• Sansais-La Garette. Rabah Laïchour : "En Algérie, une génération s'est sentie humiliée"

     

    Remerciements à Paul Hairault

    Pour le signalement de cet article

    Me disant connaître  Rabah Laïchour 

     

    Sansais-La Garette. Rabah Laïchour :

     "En Algérie,une génération s'est sentie

    humiliée"

    Rabah Laïchour. « Dans les manifestations, les slogans n’étaient pas : on va partir ailleurs mais au contraire, en s’adressant aux dirigeants : "Partez ! Nous on reste !” 
    © Photo NR

    D’origine kabyle, Rabah Laïchour, maire de Sansais-La Garette et élu du canton de Frontenay-Rohan-Rohan, livre sa vision de la révolte algérienne.

    Je suis d’origine berbère : l’homme de nulle part qui va n’importe où, plaisante Rabah Laïchour. De nulle part, mais le maire de Sansais-La Garette, élu départemental du canton de Frontenay-Rohan-Rohan, qui se définit avant tout comme un habitant de la planète Terre, suit de très près ce qui se passe ces jours-ci en Algérie. Le pays où il est né, en Kabylie précisément, presque en pleine guerre d’indépendance, avant que son père, travailleur immigré, parte pour Paris.
    « Nous sommes peut-être en train de vivre la vraie révolution, la vraie indépendance. L’indépendance en 1962 a été confisquée par les militaires. Dans les années 1990, les islamistes ont voulu instaurer une dictature. Cette fois, la jeune génération qui représente la moitié des 40 millions d’habitants, descend dans la rue pour dire stop. Une génération qui s’est sentie humiliée. »
    Une génération née dans les années noires Ce qui est radicalement nouveau à ses yeux : pour la première fois, la jeunesse ne se juge pas obligée de faire ses valises pour se rêver un avenir. Elle n’a ni connu la guerre d’Algérie, ni les années noires, le bain de sang de la décennie 1990. Et surtout, elle a pris conscience à quel point le pays a tout pour être riche. « Cette génération est née majoritairement durant les années noires, les parents lui en ont parlé mais elle n’a pas connu l’islamisme. Sa culture, ce sont les smartphones et les réseaux sociaux. Si dans les années 1960, l’Algérie n’avait que deux ou trois universités, elles se comptent aujourd’hui par dizaines. Dans les manifestations, les slogans n’étaient pas : on va partir ailleurs mais au contraire, en s’adressant aux dirigeants : “ Partez ! Nous on reste ! ” »
    Fils de travailleur immigré Rabah Laïchour ne retourne pas fréquemment sur place. Dans les années 1990, le hasard a voulu qu’il y accompagne des entreprises de la région qui prospectaient des marchés. Le fils de travailleur immigré, a fait des études supérieures à Poitiers et entré à la chambre de commerce et d’industrie des Deux-Sèvres, parmi tous les postes qu’il a occupés, il y a eu le commerce international. Mais s’il ne fait pas souvent l’aller-retour, il maintient des contacts réguliers.
    Fini le règne de la 404. Une certitude : l’après-Bouteflika a commencé. Et Rabah Laïchour reste optimiste. Entre les photos des manifestations des années 1990 et celles d’aujourd’hui, une évidence le frappe : barbus et femmes voilées ont disparu. « Il faut maintenant que ce mouvement populaire trouve des gens capables de le représenter. Il doit lutter sur deux fronts. Éviter d’être récupéré par des extrémistes. Et parvenir à ce que le pays s’ouvre sur le monde moderne. C’est un pays par exemple où il n’y a pas de tourisme. »
    La France a une carte à jouer, estime-t-il. D’autres, sur place, ont conquis des positions qu’elle occupait jadis. « Il y a deux ans, je voyais plus de véhicules coréens ou chinois sur les autoroutes que de véhicules français. Avant, c’était le règne de la 404. » Mais tout de même, note-t-il : dans les manifestations, les pancartes sont écrites en arabe, en berbère mais aussi en français.

    SOURCE : https://www.lanouvellerepublique.fr/deux-sevres/commune/sansais/sansas-la-garette-rabah-laichour-en-algerie-une-generation-s-est-sentie-humiliee?queryId%5Bquery1%5D=57cd2206459a452f008b4594&queryId%5Bquery2%5D=57c95b34479a452f008b459d&page=12&pageId=57da5cf9459a4552008b4b23 

     

    « Opposant à Bouteflika depuis 10 ans, Abdou Bendjoudi analyse la contestation algérienneIl faut rapatrier ces enfants »

  • Commentaires

    2
    Cherif Hellal
    Dimanche 6 Octobre 2019 à 01:57
    La jeunesse a beaucoup appris . Le peuple veut construire une Algerie forte de par ses richesses , sa jeunesse et sa vocation de devenir un atout majeur et un pays incontounable dans le pourtour de la mediterranee.
    Cette jeunesse veut vivre ses reves et espoir dans son pays . Ce reve est en train de naitre .
    • Nom / Pseudo :

      E-mail (facultatif) :

      Site Web (facultatif) :

      Commentaire :


    1
    Vendredi 15 Mars 2019 à 17:21
    La France doit être du côté de la démocratie! Honte a Wauquier et Le Pen qui osent annoncer une déferlante de citoyens algériens alors que ceux-ci veulent transformer leur patrie dans le calme et la dignité ! Que les colonialistes se taisent!
    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :