• Sophie Binet (CGT) : « Le Nouveau Front populaire a un devoir de réussite, il ne doit ni trahir ni décevoir »

     

    Sophie Binet (CGT) : « Le Nouveau Front

    populaire a un devoir

    de réussite, il ne doit ni trahir

    ni décevoir »

    La secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet, le 17 juin 2024, à Montreuil.
    © Ludovic Marin

    La question que je pose à Sophie Binet ainsi qu’aux responsables du NFP : comment faire passer des lois avec un tiers seulement d’élus à l’Assemblée nationale, le Nouveau Front Populaire sera, hélas, renversé à la première motion de censure ?

    Sophie Binet a écrit : Nous avons tenté d’être à la hauteur de l’héritage de Benoît FrachonGeorges SéguyMartha Desrumaux et Henri Krasucki.

    Sauf que dans ce temps là il n’y avait pas 10 millions de Français qui votaient pour les fascistes du RN et 126 élus à l’.Assemblée nationale.

    Je vous avoue que je suis inquiet, j'espère me tromper. Merci de me rassurer.

    Michel Dandelot

    Après la « victoire incroyable » de la gauche, Sophie Binet exige du président de la République qu’il respecte le verdict des urnes. La secrétaire générale de la CGT livre sa réflexion sur l’urgence de renouer avec le monde du travail et ses revendications. Une intersyndicale doit avoir lieu ce 9 juillet.

    Au second tour, le barrage républicain a empêché le RN de faire main basse sur Matignon. Est-ce une satisfaction ?

    C’est une victoire incroyable. La mobilisation citoyenne a réussi à déjouer tous les scénarios catastrophes préparés depuis l’Élysée. Emmanuel Macron organise le chaos pour dérouler le tapis rouge à Jordan Bardella.

    La gauche a su s’unir sur un programme de rupture avec le macronisme malgré des divergences fortes. La majorité des syndicats, CGT et CFDT en tête, ont pris leurs responsabilités en appelant à barrer la route de Matignon à l’extrême droite.

    La clarté des désistements a contribué à battre en brèche la stratégie du « ni, ni » de la Macronie. Nous avons forcé la droite et le centre à reconstruire un barrage républicain, même fragile. Les électeurs ont pris leurs responsabilités. Le peuple français a réaffirmé que notre République, ce n’était pas l’extrême droite.

    La CGT a soutenu le programme du Nouveau Front populaire (NFP). La gauche, en majorité relative, devra faire des compromis. Quelles sont vos lignes rouges ?

    Les exigences sociales doivent être entendues. La CGT scrutera de près les contenus sociaux du prochain exécutif. À commencer par l’abrogation de la réforme des retraites. C’est un point majeur. L’opposition à cette réforme a pesé lourd dans ce scrutin. Grâce à la pugnacité des organisations syndicales, nous avons déjà gagné l’abandon de la réforme de l’assurance-chômage.

    Ce n’est pas une petite victoire. La CGT veut des réponses claires sur l’augmentation des salaires, du point d’indice des fonctionnaires et des pensions. Le Smic à 1 600 euros était dans le programme du NFP.

    Cela correspond aux revendications de la CGT. Un calendrier doit préciser sa mise en œuvre. L’indexation des salaires est un impératif, car le RN prospère sur le déclassement du travail. Enfin, des moyens doivent être débloqués pour nos services publics.

    Quelles places pour les questions industrielles ?

    Quand on ferme une usine, c’est un député du RN qui est élu. Les aides versées aux entreprises doivent être remises à plat et conditionnées. Le septennat d’Emmanuel Macron a été extrêmement profitable aux grandes entreprises. Elles ont bénéficié d’au moins 60 milliards de cadeaux supplémentaires en termes de baisse d’impôts et profitent chaque année de 170 milliards d’aides sans condition, ni contrepartie.

    Il faut une autre répartition des richesses. Le patronat doit passer à la caisse. La CGT attend des actes forts et rapides, notamment dans les luttes sociales en cours. L’avenir des centrales de Cordemais et Gardanne, mais aussi de la papeterie Chapelle Darblay, doit être garanti. La CGT réclame un moratoire sur les licenciements en cours.

    Enfin, la privatisation de Fret SNCF doit cesser, avec un moratoire sur le plan de discontinuité. La CGT se tient prête à proposer un plan de développement du ferroviaire au prochain gouvernement.

    Quel profil doit aller à Matignon ?

    La CGT n’a pas à faire le casting du futur exécutif. Mais une aspiration au renouvellement a émergé dans cette dynamique populaire. La gauche est en situation de cohabitation avec Emmanuel Macron. Jusqu’au bout, le président essayera d’empêcher une politique de justice sociale, avec la complicité du patronat. Il continuera à jouer les pyromanes.

    « Nous avons besoin d’une gauche de rupture capable de gouverner et d’apaiser le pays. »

    Le futur gouvernement doit se donner les moyens de durer, il doit être composé de personnalités qui rassemblent et répondent aux exigences sociales du monde du travail. Le pays est fracturé. Nous avons besoin d’une gauche de rupture capable de gouverner et d’apaiser le pays.

    La stratégie de clivage, du bruit et de la fureur, de polarisation, profite in fine à l’extrême droite. Nous n’avons pas besoin de jeter du sel en permanence sur le débat public. Le NFP a une obligation de réussite, il ne doit ni trahir ni décevoir. 

    Vous craignez des manœuvres de l’Élysée pour empêcher la gauche de gouverner ?

    Par son silence, Emmanuel Macron cherche à s’asseoir sur le résultat des urnes. Le chef de l’État souhaite un gouvernement technique dans la continuité de sa politique néolibérale. Le résultat, nous le connaissons par avance et nous l’avons vu en Italie.

    Une coalition sans contenu social propulsera Marine Le Pen à l’Élysée en 2027. Il serait irresponsable de repartir sur une majorité relative composée des macronistes et des LR.

    Quelles initiatives la CGT va-t-elle prendre dans les jours à venir ?

    Une intersyndicale se tiendra ce mardi soir. Avec les autres organisations syndicales, nous continuerons à chercher à rassembler le pays autour de nos revendications sociales et à empêcher un hold-up démocratique. Le patronat a brillé par sa complaisance envers l’extrême droite. Il n’est pas question qu’il bloque de futures avancées sociales.

    La société civile a maintenu une pression populaire sur les partis de gauche. Cet attelage doit-il perdurer ?

    La CGT rencontrera tous les députés élus, sauf ceux de l’extrême droite. Sans la mobilisation de la société civile, des députés républicains de tous bords n’auraient jamais été élus. Durant ce mois de campagne, une repolitisation de la société s’est opérée : la jeunesse, le mouvement ouvrier, les intellectuels, une partie du monde de la culture et du sport, des journalistes…

    Les initiatives se sont multipliées. Il ne faut surtout pas laisser la politique aux politiciens. Ce souffle ne doit pas retomber, sinon Emmanuel Macron jouera avec le RN pour créer le chaos. La CGT continuera à se mêler des affaires politiques.

    Le 7 juillet, le RN et ses alliés ont recueilli plus de 10 millions de voix. Le vote d’extrême droite progresse inexorablement dans le salariat. Comment inverser cette tendance ?

    Nous sommes en sursis d’une arrivée du RN au pouvoir. La CGT alertait, souvent seule, de la progression de l’extrême droite chez les travailleurs. On ne pourra pas lutter contre le racisme sans lutter contre l’antisémitisme, car ces discriminations prennent des formes distinctes mais ont des ressorts communs.

    Attention à ne minimiser ni l’un ni l’autre de ces fléaux et à surtout cesser de les mettre en opposition. Les actes racistes et islamophobes ont explosé ces dernières semaines sur les lieux de travail.

    Par exemple, à Enedis, une salariée s’est fait traiter de sale négresse. La CGT va interpeller le patronat : quelle politique va-t-il mettre sur pied pour lutter contre le racisme ? Nous proposerons à l’intersyndicale de se saisir de ces enjeux.

    Les formations de gauche sont-elles encore audibles dans le monde du travail ?

    C’est un axe de travail que nous devons aborder avec la gauche politique. Des bastions ouvriers, comme dans les Bouches-du-Rhône, l’Est, le Nord, la Seine-Maritime basculent à l’extrême droite. Ce n’est pas qu’un vote sanction vis-à-vis d’Emmanuel Macron.

    Dans une grande partie du salariat, l’extrême droite est un vote d’adhésion. Dans des duels face à la gauche, des salariés ont choisi le bulletin RN. La déstructuration du travail et l’explosion des collectifs de travail sont des accélérateurs de la progression du RN.

    La question du travail doit-elle être centrale pour reconquérir les classes populaires ?

    Oui. La gauche a trop délaissé le travail, tout comme les enjeux industriels. La gauche qui a gouverné sous François Hollande a démissionné face à la finance et a organisé le partage de la pénurie au sein du salariat, en opposant les cadres et les ouvriers. Des partis de gouvernement ont eu pour seule proposition aux présidentielles le revenu universel. 

    « La gauche doit redevenir le parti du monde du travail. »

    Au lieu de parler de salaire, la gauche a parlé de pouvoir d’achat. Des formations ont abandonné le combat pour l’amélioration collective des conditions de travail, en apportant des réponses segmentées pour la seule frange de celles et de ceux les plus en difficulté, en développant les aides sociales, tout en renonçant à affronter le capital. La gauche doit redevenir le parti du monde du travail.

    Peut-on parler d’une même voix aux classes populaires de Seine-Saint-Denis, de Flixecourt ou de Saint-Amand-les-Eaux ?

    C’est l’enjeu qui est devant nous. Sous le poids des mutations du travail, les catégories populaires sont devenues diverses. Ces dernières sont profondément clivées par le vote RN. La question sociale rassemble largement. Nous devons faire comprendre aux travailleurs l’importance d’une expression de classe. Sinon, le patronat continuera de dérouler son projet antisocial.

    C’est en ce sens que l’extrême droite est le pire ennemi des travailleurs : elle les fracture en les mettant en opposition selon la religion, la couleur de peau, la nationalité ; pendant ce temps-là le patronat a une paix royale et se frotte les mains ! Cependant, l’abstention reste le premier parti des ouvriers. Nous devons aussi les convaincre de l’utilité de voter.

    Comment analysez-vous le rôle de la CGT dans cette séquence ?

    Je suis très fière du déploiement de la CGT depuis l’annonce de la dissolution. Plus de 3 000 adhésions ont été réalisées. La CGT aurait pu agir comme d’autres, en faisant primer ses intérêts électoraux, et ne pas affronter certains salariés.

    De nombreuses circonscriptions ont été gagnées à une poignée de voix. Sans l’investissement de la CGT, le résultat des urnes aurait été différent. Nous sommes restés fidèles à notre histoire. À chaque fois qu’une menace fasciste planait, la CGT a pris ses responsabilités. Nous avons tenté d’être à la hauteur de l’héritage de Benoît FrachonGeorges SéguyMartha Desrumaux et Henri Krasucki.

    SOURCE : Sophie Binet (CGT) : « Le Nouveau Front populaire a un devoir de réussite, il ne doit ni trahir ni décevoir » - L'Humanité (humanite.fr) 

    Un article de Médiapart

    La gauche se projette dans l’hypothèse

    complexe de l’exercice du pouvoir

    Sans majorité absolue à l’Assemblée nationale, le Nouveau Front populaire est contraint d’imaginer des scénarios pour pouvoir gouverner sans renier son programme, et sans tomber dans l’écueil du passage en force.

    Et maintenant ? Vingt-quatre heures après la victoire surprise du Nouveau Front populaire (NFP), la gauche pénètre en terre inconnue. Alors qu’Emmanuel Macron a refusé la démission de son premier ministre, entretenant le flou sur le timing de la passation de pouvoir, la gauche a décidé de se mettre le plus rapidement possible en ordre de marche, pour forcer le chef de l’État à une cohabitation.

    « Il faut qu’on présente vite un nom pour Matignon et un potentiel gouvernement, pour contrer une possible alliance entre les macronistes et le groupe Les Républicains (LR) », glisse l’écologiste Sandrine Rousseau, alors que plusieurs députés LR et Renaissance montrent ces dernières heures des signes de bonne entente.

    Dans la nuit de dimanche à lundi, une première réunion des chef·fes de parti du NFP a eu lieu, en présence notamment d’Olivier Faure et de Johanna Rolland pour le Parti socialistes (PS), de Mathilde Panot et de Manuel Bompard pour La France insoumise (LFI), de Fabien Roussel pour le Parti communiste français (PCF), de Yannick Jadot et de Marine Tondelier pour Les Écologistes, dans une atmosphère « assez sympathique », voire « détendue », selon les dires des participant·es.

    Il faut dire que les élu·es du NFP ne sont pas entré·es d’emblée dans le dur des négociations – le nom d’un potentiel premier ministre –, préférant dans un premier temps accorder leurs violons pour les médias. Mardi, deux réunions supplémentaires sont prévues, l’une l’après-midi, l’autre dans la nuit, entre les quatre grands partis de la coalition – PS, LFI, PCF, Les Écologistes.

    Objectif : être la première force parlementaire à proposer un débouché gouvernemental au scrutin de dimanche. La réunion du soir a néanmoins été annulée, « car tout le monde a besoin de temps et que les mêmes questions traversent tous les partis », indique-t-on au PS.

    Prise de parole de Manuel Bompard et Mathilde Panot de La France insoumise au lendemain du second tour des élections législatives 2024. © Alain Jocard / AFP

    « Le NFP est soudé, donc c’est déjà bien. Ça avance tranquillement et sereinement », confie entre deux réunions Sandrine Rousseau, se disant confiante quant à la survie de la coalition. Si certains Insoumis redoutent que le PS soit tenté par une alliance avec les macronistes, l’hypothèse est balayée par un proche d’Olivier Faure, qui assure que le « bloc de 195 députés » du NFP restera uni jusqu’au bout. Et qu’importent les assauts de certains membres de l’ex-majorité pour décrocher certains socialistes, dans l’optique de faire capoter l’alliance avec le parti de Jean-Luc Mélenchon.

    Passage en force…

    Il n’en demeure pas moins un problème de taille : avec moins de 200 député·es, il manque à la gauche la bagatelle d’une centaine de sièges pour obtenir une majorité absolue, nécessaire à l’application de son programme. Aussitôt les résultats des urnes confirmés, les interrogations sur la manière dont une majorité relative, plus relative encore que la précédente, pourrait exercer un pouvoir sans compromis sur le fond se sont donc multipliées. 

    À trois ans d’une présidentielle qui s’annonce d’ores et déjà à haut risque, la gauche a une réelle obligation de réussite. « Si on ne met pas en place une vraie politique de rupture, dans trois ans, l’extrême droite arrivera au pouvoir, souligne ainsi le député écologiste, réélu dans l’Isère, Jérémie Iordanoff. Il ne faut pas trahir nos engagements, tenir bon sur les lignes de force de notre programme, à savoir la justice sociale, la démocratie et les questions environnementales. »

    On ne peut pas gouverner avec une majorité relative, car on va se prendre motion de censure sur motion de censure, ne serait-ce que pour le vote du budget cet automne.

    Le député socialiste Philippe Brun

    Mais comment faire dans ce contexte institutionnel pour éviter des 49-3 en pagaille – un outil constitutionnel vilipendé par la gauche sous le mandat d’Élisabeth Borne ? Un tel usage l’exposerait par ailleurs à une motion de censure immédiate susceptible de le renverser.

    Dès dimanche soir, Place Stalingrad, prévenant qu’il ne jouerait pas le jeu d’une grande coalition avec le centre ou la droite, Jean-Luc Mélenchon a pris soin de marteler que pour « respecter la voix du peuple »« aucun subterfuge ou arrangement ne s[er]ont acceptables » : « Le Nouveau Front populaire appliquera son programme », a-t-il promis. Avant de proposer de faire passer « dès cet été » par décret, et donc sans vote au Parlement, l’abrogation de la réforme des retraites. Une forme de passage en force auquel a semblé donner quitus le premier secrétaire du PS Olivier Faure, qui a estimé sur France Info que « ce qui s’est fait par 49-3 peut se défaire par 49-3 ».

    … ou élargissement de la majorité ?

    Sauf que tout le monde ne partage pas cet avis. « Il y a des choses sur lesquelles on doit agir vite, des décisions purement d’ordre réglementaire, comme l’abrogation du choc des savoirs, qui peuvent être prises sans faire insulte à la démocratie. Mais l’objectif reste que le NFP gouverne. Et on doit avoir les moyens de mettre en place les mesures essentielles de notre programme », indique la députée Génération·s Sophie Taillé-Polian.

    « Le résultat correspond à une partition du paysage politique qui n’est plus binaire, on est très loin des majorités absolues, observe Jérémie Iordanoff. Il faut donc sortir du confort intellectuel français qui reste rivé à la logique du fait majoritaire et construire une coalition plus large que le NFP. Et pour cela, il faut qu’une partie des députés du bloc Ensemble soit en capacité de travailler “en mode coalition”. »

    De là à imaginer une « grande coalition » majoritaire à l’italienne ou à l’allemande ? Sur le papier, un certain nombre de député·es de ladite « aile gauche » de Renaissance, en rupture de banc avec la Macronie, pourraient être tenté·es de s’associer au NFP. À l’instar de l’ancien socialiste Sacha Houlié, réélu à Poitiers, qui a annoncé vouloir constituer un groupe « social-démocrate » à l’Assemblée, ou de certain·es élu·es du MoDem qui poussent depuis deux ans pour taxer les superprofits. « Ils ont le numéro de Boris Vallaud, mais ils ne s’en sont pas encore servis », glisse toutefois un proche du président de groupe PS.

    D’autres vont encore plus loin, à l’instar de Philippe Brun, réélu dans sa circonscription de l’Eure face à une extrême droite très forte, qui propose une alliance de circonstance avec une partie du groupe LR, à commencer par les héritiers du gaullisme social comme Aurélien Pradié ou Olivier Marleix, plus « séguinistes » que libéraux.

    « On ne peut pas gouverner avec une majorité relative, car on va se prendre motion de censure sur motion de censure, ne serait-ce que pour le vote du budget cet automne, plaide Brun, ancien proche d’Arnaud Montebourg. Si on ne veut pas laisser la main à Macron et Gérald Darmanin, cela suppose donc de se mettre d’accord avec des adversaires politiques sur des questions comme le pouvoir d’achat et les retraites. Or il va y avoir dans l’hémicycle 30 LR qui n’ont pas voulu voter la réforme des retraites. » 

    La seule option viable pour Philippe Brun, qui rappelle que « si on ne règle pas les problèmes des Français, y compris de droite, qui ont voté pour nous, et qu’on se contente de faire des selfies dans l’opposition », le front républicain sera emporté par le souffle lepéniste en 2027.

    « Il est hors de question d’aller constituer une coalition de je ne sais quoi avec Laurent Wauquiez », a déjà rétorqué son collègue Arthur Delaporte. « Ce sont des gens qui ont pavé le chemin au RN », justifie-t-il, excluant également une coalition « sur la base de la reconduction des politiques des gouvernements Borne et Attal » « Si les macronistes pensent qu’on va les aider à s’en sortir, ils s’illusionnent. Le président de la République doit acter qu’on a remporté les élections. »

    Les différents points de vue seront, à n’en pas douter, à l’ordre du jour de la réunion du groupe des député·es, mardi matin. Membre du Parti communiste, la députée Elsa Faucillon tente, elle, de régler la quadrature du cercle en faisant peser la responsabilité de la gouvernabilité du pays sur l’Élysée. « Emmanuel Macron a la responsabilité de permettre à un gouvernement de gauche de travailler. Si on reste en majorité relative, mais qu’on a l’engagement du président de la République qu’on n’aura pas de motion de censure si on fait passer nos principales mesures, cela nous permettra de rester cohérent. »

    Ce qui revient à miser sur la volonté de stabilité d’un président imprévisible, qui a choisi de dissoudre l’Assemblée en pleine dynamique du Rassemblement national, en comptant sur les divisions de la gauche pour s’en sortir.

    Pas gagné.

    SOURCE : La gauche se projette dans l’hypothèse complexe de l’exercice du pouvoir | Mediapart

     

     

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  • Commentaires

    1
    Mardi 9 Juillet à 15:11

    Situation complexe et difficile à résoudre. Comment mettre en oeuvre une politique sociale sans rupture avec un système complètement incapable de rien régler ? Mais comment assurer la transition qui s'impose sans avoir la majorité ? C'est la quadrature du cercle et si nous ne sommes pas en mesure de résoudre le problème qui se pose à nous nous sommes exposés à la victoire de l'extrême droite.

    On prend ici la mesure du retard  que l'on accuse dans la préparation des consciences. 

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