• Pierre Daum interviewé par France 24 *** Le point de vue de Jean-Charles Jauffret *** L'extrémiste Elisabeth Lévy

    Pierre Daum interviewé par France 24

    Pierre Daum interviewé par France 24 ***

    Ce 26 janvier, Emmanuel Macron a organisé à l’Élysée une cérémonie en hommage aux rapatriés français d'Algérie. Il a notamment insisté sur la fusillade de la rue d'Isly à Alger, le 26 mars 1962, au cours de laquelle l'armée française a ouvert le feu sur des manifestants pro-OAS, faisant une soixantaine de morts.

    Hier soir, la chaîne France 24 m'a demandé de réagir à chaud au discours du président.

    Cliquez sur le lien ci-dessous pour voir

     et écouter Pierre Daum 

    https://www.france24.com/fr/vid%C3%A9o/20220127-geste-m%C3%A9moriel-envers-les-pieds-noirs-il-faut-revenir-%C3%A0-l-origine-de-ces-souffrances

     

    Le point de vue de Jean-Charles Jauffret 

    sur l’allocution de Macron concernant

     les rapatriés 

    Pierre Daum interviewé par France 24 ***

    Jean-Charles Jauffret, professeur émérite d’Histoire contemporaine à Sciences Po Aix, spécialiste de la guerre d’Algérie. (Photo D. R.) DR / Nice Matin

    Auteur du livre La guerre d’Algérie : « Les combattants français et leur mémoire », paru aux éditions Odile Jacob, Jean-Charles Jauffret est un spécialiste de la guerre d’Algérie. Il décrypte la réception ce mercredi à l’Élysée des rapatriés d’Algérie.

    Cette démarche d’Emmanuel Macron est-elle une bonne chose ?

    Le temps a passé. Les rapatriés d’Algérie ont aujourd’hui pour la plupart 80 ou 90 ans. Vouloir apaiser les mémoires, dans la logique du rapport de Benjamin Stora remis il y a un an, va dans le bon sens. Même si l’on peut regretter les maladresses du départ du Président de la République qualifiant la colonisation de "crime contre l’Humanité". Ses paroles ont été très mal vécues par les Français d’Algérie.

    On vous sent malgré tout dubitatif ?

    Il va falloir être très attentif aux mots employés par le Président de la République. Reconnaître la responsabilité de l’État dans la répression sanglante par la police de la manifestation d’Algériens à Paris le 17 octobre 1961 est une chose. La reconnaître à nouveau pour la fusillade de la rue d’Isly à Alger le 26 mars 1962, où des forces françaises ont tiré sur d’autres Français, en est une autre. Ce serait la reconnaissance juridique de la guerre civile.

    Y a-t-il des arrière-pensées électorales derrière cette invitation des rapatriés à l’Élysée ?

    À même pas trois mois de l’élection présidentielle, c’est gros comme une maison. Les fils, petits-fils et même arrières petits-fils de rapatriés d’Algérie, qui entretiennent souvent une mémoire de regrets, voire de haine (comme c’est le cas d’ailleurs chez les Harkis ou les anciens du FLN), représentent plus de deux millions d’électeurs ! En invitant les représentants de cette communauté, Emmanuel Macron veut clairement ratisser les platebandes de Marine Le Pen et d’Eric Zemmour. Voire de Valérie Pécresse.

    Pourquoi, soixante ans après la fin de la guerre d’Algérie, est-ce si difficile pour les rapatriés et leurs descendants d’être apaisés ?

    Parce qu’on les a arrachés à leur terre natale ! Il ne faut pas oublier que la grande majorité des Français nés en Algérie, et qui s’appelaient d’ailleurs eux-mêmes "Algériens", n’avaient jamais passé de vacances en métropole avant d’y être rapatriés. Et puis il faut voir la façon épouvantable avec laquelle on les a accueillis en France. Alors maire de Marseille, Gaston Defferre a eu des paroles désobligeantes à leur égard. Ils ont par ailleurs très mal vécu le fait de ne pas pouvoir bénéficier de la double nationalité, contrairement aux Algériens vivant en France. Il faut reconnaître que la Ve République ne s’est pas très bien comportée avec eux.

    Croyez-vous la paix mémorielle atteignable ?

    On y arrivera peut-être à condition de laisser les historiens faire leur travail. Cela passe par un plus grand accès aux archives, des deux côtés de la Méditerranée. Cela passe aussi par la lecture de leurs travaux. Or bien souvent les historiens ont en face d’eux des porteurs de mémoires qui ressortent toujours les mêmes stéréotypes, entretiennent la même façon de cultiver la haine.

    Un mot sur la loi d’indemnisation des Harkis débattue au Sénat dans la nuit de mardi à mercredi ?

    C’est une bonne chose que de reconnaître la souffrance des Harkis. On verra si le texte est voté en l’état par l’assemblée nationale en deuxième lecture. Si tel est le cas, les Français d’Algérie pourraient s’en servir de modèle pour demander à leur tour réparation…

    SOURCE : "La Ve République ne s’est pas très bien comportée avec les rapatriés d’Algérie", résume Jean-Charles Jauffret - Var-Matin (varmatin.com)

    Absolument incroyable Élisabeth Lévy

     la “polémiste néo-réac” vient soutenir

     les militaires de la guerre d’Algérie

    Pierre Daum interviewé par France 24 ***

    Issue d’une famille juive pratiquante, Élisabeth Lévy est née en 1967 à Marseille. En 2000, elle acquiert une petite notoriété grâce à son article « Kosovo, l’insoutenable légèreté de l’information », dénonçant le parti-pris des médias français contre les Serbes. Aujourd’hui chroniqueuse multi-cartes et fondatrice du site Causeur.fr et de la web télé Réac’n Roll, Élisabeth Levy fait partie avec Éric ZemmourIvan RioufolRobert Ménard et Philippe Cohen, des journalistes « néo-réacs », dénoncés comme « agents de décontamination de la pensée du FN » (Le Nouvel Observateur – 10 mars 2011).

    Mme Lévy le combat de l'extrême-droite, votre combat, celui des nostalgériques extrémistes de l'Algérie française et des nostalgiques de l'OAS est l'exact contraire du combat des appelés et rappelés de la sale guerre d'Algérie, nous refusons votre soutien, car en Algérie la très grande majorité des militaires du contingent y sont allés contre leur volonté.

    Michel Dandelot

     

     

    Guerre d'Algérie : "Dans ces consolations mémorielles, nos militaires sont toujours les oubliés"

     

    Pierre Daum interviewé par France 24 ***

    Pierre BONNIN - AFP/Archives

    Élisabeth Lévy regrette que nos militaires français soient les grands oubliés des différents discours d'Emmanuel Macron sur l'Algérie. Après le discours d’Emmanuel Macron sur le massacre de la rue d’Isly, Élisabeth Lévy revient sur la mémoire de la guerre d’Algérie.

    "Si on additionne tous les discours d’Emmanuel Macron sur la guerre d’Algérie, presque tous les protagonistes ont eu droit à leur quart d’heure de repentance, voire aux excuses officielles de la France".

    • Les Algériens avec la funeste déclaration du candidat sur "la colonisation de l’Algérie crime contre l’humanité".
    • Les harkis : discours du 20 septembre 2021
    • Le FLN : discours du 16 octobre 2021 sur le massacre du 17 octobre 1961 
    • Les pieds-noirs avec le massacre de la rue d’Isly et celui d’Oran. 
    • La gauche anticoloniale avec la reconnaissance, en 2018, des responsabilités de l’armée française dans l’assassinat du mathématicien communiste Maurice Audin. La Panthéonisation de Gisèle Halimi est toujours à l’étude

    "Bien sûr, on pourrait encore dénoncer ce "en même temps" qui câline tous azimuts. Admettons qu’aujourd’hui il ne s’agit plus de choisir son camp mais d’assumer notre histoire". 

    Que reprochez-vous au Président, alors ?  

    "Ce qui me choque et m‘attriste c’est que, dans cette distribution de consolation mémorielle, il y a de grands oubliés : les militaires. Nos ministres rendent hommage aux moudjahids, les "martyrs" du FLN, mais jamais à nos soldats. Certes, l’armée française a commis des crimes. Mais les fellaghas aussi".  

    "Une partie des militaires d’active ralliés à l’OAS a soutenu le putsch des généraux, d’où la dissolution de plusieurs régiments. Ces régiments, stationnés de longue date en Algérie, ont assuré la sécurité des Européens participé à la modernisation du pays, à l’alphabétisation de la population". 

    "Surtout, à partir de l’été 1955, la guerre est menée par des appelés du contingent. Il est presque impossible alors d’échapper à la conscription, passée à 1 an et demi. En tout, 1,5 million de jeunes sont appelés et 400 000 militaires d'active. 25 600 soldats français seront tués, 65 000 seront blessés et beaucoup traumatisés à vie".

    "On s’est empressés d’oublier leurs sacrifices et personne ne pleure ces vies gâchées, ces familles brisées. Il est facile de proclamer aujourd’hui que cette guerre était absurde. Alors oui, il faut réparer cette injustice et saluer leur sacrifice. Absurde ou pas, ils sont morts pour la France. Ils ont droit à notre reconnaissance et à celle du Président de la République".

     

    SOURCE : Guerre d'Algérie : "Nos militaires français sont toujours les oubliés" (sudradio.fr)

     

     

    « MISE AU POINT *** ASSOCIATION LES AMIS DE MAX MARCHAND, DE MOULOUD FERAOUN ET DE LEURS COMPAGNONSCommémoration du 60e anniversaire du massacre métro Charonne »

  • Commentaires

    1
    Vendredi 28 Janvier 2022 à 11:51

    Quand les appelés du contingent sont rentrés d'Algérie ils ne pouvaient pas s'empêcher d'avoir du ressentiment contre les Pieds Noirs qui avaient servi d'alibi aux dirigeants français pour mener leur guerre. Celle-ci finie ce sentiment n'a pas disparu et la tendance as'est maintenue d'une animosité contre ceux-ci jugés responsables de ce qu'en tant que soldats ils avaient souffert. Mais la responsabilité incombait à la logique du colonialisme qui ne se concevait que sur un fond de racisme et de domination militaire. Les Pieds Noirs en ont été les instruments et les victimes.

    La question qui n'est toujours pas réglée c'est celle de la nocivité du colonialisme. Et personnellement je partage l'appréciation formulée par Macron à son sujet selon laquelle il constituait un crime contre l'humanité au même titre que l'esclavage auquel il avait succédé. Il serait nécessaire que la vérité soit clairement établie à ce propos. Ce n'est pas acquis par les tenants de l'Algérie française et de l'OAS qui s'expriment au nom de toute la communauté des rapatriés.

    Là on a, au même titre que les travailleurs qui votent pour le Front puis le Rassemblement National tout un travail à mener. La réconciliation souhaitée, y compris entre Français, l'exige. Ceci étant on ne va pas se laisser aller à un racisme contre les Pieds-Noirs ce ne serait pas  mieux que de l'antisémitisme ou de l'islamophobie. D'autant qu'il y a<eu en Algérie des Européens conscients, malheureusement minoritaires qui acceptaient l'idée que l'Algérie devait être indépendante.

    Concernant le jugement d'Elisabeth Lévy reconnaissons qu'à propos des jeunes Français qu'on a entôlés pour participer à cette guerre anachronique, injuste et sans perspective, on n'a à non plus réglé nos comptes avec ceux qui nous ont fait perdre inutilement de longs mois de notre jeunesse et pour certains beaucoup plus encore.

    Il faudrait que les choses soient dites. Nous ne réclamons pas de médailles, simplement la reconnaissance qu'on nous a fait vivre une situation absurde et inconfortable. Mais je ne pense pas que c'est ce qui est à l'esprit de Mme Lévy.

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