• Réplique de Benjamin Stora à Macron «Rachetez-vous le 17 octobre prochain»

     

    Réplique de Benjamin Stora à Macron «Rachetez-vous le 17 octobre prochain»

    Benjamin Stora

    Stora, auteur du rapport portant sur la guerre d'Algérie et la colonisation remis à Emmanuel Macron, en janvier dernier, revient sur la polémique avec Alger, dans un entretien à paraître sur El Khabar.

    L'historien avertit le président français sur les risques de dérapage pendant le prochain scrutin, suite à la polémique entre Paris et Alger suscitée par les propos de Macron quand il a estimé que l'histoire de l'Algérie n'existait pas avant 1830. Stora craint des discours de haine et de racisme qui pourraient être véhiculés pendant la campagne électorale contre la diaspora algérienne en France.
    Les 7 millions d'Algériens vivant en France constituent, également, un corps électoral motivé dans l'élection présidentielle d'avril prochain, mais porteuse de risques, parce que les Algériens sont très sensibles quand il s'agit de déclarations qui touchent à leur mémoire collective.
    Cependant, Stora souhaite, qu'à l'occasion de la commémoration des événements du 17 octobre 1961, Macron «fasse un geste fort» en ce sens. Dans tous les cas de figure, ce dernier cherche une voie d'apaisement parce que sa sortie a porté un coup dur aux relations bilatérales entre les deux pays.
    L'auteur du rapport mémoriel enchaîne sur le noeud gordien de la polémique qui a fait beaucoup plaisir aux anciens colons et qui l'ont ouvertement critiqué, en les invitant à revenir à la scène de l'éventail en 1827 qui a été exploitée par les Français pour occuper l'Algérie trois années plus tard. Ceci prouve, au moins, l'existence d'un pays qu'on veut effacer des manuels scolaires. Stora rappelle que tous les écoliers ont lu «l'histoire de l'éventail qui a été suivie par l'accostage de navires de guerre en 1830» sur les quais de Sidi Ferruch. Mieux, si les représentations diplomatiques accréditées à Alger depuis le début du XVIème siècle ne suffiraient pas, il faudrait creuser encore plus loin jusqu'à la Numidie, chez les Zianides, les Almohades. Mais Stora rappelle qu'il y avait des accords, des échanges diplomatiques et des engagements entre Paris et Alger, à cette époque.
    Jusqu'à ce jour, les Français désignent les 132 années d'occupation par la périphrase «événements d'Algérie», pour éviter la repentance pour crimes commis, reconnus pourtant par Macron, avant de les oublier à l'approche de l'élection.
    Pour Stora: «La représentation du passé n'est pas un acte anodin quand il s'agit de la guerre d'Algérie, touchant à plusieurs groupes de personnes traumatisées (soldats, officiers, Algériens, immigrés, harkis, pieds-noirs); et quand ces représentations entrent en contradiction avec des discours dominants, officiels. La réminiscence devient alors moins évidente, plus douloureuse, et l'analyse de ce passé est plus confuse, délicate. Pour les sociétés française et algérienne, que faire de toutes les traces de guerre qui hantent les mémoires? Quel statut donner aux souvenirs des uns et des autres? Quelle interprétation faire de ces silences que les sociétés accumulent pour continuer à vivre ensemble? Et faut-il tout raconter, tout dévoiler des secrets de la guerre? La question de la fidélité de la mémoire, de la représentation de la chose passée n'est pas évidente», répondait-il suite aux reproches faits lors de la remise de son rapport.
    Le 5 juillet prochain l'Algérie célébrera le 60e anniversaire de son indépendance. À cet âge, elle aura enfin le loisir d'évacuer le fardeau de ce lourd passé, en prenant définitivement son destin entre ses mains, comme l'a clairement signifié le président Tebboune, dans sa rencontre avec la presse nationale. Il est désormais question de chercher d'autres partenaires, laisse-t-il entendre, pour se débarrasser du tutorat français qui a fait plus de mal que de bien au pays. L'avertissement est à peine voilé, quand un partenaire de cette taille fait semblant de surfer sur des sables mouvants, à ses risques et périls.

    SOURCE : https://www.operanewsapp.com/dz/fr/main/r%C3%A9plique-de-benjamin-stora-%C3%A0-macron-%C2%ABrachetez-vous-le-17-octobre-prochain%C2%BB?news_id=e2f13b8e79b409921950c36859951563&news_entry_id=2b92d8ac211011fr_dz&open_type=transcoded&request_id=DETAIL_EXPLORE_2875438d-8286-4e54-b458-7700860ef5c7&from= 

     

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  • Commentaires

    3
    Samedi 16 Octobre 2021 à 06:23

     

    fidjie94

    Merci de renvoyer votre commentaire il est trop large on ne voit ni le début ni la fin.

    2
    fidjie94
    Samedi 16 Octobre 2021 à 01:27

    La question est, que fera Macron concrètement ce dimanche, après s'être attiré la foudre de la colère africaine et notamment de l'Algérie, osera t’il sincèrement faire le pas qui déchire le silence de la France sur cette sanglante histoire de 132 ans d'horreurs, qui peut-être ouvrira l’éventuelle voie qui laissera partir à l’oubli ce sinistre passé spolié et à qui Macron fera honorablement enfin le geste qui rendra pour le moins justice et droit de faire son deuil et s’ouvriront les portes sur un avenir laisser derrière elle ce lugubre passé, éventuellement tourner la page et aller de l'avant... A ce jour, les quelques balbutiements du bout des lèvres n'ont été que quelques fourberies d'aveux chimériques, laissant à dessein spécifique de planer le doute quant à cette invasion planifiée de longues années… L’Algérie avait déjà existence, n’en déplaise à ceux qui prétendent lui avoir donné naissance… La France avait déjà manifesté grand intérêts et attirance vers l’an 1286 pour le commerce et les richesses de corail de prospérité si importante que dès l’an 1450 la compagnie marseillaise des Concessions d’Afrique s’installe à la Calle, petit port de l’Est d’Algérie s’étalant de verdure et de forêt sur quelque 200 kilomètres entre Annaba (ex Bône), et la frontière tunisienne et installe le Bastion de France, d’où elle fait commerce de corail, de laine, de cuir et autres, Mais déjà l’idée de concupiscence à équation de l’élargir à tout le pays avait fait son cheminement, d’une impudence des plus intéressé à la conquête, telle que l’atteste incontestablement cette minutieuse reconnaissance des lieux tant stratégiques, que statistiques et topographiques effectué par le colonel du génie de l’armée Vincent Yves Boutin, après plusieurs missions d’espionnage en Afrique du Nord dont pour le moins, une, de certitude irréfutable à Alger, dont il remit cartes, plans, coupes et profils  au chef du gouvernement Napoléon 1er en l’an 1808, qui servirent de  forme principale de départ avec quelques adjonctions de renseignements plus récents, pour l’expédition de 1830 dont bréviaire remit aux officiers et soldats d’astreinte  à cette expédition… Eh non, la France n'était pas allé pacifier ce pays dit "d'indigènes" mais à objectif bel-et-bien déterminé de coloniser. Alors monsieur Macron, faites preuve de courage, ce dimanche, crevez cet abcès qui macère dans son pue depuis trop longtemps et qui se déverse au goutte à goutte de ses senteurs nauséabondes et qui empeste l'entente entre l'Algérie et la France... Et puis, puisque vous en êtes à la mémoire des morts de Papon, adressez je vous prie une petite pensée à ces massacrés de Metz à quelques trois mois d’intervalles, le 23 et 24 juillet 1961, englouti sous la pression de la haute loi du secret silence en France et dont on ne parle jamais… Non pas que les morts se relèveront d’outre-tombe, cela fait trop longtemps qu’ils s’y sont asséchés, mais pour des milliers, des millions même, de ceux encore vivant qui pourraient quelque peu soulager leur peine, leur souffrance, leur douleur, à regarder une photo ternie d’un père, d’une mère, d’un fils, d’une fille, dont ils n’ont jamais pu faire le deuil, leurs corps ayant disparu dans les dédales de cette sanglante folie française…

     

    1
    Mardi 12 Octobre 2021 à 09:49

    Une intervention de Benjamin Stora qui me conforte dans le jugement positif que j'avais porté à la lecture de son rapport. Mais c'est vrai que le contenu du rapport est une chose et l'utilisation qu'en fait Macron en est une autre §

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