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Notre association était de la liste des associations de « rapatriés » invitées à la rencontre avec le président Macron de mercredi dernier 26 janvier à l’Elysée.
Notre association était de la liste des associations de «rapatriés» invitées à la rencontre avec le président Macron de mercredi dernier 26 janvier à l’Elysée.
Notre délégation était composée de Michèle Haensel, Marcel Borg, Gérard Chambon, Jacki Malléa et Jacques Pradel (Julie Laures, Elisa Pradel et Bernard Zimmermann n’ont pas pu nous rejoindre). Il n’y a pas eu d’intervention des représentants d’associations, aussi celle que nous avions prévue n’a pas été faite devant l’assemblée. Après son discours, Macron a rejoint la foule pour des discussions individuelles ; il a fallu se frayer un chemin…
Dans son discours le président n’a abordé aucune question de fond sur l’histoire de la France en Algérie :
- Rien sur la nature de la colonisation, sinon que les Européens d’Algérie étaient une mosaïque venue des quatre coins de l’Europe, et "où il n’y avait pas que des méchants"
- rien sur la guerre, sinon la fusillade et les morts de la rue d’Isly le 26 mars 62, ce qu’il fallait reconnaître comme un assassinat de Français par l’armée française (en mentionnant cependant que la manifestation avait été appelée par l’OAS, et en annonçant l’ouverture de toutes les archives la concernant), et le massacre du 5 juillet 62 à Oran.
Bref un discours dit « d’apaisement » pour caresser les pieds-noirs dans le sens du poil, autour de ces deux moments de la guerre et pour flatter leur réussite en France (‘la France vous a aidé et vous avez aidé la France’ …) ; un discours de racolage électoral !
Jacques et Marcel ont pu, l’un et l’autre, jouer des coudes pour accéder à Jupiter, et insister sur les points suivants :
- 1. On ne peut pas traiter de la guerre (y inclus les événements tragiques de la rue d’Isly et d’Oran) sans parler de ce que fut la colonisation (oui dit le Président, comme s’il ne venait pas de le faire ... ; mais à un nostalgérique: je ne retire rien de mes déclarations de 2017 sur la barbarie de la conquête et de la colonisation).
- 2. Des millions et des millions de jeunes français étant concernés, et frustrés, il faut inclure dans les programmes scolaires l’étude de la colonisation de de la guerre d’Algérie (c’est prévu répond le Président).
- 3. Il faut donner suite aux autres préconisations du rapport Stora (c’est prévu répond le Président).
- 4. Dans le même esprit, le travail sur la transmission mémorielle entrepris avec le groupe de descendants d’acteurs de la guerre d’Algérie doit se poursuivre (oui répond le Président). Bien malin qui pourra le mesurer …
Intervention prévue de l’ANPNPA
Notre mémoire n’est pas figée et doit au contraire se caler sur les travaux des historiens, se nourrir du progrès des connaissances de ce que fut la colonisation et la guerre d’Algérie. Quoi que nous ayons pu penser en 62, aujourd’hui nous disons, nous aussi, que la colonisation, quelque que soit le pays, est une barbarie, l'asservissement d’un peuple par un pays étranger ; et il en a été de l'Algérie comme des autres pays colonisés.
Monsieur le Président, il est aujourd’hui temps de reconnaître les crimes commis là-bas pendant 132ans. Reconnaître, ce n’est ni demander pardon ni faire repentance, c’est dire et faire savoir la réalité du fait colonial. Grâce aux travaux des historiens nous pouvons aujourd’hui regarder notre propre histoire en face et en conscience. Rappelons combien le rapport Stora a marqué les esprits, par son contenu, ses analyses et les préconisations qu’il vous a adressées (quelques-unes ont été suivies, pas beaucoup, pas assez)… Je voudrais insister sur deux points importants :
- D’une part que le travail d’histoire se poursuive et s’approfondisse, et pour cela que les archives de la colonisation et la guerre soient réellement ouvertes.
- D’autre part, que ces travaux puissent diffuser plus efficacement dans la sphère sociale, au sens large, tant à l’école que dans les media7 ; avec une mention spéciale pour le milieu scolaire, afin que les programmes de l’Education Nationale s’ouvrent largement à l’enseignement de l’histoire de la France en Algérie, de la colonisation et de la guerre d’indépendance.
Pour terminer, si nous pieds-noirs sommes aujourd’hui fondus dans la population française, nous sommes des enfants d’Algérie7 ; ce qui s’y passe nous concerne, et nous concerne plus encore le rapprochement de nos deux pays, la France et l’Algérie, l’amitié des peuples des deux rives7 ; et ici, de s’inscrire dans les luttes contre le racisme subit par d’autres, qui ne sont pas pieds-noirs, mais qui comme nous sont aussi enfants et petits-enfants d’Algérie.
Association Nationale des Pieds Noirs Progressistes et leurs Amis
https://histoirecoloniale.net/retour-sur-la-fusillade-de...
HISTOIRECOLONIALE.NET
Retour sur la fusillade de la rue d'Isly : le drame. Par Yves Courrière - Histoire coloniale et postcoloniale
« Mémoire de la guerre d’Algérie *** Le traitement des victimes de l’OAS *** Communiqué *** Entretien entre les présidents français et algérienÀ propos de la transformation de l’Algérie par la colonisation *** La réplique cinglante de Ferhat Abbas »
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Commentaires
Il n' y a rien à redire et rien à ajouter!!!
Merci à tous les amis de l'ANPNPA, dont je suis fière d'être membre!