• Solidarité : Le retour de l’enfant de Tchernobyl

     

    Solidarité

    Le retour de l’enfant de Tchernobyl

     

    Solidarité  Le retour de l’enfant de Tchernobyl

     

     

    En juillet 1992, la famille Grienenberger de Walheim a décidé d’accueillir une « enfant de Tchernobyl », Liliya, 11 ans, originaire de la région de Kiev. Aujourd’hui, Liliya a 37 ans et est interprète à Seattle. 26 ans après, elle est revenue dire à Maria et Aloyse tout ce qu’elle leur doit.

     

    Solidarité  Le retour de l’enfant de Tchernobyl

    Solidarité  Le retour de l’enfant de Tchernobyl

     

    Liliya (au centre), entre Maria et Aloyse, qui l’ont accueillie dans cette même maison de Walheim, il y a 26 ans. À droite, Dominique, la fille du couple, avec qui Liliya a renoué le contact au mois de juin dernier.

     

    Maria Grienenberger vient de fêter ses 87 ans. Son mari, Aloyse, en compte deux de plus. Triste apanage de l’âge : il arrive désormais à Maria de souffrir de troubles cognitifs. Ce vendredi 24 août, en fin d’après-midi, sur le seuil de sa maison de Walheim, près d’Altkirch, Maria apparaît particulièrement troublée ; mais ses troubles, à ce moment précis, n’ont rien à voir avec la maladie : ils relèvent de l’émotion.

    Une jeune et jolie trentenaire vient de lui tendre un bouquet de roses et de lui tomber dans les bras. « Je suis Liliya ! », annonce l’invitée surprise. « Liliane ? », demande Maria. « Liliya ! Vous vous souvenez de moi ? », interroge la jeune femme. « Et comment ! », assure Maria. « 26 années après, vous pouvez le croire ?, s’extasie Liliya. Vous avez fait quelque chose de très spécial dans ma vie, vous vous souvenez ? » « Et comment ! », répète l’octogénaire. Puis la conversation se poursuit… en russe. Maria et Liliya sont seules dans leur monde, leur langue, leur bonheur. Avec du cyrillique plein la voix, Maria appelle Liliya « petite fille » tandis que Liliya lui donne du « tante Maria ». Elles se tiennent par la main. Maria ne lâchera plus Liliya pendant une bonne heure.

    « C’est beau ce que vous avez fait… »

    Une troisième femme, Dominique, observe la scène en laissant couler une larme sur sa joue gauche. Dominique est la fille d’Aloyse et Maria. Elle tient un salon de coiffure à Mulhouse sous son nom marital, Dominique Mess. Elle apporte des verres, une bouteille de crémant et conduit tout le monde autour de la table du salon. « La maison est toujours pareille ! , s’étonne Liliya. C’est incroyable, mais la vie est incroyable parfois… Et ce piano ! J’ai joué sur ce piano ! » Aloyse prouve que sa mémoire fonctionne également : « Et vous alliez chercher des tomates dans le jardin ! Vous les adoriez, nos tomates… »

    Fidèle à ses origines ukrainiennes, Liliya lève son verre pour porter un toast à ses hôtes : « Merci à vous d’avoir pris cette décision de m’inviter en France ! » « Maman et papa, c’est beau ce que vous avez fait… » , poursuit Dominique qui raconte alors, pour le plaisir de célébrer ces retrouvailles, cette « histoire digne d’un roman ». En 1992, Dominique avait 23 ans. Maria était en rémission d’un cancer important. « Alors , rappelle Dominique à sa maman, tu avais envisagé d’aller à Lourdes… Mais un jour, tu as écouté une émission à la radio et quand je suis rentrée, le soir, tu m’as dit que tu allais faire quelque chose de moins égoïste… »

    Maria avait entendu parler d’une opération d’accueil d’enfants de Tchernobyl et elle s’était aussitôt portée volontaire. La catastrophe nucléaire avait eu lieu six ans plus tôt, en avril 1986. L’association haut-rhinoise des Enfants de Tchernobyl a été créée officiellement en 1993, mais des premiers accueils avaient été organisés en 1992. Tchernobyl avait ému – et terrifié – le monde entier. Maria y était d’autant plus sensible qu’elle est une « Allemande de la Volga », une descendante de ces colons allemands invités par Catherine II au XVIIIe. Elle avait 13 ans quand, en 1944, sa famille a quitté la Russie pour l’Alsace.

    En ce mois de juillet 1992, le destin a donc choisi de faire se rencontrer la famille Grienenberger de Walheim, au sud de Mulhouse, et la petite Liliya Ilnitsky d’Irpin, à l’ouest de Kiev. Liliya était alors âgée de « presque 12 ans. C’était le premier voyage de ma vie, la première fois que je prenais l’avion ! Durant le trajet, je priais pour que ma famille soit bonne avec moi… » Un mois après, au moment du retour, elle était « la seule enfant qui pleurait. Car je ne voulais pas rentrer, j’avais trouvé ça génial ! »

    En Ukraine, dans ces années suivant à la fois la catastrophe et la rupture avec l’Union soviétique, la vie était « très difficile »  : il fallait faire la queue dans les magasins pour du riz ou de la farine, avec des coupons en guise de monnaie. Et voici que Liliya découvre en Alsace des supermarchés pleins, des bananes qui ne sont plus un produit de luxe réservé à Noël, la douceur exotique de la mangue, les goûts variés de la glace… « En un mois, j’ai pris 5 kg ! » Elle découvre aussi la gentillesse de commerçants qui, sachant d’où elle vient, lui offrent une poupée ou le perçage de ses oreilles, et l’affection d’une grande sœur d’adoption, Dominique… qui la coiffe déjà.

    « Je ne voulais pas rentrer »

    Elle découvre surtout que le monde est divers, qu’il regorge de surprises et de bonheurs possibles et qu’il n’attend qu’elle. « Grâce à ce séjour en Alsace, j’ai commencé à apprendre le français et j’ai compris que j’aimais beaucoup voyager, connaître d’autres cultures… »

    Deux années plus tard, poussée par les difficultés économiques, la famille de Liliya a rejoint un oncle à Seattle, au nord-ouest des États-Unis. Liliya y vit toujours. Elle a acquis la nationalité américaine. À bientôt 38 ans, elle est interprète médicale et jongle entre les langues : ukrainien, russe, français, anglais, espagnol ou encore allemand. « Parfois, je me demande si ma vie aurait été la même si cette famille n’avait pas eu la bonne idée de m’inviter… »

    Merci de cliquer sur ce lien pour visualiser une courte vidéo :

    https://www.facebook.com/lalsace.fr/videos/509173086197282/ 

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    Tchernobyl - la France est toujours contaminée

    30 ans après

    Le 26 avril 1986, le quatrième réacteur de la centrale de Tchernobyl, situé dans le nord de la république socialiste soviétique d'Ukraine, explose, contaminant une bonne partie de l'Europe. 30 après cette pire catastrophe nucléaire du 20ème siècle, des traces sont toujours présentes en France.

     

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  • Commentaires

    1
    Lundi 3 Septembre 2018 à 10:10

    Qu'est-ce qui était en cause à Tchernobyl ? Un problème technique ou un défaut dans l'organisation de la société ? Un défaut qui rendait irresponsables des gens qui avaient de fortes responsabilités en matière de vigilance. On ne peut pas tricher avec les mesures qu'il faut respecter quand on manipule le nucléaire et on ne peut pas s'adonner à la vodka quand ont est chargé des garanties de fonctionnement qui s'imposent. 

    Sortir du nucléaire ? S'il s'agit de l'armement nucléaire je souscris ! S'il est question de la source d'énergie que l'on utilise à des fins civiles j'exprime mon désaccord. C'est en effet une source d'énergie d'un autre ordre de grandeur que celles conventionnelles que l'on avait utilisées jusqu'ici. Naturellement qu'il faut être exigeant quant aux dispositions qu'il faut prendre pour la sécurité de tous, du personnel comme du public.

    Sortir du nucléaire ? Je dirais que ma réponse est "Sortir du capitalisme" même si j'ai conscience qu'on ne peut pas traiter à la légère les précautions draconiennes qu'il faut respecter. J'ai eu l'occasion de pénétrer dans l'usine de ¨Pierrelatte dans une salle où on chargeait les crayons de coeurs de centrales nucléaires avec des pastilles d'uranium enrichi. A Marcoule j'ai circulé sur les fosses contenant des déchets radioactifs. A Cadarache j'ai eu l'occasion de voir fonctionner une maquette de  surgénérateur. J'ai relevé les nécessités en matière de sécurité. Cela n'a pas remis en cause l'incontournable besoin en énergie de l'humanité et ce qu'apportait la fission, et bientôt peut-être la fusion nucléaires. 

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