• Non les puissants n’ont pas tous les droits

     

    Non les puissants n’ont pas tous les droits

    Par Gabrielle Teissier K 

    Citoyenne, du monde, de gauche, athée, en résistance contre tous

    les racismes

    Les ministres non plus. Toutes les vies humaines se valent. En Palestine, en Nouvelle-Calédonie et même en France.

    Le ministre n’aurait pas dû dire ça… Moins d’une semaine après sa déclaration au Sénat,  une enquête le contredit… Le jeune policier tué ne l’a pas été par des « vieux » comme l’a dit le ministre au Sénat. « Vieux » en Kanaky signifie important, respectable.

    « Après la mort du gendarme mobile, mercredi 15 mai, sur la commune du Mont-Dore, une enquête confiée à la section de recherches de Nouméa a été ouverte pour homicide volontaire avec préméditation, c'est-à-dire pour assassinat. D'après le procureur, le jeune homme a été tué vers 19h40 -c'était dans le secteur de la brigade de Plum. Il "se trouvait", dit-il, "dans un véhicule de service, sur le siège conducteur" et a été "atteint par un projectile dans la tête, lors d’une action susceptible d’impliquer plusieurs tireurs ayant visé les gendarmes par une quinzaine de coups de feu". À ce stade, ajoute Yves Dupas, "aucune interpellation n’est intervenue". »

    Et hier le même ministre a affirmé que la parole des policiers et des gendarmes vaut plus que celle de ceux qu’ils arrêtent… Et la présomption d’innocence alors ?  «1. Tout accusé est présumé innocent jusqu'à ce que sa culpabilité ait été légalement établie. 2. Le respect des droits de la défense est garanti à tout accusé. » 

    Le procureur de la Cour Pénale Internationale requiert des mandats d’arrêt contre des criminels de guerre qui se croyaient tout permis. 

    Ça fait des mois qu’on attendait ça. Nous avions l’impression d’être dans train fou qui roulait à toute vitesse et qui d’un moment à l’autre allait sortir des rails pour nous projeter dans le néant. On imagine ce que ça doit être pour les Palestiniens eux-mêmes et pour les parents des otages encore détenus.  Ces jours qui passent et tous ces morts répertoriés, les blessés aussi et même les prisonniers torturés. Et personne capable d’arrêter ça ou même pour dire que ça suffit que c’est illégal, et que ça doit s’arrêter, qu’on doit arrêter ceux qui commandent ça.

    La France soutient la demande de la CPI. L’Amérique non. Israël et les Etats-Unis ne reconnaissent pas la Cour Pénale Internationale.

    Que va-t-il se passer ?

    Pour les victimes nous avons le devoir d’espérer. Dans la réalité il ne se passera peut-être rien. Mais au moins avons-nous le sentiment que ce train fou a un peu ralenti et qu’il s’est même un peu remis sur les rails. Et ça, mine de rien pour notre santé mentale, ce n’est pas rien.

    Je viens de lire que le président de la République,  part en Nouvelle-Calédonie « pour y installer une mission »… Comme au temps d’avant, une mission avec des missionnaires je me suis demandé, mauvaise langue ? Parfois on se demande s’ils réfléchissent au poids des mots… C’est bien d’aller parler. Parler c'est bien, écouter c'est mieux... Cette fois, il n’y aura pas de cocotier à planter 

    Souvenons-nous :

    Le cocotier du pardon

    Non les puissants n’ont pas tous les droits

    « Il y a trente ans de cela, nos papas leur ont demandé de venir là-bas à la grotte et ils ne sont pas venus. Aujourd’hui, 30 ans après, c’est un honneur pour nous d’accueillir le président ici. Même s’il porte le paletot de la république, tout ce que la colonisation a fait subir à notre peuple ici et aux autres peuples. Le cocotier, c'est lui qui va le planter ». Darewa Dianou, fils d’Alphonse.

    « On a demandé au président Macron de ne pas aller sur la stèle à papa. Parce que c’est trop dur pour nous, encore aujourd’hui. C’est difficile encore. Ce n’est pas encore le moment. Mais là il y a toutes les chefferies, tous les Vieux qui ont préparé ce travail pour qu’on soit là aujourd’hui. Je remercie même si il y a des gens qui m’ont pointé du doigt, qui m’ont regardé un peu comme ça, mais voilà on a demandé ça, pour pas que demain ils vont repartir et pour nous ici ce ne sera pas bon. Comme ça on respecte aussi nos familles qui sont là-haut à Gossanah. Mais nous aussi, c’est dur pour nous. Moi personnellement, en tant qu’enfant, c’est dur pour moi de voir le président aujourd’hui. Par contre on l’accueille parce qu’il y a trente ans de cela, nos papas leur ont demandé de venir là-bas à la grotte et ils ne sont pas venus. Aujourd’hui, 30 ans après, c’est un honneur pour nous d’accueillir le président ici. Même s’il porte le paletot de la république, tout ce que la colonisation a fait subir à notre peuple ici et aux autres peuples qui sont arrivés et qui ont eux aussi, subi la colonisation. C’est un grand honneur pour nous de planter le cocotier. C’est lui qui va le planter. Le cocotier symbolise les femmes, les enfants, pour demander pardon aussi à la terre, demander pardon aux mamans, et aux enfants qui ont souffert aussi. A travers ça, on sauve l’humanité aussi. Aujourd’hui nous ne sommes plus en mesure de sacrifier encore des vies pour des problèmes politiques, ou des problèmes de races. Maintenant on se doit de respecter le sang versé. Même si ça va être dur pour certaines personnes, mais il faut avancer. Oleti. » Darewa Dianou, fils d’Alphonse.

    Darewa Dianou interviewé par Thérèse Waia © Nouvelle-Calédonie la 1ère

    « Nous savons tous les pleurs et les souffrances de 1988 et 1989. Mais je sais aussi tout ce qui a été fait après, par vous tous, dans un travail lent, patient, difficultueux. Et ici s'est jouée une réconciliation inédite. Des pardons ont été donnés entre des familles, des femmes et des hommes, parce qu’ils vivent ensemble, sur cette île. Et c’est aussi, à la fois à la mémoire de ceux qui sont tombés, et à leurs familles, que je veux rendre hommage. Un hommage complet. Un hommage pour unir. Je souhaite que nous puissions être à la hauteur de ces progrès que vous avez fait deuis tant d’années, pour continuer à unir. Et je voulais tous vous remercier pour l’exemple que vous donnez. J’y apporterai ma pierre de là ou je suis. C’est aussi cela que je suis venir vous dire aujourd’hui. C’est la première fois qu’un président de la république se rend dans votre île. C’est pour reconnaître tout cela, mais c’est aussi pour penser à la jeunesse qui nous accompagne. Elle a toute cette histoire sur ses épaules, mais ça ne l’empêchera pas de grandir. Et il nous faut l’aider à grandir. Alors je vos remercie de m’accueillir sur votre terre. » a dit le président. 

    SOURCE : Non les puissants n’ont pas tous les droits | Le Club (mediapart.fr) 

     

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