• Que notre jeune Président Emmanuel Macron complète la résonance qu'il a voulu donné de la responsabilité de la France en Algérie

     

    Les oubliés de la guerre d’Algérie 

    A l’issue du scrutin présidentiel historique qui a tranché entre deux thèses : 

    - d’un côté, la vue Frontiste d’une France du passé qui rappelle celle de Vichy et plus tard de l’O.A.S. des généraux de la guerre d’Algérie en rébellion contre la République, marquée aujourd’hui par un repli identitaire avec le renoncement à l’Europe,  

    - et de l’autre, par un projet d’une France réconciliée tournée vers l’avenir sans oublier les leçons du passé, 

    qu’il me soit permis d’interpeler notre jeune président, Emmanuel Macron, à propos des sacrifices du contingent dans la guerre d’Algérie.  

    Oui, la France de Vichy, celle dont Jacques Chirac Président a rappelé en 1995 toute la responsabilité dans la rafle du Vel d’Hiv en 1942 qui a permis aux forces de gendarmerie de livrer aux nazis 13 000 innocents. A ceux qui aujourd’hui encore falsifient l’Histoire en disqualifiant la portée mémorielle du geste de Jacques Chirac, il est bon de signifier que si pour Churchill la France était à Londres avec de Gaulle, pour les Américains, elle était à Vichy avec Pétain. 

    A notre jeune Président de la République qui dans un discours de campagne à l’occasion de sa visite en Algérie a qualifié la guerre d’Algérie de crime contre l’humanité, je m’autorise à lui signifier mon incompréhension de ne pas avoir évoqué le sacrifice des jeunes appelés et rappelés qui à peine plus vieux de vingt ans ont laissé leur vie au combat pour une cause, l’Algérie Française, qui n’était pas la leur. Contrairement à la revendication de la France colonisatrice, les départements d’Algérie et des espaces sahariens n’étaient pas la France.  

    Ils furent ainsi 30000 morts pour la France entre 1954 et 1962. Leur mémoire est conservée grâce encore au Président Jacques Chirac, ancien combattant en Algérie, au Mémorial National de la guerre d’Algérie, quai Branly à Paris. Ce monument inauguré le 5 décembre 2002, rend hommage aux 1,5 millions de jeunes appelés contraints de gré ou de force à servir en Algérie. Que notre jeune Président complète la résonance qu’il a voulu donné de la responsabilité de la France en Algérie par l’évocation des souffrances subies par toute cette jeunesse qui pour la plupart avait connu une enfance marquée par les affres de l’Occupation pendant la seconde guerre mondiale.  

    L’Algérie me fut chère car mon père est né à Alger et sans avoir combattu, j’ai servi entre 1961 et 1962 sur la base des essais nucléaires d’In Amguel-In Ekker dans le Hoggar. 

    Louis Bulidon 

    Source : https://blogs.mediapart.fr/louis-bulidon/blog/080517/les-oublies-de-la-guerre-d-algerie

     

    La fin de la guerre d'Algérie

    Nicolas Sarkozy a eu tord de contester la date du 19 mars pour commémorer la fin de la sale guerre d'Algérie. Cette date mémorielle appartient à l'Histoire pour rappeler les sacrifices imposés aux soldats du contingent.

     A tout homme politique, serait-il ancien président de la République, il est demandé de réfléchir avant toute communication. Ce propos, je l’adresse à Nicolas Sarkozy lorsqu’il s’est prononcé publiquement contre le choix de la date du 19 mars pour commémorer le souvenir de la fin de la guerre d’Algérie en 1962, après sept années d’opérations militaires dictées par la répression contre le soulèvement du peuple algérien. Le soldat du contingent, la troupe à laquelle j’ai appartenu de 1960 à 1962 ont salué les accords d’Evian signés le 18 mars 1962 entre la France et la délégation algérienne comme le deus ex machina d’une aventure coloniale dont ils n’étaient pas partie prenante. Ces hommes, appelés ou rappelés comme en 1957 ont vu de près ou de loin tomber au combat dans des embuscades vingt mille d’entre eux. Cette jeunesse qui avait connu les angoisses et les privations sous l’Occupation allemande fut mobilisée pour une guerre qui ne portait pas son nom et, contrairement à celles de leurs pères et grands-pères, n’avait rien de patriotique.

       Nous étions des colonisateurs en Algérie depuis 1830. Cette terre avait accueilli des générations de petits Français appelés déjà par le service militaire pour servir dans des opérations de conquête et de maintien de l’ordre et qui, une fois libérés de leurs obligations, choisissaient de s’établir en Algérie car bénéficiaires pour les plus humbles de conditions de vie bien meilleures qu’en France métropolitaine. Tel fut le cas de mon grand-père qui, après avoir servi comme zouave, oublia sa misère auvergnate en trouvant un emploi à l’hôpital Mustapha à Alger où naquit mon père. Ce dernier passa son enfance dans la Ville blanche avant d’être contraint, devenu orphelin, à un retour dans une Auvergne toujours aussi déshéritée et inhospitalière. Ce fut la vie algérienne que connurent Albert Camus et son instituteur, mais qui ne justifiait pas pour autant de s’approprier le statut de français d’Algérie. La nationalité algérienne revenait d’emblée au peuple arabo-musulman autochtone et à ses racines numides remontant à la guerre de Jugurtha contre l’envahisseur romain.

       Si les accords d’Evian ne mirent pas fin aux tueries en Algérie entre extrémistes des deux camps, ils suscitèrent un immense soulagement pour les hommes du contingent, les appelés qui comprirent que leurs sacrifices, bien inutiles mais acceptés sous la contrainte, avaient trouvé la conclusion qui s’imposait avec la fin de cette sale guerre. Pour la majorité d’entre eux, les combats cessaient et leur rapatriement en métropole s’organisait avec une réduction progressive de leur temps de service ramené de 28 à 18 mois, la durée légale. A eux seuls revient le droit de se prononcer sur la commémoration du 19 mars.

       Nicolas Sarkozy, mal conseillé et mal instruit sur ce que furent les sacrifices de ma génération, aurait dû réserver son jugement sans en faire une déclaration politicienne. La commémoration du 19 mars 2016 devant le Mémorial du quai Branly en présence du chef de l’Etat est très honorable, mais François Hollande aura attendu la cinquième année de son mandat pour se décider à ce geste symbolique. Nous devons le Mémorial du quai Branly à l’initiative du président de la République Jacques Chirac qui lui, contrairement à ses deux successeurs, avait de solides raisons pour rappeler le sacrifice de ces jeunes appelés morts pour la France dont les noms défilent en bleu, blanc, rouge sur les trois colonnes du monument. Jacques Chirac avait servi comme sous-lieutenant pendant la guerre d’Algérie.

       L’Histoire n’est pas réservée aux hommes politiques de notre pays, quelle que soit leur stature, mais aux citoyens qui en ont été les témoins directs. Nos deux présidents de la République, Sarkozy et Hollande, auraient été mieux dans leur rôle en dénonçant les conséquences des campagnes d’essais nucléaire conduits par la France en Algérie et dont la catastrophe du tir Béryl dans le Hoggar, le 1er mai 1962, témoigne encore par ses retombées radioactives et son coût humain non assumé par notre pays.

     

    Merci à Emmanuel Macron d’avoir confirmé

     les propos de Jacques Chirac

    Que notre jeune Président complète la résonance

    qu'il a voulu donné de la responsabilité de la France

    en Algérie

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