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Pontpoint. 60 ans après la fin de la guerre d’Algérie un mémorial en l’honneur des 234 morts Oisiens pour la France
Pontpoint. 60 ans après la fin
de la guerre d’Algérie
un mémorial en l’honneur
des 234 morts Oisiens
pour la France
Un monument original et symbolique
Samedi 1er octobre 2022, 60 ans après la guerre d’Algérie, le premier monument essentiellement dédié aux combattants morts pour la France en Algérie a été inauguré en présence des autorités et des élus du département.
Après les commentaires ci-dessous je rajoute que le terme "Morts pour la France" est, en effet, inapproprié, je dirais "Morts pour défendre le colonialisme de la France" (Propos ajoutés par Michel Dandelot).
Soixante ans après la guerre qui pendant des décennies n’a pas voulu dire son nom, autrement dit la guerre d’Algérie, voici que le conflit refait parler de lui, mais dans l’esprit du souvenir des victimes tombées aux combats.
Dans le département de l’Oise, c’est à Pontpoint, commune de la communauté de communes du Pays d’Oise et d’Halatte que se portaient tous les regards du département ce samedi 1er octobre. La présidente du département, trois sénateurs, le secrétaire général de préfecture, une représentante de la Région, ils étaient tous présents pour inaugurer le premier monument dédié aux combattants morts pour la France, sur une terre, l’Algérie, qui représentait trois départements depuis 1848.
Oui c’était la colonisation par la France de l’Algérie (propos ajoutés par Michel Dandelot)
Les opérations de maintien de l’ordre s’étaient muées en véritable guerre jusqu’en 1962 «voire après selon plusieurs associations qui soutiennent avec force le combat des harkis, les supplétifs natifs d’Algérie qui ont fait le choix du drapeau français à l’époque».
Oui par la faute de l’OAS, cette organisation terroriste responsable de 2700 victimes en Algérie et en France, d’Algériens et de Français, avant et après le 19 mars 1962 (propos ajoutés par Michel Dandelot)
Mais là n’était pas le débat même si, au fond, il était encore bien présent dans la plupart des esprits. L’idée première de l’UDAC (Union départementale des anciens combattants) et de la FNACA (Fédération nationale des anciens combattants d’Algérie), deux associations à l’origine du projet, était de mettre à l’honneur 234 jeunes hommes habitants l’Oise qui ont perdu la vie en Algérie de 1954 à 1962. Le choix du monument par lui-même est à la fois original et symbolique. Une énorme roue, une meule qui servait en son temps à faire de la farine. Bruno Dauguet maire de Pontpoint est rapidement revenu sur la genèse du projet. Un projet porté en grande partie par l’UDAC. Le président André Saint-Paul appelle à un travail de mémoire et non plus au «devoir de mémoire». La présidente du département, Nadège Lefebvre ménage le monde combattant : «Nous avons tous dans nos communes, des proches, des familles, ou un membre, un parent qui a servi en Algérie. Ce conflit, c’est 25000 morts, 70000 blessés dans les rangs de la nation. Un monument pour que personne n’oublie le sacrifice de ces jeunes hommes. Le département s’associe bien entendu à cette démarche».
N'oublions pas aussi les 450000 Algériens morts pour leur juste indépendance (propos ajoutés par Michel Dandelot)
La partie était un peu plus compliquée pour les trois sénateurs. Trois sénateurs, certes, mais trois approches sensiblement différentes. «Ils ont eu le mérite d’être assez concis dans leurs discours», souligne un président d’association. Jérôme Bascher pointe une vision un peu plus traditionaliste de l’engagement des forces françaises sur le territoire d’Algérie, Olivier Paccaud, fidèle à lui-même, pointe une vision historienne, conscient aujourd’hui encore, que les blessures ne sont pas totalement refermées.
En raison des nostalgériques extrémistes de leur Algérie française perdue, nostalgique de l’OAS (propos ajoutés par Michel Dandelot)
Laurence Rossignol, sénatrice et ancienne ministre, préfère mettre l’accent sur le symbole même du monument, une meule dédiée à la fabrique de la farine pour le pain. «Du pain que l’on partage entre les peuples», souligne la sénatrice.
Le soin revenait au représentant de la préfète de l’Oise Corinne Orzechowski, Sébastien Lime de clôturer une litanie de discours. Le secrétaire général de la préfecture a l’éloquence facile et apparemment une idée bien arrêtée du sujet. Il n’a pas été tendre avec le putsch des généraux «ce quarteron de généraux qui n’a pas réussi à mener à terme son projet. La République est restée maître».
Chacun écoute, et chacun se fait son opinion. Et dans les rangs des porte-drapeaux, des combattants, et des représentants des associations respectives, les conclusions restent bien différentes les unes des autres prouvant si besoin en était que toutes les blessures de la guerre d’Algérie ne sont effectivement pas cicatrisées, soixante ans après.
Pratiquement 20 ans après l’inauguration du Mémorial du quai Branly à Paris par Jacques Chirac, le 5 décembre 2002, le département de l’Oise dispose dorénavant de son monument spécifique en l’honneur des morts pour la France en Algérie. Chacun des 234 noms y est inscrit. Un monument de plus soulignent les uns… Un travail de mémoire de plus répondent les autres.
« C'ÉTAIT LA GUERRE D'ALGÉRIE - DÉBATDOC DU LUNDI 3 AU JEUDI 6 OCTOBRE À 20H30Une rencontre sur le thème des mémoires de la guerre d'Algérie »
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Commentaires
2Cros JacquesLundi 3 Octobre 2022 à 09:12Eh non, ils ne sont pas "morts pour la France" mais à cause de la cécité de nos dirigeants qui continuaient à entretenir une fiction, celle de l'Algérie française !
1Ponsot danièleLundi 3 Octobre 2022 à 08:52Il ne faut refuser ni les commémorations ni les monuments du souvenir : c'est de la connaissance du passé que peut s'enrichir notre visiob de l'avenir!
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Oui comme tu dis Danièle, le silence serait encore pire. Il n'empêche que pour bon nombre notre génération, les anciens appelés en Algérie. Le terme inapproprié de"Mort pour la France" est non seulement difficile, mais impossible à avaler. Je crois même que s'il était possible biologiquement de double la mise : d'y ajouter encore soixante années de vie, ça ne passerait toujours pas !