• Oran 1962 : Des députés défendent les thèses de l’OAS

     

    Oran 1962 : Des députés défendent

     les thèses de l’OAS

    Les mêmes parlementaires qui stipendient la moindre avancée sur la reconnaissance des méfaits coloniaux en Algérie tentent d’ouvrir une brèche légale pour défendre une vision Algérie française de l’Histoire.

     

    Le révisionnisme ne lâche rien. Un groupe de députés de l’Assemblée nationale vient de réitérer une proposition de loi visant à «reconnaître le massacre de la population française à Oran le 5 juillet 1962». Le bureau de l’Assemblée nationale l’a renvoyée à la commission de la défense nationale et des forces armées, à défaut de constitution d’une commission spéciale.

    Dans l’exposé des motifs, le groupe de huit parlementaires estime que «le 5 juillet 1962 restera la date d’une tragédie pour les Français installés en Algérie lorsqu’elle était française». Ils lient cet événement avec «la reconnaissance, en octobre 2012 par François Hollande, de la responsabilité de la France dans la tuerie d’Algériens à Paris en octobre 1961». Pour eux, cela «semble être une pierre de plus dans cette volonté d’ignorer celles et ceux qui ont payé de leur vie le fait d’être français durant cette période».

    Ils écartent l’histoire brutale et criminelle de 132 ans de colonisation, la violence de la guerre coloniale d’asservissement de l’Algérie de 1830 jusqu’au début du XXe siècle, pour soumettre tout un peuple, sans dire un mot des exactions et des crimes dont les Algériens ont été victimes durant la lutte de Libération de 1954 à 1962 ; les centaines d’Algériens qui ont perdu la vie lors de la politique de la terre brûlée pratiquée par l’OAS dans les grandes villes, dont Alger et Oran en 1961 et 1962.

    Les députés citent la proclamation de l’indépendance le 5 juillet 1062, vue d’Oran «dont l’histoire restera à jamais écrite avec le sang d’innocents, lynchés sur la place d’Armes d’Oran, tués à coups de fusil ou de couteau». Et de déplorer : «Au fil des ans, la douleur de l’inacceptable oubli de ce massacre.»

    Pour étoffer leur argumentation, les signataires de la proposition de loi citent Guillaume Zeller, petit-fils d’un officier putschiste, le prêtre Michel de Laparre, l’un des fers de lance de l’OAS à Oran. Ou encore un historien qui n’hésite pas à écrire : «l’Histoire, la vraie, celle qui n’est pas falsifiée, ni par les idéologies, ni par les raisons d’Etat, finit toujours par s’imposer.»

    Pour Jean-François Gavoury, président de l’Association nationale de protection de la mémoire des victimes de l’OAS, «les références mentionnées sont à la limite de la caricature, en particulier avec le père Michel de Laparre de Saint-Sernin, qui, dans son livre intitulé Journal d’un prêtre en Algérie: Oran 1961-1962», évoque les mauresques ayant, ce jour-là, «mangé des lambeaux de chair d’un colon vivant» ! «Que penser, par ailleurs, de l’objectivité du regard porté sur les événements du 5 juillet 1962 par Guillaume Zeller, petit-fils de l’un des quatre généraux impliqués dans le putsch d’avril 1961 ?»

    Il rappelle que cette nouvelle proposition de loi qui émane aujourd’hui de Laurence Trastour-Isnart, députée des Alpes-Maritimes, «est l’exacte réplique de celle déposée à la présidence de l’Assemblée nationale le 16 juillet 2013 à l’initiative de Lionnel Luca, devenu son suppléant au lendemain des élections législatives du 18 juin 2017».

    M. Gavoury de citer Michèle Villanueva, Oranaise auteure de L’Echarde - Chronique d’une mémoire d’Algérie  2012 : «Ils proposent une loi avec un article unique. Que dire du bilan très lourd d’assassinats d’Algériens et de Français par l’OAS durant les années 1961 et 1962, sans parler de la destruction d’une partie de la ville et de son port ?»

    Jean-François Gavoury nous rappelle d’autre part que la proposition de loi est «cosignée par Michèle Tabarot, députée de la 9e circonscription des Alpes-Maritimes, fille de Robert Tabarot, qui fut l’un des dirigeants de l’OAS à Oran. Comment s’étonner, dès lors, que le rôle déterminant de cette organisation terroriste n’apparaisse pas dans l’exposé des motifs de ce texte auquel je souhaite le même avenir que le précédent ? Les mots de Michèle Villanueva publiée en 2013 ne perdent rien de leur acuité : ‘Aujourd’hui, les faits du 5 juillet sont connus, décrits’.

    Il y en a des récits, et même des témoignages de proches filmés et vus à la télévision. Personne ne nie la gravité des faits, la douleur ressentie, le cauchemar de l’incertitude, le silence subi et incompris, les responsabilités niées. Mais le 5 juillet participe de la guerre d’Algérie. Il en est un des éléments. Les historiens l’étudient. Et c’est des deux côtés de la Méditerranée qu’il faut, sans doute, chercher encore qui, comment, où, pourquoi’’».
    Walid Mebarek

    SOURCE : http://www.elwatan.com/hebdo/france/oran-1962-des-deputes-defendent-les-theses-de-l-oas-10-10-2017-354348_155.php 

     

     

    Des députés français veulent faire

    reconnaître le “massacre” de pieds-noirs

     à Oran

    Des députés français veulent faire  reconnaître le “massacre” de pieds-noirs à Oran

    Laurence Trastour-Isnart

     membre Les Républicains.

    Elle est députée de la 6ᵉ circonscription des Alpes-Maritimes depuis le 21 juin 2017

     

    Des députés français ont récemment déposé une proposition de loi portant sur la reconnaissance par la République française du «massacre de la population française survenu le 5 juillet 1962 à Oran». Si elle vient à être validée, la loi en question constituera une accusation franche et directe à l’encontre des autorités algériennes de l’époque, rouvrant ainsi l’épineux dossier de la mémoire. 

    Huit députés français ont déposé, en date du 27 septembre, une proposition de loi visant à faire reconnaître par l’État français un massacre qui aurait touché un nombre indéfini de citoyens français, évalué entre «quelques centaines à quelques milliers» de personnes, ayant fait l’objet d’un massacre le 5 juillet 1962 sur la Place d’Armes (actuellement la Place du 1er Novembre) dans la ville d’Oran.

    Le texte de ce projet de loi comporte un article unique stipulant que «la République française reconnaît le massacre de la population française survenu le 5 juillet 1962 à Oran».

    «Le 5 juillet 1962 restera la date d’une tragédie pour les Français installés en Algérie lorsqu’elle était française», peut-on lire dans le texte du projet qui n’a d’ailleurs pas manqué de rappeler que la France a reconnu, par la voie du président Hollande en 2012, sa responsabilité dans la tuerie d’Algériens à Paris en octobre 1961. Pour les rédacteurs, cette reconnaissance «semble être une pierre de plus dans cette volonté d’ignorer celles et ceux qui ont payé de leur vie le fait d’être français durant cette période» (la période qui a suivi le cessez-le-feu du 19 mars 1962 -NDLR).

    Ce projet de loi adresse également un message aux autorités algériennes et surtout à ceux qui appellent à la criminalisation du colonialisme. Les allusions sont claires et sans équivoques: «À compter de cette date (19 mars 1962 -NDLR), massacres de harkis abandonnés par la France, enlèvements d’hommes et de femmes et même d’enfants, contraints de traverser des quartiers musulmans pour se rendre à leur travail, se multiplient faute de patrouilles militaires. Dès lors, la population civile française terrorisée comprend la fragilité de son statut défini par les accords d’Évian, son manque de protection, dont la seule issue est l’exode massif en métropole». En clair, les députés français veulent faire entendre que même du coté algérien, des exactions ont été commises. C’est là un véritable casse-tête qui attend le président français Emmanuel Macron, du fait de son engagement, durant sa campagne électorale, à criminaliser le colonialisme.

    Actuellement entre les mains de la commission de la défense nationale et des forces armées, cette proposition de loi a été présentée par Laurence Trastour-Isnart, députée des Républicains. L’intéressée est considérée comme une proche du très controversé Christian Estrosi qui porte une haine sans pareille pour tout ce qui a trait à l’Algérie tout en nourrissant une forte nostalgie pour l’Algérie-française. Mme Trastour-Isnart a d’ailleurs été élue en 2015, conseillère régionale de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, sur la liste de M. Estrosi.

    Massi M.

    SOURCE : http://www.algerie-focus.com/2017/10/histoire-deputes-francais-veulent-faire-reconnaitre-massacre-de-pieds-noirs-a-oran/ 

    ET LA GUERRE DES MéMOIRES continue

    COMMENT VA REAGIR L’assemblée nationale à forte majorité macroniste ? a une question posée pour faire reconnaître le "massacre" du 5 juillet 1962 a oran.

    C'est le "massacre" des pieds-noirs d’Oran du 5 juillet 1962  pour lequel l’OAS porte une terrible responsabilité par ses provocations précédant cette date, voulant remettre en cause le cessez-le-feu du 19 mars 1962… en pratiquant la politique de la terre brûlée. nous sommes habitués mme laurence  trastour-esnard... TOUS LES NOSTALGéRIQUES extrémistes occultent l'organisation terroriste et criminelle et cela dure maintenant depuis 55 ans...

     

    Des députés français veulent faire  reconnaître le “massacre” de pieds-noirs à Oran

     

    « Ne pas instrumentaliser

     le massacre du 5 juillet 1962

     à Oran »

    Des députés français veulent faire  reconnaître le “massacre” de pieds-noirs à Oran

    Un article de la Ligue des Droits de l’Homme de Toulon paru

    le 20 novembre 2013

     

    Des députés français veulent faire  reconnaître le “massacre” de pieds-noirs à Oran

     

    Le cinéaste documentariste Jean-Pierre Lledo a lancé le 5 novembre 2013 sur le site du Huffington Post une pétition internationale intitulée "5 Juillet 1962 à Oran, Algérie", fondée sur une vision partielle des événements survenus à Oran le jour où était célébrée l’indépendance de l’Algérie, qui instrumentalise les massacres d’Européens perpétrés alors dans cette ville.  

    Les massacres d’Européens du 5 juillet à Oran ne doivent faire l’objet d’aucun déni. Il apparaît que les deux États n’ont pas communiqué aux familles des disparus toutes les informations qu’ils avaient pu réunir sur leur sort tragique et qu’elles étaient en droit d’attendre. Ces crimes méritent d’être encore davantage étudiés et reconnus.

    Le film Algérie 1962. L’été où ma famille a disparu, par exemple, relatant l’enquête honnête et scrupuleuse que la documentariste Hélène Cohen a menée sur la disparition tragique de cinq membres de sa famille à Oran ou dans ses environs, mérite d’être davantage diffusé. Mais, en ce qui concerne les auteurs des ces crimes, tout en n’écartant l’examen d’aucune responsabilité, y compris au sein du FLN d’Oran ou de l’ALN des frontières, il ne faut pas non plus en venir à mettre en cause de manière globale et simpliste les indépendantistes algériens, ni négliger les nombreux témoignages qui relatent des faits de délinquance pure, commis dans un moment d’anarchie, de parcellisation extrême ou de vacance du pouvoir.

    En affirmant que ces crimes sont "passés sous silence", ce sont en réalité les importants travaux d’historiens effectués depuis vingt ans, en France et en Algérie, sur ces massacres que cet appel passe sous silence. En isolant ces enlèvements et assassinats de leur contexte, il s’interdit d’en faire une véritable approche historique.

    Or en 1993, l’historien Charles-Robert Ageron, dans sa préface à l’ouvrage du général Joseph Katz, L’honneur d’un général, Oran 1962, a expliqué comment cet officier français commandant du corps d’armée d’Oran, qu’il qualifie de "courageux défenseur de la République face à la rébellion de l’OAS à Oran", a servi la légalité en cherchant à éviter au maximum les victimes civiles parmi les Européens de la ville qui soutenaient alors majoritairement l’OAS. Il a décrit comment, durant les mois précédant l’indépendance proclamée le 5 juillet, l’OAS d’Oran, composée et commandée par des civils armés organisés en "collines", a déployé des actions dont ont été victimes, de manière ciblée, les éléments minoritaires de la population pied-noire qualifiés par eux de "gaullistes", "socialistes", "communistes" et autres "traîtres", ainsi que, de manière aveugle, les personnes de la population "musulmane" d’Oran.

    Des quartiers où vivaient ces dernières furent l’objet de tirs de mortier ; le 6 avril, par exemple, 14 Algériens ont été tués dont quatre carbonisés dans leur véhicule. Et la spécificité de ce drame du 5 juillet à Oran qui n’a heureusement pas eu d’équivalent dans les autres villes d’Algérie ne peut se comprendre si on omet le fait que l’OAS d’Oran, en refusant l’accord de cessez-le-feu que l’OAS d’Alger avait conclu le 17 juin avec le FLN, a continué pendant deux longues semaines à tuer, à détruire et à incendier au nom d’une folle stratégie de la terre brûlée.

    Charles-Robert Ageron a donné le bilan publié officiellement par les autorités françaises, des victimes de ce terrorisme de l’OAS à Oran entre le 19 mars et 1er juillet 1962 : 32 morts parmi les membres des forces de l’ordre françaises, 66 morts parmi les civils européens et 410 parmi les Algériens "musulmans".

    Des historiens algériens tels Fouad Soufi et Saddek Benkada ont publié aussi des travaux sur ce drame. En novembre 2000, lors d’un colloque à la Sorbonne en l’honneur de Charles-Robert Ageron, Fouad Soufi a montré notamment qu’à lui seul l’attentat aveugle de l’OAS du 28 février par un véhicule piégé qui a explosé en plein cœur du plus important quartier musulman d’Oran, la Ville Nouvelle, avait fait 35 tués dont une petite fille âgée de 10 ans et 50 blessés.

    Il a rappelé la véritable guerre livrée par l’OAS à l’armée française, les assassinats par elle au mois de juin de ses officiers, le lieutenant-colonel Mariot le 12 juin, du général Ginestet et le médecin-commandant Mabille, en plein hôpital, le 15 juin. Ensuite, aux alentours du 27 juin, les commandos de l’OAS ont quitté la ville sur des chalutiers et autres navires qui les ont conduits en Espagne franquiste, avec leurs armes et les centaines de millions de francs résultant de leurs hold up faciles des mois précédents.

    C’est dans ces conditions que le 5 juillet des crimes odieux ont été commis contre des civils européens, dont beaucoup n’étaient pas des extrémistes, se croyaient protégés par leurs bonnes relations avec des Algériens musulmans et étaient disposés à continuer à vivre là où ils avaient toujours vécu, dans l’Algérie indépendante.

    Ce n’est pas en écrivant une histoire hémiplégique qui ne s’intéresse qu’à une seule catégorie de victimes, qui occulte le rôle crucial de l’OAS et isole ces crimes sans les replacer dans la longue suite de ceux qui les ont précédés, que l’on peut écrire réellement l’histoire, ni parvenir à une véritable reconnaissance réciproque de tous les drames qui ont marqué cette guerre. Les massacres d’Européens le 5 juillet 1962 doivent assurément être reconnus et éclairés, mais à les renvoyer, comme le fait Jean-Pierre Lledo, à une soi-disant barbarie inhérente aux Arabes, de l’Algérie d’alors à la Syrie d’aujourd’hui, on s’écarte du nécessaire travail historique et bascule dans une instrumentalisation partisane et caricaturale de l’histoire.

    Les historiens : Dalila Aït-el-djoudi, Omar Carlier, Etienne Copeaux, Ali Guenoun, Mohammed Harbi, Jean-Robert Henry, James House, Gilles Manceron, Claire Mauss-Copeaux, Gilbert Meynier, Tramor Quemeneur, Alain Ruscio, Benjamin Stora.

    et  

    Lhaouari Addi, sociologue,
    Sanhaja Akrouf, militante associative,
    Tewfik Allal, Manifeste des libertés,
    Sidi Mohammed Barkat, enseignant-chercheur,
    Yahia Belaskri, journaliste et écrivain,
    Ali Bensaad, géographe,
    Abderrahmane Bouchène, éditeur,
    Alice Cherki, psychanalyste,
    Hélène Cohen, auteur du documentaire Algérie 1962. L’été où ma famille a disparu, 2011,
    Ahmed Dahmani, universitaire,
    Pierre Daum, journaliste, auteur de Chronique d’un massacre annoncé Oran, 5 juillet 1962, Le Monde diplomatique, janvier 2012.
    Abdelkader Djemaï, écrivain, auteur de Une ville en temps de guerre, récit, Seuil, 2013.
    Sadek Hadjerès, responsable en 1962 du PCA clandestin, rédacteur au site Socialgérie,
    Aziz Mouats, Université de Mostaganem, l’un des quatre personnages du film de Jean-Pierre Lledo, Algérie, histoires à ne pas dire, 2008.
    François Nadiras, webmestre du site LDH Toulon,
    Jacques Pradel, président de l’Association nationale des pieds-noirs progressistes et leurs amis (ANPNPA),
    Brahim Senouci, universitaire,
    Michèle Villanueva, auteur de L’écharde, Maurice Nadeau, 1992.

     

     

    Oran 1962 : Des députés défendent  les thèses de l’OASOran 1962 : Des députés défendent  les thèses de l’OAS

    Ils défendent les thèses de l’OAS

    Laurence TRASTOUR-ISNART, Michèle TABAROT, Patrice VERCHÈRE, Éric PAUGET, Bernard BROCHAND, Éric CIOTTI, Bernard DEFLESSELLES,  Éric DIARD 

    Oran 1962 : Des députés défendent  les thèses de l’OAS

     N° 187

    _____ 

    ASSEMBLÉE NATIONALE

    CONSTITUTION DU 4 OCTOBRE 1958

    QUINZIÈME LÉGISLATURE

    Enregistré à la Présidence de l’Assemblée nationale le 27 septembre 2017.

    PROPOSITION DE LOI 

    visant à reconnaître le massacre de la population française
    à
    Oran le 5 juillet 1962, 

    (Renvoyée à la commission de la défense nationale et des forces armées, à défaut de constitution
    d’une commission spéciale dans les délais prévus par les articles 30 et 31 du Règlement.)

    présentée par Mesdames et Messieurs Laurence TRASTOUR-ISNART, Michèle TABAROT, Patrice VERCHÈRE, Éric PAUGET, Bernard BROCHAND, Éric CIOTTI, Bernard DEFLESSELLES, Éric DIARD,

    EXPOSÉ DES MOTIFS

    Mesdames, Messieurs,

    Le 5 juillet 1962 restera la date d’une tragédie pour les Français installés en Algérie lorsqu’elle était française.

    Le journaliste Georges-Marc Benamou a écrit à juste titre, « le massacre du 5 juillet d’Oran semble être un évènement clandestin, discutable, fantasmé, et dont les seuls survivants se repassent le souvenir. Aucune étude historique définitive. Pas de véritable investigation. Peu de livres. Pas une plaque, nul hommage officiel de la République ».

    La reconnaissance, en octobre 2012 par François Hollande, de la responsabilité de la France dans la tuerie d’Algériens à Paris en octobre 1961, semble être une pierre de plus dans cette volonté d’ignorer celles et ceux qui ont payé de leur vie le fait d’être français durant cette période.

    Le 5 juillet 1962 il reste à Oran, environ 100 000 Français.

    Les accords d’Évian du 18 mars 1962 ont fixé la date du cessez-le-feu au 19 mars entre le FLN et la France et le principe d’indépendance de l’Algérie.

    À compter de cette date, massacres de harkis abandonnés par la France, enlèvements d’hommes et de femmes et même d’enfants, contraints de traverser des quartiers musulmans pour se rendre à leur travail, se multiplient faute de patrouilles militaires.

    Dès lors, la population civile française terrorisée comprend la fragilité de son statut défini par les accords d’Évian, son manque de protection, dont la seule issue est l’exode massif en métropole.

    Si l’exode s’organise, celui-ci est très vite ralenti, faute de moyens suffisants, terrestres et aériens, pour assurer le retour sur le continent de toutes les familles, qui, effrayées par les exactions, tentent de fuir un territoire qu’elles ont aimé.

    Le 3 juillet 1962, après le référendum organisé en Algérie, le Général de Gaulle reconnaît officiellement l’indépendance de l’Algérie et le transfert de la souveraineté à l’exécutif provisoire algérien.

    La proclamation de cette indépendance est prévue pour le 5 juillet, date du 132ème anniversaire de la prise d’Alger par les Français en 1830.

    Cette journée sera une journée dont l’histoire restera à jamais écrite avec le sang d’innocents, lynchés sur la place d’armes d’Oran, tués à coup de fusils ou de couteaux.

    Les témoignages recueillis sont accablants ; les chiffres varient de quelques centaines à quelques milliers de victimes.

    À la douleur des souffrances vécues, s’est ajoutée au fils des ans, la douleur de l’inacceptable oubli de ce massacre.

    Certains, pourtant, se sont élevés pour que les Français d’Algérie, sacrifiés à des dessins politiques, ne le soient pas par l’indifférence qui confine à la négation des faits.

    Le Révérend Père Michel de Laparre, présent lors des massacres, fut l’un des premiers à publier en 1964 « Le journal d’un prêtre en Algérie », relatant les heures durant lesquelles les Français furent massacrés dans les rues du centre-ville, sans qu’intervienne ni l’armée, ni les gardes mobiles, pourtant encasernés en grand nombre dans les différents bâtiments militaires, lycées ou collèges, et qualifiant cette journée de « journée de honte ».

    Jean-Jacques Jordi, dans son livre « Un silence d’État : Disparus civils et européens de la guerre d’Algérie » retrace les évènements de ce 5 juillet 1962, où hommes, femmes, enfants furent lapidés, égorgés, torturés, sur la place publique, sans que l’armée française n’intervienne pour les sauver.

    Plus récemment, Guillaume Zeller, dans son livre publié en 2012 « Oran, 5 juillet 1962, un massacre oublié » pointe du doigt cette ignorance voulue jusqu’au plus haut sommet de l’État.

    Qualifié par l’auteur de « nouvelle Saint-Barthélémy », le massacre d’Oran, grâce à sa position de journaliste, sort peu à peu de l’ombre, touche le grand public, et fait reculer le déni historique.

    Reste l’État français, qui a fait sienne une théorie fort connue en psychanalyse : « ce qui n’est pas dit, n’existe pas ».

    Ce massacre collectif, rendu possible par une passivité coupable au plus haut niveau de l’État, a volontairement été occulté par les protagonistes qui n’avaient aucun intérêt à la vérité.

    Mais, comme le souligne Jean-Pierre Pister, agrégé de l’université, Professeur de Chaire supérieure honoraire, lycée Henri Poincaré à Nancy, « l’Histoire, la vraie, celle qui n’est pas falsifiée, ni par les idéologies, ni par les raisons d’État, finit toujours par s’imposer ».

    Ce massacre qui a blessé dans leur chair les Français d’Algérie, mais qui blesse aussi aujourd’hui les Français qui n’ont pas vécu ces évènements, doit être enfin reconnu par l’État français qui ne peut plus s’extraire d’une mémoire collective, dont il doit être le gardien, et qui est aujourd’hui partagée par des historiens, des journalistes, des écrivains…

    Il n’est que temps que la République française honore les victimes innocentes dont le seul tort fut d’être françaises, ou d’avoir servi la France le 5 juillet 1962 à Oran.

    Il vous est ainsi soumis la proposition de loi suivante. 

    PROPOSITION DE LOI

    Article unique 

    La République française reconnaît le massacre de la population française survenu le 5 juillet 1962 à Oran. 

    « Il est temps qu’un président de la République rende hommage aux civils algériens massacrés pendant la "bataille de Paris" le 17 octobre 1961"L'autre Algérie" "Européens d’Algérie : Une société particulière, produit de la colonisation" de Michèle Villanuèva »

  • Commentaires

    2
    Mardi 3 Octobre 2017 à 22:40

      Ce qui m'est inaccessible à l'esprit , c'est que ces individus s'attardent  sur un jour ou deux suite aux  événements qui se seraient déroulés à Oran , mais ne font nullement allusion à tous les massacres de populations innocentes durant les 132 ans de présence coloniale . Ces massacres  ont commencé depuis le 5 juillet 1830  c'est à dire bien avant la date historique du 1°Novembre 1954.

    Concernant Oran , la population autochtone était misérable et ne vivait que du bon vouloir du ROUMI qui faisait suer le burnous aux  pauvres travailleurs de la terre  . Et , en fin de journée , l'indigène , en récompense de son labeur, gagnait un morceau de pain rassi et 5 figues sèches. Et pendant que le misérable bonhomme en burnous travaillait la terre, le colon se tapait la femme et la femme dans la grange et les écuries.

    Ceci n'est qu'un simple détail dans parler des assassinats gratuits , de la collecte des oreilles des Fatmas , des vols et autres.   Ceci se passait dans l'Oranie principalement. Ce qui ne veut pas dire que les colons de l'Est - Centre et Sud  étaient des saints mais il y eut énormément d'abus à l'Ouest.

    Combien y a t il eu de morts PN en 62 ?  100 ? 200..300..400..500 ?  et que représentent  ce nombre par rapport à 1.5 million de victimes du colonialisme Français ?  Une goutte de sang  dans un océan de sang !!!

    Et, le jour du 19 Mars 1962 quand un pauvre Arabe rencontre celui qui a violé sa femme et sa fille , pensez -vous que l'indigène remercie le violeur avec un sourire jusqu'aux oreilles avec une tape au dos de remerciements ?                                 L'Algérien n'offre pas sa femme contrairement à ce que nous lisons dans la presse occidentale. Un porc n'accepterait pas que sa femelle soit  "draguée ou abusée par un autre porc . 

    Il s'agit de question d'honneur et l'Algérien est pire que le Sicilien.

    Il est à deviner que les démarches concernant les événements d'Oran émanent d'un certain Estrosi . Si tel est le cas ,  ceci ne fait que confirmer ce que j'ai toujours dit : la France n'est pas dirigée par des Français mais par des Lopez ...des Gomez...des Estrosi ...des sarkosy qui reçoivent des ordres de l'extérieur pour foutre la pagaille entre les peuples , entre les nations.

    Si le texte est présenté et approuvé, le monde ne s'arrêtera pas de tourner. Il y a bien d'autres nations qui n'attendent qu'un quelconque incident arrive entre nos 2 pays pour établir avec nous des relations économiques et autres. 

    Mon cher Michel , mes chers amis , j'ai le sang en ébullition . Je me refuse de me relire et excusez moi s'il y  a des fautes de frappes ou des phrases mal dites . L'Algérien est fier et se refuse de brader sa dignité devant des gens que se croient nés de la côte de St.Louis.

     

    le canari de retour

     

     

     

    1
    Mardi 3 Octobre 2017 à 16:28

    Le 21 avril 1962 j'étais en attente d'embarquement au district de transit d'Oran. On entendait les rafales d'armes automatiques, les coups de mortier qui étaient tirés. Mais qui donc mettait ainsi la ville à feu et à sang ? L'OAS à coup sûr, et son action était de même nature de celles qu'avait menées l'armée française lors de la conquête de l'Algérie puis de la guerre menée pour maintenir le colonialisme. 

    Lors de cette fusillade entendue dans le quartier d'Eckmühl où se trouvait le district de transit,   j'ai interpellé mes camarades, comme moi libérables, et en attente de pouvoir embarquer, pour savoir si on ne pouvait rien faire. Ils n'avaient absolument pas envie de s'en mêler !

    C'est vrai qu'on n'avait pas envie de prendre de risque dans cette affaire mais j'ai compris par la suite que d'autres avaient enregistré ce qui se passait à ce moment-là à Oran !

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