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"Nous sommes en guerre" déclarent deux syndicats de police : "Gérald Darmanin doit se saisir de ces propos qui sont dangereux", estime Fabien Roussel
"Nous sommes en guerre" déclarent
deux syndicats de police :
"Gérald Darmanin doit se saisir
de ces propos qui sont dangereux", estime
Fabien Roussel
Le secrétaire national du Parti communiste français estime que les propos des représentants syndicaux de la police "ajoutent au climat de haine."
"Gérald Darmanin est en responsabilité et doit se saisir de ces propos qui sont dangereux", a réagi samedi 1er juillet sur franceinfo Fabien Roussel, secrétaire national du PCF, député du Nord, alors que les syndicats Alliance et Unsa police parlent, dans un communiqué, de "nuisibles", de "sauvages" pour désigner les émeutiers. "Nous sommes en guerre" ajoutent-ils, en faisant référence aux violences urbaines qui ont éclaté après la mort mardi de Nahel, tué par un tir de policier.
"Ces propos sont dangereux et ajoutent au climat de haine et de guerre", dénonce Fabien Roussel. C'est "extrêmement grave" de la part de responsables syndicaux qui s'expriment comme au temps de l'OAS (Organisation de l'armée secrète). "Ils annoncent entrer en guerre, y compris contre le gouvernement, la population. Ils vont faire leur propre loi, leur propre police ? C'est extrêmement grave", considère le secrétaire national du PCF. Le député de l'Ille-et-Vilaine, Frédéric Mathieu (LFI) a d'ailleurs saisi vendredi le procureur de la République.
Fabien Roussel a insisté sur le fait qu'il a "toujours pris parti de défendre le rôle de la police, qui est garante de notre sécurité, de notre tranquillité publique". Il n'a "jamais voulu faire d'amalgame entre des policiers qui ont des comportements violents, racistes, ou qui ont l'usage de l'arme dangereux et les autres policiers. J'ai toujours défendu une police au service du peuple."
De cliquer sur le lien ci-dessous pour voir
et entendre Fabien Roussel :
Communiqué des flics racistes
d’extrême droite... comme
du temps de l'OAS...
qui ont assassiné Nahel :
Emeutes après la mort de Nahel. Des
policiers "en guerre" veulent combattre des
"nuisibles", le procureur de Rennes saisi
La cité judiciaire à Rennes • © E. Colin - France Télévisions
La tension monte encore alors que les quartiers français s'embrasent suite à la mort de Nahel, l'adolescent tué par un policier à Nanterre. Dans un communiqué de presse, les syndicats de police appellent à agir plus fermement face "à ces hordes sauvages", "à combattre ces nuisibles". Le député de l'Ille-et-Vilaine, Frédéric Mathieu (LFI) a saisi le procureur de la république.
"Face à ces hordes sauvages, demander le calme ne suffit plus, il faut l’imposer !" Le ton est donné par les syndicats de police Aliance et Unsa Police. Alors que les quartiers s'embrasent en France et dans certaines villes bretonnes, les représentants syndicaux de police appellent à plus de fermeté contre "ses minorités violentes". "L'heure est au combat contre ses nuisibles", indique notamment le communiqué de presse.
Saisine du procureur de la République
de Rennes
Des propos qui n'ont pas plu au député de l'Ille-et-Vilaine, Frédéric Mathieu (LFI). Il a saisi le Procureur de la République ce vendredi avançant que "ces éléments nourrissent un discours tendant à faire entrer une partie de la Police dans une dynamique de guerre civile contre une partie de notre population et de notre jeunesse. Ils constituent également une menace de sédition."
"Nous sommes en guerre."
En ligne de mire du député ces deux petites phrases du communiqué : "Aujourd’hui les policiers sont au combat car nous sommes en guerre. Demain nous serons en résistance et le Gouvernement devra en prendre conscience." Une phrase de mise en garde du gouvernement par les policiers qui demandent qu'une fois l'ordre rétabli, des mesures concrètes soient prises pour "la protection juridique du Policier, de réponse pénale adaptée, des moyens conséquents apportés".
Le député estime que ces éléments "peuvent notamment être couverts par les dispositions de l’article 412-8 du Code Pénal" L'article condamnant "le fait de provoquer à s'armer contre l'autorité de l'Etat ou contre une partie de la population".
Témoignage de Jacques CROS de Béziers
« J’avais cru à des pétards »
C’était dans la nuit du 30 juin au 1er juillet et j’ai entendu, c’était après minuit, des bruits que j’avais pensé être des pétards. Je ne m’en étais pas plus inquiété. Un courriel que je reçois d’un internaute originaire de Béziers qui est retiré dans le Vaucluse m’apprend qu’il y a eu des émeutes violentes à Béziers.
Le scénario ressemble à celui qui s’est déroulé à Villeurbanne et dont j’avais fait état. Jeunes cagoulés, tirs de mortier, c’est le désordre le plus complet et le plus terrifiant qui soit. Des barricades ont été dressées, le feu a été mis, des saccages ont été commis, l’affrontement avec les forces de police a été délibérément cherché…
Bref je pensais que nous étions épargnés par la violence, il n’en est rien. A l’origine il y a le drame de Nanterre avec la mort d’un jeune lycéen tué pour avoir refusé d’obtempérer. Un drame qui s’inscrit dans un racisme et une xénophobie qui complètent une situation sociale extrêmement dégradée.
Quel est le résultat de ces émeutes ? Outre les dégâts recensés, il y a dans les consciences un blocage de la réflexion qui devrait être menée sur ce qui génère une telle violence. Les conséquences, sinon l’objectif, de ces actions démentes, c’est le refus de favoriser la compréhension de ce qui est en cause.
Il n’y a pas eu pour l’heure, et c’est heureux, de blessés au cours de ces échauffourées. Mais rien ne dit que ça ne se produira pas. Ce qui est sûr c’est que la sécurité des biens et des personnes n’est pas assurée. En tout cas pas pour ceux qui vivent modestement.
Ceux-là sont exposés aux comportements qui manquent totalement de raison au sein d’une population qui n’a plus aucun repère. Cette révolte que l’on enregistre n’apportera pas de solution aux problèmes auxquels nous sommes confrontés. C’est vraiment d’autre chose dont nous avons besoin.
Oui il y a une nécessité urgente de prendre la mesure de l’ampleur de la crise insupportable que nous vivons. Et urgence d’y apporter un remède. Cela ne passera ni par une manière de terrorisme, ni par la répression, ni par des leçons de morale, mais en analysant avec lucidité ce qui est en jeu.
C’est tout simplement un changement radical qui s’impose !
Jacques CROS
« « Avant que Nahel ne soit tué il était donc tuable » par Kaoutar HarchiMa revue de presse à commencer par l’article de mon ami M’hamed Kaki fondateur de l’association Les Oranges à Nanterre »
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Commentaires
La situation de désordres que nous vivons prend des proportions dantesques. Rétablir le calme ne se fera sûrement pas en appelant à la guerre mais en analyse ce qui génère la situation insupportable que nous connaissons. Analyse et remède adapté sont les urgences de l'heure.
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Il faut être tolérant car ce sont des jeunes désœuvrés et destructurés.
Pourquoi alors s'inquiéter alors que beaucoup pensent qu'ils sont une chance pour la France.