déni des lois en vigueur. Mais, aussi, qu’il y eut de multiples souffrances de Français, parfois déportés en Algérie pour raisons politiques, ou embrigadés dans les guerres coloniales, ou encore pris dans un système dont ils sont devenus, à son effondrement, les victimes expiatoires - comme l’ont été les harkis, enrôlés dans un guêpier qu’ils ne maîtrisaient pas, puis abandonnés, relégués en France et discriminés en Algérie. 

    Michèle Tabarot chantre du “passé glorieux de la France en Algérie"  a posé une question au gouvernement le 20 juin 2023

     

    « François Nadiras tu as écrit ce texte

    et je ne t’oublie pas » 

     

    Michèle Tabarot chantre du “passé glorieux de la France en Algérie"  a posé une question au gouvernement le 20 juin 2023

    Y’A BON LES COLONIES ?

    La France sarkozyste face

    à l’histoire coloniale, à l’identité nationale

    et à l’immigration
    Paris, Éd. Le Temps des Cerises 2011

    de Alain Ruscio (Auteur)

    Michèle TABAROT

    Michèle Tabarot, députée-maire UMP du Canet (Alpes Maritimes), est vice-présidente du groupe de travail parlementaire sur les rapatriés, plaque tournante du lobby nostalgérique depuis des années. 
    Pour qui connaît sa biographie, cela n’étonnera personne. Née à Alicante mais, toutes les notices le précisent, «conçue à Oran», elle est la fille d’un des principaux responsables de l’OAS – et même membre fondateur à Oran – Robert Tabarot, réfugié en Espagne. Là, il avait ouvert une pizzeria, mais consacrait l’essentiel de son temps à une association qui cultivait pieusement la mémoire Algérie française et organisait le soutien matériel aux anciens OAS via l’association Solidarité et Union française (1). La communauté pied-noir, très nombreuse, avait même créé sa propre école privée, la Nouvelle école française d’Alicante (2), où la jeune Michèle commença sa scolarité. Sa famille s’installa ensuite en France (1969).
    Des années plus tard, Michèle Tabarot se souvenait :
    « À la table familiale, la politique était au centre de toutes les discussions. On parlait, gravement, du destin de la France et des grands sujets de réflexion du moment. C'est cette ambiance, certainement, qui m'a donné le goût de l'engagement»(3).
    On imagine de quel côté de l’échiquier. Michèle Tabarot entre donc très tôt en politique. Elle devient à 21 ans adjointe au Maire (Démocratie libérale) du Cannet en charge de la Culture (la plus jeune élue alors à ce poste). Vingt années plus tard (2002), elle entre à l’Assemblée nationale, avec l’étiquette UMP. Son père, qui n’a jamais eu un mot de regret pour son passé OAS, est toujours le patriarche omniprésent auprès d’elle, notamment en période électorale (4)
    Aussi, lorsqu’une pétition d’enseignants contre la loi du 23 février 2005, puis un vaste débat national, la gauche parlementaire se réveille – enfin – et demande l’abrogation de l’article 4, Michèle Tabarot s’emporte :
    « MT : Je ne peux accepter que cet hommage à la présence française outre-mer soit aujourd’hui attaqué. Je ne peux m’expliquer qu’après plusieurs mois de silence l’opposition ait décidé de remettre en cause cette avancée, si ce n’est pour satisfaire une partie de son électorat…
    Manuel Valls (5) : De quel électorat parlez-vous ?
    MT : …et une minorité d’enseignants signataires d’une pétition contre l’article 4 de la loi du 23 février 2005. Pour ma part, je n’oublie pas que les enseignants qui, aujourd’hui, demandent l’abrogation de cet article, sous un prétexte d’objectivité et de neutralité, sont les mêmes qui arrivaient avec des roses à la main dans l’enceinte de nos salles de classe le 11 mai 1981…
    Hélène Mignon (6) : Et alors ?
    MT : … les mêmes qui nous ont enseigné pendant toutes ces années que les modèles communistes de Moscou, Pékin ou Phnom Penh permettaient à l’être humain de s’épanouir dans une société juste, égalitaire, et dans le respect des droits de l’homme.
    Yves Durand (7) : Scandaleux ! Vous insultez les enseignants !
    MT : Je comprends que vous ayez du mal à l’entendre !
    YD : C’est honteux !
    M. le président : Mes chers collègues, écoutez Mme Tabarot !
    Jean-Pierre Brard (8) : Non, trop c’est trop !
    MT : Serait-ce que la vérité vous choque ?
    JPB : Provocatrice !
    MT : Les mêmes qui, aujourd’hui, désemparés de ne plus pouvoir enseigner leur modèle de démocratie, font quotidiennement à leurs élèves le procès de la colonisation.
    Patrick Roy (9) : Vous faites dans la finesse, ma chère collègue !
    René Dosière (10) : Elle va bientôt nous sortir l’OAS !
    MT : Mes chers collègues, il est bien trop réducteur d’avoir de l’histoire une vision manichéenne.
    Manuel Valls : Ça, c’est vrai !
    JPB : La vôtre, madame, est unilatérale !
    M. le p. : Monsieur Brard, vous n’avez pas la parole !
    MT : Écoutez-moi, monsieur Brard, cela vous fera du bien !
    JPB : Ignorante ! Quand les ignorants veulent enseigner, on sait où cela conduit…
    MT : Vous devriez écouter, pour une fois !
    JPB : Je me suis très bien passé de vous jusqu’à présent !
    MT : Notre passé se compose de multiples facettes. Pour sa part, la France coloniale a permis d’éradiquer des épidémies dévastatrices, grâce aux traitements dispensés par les médecins militaires. Les Français d’outre-mer ont permis la fertilisation de terres incultes et marécageuses, la réalisation d’infrastructures que les Algériens utilisent encore aujourd’hui. La France a posé les jalons de la modernité en Algérie, en lui donnant les moyens d’exploiter les richesses naturelles de son sous-sol.
    Manuel Valls : Voilà le vrai visage de la droite !
    JPB : Et Tananarive ? Ignorante !
    MT : C’est cela votre tolérance ? Vous ne cessez de faire des discours sur le sujet. Mais vous n’écoutez pas les autres ! Respectez donc les intervenants ! En la matière, vous n’avez pas été très brillants jusqu’à présent.
    JPB : Vous êtes négationniste !
    Bernard Roman (11) : Exactement ! Hors de cette enceinte, de tels propos sont condamnés par les tribunaux !
    MT : L’article 4 se borne simplement à rappeler que l’histoire ne peut s’écrire d’une seule main. Il ne s’agit pas, comme cela a pu être dit, de réécrire l’histoire officielle. Il n’est pas question, non plus, de remettre en cause le travail important auquel doivent se livrer les historiens…
    JPB : À condition qu’ils soient à votre botte !
    Noël Mamère (12) : Les historiens ne vous ont pas attendue, madame !
    MT : … en se basant sur les témoignages de ceux qui ont vécu l’Algérie française. Il s’agit simplement, pour la représentation nationale de donner son opinion sur un événement historique, comme elle a pu le faire par le passé pour l’esclavage ou en reconnaissant le génocide arménien. Au moment où l’on s’interroge sur ce qui compose l’identité nationale, sur ce qui doit favoriser notre cohésion, les jeunes Français doivent plus que jamais connaître l’histoire de leur pays dans toute sa réalité, et en êtrefiers» (13).
    Alors, qu’on ne lui parle pas, à elle, de repentance :
    « Faire repentance de quoi ? D’avoir créé 126 hôpitaux, éradiqué des endémies, fertilisé des terres incultes, d’avoir bâti 23 ports et 4 aéroports? Pieds noirs et harkis n’ont à faire repentance devant personne» (14).
    « Il y en a marre de la repentance permanente ! Tant que nous ne serons pas fiers de notre histoire, nous ne pourrons pas favoriser l'intégration des jeunes générations »(15).
    Dans le combat anti-burqa, elle ne pouvait rester en arrière, d’autant qu’on la dit proche de Jean-François Copé. Elle figure en bonne place, en tout cas, dans le groupe de travail propre à l’UMP sur cette question
    .
    *************************************************************************

    (1) Anne Dulphy, « Les exilés français en Espagne depuis la Seconde guerre mondiale : des vaincus de la Libération aux combattants d’Algérie française, 1944-1970 », Matériaux pour l’histoire de notre temps, Vol. 67, 2002.
    (2) Id.
    (3) Interview accordée à Roger-Louis Bianchini, L’Express, 1er novembre 2007
    (4) Id.
    (5) Député socialiste.
    (6) Députée socialiste.
    (7) Député socialiste.
    (8) Député apparenté communiste.
    (9) Député socialiste.
    (10) Député socialiste.
    (11) Député socialiste.
    (12) Député Groupe Les Verts.
    (13) Assemblée nationale, 29 novembre 2005 ; Site Internet 
    Assemblée-nationale.fr
    (14) Déclaration, Saint-Laurent du Var, 3 février 2006, Libération, 4 février.
    (15) Cité par Vincent Nouzille, L’Express, 19 octobre 2006
     

     

     

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  • Commentaires

    3
    Lambour Jacques
    Jeudi 22 Juin 2023 à 21:53

    J'arrive en Algérie à Blida au printemps 1959, troufion sanglé dans l'uniforme de l'armée de l'air, pas très à l'aise, coincé dans une caserne en me demandant le pourquoi. Ouf arrive ma première permission, je me précipite sur la route pour vite rejoindre en stop (bien que ce soit interdit)  les plages de la Méditerranée, afin de me débarrasser de cette carapace et enfin jouir à fond du soleil de la plage et de la mer.   L'attente ne fut pas longue, gentiment un automobiliste s'arrête, inutile de me demander où je vais, ce n'est sans doute pas le premier bleu que désintéressé il véhicule destination la plage. 

    Désintéressé, pas si sûr. "Çà fait longtemps que vous êtes en Algérie" "Quelques semaines mais c'est la première fois que je sort" "Vous verrez l'Algérie est un très beau pays ou il fait bon vivre mais ce serait encore mieux s'il n'y avait pas les arabes" "......" "Ne faite pas cette tête là, j’exagère, vous verrez, contrairement à ce qu'on dit, l'Algérien est très gentil... à une condition, c'est d'avoir un bâton dans la main. Avoir un bâton, c'est la condition."

    Qu'est devenu mon adepte de la théorie du bâton, lorsqu'il est rendu compte qu’un bâton ça pouvait changer de main, ou mieux servir de jalon sur le sentier de la paix. En tous cas je ne me permettrait pas de l'insulter, sauf s'il le faisait lui-même en affirmant stupidement qu'il avait raison.

    JL

    2
    Cros Jacques
    Jeudi 22 Juin 2023 à 14:47

    Eh bien "ça en est !"

    On se demandera toujours pourquoi les Algériens ont engagé une lutte armée difficile pour en finir avec le colonialisme et obtenir leur indépendance alors que nous leur avions apporté le bonheur clé en mains !

    1
    Germanicus
    Lundi 9 Décembre 2019 à 18:05
    Germanicus
    Cet article, très intéressant m'avait échappé...
    Je ne suis pas étonné de voir de tels individus proches de la pègre, faire l'apologie de l'Algérie française.
    S'ils avaient réellement aimé l'Algérie, ils y seraient restés, notamment les juifs pieds-noirs, en fait algériens.
    Ils détestaient d'ailleurs les appelés, soi-disant petits soldats parfumés, etc...
    Je n'en dis pas plus, car je deviendrais grossier!
    Merci pour cet éclairage nécessaire!
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