• Sarko-Macron, je t’aime, moi non plus

     

    Sarko-Macron, je t’aime, moi non plus

     

     Nicolas Sarkozy et Emmanuel Macron sur le plateau des Glières, le 31 mars 2019. (AFP)

     

    LE CLIN D'ŒIL DE SERGE RAFFY. Sarkozy-Macron, c’est du sérieux ? Au moins en apparence. Ce dimanche, ils ont poussé le bouchon très loin.

    Ces deux-là m’inquiètent. A quel jeu de dupes jouent-ils donc ? Depuis plusieurs mois, ils s’envoient, à intervalles réguliers, des messages subliminaux quasi amicaux, ils cassent la croûte en tête-à-tête, dépêchent des émissaires plein d’empathie l’un envers l’autre. Comme si, au fond, peu de choses séparaient les deux hommes.

    Sarkozy-Macron ? Comme dirait le chantre du "travailler plus pour gagner plus", c’est du sérieux ? Au moins en apparence. Ce dimanche, ils ont poussé le bouchon très loin, allant jusqu’à monter ensemble cet improbable duo mémoriel sur le plateau des Glières, haut lieu de la Résistance, consacré durant le quinquennat de Nicolas Sarkozy. 

    Que nous dit cette image de l’ex-Président et de son jeune successeur, quasiment main dans la main, devant le monument du souvenir ? Bien sûr, qu’ils adhèrent tous les deux aux valeurs républicaines et à l’esprit de rassemblement, né durant les années noires de la France occupée.

    Mais, comment ne pas analyser ces embrassades comme un colin-maillard politique entre deux hommes qui ont tant de points communs, le goût de l’abordage, de la provocation, des petites phrases à l’emporte-pièce, une tendance au bonapartisme et ce désir insatiable de réformer le pays sabre au clair ? Il y a dans ces câlineries de solides arrières pensées politiques.

    Pour Emmanuel Macron, jouer de la mandoline sous les fenêtres de l’ancien maire de Neuilly, a un but transparent : poursuivre inlassablement le travail de sape de la droite française, l’assécher jusqu’à extinction des feux, pour en récupérer les vestiges. La vieille stratégie du boa constrictor : je t’endors, je t’embrasse, je t’avale et je te tue ? François Mitterrand fut un champion hors catégorie de cette technique de base du machiavélisme. Le Président actuel pratique, lui aussi, le baiser qui tue, mais avec une apparence de naïveté que seuls les enfants de chœur ne perçoivent pas.

    Il faut amadouer Sarkozy

    Heu !!! Là !!! Tu pousses le bouchon un peu trop loin Manu !!!

    (Photo ajoutée)

     

    Plus que jamais, aux élections européennes, mais surtout aux futures municipales de 2020, les troupes macronistes auront besoin des voix du centre droit et de la droite, pour enfin exister aux confins de nos territoires.

    Or, Nicolas Sarkozy, aux yeux des électeurs de droite, reste leur leader incontesté. Il faut donc l’amadouer. Il y a aussi, chez Emmanuel Macron, le besoin d’humilier toujours plus son ancien mentor, le malheureux François Hollande, passé par pertes et profits au calendrier de l’Histoire. En multipliant les œillades au père de la formule "Casse-toi, pauvre con !", l’auteur du non moins célèbre "Qu’ils viennent me chercher !", renvoie son "parrain" dans les oubliettes de la Ve République.

    Il le néglige, ne lui accorde pas le moindre regard, ni le moindre respect dû aux anciens.  Hollande, qui, dîtes-vous ? Rappelez-moi son prénom ? Conséquence : l’ex-président normal sort de ses gonds régulièrement pour quelques coups de griffe envers le "freluquet". Sans le moindre effet.

    Sarko le gourou, visiteur du soir de Macron

    Reste les objectifs de Nicolas Sarkozy lui-même. Durant la crise des Gilets jaunes, il fut exemplaire de modération et de discrétion, tel un homme d’Etat qui n’a qu’un souci : ne pas affaiblir l’exécutif et soutenir, sans faillir, l’Etat de droit. Tous les observateurs louèrent son esprit de responsabilité. On pourrait presque croire à cette fable d’un Sarkozy transformé en vieux sage, jouant les conseillers occultes du fougueux novice, installé rue du Faubourg Saint Honoré.

    La légende de Sarko le gourou, visiteur du soir "Premium" d’Emmanuel Macron, prodiguant quelque avis au "gamin" pour lui éviter la sortie de route ? Dans l’entourage des deux hommes personne n’est dupe. Le soir de la manifestation parisienne contre l’antisémitisme, place de la République, le 19 février, pour ceux qui avaient encore des doutes, l’ancien président a clarifié la situation.

    Il n’a parlé aux médias qu’une petite minute. Un seul thème dans sa bouche : l’autorité. Le ton est cassant, quasi guerrier, la mâchoire serrée, celle d’un général près à revenir aux affaires pour éviter la chienlit et reprendre en mains un pays livré à une poignée d’amateurs pétochards.  Le mythe du copain-copain s’effondra brutalement. En politique, il faut le savoir : le baiser qui tue a ses limites…

    Serge Raffy 

    SOURCE : https://actus.nouvelobs.com/politique/20190331.OBS2736/sarko-macron-je-t-aime-moi-non-plus.html?cm_mmc=Acqui_MNR-_-NO-_-WelcomeMedia-_-edito&from=wm#xtor=EREC-10-[WM]-20190402 

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  • Commentaires

    1
    Mardi 2 Avril 2019 à 14:48

    Les deux hommes ont-ils des divergences de fond ? Sans doute oui s'il s'agit de leurs ambitions personnelles. Peut-être aussi que sur la forme il y a des différences pour atteindre l'objectif. Mais celui-ci est le même pour l'ancien président et le nouveau, à savoir faire fructifier les sommes emmagasinées, pourtant déjà colossales. Ce qui génère la surexploitation capitaliste et son cortège de difficultés tels le pouvoir d'achat, l'emploi, la protection sociale, les services publics, l'environnement et pour couronner le tout les menaces de guerre.

    Alors Sarkozy ou Macron, c'est blanc bonnet et bonnet blanc.

    Non, je n'ai pas dit "bonnet d'âne", ils ne sont pas plus sots que mal habillés, ils sont au service d'une idéologie, celle de l'argent.

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