• Robert Ménard, maire de Béziers... et de toutes les provocations

    Robert Ménard, maire de Béziers... et de toutes les provocations

    MISTER PROVOC - En annonçant qu'il procédait au recensement des enfants musulmans en fonction de leurs prénoms (sans tenir de fichiers, assure-t-il), le maire de Béziers a attiré toute la lumière médiatique sur lui. Une habitude chez lui, depuis qu'il a commencé son mandat, au mois de mars 2014.

     

    Robert Ménard, maire de Béziers... et de toutes les provocations

    S'il faut saluer une qualité chez Robert Ménard, maire de Béziers élu en 2014 avec le soutien du Front national, c'est sa constance. Depuis son arrivée à la mairie de cette ville de l'Hérault, l'ancien patron de Reporter sans frontières laisse rarement passer un mois sans qu'on parle de lui.

    La dernière outrance de l'édile ? L'aveu bravache d'une pratique totalement illégale : il fiche les enfants selon leur religion, à partir de leur prénom. Un aveu qu'il a depuis démenti, avec les moyens du bord. Difficile, malgré tout, de ne pas parler de dérapages, pour celui qui s'en est fait le spécialiste.

    Algérie française, mon amour

    Né à Oran en 1953, Robert Ménard est un nostalgique de l'Algérie française et ne s'en cache pas. Avide de symboles, il s'attaque donc à toute forme d'aspérité qui irait à l'encontre de sa nostalgie. Quoi de mieux que l'urbanisme pour commencer ? Et donc, début mars 2015, de débaptiser la rue du 19-mars-1962, nommée ainsi en souvenir du cessez-le-feu en Algérie.

    Robert Ménard voit là l'occasion "d'effacer la honte du 19 mars 1962", jour qui insulte aussi bien "les Français d'Algérie" que les combattants "harkis". Comme il fallait remplacer le nom de la rue, l'édile a opté pour l'officier Hélie de Saint-Marc. Un "héros" aux yeux de Ménard, ce qu'on comprend d'autant mieux que ledit officier faisait partie des quatre généraux, auteurs d'un coup d'Etat à Alger en 1961 pour tenter (vainement) de faire reculer l'indépendance de l'Algérie.

    A Béziers, Robert Ménard a débaptisé une rue pour rendre hommage à l'Algérie française

    Nouveau scandale pour le maire d'extrême droite de Béziers. Robert Ménard a débaptisé  une rue de sa ville qui rendait hommage à l'indépendance de l'Algérie pour la remplacer par le nom d'un partisan de l'Algérie française.

     

    Robert Ménard, maire de Béziers... et de toutes les provocations


    Robert Ménard a souhaité "effacer la honte du 19 mars 1962", "une insulte à la fois aux Français d'Algérie et aux Harkis".  

    Nouvelle polémique pour Robert Ménard. Après les armes à feu, amies des policiers municipaux, le maire d'extrême droite de Béziers, a pris une décision qui a déjà été condamnée par le Premier ministre.

    Un officier partisan de l'Algérie française

    Robert Ménard, élu l'année dernière avec le soutien du Front national, a débaptisé le nom d'une rue de sa ville. Et pas n'importe laquelle. Il s'agit de la rue du 19-Mars-1962, d'après la date du cessez-le-feu qui a mis fin à la Guerre d'Algérie et a permis au pays de devenir indépendant. Il a décidé de la renommer du nom d'un officier partisan de l'Algérie française, le commandant Hélie Denoix de Saint-Marc.

    La décision a été validée par le conseil municipal le 11 décembre 2014. Le maire veut ainsi "effacer la honte du 19 mars 1962" qui est "une insulte à la fois aux Français d'Algérie et aux Harkis". En retenant le nom d'un officier putschiste, le maire de Béziers entend "rendre hommage à un héros".

      

    Algérie française, mon amour (bis)

    Moins d'une semaine plus tard, Robert Ménard récidive. Tout à sa logique, le premier magistrat de la ville décide de mettre les drapeaux municipaux en berne, un jour bien particulier : nous sommes alors le 19 mars 2015, jour du 53e anniversaire du cessez-le-feu entre l'armée française et les indépendantistes algériens.

     

    Béziers en deuil le 19 mars 2015 

    A ce sujet, l'ancien trublion de Reporters sans frontières explique : "L'Algérie, c'est notre paradis (...). Oser dire que la guerre d'Algérie s'est terminée le 19 mars, n'est pas seulement un mensonge, c'est une ignominie." Le cordon n'est, de toute évidence, pas coupé.

     

    Béziers : drapeaux en berne le jour anniversaire

    du cessez-le-feu en Algérie

    Le 19 mars 2015, les drapeaux de la ville de Béziers ont été mis en berne. Photo : Image d'illustration PASCAL GUYOT / AFP

     

    C’est une nouvelle polémique au compteur

    du maire de Béziers

     

    Robert Ménard, maire de Béziers... et de toutes les provocations

    C'est dans ce contexte que l'Ancien d'Algérie a titré

     

    Robert Ménard, maire de Béziers... et de toutes les provocations

    C'est incertain... on peut en douter ?

    Robert Ménard, maire de Béziers... et de toutes les provocations

     

    Hélie Denoix de Saint Marc mérite-t-il une rue à son nom ?

    Robert Ménard, le maire de Béziers a dédié une artère à cet officier. Retour sur une brillante carrière sous les drapeaux, parfois contestée...

    Nicolas Sarkozy remet la grand-croix de la Légion d'honneur à Hélie Denoix de Saint Marc, le 28 novembre 2011.

    Nicolas Sarkozy remet la grand-croix de la Légion d'honneur à Hélie Denoix de Saint Marc, le 28 novembre 2011. © Christophe Ena / AFP

    Le maire de Béziers, Robert Ménard, a rebaptisé la rue du 19-Mars-1962 au nom du commandant Hélie Denoix de Saint Marc. Une décision qui fait polémique tant la personne de ce militaire - grand-croix de la Légion d'honneur en 2011 - partage les opinions. Manuel Valls a d'ailleurs récemment pointé du doigt l'initiative de Robert Ménard, déclarant que "la nostalgie de l'Algérie française n'apporte rien de bon". Le maire, proche du FN, n'a pas tardé à répondre aux propos du Premier ministre en le qualifiant notamment de "crétin". Une polémique qui intervient dans le contexte des élections départementales et qui donne du grain à moudre au FN et à Marine Le Pen. La démarche de débaptiser la rue du 19 Mars-1962 au nom d'Hélie Denoix de Saint Marc est-elle contestable ?

    Un miraculé

    L'existence d'Hélie Denoix de Saint Marc est jalonnée de nombreux événements, notamment les différents conflits dans lesquels la France s'est engagée au cours du siècle dernier. Durant la Seconde Guerre mondiale, Hélie Denoix de Saint Marc a considéré la résistance comme un défi, mais, progressivement, le jeune homme de 19 ans s'est investi et son désir de "résister" a grandi, jusqu'au jour où il décide de mettre un terme à ses agissements dans la "guerre de l'ombre" afin de lutter "les armes à la main". Déterminé, il entreprend de rejoindre une filière résistante susceptible de répondre à ses attentes, mais son initiative est rapidement stoppée. Il est dénoncé et fait prisonnier par les Allemands alors qu'il s'apprête à rejoindre un réseau à la frontière espagnole. L'adolescent est ensuite confronté à l'univers mortifère de Buchenwald. "Ne pas avoir peur de la mort était le premier commandement du déporté. Sinon, il trébuchait aussitôt tant elle planait autour de nous." Transféré à Langenstein-Zwieberge - où le taux de mortalité dépasse les 90 % -, il survit miraculeusement pour finalement s'engager à Saint-Cyr au sortir de la guerre.

    La polémique algérienne

    Engagé dans la Légion étrangère, il découvre avec émerveillement les paysages indochinois pour sa première mobilisation en 1948, mais les atrocités de la guerre le rattrapent rapidement. Ses Mémoires décrivent des souvenirs insoutenables et une profonde répugnance de la guerre. "Ceux qui prétendent aimer la guerre ont dû la faire loin du carnage des champs de bataille, des cadavres épars et des femmes éventrées. La guerre est un mal absolu." Il vit le départ des troupes françaises comme un abandon du haut commandement en référence au massacre à venir des partisans vietnamiens ayant combattu aux côtés de la France. Hélie Denoix de Saint Marc est de nouveau mobilisé durant la guerre d'Algérie où il sert sous les ordres du général Massu, alors à la tête de la 10e division parachutiste. Il est chargé des relations avec la presse à partir de mai 1957. Une période extrêmement délicate où le pouvoir public délègue tout pouvoir au général Massu pour tenter de mettre un terme aux attentats perpétrés par le Front de libération nationale. Le général Massu dispose donc de toute la latitude pour résoudre le problème du FLN. L'emploi de méthodes peu recommandables fait naître une polémique qui se prolonge encore aujourd'hui. C'est bel et bien sous l'égide du général Massu que bon nombre de tortures ont été commanditées lors de la bataille d'Alger par l'armée française. Hélie Denoix de Saint Marc s'est sans doute attaché à dissimuler tous ces actes et à convaincre l'opinion française du contraire. Par ailleurs, il fut l'un des soutiens en avril 1961 des généraux Challe, Jouhaud, Salan et Zeller lors de leur tentative de coup d'État à Alger.

    Tiens, tiens... la Gauche aussi...

    Hommage de Gérard Collomb

    Lors de sa campagne municipale, Robert Ménard s'est engagé à procéder à ce changement de nom et a d'ailleurs rappelé que "donner le nom d'Hélie de Saint Marc, qui est un héros de ce pays, c'est faire preuve de réalisme historique". Les opérations de l'armée française en Algérie comportent de nombreuses zones d'ombre et l'implication du putschiste dans ces événements donne forcément lieu à une polémique. Pourtant, les présidents de la République successifs se sont attachés à absoudre le "félon". Avant d'être élevé au rang de grand-croix de la Légion d'honneur par Nicolas Sarkozy en 2011, Hélie de Saint Marc fut successivement désigné commandeur de la Légion d'honneur par Valéry Giscard d'Estaing en 1979, puis grand officier en 2002 par Jacques Chirac. Ajoutons à ces multiples signes de reconnaissance de la part de la République que ses obsèques furent célébrées le 30 août par Mgr Philippe Barbarin, cardinal-archevêque de Lyon, en la cathédrale Saint-Jean-Baptiste de Lyon, en présence du maire de Lyon Gérard Collomb qui salua "une figure d'une extrême intégrité, un être authentique habité d'un humanisme profond". Les honneurs militaires lui sont rendus sur la place Saint-Jean, durant lesquels le général Bruno Dary prononce son éloge funèbre. Ces multiples distinctions légitiment-elles la décision du maire de Béziers ? Elles tendent en tout cas à reconnaître que l'homme a servi les intérêts de la France, lui qui, dans Lettre à un jeune de vingt ans, déclarait : "Je lui dirai qu'envers et contre tous il faut croire à son pays et en son avenir." Une tournure qui devrait contenter les différents protagonistes...

    SOURCE : http://www.lepoint.fr/societe/helie-denoix-de-saint-marc-merite-t-il-une-rue-a-son-nom-16-03-2015-1913199_23.php

    « Pour une reconnaissance du génocide algérien 1/3 *** La rédaction de Mediapart *** Le Mémorial ACTe ne fait pas l'unanimité en GuadeloupeAdoption du vœu en faveur de la reconnaissance des massacres du 8 mai 1945 à Sétif en Algérie *** L’autre 8 mai 1945 : le rassemblement parisien a réuni près de 600 personnes ! »

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