• Et si la France s'occupait enfin des interprètes afghans ?

    La France ne changera donc jamais, comme les harkis à la fin de la guerre d’Algérie, les interprètes afghans sont aussi abandonnés…

     

    Mort d'un ex-interprète afghan de l'armée française "Ces personnes ont été trahies par la France"

    Et si la France s'occupait enfin

     des interprètes afghans ?

    En fin de semaine dernière, le Conseil d’Etat a renvoyé la France dans la corde sur le dossier des interprètes afghans. La décision est passée largement inaperçue et met notre pays devant ses responsabilités sur un sujet très symbolique. il mérite un petit coup de gueule. C'est le "monde à l'envers".

    Mort d'un ex-interprète afghan de l'armée française "Ces personnes ont été trahies par la France"

    Un soldat afghan sur le site d'un attentat suicide à Kaboul fin novembre © AFP / NOORULLAH SHIRZADA / AFP

    Et si la France se décidait enfin à s’occuper de ses interprètes afghans ?  Ce serait comme un petit miracle, voyez, la magie de Noël…

    D’abord, un rappel : de quoi et de qui parlons-nous ? Nous parlons de ces hommes, près de 800 au total, qui, de 2001 à 2014, ont aidé l’armée française en Afghanistan, tout le temps que nous y étions.

    On les surnomme, par raccourci, les « interprètes afghans ». 

    Dans le jargon administratif, ce sont les PCRL, personnel civil de recrutement local. Concrètement, ils étaient chauffeurs, cuisiniers, simples ouvriers, fixeurs et parfois, oui, interprètes.  Et de temps à autre, on leur confiait aussi des armes en cas de menace.

    Et puis, progressivement, entre 2012 et 2014, l’armée française s’est retirée d’Afghanistan. Et les auxiliaires afghans eux, se sont retrouvés livrés à eux-mêmes. Ils ne sont que 175 à avoir obtenu un visa pour la France.

    Ceux qui sont restés sont perçus par les Talibans et les Islamistes afghans, comme des « collabos d’une ancienne armée d’occupation ». Ils sont menacés, contraints de se cacher. Il y a quelques semaines, l’un d’eux a été tué dans un attentat suicide à Kaboul.

    Beaucoup ont pris la route de l’exil, via le Pakistan, ou la Turquie. Ils se retrouvent finalement en Russie, en Inde, en Grèce, aux Pays-Bas. La France les a, pour la plupart, laissé tomber.

    En février 2017, en pleine campagne présidentielle, le candidat Emmanuel Macron l’a même publiquement reconnu. 

    Il les a comparés aux harkis de la guerre d’Algérie et a qualifié l’attitude française de « trahison ». Et depuis ce discours ? Et bien pas grand-chose !

    Un camouflet pour les autorités françaises

    Les choses pourraient changer après cette décision de justice, vendredi dernier 14 décembre… Décision du Conseil d’Etat, donc la plus haute juridiction administrative. 

    En urgence, en référé, il se prononçait sur le cas de l’un de ses interprètes afghans, on va l’appeler monsieur A. 

    Il vit toujours à Kaboul, dans l’insécurité la plus totale et il n’ose même plus sortir de chez lui.

    Et la décision est un camouflet pour les autorités françaises.

    Que dit le Conseil d’Etat ? Il dit : la France doit protéger Monsieur A.

    Je cite : « la carence des autorités publiques françaises est de nature à l’exposer, de manière caractérisée, à un risque pour sa vie ».

    La justice enjoint le ministère des Armées à lui trouver une protection sous 8 jours. Cela s’appelle « la protection fonctionnelle », que la France doit à ses salariés.

    Et Paris se voit également contraint de réexaminer la demande de visa de Monsieur A sous 2 mois. 

    Evidemment, tout cela pourrait faire jurisprudence et contraindre la France à revoir sa position d’ensemble.

    Incompréhensible et scandaleux

    Que font exactement les autorités françaises ?

    Depuis 6 ans, il y a eu en tout et pour tout trois procédures administratives. La première, en 2012, a débloqué 70 visas. La deuxième, en 2015, en a débloqué une centaine.

    Et Emmanuel Macron a déclenché une troisième procédure : un réexamen, pour « raisons humanitaires »,  des refus précédents. Il a fallu un an et demi (un an et demi !) pour enclencher ce processus.

    Et finalement, le mois dernier, les anciens interprètes afghans ont été invités à aller déposer leurs demandes… au Pakistan ! Bref, faire Kaboul-Islamabad, au péril de leur vie (c’est l’une des routes les plus dangereuses au monde). Sans même la garantie de décrocher un visa. 4 d'entre eux ont fait le voyage pour rien.

    Il y a eu 180 demandes à Kaboul. Et la France en a validé 43 seulement ! Pourquoi ce chiffre ? Mystère total. Opacité complète.

    Les ministères des Armées et des Affaires étrangères se renvoient la balle et ne donnent aucune justification. Le seul argument parfois avancé pour justifier les refus, c’est « raison de sécurité nationale ».

    Un argument assez curieux : on parle de personnes qui ont été recrutées par l’armée française : nous aurions donc eu recours à des supplétifs dangereux pour notre propre sécurité…

    Quant à Monsieur A, il attend toujours, en ce mercredi 19 décembre, la mesure de protection désormais imposée par la justice.

     Il est maintenant question d’un prochain arbitrage interministériel. 

    Répétons-le : on parle là d’hommes qui ont servi la France, qui ont risqué leur vie pour nous.

    Et ils ne sont qu’une poignée, quelques centaines, ça n’a rien d’une invasion migratoire.

    Un diplomate français, qui veut conserver l’anonymat (on le comprend), dit de ce dossier : « c’est incompréhensible et scandaleux ». Le fait est : la France ne se grandit pas dans cette affaire.

     

     

    C’est une amie sur Facebook, Hélène Méhus qui me l’apprend, la mort d’un interprète afghan est scandaleux car comme pour les harkis en Algérie, la France de la honte, (enfin je rectifie ses dirigeants d'hier et d'aujourd'hui), a abandonné ses interprètes en Afghanistan…

    «  Bon je suis d’accord le meurtre du journaliste Jamal Khashoddi (je ne garantis pas l’exactitude de l’orthographe...) est révoltant. Mais que l’on ait pratiquement passé sous silence la mort de Qader Daoudzai, interprète afghan qui, après avoir servi l’armée française comme 800 autres auxiliaires, s’est vu refuser un visa pour la France comme 100 autres. Menacé de mort il sortait de chez lui malgré le danger pour gagner de quoi faire vivre sa famille. Samedi dernier il a été victime d’un attentat alors qu’il était observateur électoral pendant les élections législatives. Les Talibans ne l’ont pas oublié, la France si. Hollande lui a refusé un visa et Macron a confirmé. Voilà ».

     

    HONTEUX

     

     

    Ardennes. Le sort incertain de Basir, ancien interprète pour l'Armée française en Afghanistan

     

     

    Mort d'un ex-interprète afghan de l'armée française "Ces personnes ont été trahies par la France"

    Ardennes. Le sort incertain de Basir, ancien interprète pour l'Armée française en Afghanistan

    Deux journalistes spécialisés ont révélé la mort d'un ancien interprète de l'armée française en Afghanistan lors d'un attentat-suicide à Kaboul. Interrogés par franceinfo, ils racontent le sort de ces centaines de traducteurs afghans, abandonnés par l'Etat français.

    L'armée française a-t-elle abandonné ses alliés sur le terrain après s'être retirée d'Afghanistan ? C'est la question que pose la mort de Qader Daoudzai. Cet ancien interprète afghan, qui a travaillé pour les forces françaises entre 2010 et 2012, a été tué, samedi 20 octobre, lors d'un attentat-suicide à Kaboul. Dans une lettre adressée au Parlement français, il se disait victime de menaces et avait demandé un visa pour venir en France. Mais cette demande avait été refusée en 2015, comme celles de dizaines d'interprètes ayant collaboré avec l'armée française.  

    La mort de Qader Daoudzai a été révélée par deux journalistes : Brice Andlauer et Quentin Müller. Ensemble, ils ont enquêté pendant deux ans sur le sort des anciens interprètes de l'armée française, dont la vie est menacée en Afghanistan par les factions islamistes qui les considèrent comme des traîtres. Leur livre sur le sujet – Tarjuman, une trahison française – sera publié chez Bayard le 6 février prochain. Interrogés par franceinfo, les journalistes livrent en avant-première les grandes lignes de leur enquête. 

    France Info : Comment avez-vous appris la mort de Qader Daoudzai, ancien interprète de l'armée française en Afghanistan entre 2010 et 2012 ?  

    Brice Andlauer : Les anciens interprètes des forces françaises sont organisés en groupes en Afghanistan, et c'est par l'intermédiaire du chef d'un de ces groupes que nous avons appris la mort de Qader. Il a été tué lors d'une attaque-suicide dans un bureau de vote de Kaboul, en marge des élections législatives en cours dans le pays. Il laisse derrière lui une femme et trois petits garçons.

    Quentin Müller : Dans une lettre adressée au Parlement français, Qader expliquait avoir travaillé en tant qu'interprète pour l'armée française pendant l'intervention en Afghanistan, entre 2010 et 2012. Il y demandait un visa pour se rendre en France et expliquait craindre pour sa vie dans son pays, mais sa demande a été refusée sans explication, en 2015. Ils sont aujourd'hui des centaines dans sa situation. 

    Qui sont ces traducteurs ? Quel était leur rôle auprès de l'armée française ?  

    Brice AndlauerL'armée française utilise un terme spécifique pour ces personnes : Personnels civils de recrutement local (PCRL). Cette désignation regroupe toutes les personnes amenées à collaborer avec les forces françaises sur le terrain. Cela va du magasinier au cuisinier en passant par l'interprète, qui, lui, est particulièrement exposé puisqu'il accompagne les militaires français lors des opérations. Très concrètement, ce sont eux qui négocient auprès des locaux lorsqu'il faut réquisitionner une maison ou qui font la traduction lorsque les militaires interpellent un chef taliban. En Afghanistan, ils étaient entre 800 et 900 PCRL, parmi lesquels quelques centaines d'interprètes, même si les autorités refusent de communiquer des chiffres précis sur ce point. 

    Quentin Müller : L'écrasante majorité de ces interprètes sont des jeunes, nés dans les années 1980 ou 1990. Presque tous sont issus de la classe moyenne-supérieure, car ils sont éduqués. Ce sont des fils de médecins, de professeurs ou de militaires de l'armée afghane. Ces jeunes-là, l'armée française est allée les chercher directement dans le lycée français de Kaboul ou dans les universités. Mais après le retrait des troupes françaises, fin 2012, ils ont tous été abandonnés. 

    Leur vie est-elle menacée en Afghanistan ?  

    Quentin Müller : Evidemment ! Ces traducteurs sont considérés comme des traîtres ayant collaboré avec l'envahisseur. Une bonne partie de la société afghane pratique un islam très rigoriste et, pour les franges les plus radicales comme les talibans, ces personnes sont considérées comme des mécréants à abattre. Certains se sont fait tirer dessus ou ont vu des membres de leur famille se faire assassiner.

    Brice Andlauer : Un des interprètes que nous avons rencontrés à Kaboul cet été a survécu à deux tentatives de meurtre et a aujourd'hui six impacts de balles dans le corps. Un interprète américain a été décapité et la vidéo a été diffusée sur les réseaux sociaux. Ces personnes ne trouvent plus de travail et déménagent régulièrement pour se cacher. D'autres se sont réfugiés à l'étranger. Nous avons trouvé la trace de certains d'entre eux au Sri Lanka, en Indonésie, en Russie, en Turquie ou en Europe. Ils ont emprunté la route des migrants. 

    Que reprochez-vous à l'Etat français ?  

    Quentin Müller : Après deux ans d'enquête, nous sommes en mesure de démontrer que les autorités françaises sont responsables de la mise en danger de ces interprètes. Ces personnes ont été trahies par la France et il n'y a aucune volonté de la part de l'Etat de leur venir en aide, malgré le devoir moral que nous avons vis-à-vis d'elles. Même si les comparaisons sont toujours délicates, nous sommes avec les interprètes afghans dans le prolongement historique de l'abandon des Harkis. 

    Que vous ont répondu les autorités ?* 

    Quentin Müller : Nos échanges se sont souvent arrêtés à quelques mails et des coups de fil de relance aux attachés de presse ou secrétaires de cabinets. Il y a un mois, le chef de cabinet de la ministre des Armées Florence Parly m'a accusé de harcèlement, après plusieurs échanges où on me promettait une réponse. Il y a une grande crainte de parler de ce dossier dans tous les ministères impliqués, car il suscite la honte. Très peu de fonctionnaires travaillent sur le sujet et ceux qui le suivent de près ont pour ordre formel de ne pas parler de cette affaire.

    *Sollicité par France Info, le ministère des Armées n'a pour le moment pas apporté de réponses à nos questions. De son côté, le ministère des Affaires étrangères a réagi à la mort de Qader Daoudzai dans un communiqué. "Certaines demandes de visa ont été refusées car elles ne correspondaient pas aux cas de délivrance prévus par le droit applicable", explique le quai d'Orsay, précisant qu'"à ce jour plus de 100 anciens PCRL accompagnés de leurs familles ont été accueillis en France où ils ont été pris en charge".

     

     

    Ardennes. Le sort incertain de Basir, ancien interprète pour l'Armée française en Afghanistan

    Basir, 31 ans, ancien interprète en Afghanistan, est menacé d'expulsion / Charleville-Mézières, le 5 janvier 2018 / © Juliette Poirier / France 3 Champagne-Ardenne

     

    Basir a 31 ans. Interprète en Afghanistan pour l'Armée française de 2011 à 2012, il est aujourd'hui logé au centre d'accueil des réfugiés de Charleville-Mézières et menacé d'expulsion. 

    Après Châlons-en-Champagne, Basir est désormais hébergé à Charleville-Mézières dans un centre d'accueil. L'Afghan de 31 ans était interprète pour l'Armée française dans son pays. En mai 2015, il a décidé de fuir.

    "Comment protéger ma famille ?"

    Un jour, un homme l'a reconnu dans un magasin de téléphones et s'en est suivie une violente bagarre. Il raconte :

    J'ai décidé de quitter l'Afghanistan parce qu'on pouvait me retrouver à tout moment. Si on venait chez moi, comment aurais-je pu protéger ma famille ?

    Grand brun aux yeux sombres, il arrive en France en décembre 2015. Un mois s'est écoulé  depuis les attentats du 13 novembre. Les frontières sont fermées. Basir est bloqué.

    "Parce que j'ai travaillé pour des Français, je serai tué"

    Contraint de se rendre aux Pays-Bas, c'est là-bas qu'il devra effectuer une demande d'asile, qui sera refusée. S'il parvient finalement à rejoindre la France, pas sûr qu'il puisse y rester : on menace aujourd'hui de l'expulser.

    S'ils me déportent aux Pays-Bas, on me renverra en Afghanistan et je serai tué. Parce que j'ai travaillé pour les Français, ils vont me tuer tout de suite soupire-t-il, impuissant.

    Basir n'est pas le seul à avoir été abandonné à son propre sort. Le cas des interprètes afghans avait été pointé du doigt par Emmanuel Macron lors de sa campagne, en comparant le sort des interprètes afghans à celui des harkis lors de la guerre d'Algérie.

    "Une trahison" selon le chef de l'Etat. Pourtant aujourd'hui, Basir a écrit deux lettres adressées au Ministère des Armées. Elles restent sans réponse. L'ancien interprète peut être expulsé à tout moment.

    ► Cliquez sur le lien ci-dessous pour visualisez la vidéo correspondante :

    Ardennes. Le sort incertain de Basir, ancien interprète pour l'Armée française en Afghanistan

    https://france3-regions.francetvinfo.fr/grand-est/ardennes-sort-incertain-basir-ancien-interprete-armee-francaise-afghanistan-1396651.html 

      

    Interprètes afghans de l’armée française : "Pourquoi ne les sort-on pas de là ?"

    Près d'une cinquantaine d'ex-interprètes de l'armée française déployée en Afghanistan jusque fin 2014 ont réclamé mardi à Paris des visas pour leurs camarades restés coincés dans leur pays où ils affirment être régulièrement menacés.

    Sous une pluie fine mais tenace, ils sont venus déployer des banderoles "Solidarité avec les interprètes en danger" sur l’esplanade des Invalides, à Paris, à proximité du ministère des Affaires étrangères. Une cinquantaine d'ex-interprètes de l'armée française en Afghanistan réfugiés en France ont réclamé des visas pour leurs camarades restés coincés sur place, et régulièrement menacés par les Taliban et l’organisation État islamique (EI).

    >> À voir sur France 24 : "Le parcours du combattant

    des interprètes afghans de l’armée française" 

    Selemani Mohamamd Ehsan, 65 ans, a fait le déplacement avec sa femme. Il a été interprète pour l’armée française de 2002 à 2012. Début octobre, avec leurs trois enfants et après en avoir fait la demande dès 2013, ils ont enfin pu obtenir un visa et fuir Kaboul où leur vie était menacée.

    Depuis, ils sont logés dans un appartement à Verneuil-sur-Avre, dans l’Eure. "Le frère de ma femme, interprète pour l’armée allemande, a été tué", raconte le sexagénaire, enveloppé dans un épais manteau marine. "On est venus en France pour sauver notre vie et celle de nos enfants", lâche-t-il, tandis que son épouse, qui était juge à la Cour suprême d’Afghanistan, extirpe de son sac à main les papiers de toute la famille.

    Difficile de créer des liens 

    Mais la vie en France est difficile, d’autant que la situation de l’un des fils, handicapé, requiert une prise en charge que le couple a de plus en plus de mal à assurer. "Les locaux n’aiment pas les étrangers et il est très difficile de créer des liens", ajoute l’ancien collaborateur de l’armée française, qui souhaiterait être relogé à Paris.

    Pour l’heure, il est venu réclamer des visas pour les interprètes afghans qui n’ont pas eu la chance d’obtenir le précieux sésame et sont coincés dans leur pays où l’insécurité règne. Du fait de leur collaboration avec l’armée française, qui s’est retirée en 2014, ils sont menacés à la fois par les Taliban et l’EI.

    >> À voir sur France 24 : "Le retrait français d'Afghanistan" 

    "Au total, l’armée française a travaillé avec 252 interprètes. Parmi eux, une centaine ont reçu un visa et sont aujourd’hui réfugiés en France. Il y a donc près de 150 personnes, avec leurs proches, qui attendent leur visa ou à qui on l’a refusé. La majorité d’entre elles sont restées à Kaboul", explique Mohammad Assef, un des organisateurs du rassemblement, qui a, lui, obtenu des papiers et a été accueilli à Metz, comme une trentaine d’autres interprètes et leurs familles. 

    "Déçus et choqués" 

    Aidés d’une demi-douzaine d’avocats, d'anciens interprètes afghans avaient déposé des recours devant le tribunal de Nantes mi-novembre 2016, pour contester le refus par l'État français de leur accorder un visa malgré les risques encourus. Mais ces requêtes ont été rejetées le 23 novembre. 

    "On ne comprend pas l’attitude des autorités françaises, on est déçus et choqués", fulimine un autre manifestant, qui ne souhaite ni donner son nom, ni être pris en photo, par peur de représailles pour lui ou des proches restés à Kaboul. "Les autres pays qui sont intervenus en Afghanistan ont protégé leurs collaborateurs quand ils se sont retirés ! Ils leur ont octroyé des visas, les ont aidés à trouver du travail dans leur pays ; seule la France se comporte de la sorte", juge-t-il.

    La vie à Kaboul avant son arrivée en France en mai 2016 ? "Nous étions comme en prison, nous n’osions pas sortir, mon père a été menacé, une partie de ma famille m’a rejeté parce que j’avais collaboré avec les Français", raconte ce docteur de formation, qui s’est engagé auprès de l’armée hexagonale de 2005 à 2013 "pour aider à la reconstruction et à la paix" dans son pays.

    Son voisin, qui s’abrite sous un parapluie pâle, raconte que son propre frère, interprète lui aussi, se terre dans la capitale afghane dans l’attente d’un visa. Lui a eu la chance d’en obtenir un, et vit désormais à Metz avec sa femme.

    "Traîtres et infidèles" 

    Shafiq Ghorwal, 33 ans, également réfugié dans la ville-préfecture de Moselle avec sa compagne et ses trois enfants, a travaillé avec l’armée française de 2004 à 2014. "Avant le départ, on nous traitait de traîtres et d’infidèles, c’était très dangereux, dit-il. Nos camarades, nos amis avec qui on a travaillé 10 ans sont pris au piège là-bas, et on ne comprend pas pourquoi on ne les sort pas de là."

    Au même moment, un rassemblement avait lieu à Kaboul à proximité de l'ambassade de France, pour réclamer "la protection" et la "solidarité de la France pour les interprètes en danger".

    Au total, 70 000 soldats français ont été déployés en Afghanistan entre fin 2001 et fin 2014, dont 89 ont été tués et environ 700 blessés. Quelque 700 Afghans ont travaillé à leurs côtés, comme mécaniciens, employés de ménage ou interprètes. Une centaine parmi ces derniers ont bénéficié d'un processus de "relocalisation" en France. D'autres sont restés sur place ou ont tenté les routes de l'exil, parfois au péril de leurs vies.

    SOURCE : http://www.france24.com/fr/20170110-interpretes-afghans-armee-francaise-rassemblement-paris-demande-visa 

     

    « Nous demandons le silence pour la fachosphère « Le grand remplacement » comme elle dit c’est FAUXPauvre France ! »

  • Commentaires

    2
    Samedi 27 Octobre 2018 à 00:49
    Hélas nous n’avons pas été entendus...
    1
    Mardi 9 Janvier 2018 à 19:47

    L'ingratitude crasse de nos gouvernants. C'est en effet récurrent. Je suis révolté ! On doit accueillir ce garçon, qui est certainement érudit, et peu susceptible d'intégrisme religieux...Le renvoyer en Afghanistan avec ce qui s'y passe serait une faute épouvantable. Je vais voir si une pétition est sur le net.

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