• Rappelez-vous de notre article « Les balles du 14 juillet 1953 » : un film sur un carnage méconnu : une plaque sera apposée en hommage aux victimes

    " Les balles du 14 juillet 1953 "

    Le massacre policier oublié

    de nationalistes algériens à Paris

     

    Rappelez-vous de notre article « Les balles du 14 juillet 1953 » : un film sur un carnage méconnu : une plaque sera apposée en hommage aux victimes

    Rappelez-vous de notre article « Les balles du 14 juillet 1953 » : un film sur un carnage méconnu : une plaque sera apposée en hommage aux victimes

    La Mairie de Paris a fait poser une plaque à la mémoire des victimes du 14 juillet 1953 le 6 juillet 2017 à 14 h 45, Place de la Nation

     

    Rappelez-vous de notre article « Les balles du 14 juillet 1953 » : un film sur un carnage méconnu : une plaque pourrait être bientôt apposée en hommage aux victimes

      

     Le 14 juillet 1953, la traditionnelle manifestation célébrant la fête nationale prend un tour tragique lorsque la police ouvre le feu sur le cortège. Les tirs ciblent essentiellement les représentants du parti nationaliste algérien et font de nombreuses victimes. Fruit de quatre ans d'enquête, le livre de Daniel Kupferstein, grâce à de nombreux témoignages, fait la lumière sur ce non-dit de l'Histoire qui servit de déclencheur à la « guerre de libération » initiée par le FLN.

    Le 14 juillet 1953, la gauche communiste et syndicale célèbre la fête nationale, comme c’est la tradition, par une manifestation à Paris. Y participent, à la fin du cortège, plusieurs milliers de militants du Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques (MTLD), le parti nationaliste algérien. Quand ils arrivent place de la Nation, des heurts se produisent et les policiers tirent froidement sur les manifestants algériens. Six d’entre eux sont tués, ainsi qu’un militant de la CGT. Et on compte des dizaines de blessés par balles.
    Pendant un demi-siècle, ce drame va être effacé des mémoires et des représentations, en France comme en Algérie. Pour comprendre les raisons de cette amnésie et faire connaître les circonstances de l’événement, Daniel Kupferstein a conduit une longue enquête, pendant quatre ans. Elle lui a permis de réaliser en 2014 un film, que ce livre prolonge et complète. On y découvrira les témoignages inédits de nombre d’acteurs de l’époque, ainsi que les ressorts de l’incroyable mensonge d’État qui a permis l’occultation de ce massacre. Et on comprendra le rôle essentiel de « déclic » joué par ce dernier dans le déclenchement par le FLN de la « guerre de libération » en novembre 1954.

    « L’originalité de l’approche de Daniel Kupferstein réside dans sa méthode de cinéaste documentariste. Si ce livre s’appuie sur la consultation d’archives inédites, sur une lecture attentive de la presse de l’époque et des moindres évocations du 14 juillet 1953 au cours des années qui suivent la tragédie, sur une fréquentation des études consacrées à la guerre d’Algérie, une part essentielle est constituée par la recherche des témoignages. Ce qui en fait la richesse, c’est bien la rencontre avec les acteurs de cet épisode sanglant, avec leurs proches, aussi bien du côté des victimes que des forces de répression, et avec tous ceux dont la vie, aujourd’hui encore, est entravée par les non-dits, les mal-dits de l’Histoire. » Extrait de la préface de Didier Daeninckx.

    Daniel Kupferstein, réalisateur et documentariste, est l’auteur de nombreux films, en particulier Dissimulation d’un massacre (2001), sur la sanglante la répression de la manifestation du FLN du 17 octobre 1961 à Paris, et Mourir à Charonne, pourquoi ? (2010) sur la répression de la manifestation du 8 février 1962.

    Drame du 14 juillet 1953 :

    N’oublions jamais !

    Communiqué de Nicolas Bonnet Oulaldj

    Elu au Conseil de Paris

     

    La fachosphère va avoir du "boulot" il existe près de 6000 lieux du 19-Mars-1962... voici donc une brève qui vient d'arriver

     Nicolas Bonnet Oulaldj

    Elu au Conseil de Paris

    Le Conseil du 12ème arrondissement a voté la pose, place de la Nation, d’une plaque commémorant la mort de six militants indépendantistes du MTLD (mouvement pour les libertés démocratiques en Algérie) et d’un syndicaliste de la CGT, le 14 juillet 1953, tués par les forces de l’ordre.

    C’est un drame presque oublié de l’Histoire, qui a endeuillé notre pays, notre ville et notre quartier.

    Nous réparons aujourd’hui cet oubli terrible.

    En mars 2016 je déposais, avec mon groupe, un vœu au Conseil de Paris demandant à ce qu’une plaque soit apposée place de la Nation pour que le travail de mémoire autour des évènements du 14 juillet 1953 puisse se faire.

    Parce que notre mémoire doit rester intacte. Parce que nous avons un devoir de rappeler aux passants que des lieux à Paris sont marqués par l’Histoire fusse t’elle tragique.

    Nous nous félicitons de cette décision de notre conseil et nous souhaitons que le conseil de Paris l’approuve dans quelques jours comme il a approuvé notre vœu qui est aujourd’hui exhaussé. 

     

    Rappelez-vous de notre article « Les balles du 14 juillet 1953 » : un film sur un carnage méconnu : une plaque pourrait être bientôt apposée en hommage aux victimes

     

    Rappelez-vous de notre article « Les balles du 14 juillet 1953 » : un film sur un carnage méconnu : une plaque sera apposée en hommage aux victimes

     

    « Les balles du 14 juillet 1953 » : un film sur un carnage méconnu


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    Au début de cette vidéo vous allez reconnaître Jean LAURANS

    Président du Comité de Paris de la FNACA

    « Les balles du 14 juillet 1953 » : un film sur un carnage méconnu

    Entretien avec Daniel Kupferstein, réalisateur du documentaire Les balles du 14 juillet 1953

    Si les massacres du 17 octobre 1961 et de Charonne sont désormais connus, celui du 14 juillet 1953, où six manifestants algériens et un métallo français tombèrent sous les balles de la police, reste plongé dans l’oubli. Cet hommage du mouvement ouvrier à la révolution française, alors traditionnel, fut d’ailleurs ensuite supprimé. Daniel Kupferstein a consacré à ce drame un film-enquête émouvant qui lui a demandé quatre ans de travail. 

    Qu’est-ce qui t’a amené à travailler sur ce sujet ?
    J’avais déjà réalisé un film sur Charonne et un autre sur le 17 octobre. À l’occasion d’un débat suivant une projection, l’historienne Danielle Tartakowsky m’a dit « Tu devrais faire un film sur le 14 juillet 1953 ». Sur le moment, j’ai répondu que je ne voulais pas devenir le spécialiste des massacres parisiens. Ensuite, j’ai réfléchi et je me suis dit que les gens qui avaient vécu ces événements devaient avoir dans les 75 ou 80 ans, donc que les témoins risquaient de disparaître prochainement. Cela a été le déclic.

    Comment as-tu procédé ?
    J’ai utilisé le livre 1953, un 14 juillet sanglant de Maurice Rajsfus (Ed Agnès Vienot, 2003), malheureusement épuisé aujourd’hui. Puis j’ai consulté les archives, recherché des témoins, que j’ai trouvés, certains par relations, d’autres par Internet. J’ai même passé une annonce dans le journal algérien El Watan, ce qui m’a permis de contacter des manifestants et les parents de victimes qu’on voit dans le film.

    Pourquoi ce drame a-t-il été occulté ?
    Les causes de cet oubli sont diverses. D’une part, comme je le souligne dans le film, pour que la mémoire soit transmise, il faut qu’il y ait des gens pour s’en emparer, ce qui s’est fait presque immédiatement pour Charonne car les victimes appartenaient au PCF qui était un très grand parti, et beaucoup plus tardivement, à la fin des années 80, pour le 17 octobre. En ce qui concerne le 14 juillet 1953, d’une part il s’agissait d’une manifestation du MTLD (Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques dirigé par Messali Hadj) qui a ensuite scissionné. Le FLN qui en est issu et a déclenché la lutte armée à la Toussaint 1954 n’accorde aucune importance à ces événements qui se sont déroulés avant cette insurrection. Cela peut paraître délirant, mais les victimes du 14 juillet 1953 n’ont pas officiellement le statut de martyrs. Elles sont mortes trop tôt. Ensuite, en France, le PCF et la CGT ont dénoncé le massacre sur le coup, mais celui-ci a très vite été occulté dans le mouvement ouvrier par la grande grève des fonctionnaires d’août 1953. Dernière explication, selon Danièle Tartakowsky qui apparaît dans le film, avec l’éviction d’André Marty, le parti serait passé d’une ligne « classe contre classe » à une ligne plus centrée sur des alliances. Alors commémorer ces morts n’était plus à l’ordre du jour.

    Qu’est-ce qui explique la violence des policiers qui ont tiré dans le tas, comme le reconnaît de façon assez stupéfiante un de ceux que tu as retrouvés ?
    Ils ont en effet la bonne conscience de fonctionnaires qui n’ont fait que leur boulot. Les Algériens avaient à leurs yeux le statut de sous-hommes. Les tuer n’avait pas la même signification que d’assassiner des Français. Ils n’ont pas supporté que les militants algériens défilent avec un service d’ordre impressionnant, refusent de se laisser arracher leurs drapeaux et banderoles. À leurs yeux, il était inconcevable que des colonisés relèvent la tête, ne rasent pas les murs. Les deux flics qui témoignent dans le film n’éprouvent pas la moindre culpabilité. Alors que pour Charonne, tous les policiers se sont défilés : peut-être étaient-ils beaucoup plus mal à l’aise d’avoir massacré des Français ?

    Quel rôle a joué ce massacre dans la conscience des Algériens ?
    Il a probablement été un des éléments en faveur de la lutte armée. « Même quand on manifeste pacifiquement un jour symbolique de l’égalité, la liberté et la fraternité, on nous tire dessus, alors autant mourir en combattant »...

     

    « « La nuit des paras » à Metz, un épisode tragique de la guerre d’Algérie en Lorraine14 juillet 1953, 17 octobre 1961, 8 février 1962 : ici la police tue les manifestants »

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