• Nous n'avons pas tous vécu la même guerre d'Algérie "Paysan sans frontières"

    Nous n'avons pas tous vécu la même guerre d'Algérie 

    Nous n'avons pas tous vécu la même guerre d'Algérie  "Paysan sans frontières"

    "Paysan sans frontières"

    Bernard Dutoit, paysan du Gers, montre comment, à partir de son expérience en Algérie, il est devenu un artisan de paix et un paysan sans frontières.

    A notre retour d’Afrique du Nord, nous avons très peu parlé. Ce retour a eu lieu dans un climat d’indifférence totale qui nous rendait très amers d’avoir perdu près de 30 mois  de notre jeunesse, sans doute les plus efficaces professionnellement, dans un conflit inutile. Nous avions un sentiment d’injustice par rapport à tous les sursitaires de la même classe, exemptés d’Algérie, pour raison d’études.

    Aujourd’hui en tant qu’homme, citoyen, chrétien, je suis interpellé, souvent avec une certaine violence,  et traité de tortionnaire -  mot difficile à entendre.

    Le bilan humain de la guerre est lourd : plus de 25.000 copains tués ou disparus, plus de 143.000 du côté FLN et ALN (chiffres officiels). Il faut encore y ajouter les civils : 2788 Européens et 16378  Algériens tués ou disparus (source française, pas toujours très objective).

     

    Devoir de citoyen

    Comme la majorité des jeunes paysans de cette tranche d’âge,  j’ai répondu « présent » à l’appel de mon pays. J’imaginais accomplir mon devoir de citoyen dans une guerre que je ne comprenais pas,  mais que je savais dangereuse : un proche copain de mon village était mort en Algérie,  ainsi qu’un ami cavalier.

    Dans l’éducation transmise par notre environnement familial, villageois, paroissial, le sens du devoir était fondamental. Notre vicaire, héros de 14-18, remobilisé et prisonnier évadé en 39, après nous avoir enseigné le catéchisme,  était notre moniteur de préparation militaire. Il nous inculquait à tous, cathos ou pas, un sens profond du devoir et nous encourageait à devenir gradés avec une argumentation imparable : « Ne venez pas vous plaindre d’être commandés par des incapables. Devenez des citoyens responsables pour que nous soyons fiers de vous ! » J’ai entendu des paroles identiques lors de mon passage chez les Jésuites à Lille.

    Objection de conscience, insoumission étaient des mots inconnus. Mon grand-père avait fait la guerre de 14, mon père celle de 39 et 4 ans de captivité. Le grand père de ma fiancée, lieutenant, était mort au fort de Thiaumont en 1916 et son père avait fait lui aussi 4 ans de captivité. De plus, nous avons vécu notre prime jeunesse au milieu des Allemands et de la résistance dans mon département d’origine, le Nord. Même si nous ne comprenions pas très bien, nous devions obéir, comme les générations précédentes, et faire notre devoir en acceptant le hasard des affectations.

     

    Entraînement de bêtes de guerre

    En janvier 57, nous sommes satisfaits de ne pas partir directement en Algérie. Nous apprenons,  lors de notre incorporation à Sarralbe en Moselle, que nous sommes dans un régiment disciplinaire, ceci nous met tout de suite dans l’ambiance. Evidemment nous entrons dans un système particulièrement bien rodé pour formater des combattants et écraser toute velléité de résistance : 15 jours de cellule sur une planche avec une seule couverture  à –15° pour une minuscule vis de fusil-mitrailleur abîmée,  car c’était moi le responsable. Ceci est plus efficace qu’un comprimé pour calmer les contestataires.

    Nous subissons un entraînement particulièrement intensif, physique et psychologique,  où les plus faibles sont écartés et ridiculisés. Nous sommes devenus des bêtes de guerre, prêts à en découdre face à un ennemi décrit comme épouvantable et particulièrement cruel. Dur parcours quotidien du combattant avec toujours des records à battre. Il faut apprendre à tuer par tous les moyens, devenir des professionnels de la guérilla, invincibles, les meilleurs, les plus forts. Nous étions malheureusement devenus très fiers de nos performances … Ceux qui n’osaient pas sauter du haut  du portique étaient poussés de force et gagnaient l’hôpital : 7% de perte était l’excuse facile. Nous étions devenus de véritables animaux de combat très unis, particulièrement solidaires en fraternité, prêts à affronter,  pour les vaincre,  des  ennemis terroristes parés de tous les défauts.

     

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    Toujours sur le qui vive

    Après le passage obligé par Marseille et une traversée de la Méditerranée sur l’impressionnant « Maréchal Joffre »,  dans des conditions « indescriptibles » de confort, nous débarquons à Bône pour être parqués dans un immense hangar agricole entouré d’orangers. Le lendemain matin très tôt, des wagons à bestiaux nous attendent pour emprunter ce qui reste de voie ferrée entre Bône et Souk Arrhas. Nous réalisons enfin que nous sommes en guerre. Les poteaux électriques et leurs fils sont arrachés, des restes d’incendie fument encore. Notre train s’arrête : la voie a été minée dans la nuit.

    Après quelques kilomètres à pied, le long des rails détruits, avec notre célèbre paquetage, des véhicules nous attendent, accompagnés d’automitrailleuses devant, au-milieu et derrière, surveillés depuis le ciel par les avions et deux bananes. Nous rejoignons Bir el Ater, le long du barrage électrifié entre l’Algérie et la Tunisie, la ligne Morice. Nous mesurons nos responsabilités, oui, le conflit est réel et palpable. Pas très fiers, nous arrivons tard le soir après avoir essuyé quelques tirs rebelles venant, paraît-il,  de la frontière tunisienne. Les premières paroles d’accueil sont rassurantes : « Soyez toujours sur le qui-vive et économisez l’eau, un casque par homme et par jour pour boire et le reste ».

    Ambiguïté du discours : d’un côté, nous sommes là pour pacifier, distribuer des soins, pour l’alphabétisation et le développement,  et de l’autre, notre mission est celle de  combattants aguerris face à des terroristes rusés, sanguinaires, éliminant les prisonniers, connaissant le terrain et leurs frères villageois pris en otages des deux côtés.

     

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    Misère des fellahs

    Je suis en plein désarroi  après les premières sorties,  en découvrant l’immense misère de nos concitoyens de ce département français. Quel contraste avec les très riches exploitations de la plaine de Bône,  aperçues depuis notre luxueux train pour bestiaux !

    Cette grande pauvreté des fellahs est une véritable agression pour le paysan gersois que je suis resté sous le treillis et le chapeau de brousse. Mais pourquoi donc suis-je là avec une arme ? Mon rôle ne serait-il pas d’accompagner mes frères de profession avec une pelle à la place du pistolet mitrailleur ?

    Je découvre cette évidence : si j’étais fellah algérien, si j’avais ces conditions de vie, si j’étais exposé à toutes ces agressions, ces fouilles violentes, cette soumission,  ce racisme, ce non-respect des hommes et des femmes, moi aussi, je serais rebelle.

    Mon vécu d’enfant en zone occupée me fait comparer les « felouzes » aux résistants de la dernière guerre,  que l’on appelait eux aussi terroristes. Sous le treillis, je suis de plus en plus mal à l’aise face à ces Français complètement démunis de tout.

     

    Une fraternité interreligieuse

    « Seigneur Dieu, fais que je ne sois pas obligé de me servir de mon pistolet mitrailleur ». Cette prière, je l’ai partagée de très nombreuses fois avec les frères musulmans de mon groupe de combat. Je suis complètement paumé et  me rends compte que mes réactions sont très isolées et à contre-courant. Les copains ne me comprennent pas lorsque je m’insurge contre la brutalité. Que faire ?

    Le seul point d’eau potable suffisamment équipé se trouvait à 80 km de notre campement, à Elma El Abiod. Des mois durant, plusieurs fois par jour, j’étais chargé de la corvée d’eau en tant que chef de camion.  Cela m’allait bien, même s’il y avait des accrochages sans gravité en cours de route. Mais il fallait toujours avoir un œil sur la piste par peur de sauter sur une mine camouflée. Le sous-officier  qui m’a remplacé y a laissé ses deux jambes. Quelquefois, nous nous arrêtions pour éviter aux femmes les longues corvées d’eau. Souvent,  avec le chauffeur, nous rêvions de faire cette corvée d’eau pour nos frères et sœurs algériens qui en avaient davantage besoin.

    J’ai eu la grande chance durant quelque temps d’être le responsable d’un groupe de Français musulmans dont j’avais assuré l’instruction à Thionville.  Nous partagions la même guitoune, les mêmes craintes en embuscade, en opération, pendant les gardes. Nous avons ensemble vécu une très grande complicité mêlée à une merveilleuse confiance. Le repas du soir, partagé en période de Ramadan, était un temps d’échanges fraternels très forts, inoubliables. Ils me rappelaient ma prière de chrétien. Nous arrivions à prier ensemble. Cette période de fraternité vraie, interreligieuse, reste le meilleur souvenir de cette guerre aussi horrible que toutes les autres.

     

    Des injustices à dénoncer

    Que sont-ils devenus ces camarades dont les pères et grands-pères avaient combattu en Europe, à côté des nôtres,  pour la liberté que nous connaissons aujourd’hui ? J’ai honte de n’avoir jamais exprimé ma révolte face au lâche comportement de nos dirigeants et au nôtre en tant que citoyens. Nos responsabilités professionnelles étaient très prenantes et l’Algérie n’était pas notre souci prioritaire. La majorité des Français  ne s’est jamais préoccupée du traumatisme que pouvait provoquer le conflit algérien.

    Au cours d’une mission au Burkina Faso avec « Paysans sans frontières », j’ai rencontré Jean-Marie Ky,  paysan burkinabé, ancien combattant en Afrique du  Nord. Nous étions ensemble en 1958  à Bir El Ater. Son GMC a sauté sur une mine. Il lui reste des moignons de pieds et de mains. Invalide à 100%, il touche 300 francs par an de pension de guerre,  tandis que moi, invalide à 10 %,  je reçois 45 euros par mois, soit environ la somme que Jean Marie touche en une année. Ceci est incroyable mais vrai…

     

    Tout homme est fragile

    Bien évidemment, en Algérie,  nous avons entendu parler de la torture. Cette question nous mettait très mal à l‘aise et nous avions des avis divergents, d’un côté les va-t’en-guerre et de l’autre les pacifistes. Je pense que,  dans notre unité, elle n’a jamais été pratiquée,  car notre chef de corps  était très intransigeant sur cette horrible  méthode. En aucun cas on ne peut l’admettre.

    L’héroïsme, le courage, la bravoure ont une autre face ; ils côtoient toujours la violence, la peur, la haine et le racisme. J’ai vu de braves copains, des moutons incapables de se servir d’une arme,  devenir des loups furieux incontrôlables. En même temps, qui peut se permettre de juger la réaction violente d’un homme qui a vécu dans sa chair la mutilation ou la disparition de ses camarades de guitoune ?

    C’est avant la guerre qu’il faut ensemble prendre conscience que tout homme est fragile, que le système militaire est rodé depuis des millénaires pour entretenir la haine. Aimer ses ennemis, pardonner, c’est relativement facile avant  la vraie confrontation avec la mort.

     

    Refus d’obéissance

    Oser discuter ou contester un ordre en tant qu’appelé  exige une très forte personnalité ou de l’inconscience,  surtout en temps de guerre. C’est également plus facile pour un officier que pour un deuxième-classe. Les conséquences et les sanctions sont très différentes. J’ai pu réagir contre un caporal de la Légion qui empêchait les prisonniers musulmans de prier,  parce que j’avais un grade supérieur au sien. 

    Nous savions,  grâce à  nos patrouilles,  que des familles entières de paysans  survivaient avec leur cheptel en zone interdite, de l’autre côté du barrage électrifié de la ligne Morice. En tant que chef de groupe,  j’ai  refusé d’aller les éliminer. C’était de ma part un grave refus d’obéissance, passible de sanctions, puisque j’entraînais avec moi les copains musulmans de mon groupe. Après les menaces de mon supérieur, j’ai pu expliquer mon geste -certes répréhensible  mais moralement irréprochable-   à mon chef de corps qui l’a très bien compris. En conclusion, il m’a expédié 15 jours en centre de repos à Bugeaud. Là, étant donné le manque de sous-off, j’ai participé à plusieurs opérations avec la Légion Etrangère, ce qui en principe n’est pas prévu dans un centre de repos. Quelques jours après mon retour à Bir el Ater,  le lieutenant responsable du centre de Bugeaud a été tué dans une opération.

     

    Un simulacre de démocratie

    Responsable d’un bureau de vote pour le référendum du 28 septembre 1958,  j’ai pu mesurer le simulacre de démocratie et cela dans un département français. Tous les votants potentiels des douars étaient rassemblés de force dans un camp entouré de mitrailleuses. Les hommes montraient fièrement le bulletin OUI qu’ils distribuaient à leurs nombreuses femmes qui votaient pour la première fois. Cette manipulation à grande échelle renforçait l’écœurement de ceux qui parmi nous avaient envie de contester ce référendum. 

    Nous avons accompagné au bateau les copains libérables de la 56/2B. Deux mois après, la 56/2C devait suivre. Je m’étais organisé pour que mon frère mobilisable me remplace à la ferme jusqu’à mon retour. Mais sans explication, la 56/2C fut maintenue.

    Nous devenions difficiles à diriger,  car nous avions une peur panique de toutes les actions dangereuses (opérations, embuscades et gardes),  si peu de temps avant notre libération. Nous nous sommes alors mis à fumer et à boire  pour essayer de compenser le stress.

     

    Traité en sous-métayer

    Je rentre enfin en France en mai 1959. Mes premiers contacts avec la vie civile sont très difficiles, je découvre un monde qui se fout complètement des mois que nous avons passés en Algérie pour rien. 29 mois à 20 ans, c’est très long lorsqu’on  a des projets.

    Un boulot fou m’attend, c’est la période des semis, je n’ai pas de finances. J’ai simplement le choix  de m’abrutir au travail physique. La nuit, je ressens très longtemps la peur des embuscades. Aujourd’hui encore, sur la route,  je ne roule jamais sur un objet, au cas où il cacherait une mine.

    Dans mon département d’origine, le Nord,  nous sommes à 98 % fermiers. J’arrive maintenant  dans une région d’accueil de migrants, le Gers,  qui ne connaît pas ce statut de fermier. Le riche propriétaire  de la ferme que j’ai reprise me traite en sous-métayer avec beaucoup d’autorité,  sans jamais m’appeler Monsieur.  Pour moi cette forme de domination est une agression injuste, comme celle que nous avons infligée à nos frères algériens. Je me lance très vite dans le développement agricole en créant avec des jeunes de ma génération un CETA   (centre d’étude technique agricole). Je m’engage aussi dans le syndicalisme avec la section des fermiers. Aujourd’hui , je suis persuadé que ces diverses responsabilités  m’ont permis de rebondir -  au même titre que mon mariage avec la merveilleuse créature qui m’a attendu 29 mois et encouragé tout ce temps par des lettres quotidiennes.

     

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    « Non à la guerre »

    Et maintenant, plus 55 ans après, nous disons toujours « Non à la guerre ». Celle-ci  n’est pas une fatalité. Elle est  une défaite de l’humanité. La diplomatie et le dialogue sont des moyens pour résoudre les conflits. La guerre n’est pas un moyen comme un autre, utilisable pour régler les différends entre nations.

    Au début, j’ai été adhérent à la FNACA des Hautes-Pyrénées. Aujourd’hui, je suis à l’UNAC du Gers, je suis aussi membre de la 4acg. Ces associations en effet sont présentes là où je vis. Je pense qu’il est important  de faire passer le message « contre la guerre » dans ce type d’association, même si c’est difficile. En milieu rural, après quelques réactions négatives, le message finit par faire réfléchir. 

    Nous nous sommes organisés, contre vents et marées, pour faire un couscous  préparé ensemble - musulmans, protestants et catholiques - au profit d’actions de développement. Lorsque j’ai annoncé l’événement dans notre église, un copain de l’UNC, André, m’a apostrophé : « Bernard, t’as bouffé du bougnoule pendant presque 30 mois et tu veux qu’on bosse avec eux ? » Mon copain André était présent au couscous.

    Par ailleurs, nous constatons une islamophobie violente. Des paroles haineuses sont prononcées à l’encontre de nos frères et sœurs musulmans. Mais là, notre statut d’ancien combattant permet un rapprochement,  puisque  avec nos frères du FLN nous avons vécu dans nos tripes les horreurs de la guerre. Il peut sembler possible alors de changer les états d’esprit dès lors que prévalent la bonne volonté et la confiance en l’autre.

     

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    Paysans sans frontières

    C’est pourquoi nous nous mettons à rêver à une action de partenariat entre des paysans algériens et gersois dans le même style que celle pratiquée depuis 20 ans en véritable fraternité avec les paysans et paysannes béninois.

    Nous sommes persuadés que la  réconciliation entre l’Algérie et la France est fondamentale pour l’Europe, que nous devons dépasser les malentendus de l’histoire,  en nous engageant dans un partenariat entre nos deux pays,  sur la base de petits projets de développement  voulus par nos frères paysans algériens.

    Un de nos axes de travail pourrait être de promouvoir ensemble une  agriculture paysanne, fondée sur le juste équilibre entre résultat économique, bien-être social et gestion des ressources naturelles. Au sud comme au nord, les paysans partagent les mêmes valeurs fortes liées à leur métier de producteurs. Donc notre équipe de « Paysans sans frontières » gersois se propose de travailler en partenariat avec un groupe de paysans algériens. Demain, paysans algériens et gersois, nous pourrions démontrer ensemble qu’une fraternité réelle est possible et source de grande richesse. 

    L’engagement à l’AFDI (Agriculteurs français et développement international)  et au CCFD (Comité catholique contre la faim et pour le développement) est certainement pour notre couple, un moyen de réparer les injustices commises au temps du colonialisme.

                                                        Bernard Dutoit

    « Nouvelle édition du livre-choc de Raphaëlle Branche : « la torture et l’armée pendant la guerre d’Algérie »Merci Pierre Daum pour votre courage, pour le rétablissement de la vérité historique... contre tous ces falsificateurs d'extrême droite, racistes, islamophobes. »

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