• Que la France "balaye devant sa porte" et donne moins de leçons...

    Les hypocrisies présidentielles

     des va-t-en-guerre

    Que la France "balaye devant sa porte" et donne moins de leçons...

    Les diplomaties étrangères ont souvent eu la mémoire courte, oubliant leurs cruelles responsabilités et n’hésitant pas à donner des leçons. À l’occasion du drame syrien, on constate une imposture flagrante des principaux va-t-en-guerre, Emmanuel Macron,  Donald Trump et Theresa May. 

    Mais, en tant que Français, je peux me permettre de prendre partie face à la politique menée dans mon pays. J’ai apporté ma voix à Emmanuel Macron pour l’élection présidentielle parce que je n’avais pas le choix... puisqu’en face de lui il y avait une extrémiste raciste, surtout islamophobe, fille d’un tortionnaire en Algérie… vous savez celui qui été condamné à plusieurs reprises pour avoir prétendu que les « chambres à gaz » n’était qu’un détail de l’histoire de la seconde mondiale.  Certes, je n’avais pas beaucoup d’illusions, je ne m’attendais pas à vivre une révolution, mais je ne pensais pas à une telle continuité, ou même à une aggravation, dans tant de domaines, par rapport à la politique menée par les gouvernements précédents.

    Emmanuel Macron clame qu’il est fier de défendre les valeurs de la France. Quelles valeurs ? Dans ce domaine de la guerre, la France a un triste passé qu’elle n’a toujours pas reconnu, ni donc condamné. J’ai eu un petit espoir lorsque lors d’une visite en Algérie, avant son élection en tant que président il avait déclaré « Oui, la colonisation est un crime contre l’humanité » mais depuis « silence radio » j’ai bien peur que "ses" bonnes intentions tombent dans les oubliettes de l’Histoire… Il a prononcé cette phrase pour des motivations électorales… Point barre. Confirmé par cette nouvelle visite en Algérie, cette fois-ci en tant que président élu et cet épisode :

    C’était en décembre de l’année dernière, le président français, en visite en Algérie, prenait un bain de foule dans les rues d’Alger. Un jeune homme, depuis le trottoir, lui lance: «Il faut que la France assume son passé colonial.» «Cela fait longtemps qu’elle l’a assumé», lui répond Emmanuel Macron. Avant de poursuivre d’une voix plus forte: «Quel âge avez-vous ?» «26 ans», répond le jeune homme. Le chef d’Etat, un brin agacé, se mue alors en coach en développement personnel: «Mais vous n’avez jamais connu la colonisation, qu’est-ce que vous venez m’embrouiller avec ça ? Votre génération doit regarder l’avenir !» Et le jeune homme a alors une réponse digne d’un sage dans les contes : «Je n’ai pas connu la colonisation mais mes grands-parents l’ont connue…»

    Combien d’années un drame intime prend-il pour petit à petit lâcher son étreinte sur une personne ? Combien de générations doivent passer pour qu’un trauma collectif, lentement, se dissolve ? Peut-il même se dissoudre ? Et le faut-il ? Dans les contes, plusieurs temporalités peuvent se croiser. Le président affichait l’arrogance du temps court. Le jeune homme lui rappelait la complexité du temps long. Il affirmait surtout, en quelques mots simples, qu’il portait la mémoire de ses aïeux. Et que cette mémoire, intime et collective, le constituait, lui, le jeune homme de 25 ans. 

    A Oradour-sur-Glane, le 10 juin 2017, Emmanuel Macron a exhorté les jeunes à se souvenir…

    "Sans cesse nous devons raviver la flamme" du souvenir de ce massacre commis par la division SS Das Reich le 10 juin 1944 et qui coûta la vie à 642 villageois, dont une majorité de femmes et d’enfants, prononçant le premier grand discours mémoriel de son quinquennat.

    S’adressant "avant tout" à ces 500 écoliers venus du nouveau village d’Oradour et de toute la France : "J’ai voulu que vous deveniez, vous aussi, des témoins" et plus encore, des "consciences", après avoir "vu ces lieux de vos yeux" et "serré la main du dernier survivant", Robert Hébras, 91 ans.

     "Nous ne serions pas le peuple que nous sommes si nous ne donnions pas à l’autre un statut sacré", a-t-il souligné, avant de célébrer les valeurs du "droit", de la "justice", de la "dignité", de la "paix" mais aussi "le respect, la tolérance, l’humanité". Ce sont, a-t-il remarqué, autant de "biens fragiles" sur lesquels les enfants d’aujourd’hui devront "toujours veiller" et dont ils sont les "dépositaires". 

    Bien sûr Emmanuel Macron avait prononcé ce jour là des phrases fortes et justes que nous approuvons, qui sont toutefois en complète contradiction avec ce qu'il avait dit à ce jeune Algérien de 25 ans, le 5 décembre 2017, des propos que nous désapprouvons... et notre président, sans états d’âme, n’a toujours pas évoqué les 600 à 800 Oradour algériens commis pendant la guerre d'Algérie que la France a menée là-bas. En novembre 2004, un ami, Henri Pouillot en visite en Algérie, près de Khenchéla, avait visité les ruines de l’un de ces villages rasés au napalm. Ce sont 800 personnes (hommes, femmes, enfants…) qui ont péri, non pas dans une église, mais dans leur mechta (hameau). Cela s’est passé le 15 ou 16 novembre 1954. Ne serait-il pas temps que notre président, Emmanuel Macron, s’y rende de façon aussi symbolique, pour reconnaître et condamner cette responsabilité de notre pays ? Cela fera bientôt soixante-quatre ans.

    – Pendant la guerre d’Algérie, l’armée française a testé le gaz sarin au cours du second semestre 1959, à quelques kilomètres de Colomb-Béchar. Ce n’était que des essais, comme ceux des bombes nucléaires de Reagan ! Certes, officiellement, ces armes n’étaient pas utilisées contre les Algériens qui se battaient pour obtenir leur indépendance. Mais si, par hasard, des personnes se trouvaient au mauvais moment, au mauvais endroit (évidemment, les populations civiles n’étaient pas prévenues du danger !), elles en auront été des victimes « par accident » !

    – Les camps de concentration, d’internement (pudiquement appelés alors camps de regroupement) en Algérie, où le quart de la population rurale s’est trouvée déplacée dans des conditions exécrables, n’ont généré « que » 200 000 à 600 000 morts (l’estimation basse est celle de l’enquête de Michel Rocard à l’époque, les autres historiens estimant qu’environ 3 000 enfants par mois décédaient).

    – Les « crevettes Bigeard », les corvées de bois, la torture institutionnalisée, les vols, les exécutions pour l’exemple en place publique, n’ont jamais été « autorisés » par les conventions de Genève, mais largement pratiqués !

    – Les crimes d’État commis à Paris, les 17 octobre 1961 et 8 février 1962, n’ont été reconnus et condamnés que par le maire de Paris, et non par les plus hautes autorités de l’État.

    – D’autres horreurs pourraient être évoquées... et pas seulement en Algérie.

    Après ce rappel, comment ne pas se révolter quand le président de la République affirme solennellement être fier de défendre les valeurs de la France dans sa démarche envers la Syrie. La France est, de fait, aujourd’hui totalement disqualifiée pour donner des leçons dans ce domaine. Le « je », sans cesse utilisé, est certes sa position et sa conception personnelles, elles ne peuvent être celles des Français défenseurs des droits de l’homme.

    Que la France "balaye devant sa porte" et donne moins de leçons...

    Depuis toujours les richesses (or, pétrole, gaz, minerai – dont l’uranium…) n’ont jamais profité aux peuples de ces pays martyrisés, mais aux multinationales qui les exploitent. La Françafrique reste bien la politique de base de notre pays dans cette région de l’Afrique. 

     

    Que la France "balaye devant sa porte"

    et donne moins de leçons...

    Que la France "balaye devant sa porte" et donne moins de leçons...

    Je vous prends au mot président Macron vous ne voulez pas oublier votre passé, plus précisément de notre pays ? vous venez de le dire au Conseil de l'Europe à Srasbourg alors commencez par reconnaître les crimes de guerre de la France en Algérie.

    Emmanuel Macron : « Je ne veux pas appartenir à une génération de somnambules qui oublie son passé et refuse de voir les tourments de son présent… »

    https://www.facebook.com/EmmanuelMacron/videos/2145471949018713/?t=53

     

    « Dans le Loiret, l'Union nationale des combattants rend hommage au général Massu... HONTE A ELLE !!!Quelle honte Monsieur le Président »

  • Commentaires

    1
    Mardi 17 Avril 2018 à 11:22
    Un peu de civisme que diable ! Levons la tête, bombons le torse, nous sommes un peuple guerrier que diable ! En 14 l'Union sacrée avait fait ses preuves. Aujourd'hui c'est un consensus qui est nécessaire. Il devrait être approuvé par les "cons sans sous" ! Mais il faut penser qu'une guerre, si possible mondiale revigorerait notre économie : fabrique et vente d'armes, réfection des infrastructures détruites, exploitation rationnelle des pays occupés... sans compter le règlement que des conflits sociaux que permettrait le déclenchement d'un conflit mondial. Aux armes citoyens !
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