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SOUVENIRS : Du 14 juillet 1961 à Aïn Sefra... le dernier 14 juillet de l'Algérie française... au 14 juillet 2014...
Oui je vais vous parler de deux 14 juillet qui m’ont beaucoup marqué : celui du 14 juillet 1961 à Aïn Sefra... le dernier 14 juillet de l'Algérie française... et le 14 juillet 2014... Mais avant je vais vous rappeler le Défilé internationaliste du 14 juillet 2023. Pour le moment il est autorisé, j’espère qu’il aura bien lieu et qu’il sera filmé. Et puis il est prévu une autre marche solidaire le 15 juillet 2023, contre les violences policières, mais celle-ci serait interdite ?
Michel Dandelot
La Marche des Solidarités 2023
« Sans justice, pas de paix. En mémoire de Nahel, en solidarité avec ses proches, contre le racisme et les violences policières, la Marche des Solidarités appelle à participer aux initiatives des 8 et 15 juillet. Nous appelons aussi à un défilé internationaliste le 14 juillet contre le projet de Loi Darmanin et contre le racisme. […]Face au racisme et aux violences policières, pour exiger justice pour Nahel, comme pour les autres victimes de crimes policiers, pour exprimer la solidarité avec la jeunesse révoltée de nos quartiers, il y a besoin de la riposte la plus large possible. […] »
La Marche des Solidarités invite « toutes les organisations à participer le 14 juillet prochain au défilé internationaliste et antiraciste qui sera ouvert par les tirailleurs et tirailleuses d’hier et d’aujourd’hui et les collectifs de sans-papiers. (Place Félix Eboué, 75012, 14h) »
Défilé internationaliste du 14 juillet
Départ : 14h métro Daumesnil (place Félix Éboué 75012)
Le défilé internationaliste du 14 juillet est autorisé et nous partirons de la place Félix Éboué
(métro Daumesnil - lignes 6 et 8) pour marcher jusqu’à Bastille !
Animation : cortège, tenues et drapeaux
Le cortège sera ouvert par une quarantaine de militant.e.s de collectifs de sans-papiers en tenues de tirailleurs d’hier (tenues entières ou ceinture + chéchia).
Nous invitons tou.te.s les autres participant.e.s à venir en tenue de travail ou avec un outil, notamment les camarades sans-papiers qui viendront représenter les métiers des tirailleurs d’aujourd’hui : chantiers, sécurité, cuisine, aide à domicile, nettoyage, etc.
Ce grand cortège des tirailleurs d’hier et d’aujourd’hui brandira les drapeaux qui illustrent notre lutte internationaliste.
Le lieu de départ a changé, faites circuler autour de vous, dans vos quartiers ou lieux de travail, dans vos réseaux militants, sur les réseaux sociaux : départ 14h métro Daumesnil sur la place Félix Éboué 75012.• en mémoire de Nahel et des 600 migrant·e·s mort·e·s le 14 juin au large des côtes européennes.
• en mémoire des 6 Algériens et du syndicaliste de la CGT tués par la police le 14 juillet 1953.
• en hommage aux tirailleurs et tirailleuses africain·e·s d’hier et d’aujourd’hui, premières lignes dans la guerre comme dans l’exploitation avec les collectifs de Sans-Papiers et tous ceux et toutes celles qui s’y joindront derrière des drapeaux de tous les pays du sud, du Mali à l’Algérie, du Sénégal au Soudan, de la Palestine au Kurdistan, du Bengladesh à l’Afghanistan, de Tunisie à l’Iran…
• Pour la solidarité internationale et l’ouverture des frontières,
• Pour la régularisation de tous et toutes les Sans-papiers,
• Pour l’abandon immédiat de la loi Darmanin,
• Pour la libération de tous et toutes les arrêté·e·s et condamné·e·s de la révolte des quartiersNotre pays ne défile pas sur les Champs-Elysés.
D’où que l’on vienne, où que l’on soit né·e, notre pays s’appelle Solidarité.Et puis il y aura une autre marche unitaire
contre les violences policières
le 15 juillet 2023 mais celle-ci
est interdite ?
Une marche contre les violences
policières de nouveau interdite
Samedi 15 juillet, la Coordination nationale contre les violences policières appelle à manifester place de la République. Comme pour la marche pour Adama, samedi dernier, la préfecture de police de Paris et le ministre de l’Intérieur ont annoncé l’interdiction de cette marche.
Une nouvelle mobilisation contre les violences policières empêchée. Cette marche prévue le samedi 15 juillet devait se tenir sur la place de la République à l’appel de la coordination nationale contre les violences policières.
Sur le plateau de BFM TV jeudi matin, Laurent Nunez, préfet de police de Paris, justifiait cette interdiction en expliquant qu’il avait également « interdit deux manifestations en soutien du policier “auteur” dans l’affaire de Nahel. »
Le ministre de l’Intérieur justifie ces interdictions par le contexte post-révoltes urbaines. « Nous interdirons, en lien avec le préfet de police, cette manifestation », indiquait Gérald Darmanin lors d’un point presse au ministère, mercredi. « Les rassemblements en lien direct avec les émeutes doivent être interdits et proposés à d’autres dates postérieures. »
Dans un communiqué, les organisateurs expliquent avoir choisi la date du 15 juillet « afin que le ministre de l’Intérieur n’argue pas de difficultés quant à la gestion des forces de l’ordre » du fait des festivités de la fête nationale. Pour mémoire, la marche pour Adama, à Beaumont-sur-Oise, a été annulée en raison de l’impossibilité de mobiliser des forces de l’ordre en nombre suffisant.
Une interdiction dénoncée
par les organisateurs
De nombreuses familles de personnes décédées à la suite d’une intervention des forces de l’ordre ou de victimes de violences se sont réunies pour créer la Coordination Nationale Contre les Violences Policières suite à la mort de Nahel. Elles appellent à manifester « pour faire entendre [leurs] voix et exiger du gouvernement des mesures concrètes et à la hauteur des attentes d’une grande partie de la population. »
Ainsi, dans une vidéo postée sur les réseaux sociaux, Samia El Khalfaoui, Assa Traoré ou encore Amal Bentounsi égrainent les revendications. « Abrogation de la loi de 2017 dite du “permis de tuer”, abrogation de la technique du placage ventrale qui a tué mon frère, abrogation de toutes les techniques d’immobilisation utilisées par les forces de l’ordre », énumèrent-elles.
« Une atteinte inadmissible à la liberté d’expression »
Suite à ce nouveau refus du ministre, la coordination dénonce dans un communiqué « une atteinte inadmissible à la liberté d’expression et une provocation contre des personnes ayant déjà subi des violences d’État y compris dans les prisons. » Un recours en référé a été déposé au Tribunal administratif de Paris dans l’espoir de faire invalider la décision. La semaine dernière, cette même procédure n’a pas abouti pour la marche commémorative pour Adama Traoré.
Pour rappel, la marche, qui avait eu lieu malgré l’interdiction, a rassemblé près de 2 000 personnes. Le rassemblement pacifique, sans violence ni dégradations apparentes, s’est terminé par une intervention brutale de la Brav-M. Youssouf Traoré, frère d’Adama et un autre membre du comité ont été interpellés. Plusieurs personnes dont des journalistes ont été violentées et projetées au sol. Youssouf Traoré a dû être transféré à l’hôpital. Une vidéo à sa sortie de l’hôpital montre son visage tuméfié.
Plus d’informations à venir…
SOURCE : Une marche contre les violences policières de nouveau interdite - Bondy Blog
ET POUR MOI CE SONT QUOI MES 14 JUILLET ?
POUR COMMENCER
JE SUIS D'ACCORD
AVEC THEODORE MONOD
DEUX SOUVENIRS SEULEMENT
Du 14 juillet 1961 à Aïn Sefra...
" le dernier 14 juillet de l'Algérie française "
au 14 juillet 2014
Aïn Sefra : 14 juillet 1961
"J'étais dans ce défilé contre ma volonté "
Nous aussi nous avions eu droit à notre défilé aérienNous aussi nous avions des cavaliers
(pas ceux de la Garde Républicaine)
mais les harkis...Merci de ne pas rire !!!
En guise de feux d'artifice
nous faisions brûler de la poudre à canon
Alors nous nous préparions à faire la "fête
du 14 juillet 1961" pendant qu'ailleurs
et au même moment, en Algérie
des tragédies se produisaient
mais nous ne le savions pas encore...
C'étaient mes meilleurs copainssi par hasard vous vous reconnaissez
faites-moi signes !!!
Rappelez-vous, ce 14 juillet 1961
nous avions eu droit à quelques bouteilles
en provenance des Coteaux de Mascara
Remarquez... je suis, en regardant la photo
le premier à droite... (ATTENTION NE PAS
CONFONDRE AVEC LE PREMIER DE DROITE)
Derrière moi la ligne de chemin de fer Oran - Colomb-Béchar… Combien d’heures, de semaines, de mois j’ai rêvé à ce train qui me ramènerait d’abord à Oran, puis la France, mon pays, mon vrai pays, mon seul pays, car ici j’étais dans un beau pays, c’est vrai, Serge Lama l'a si bien chanté... mais un pays martyrisé par 132 années de colonialisme et terminé par une guerre de près de 8 années avec ses crimes d’Etat, de guerre, contre l’humanité…
On m'avait dit " Tu verras la palmeraie de Tiout (Algérie) c'est très beau ", alors du 8 mai 1961 au 5 janvier 1963 je n'ai vu qu'un camp où on montait la garde... ou on se "tapait" la corvée de pluche ou de vaisselle... ou on effectuait des kilomètres dans des camions traînant des canons sur des pistes bosselées... ou on écrivait des lettres pour dire qu'on allait bien même si on allait mal, car l'ennui était là, toujours pesant et laminant le moral, mais finalement c'était mieux que de tuer ou se faire tuer... car ma plus grande chance "je n'ai pas tué"... En fait je n'ai rien connu des drames de la guerre d'Algérie, en particulier et du colonialisme, en général, pour l'heureuse raison que là où j'étais, il ne s'est absolument rien passé, j'ai donc tout appris de nombreuses années après être rentré dans mon cher pays, la France et surtout depuis que je gère ce blog... en fait regardez ce que je faisais en opération dans la région d'Aïn Sefra : "je notais le nombre de tirs de canons" sans savoir, d'ailleurs pour qui étaient destinés ces tirs, plus précisément je ne voulais pas savoir et je me suis toujours refusé de poser la question tout en ayant la "tête ailleurs... car là où j'étais ce n'était pas mon pays la France... " comme vous pouvez le voir je n'avais pas de "kalachnikov pour employer un terme d'aujourd'hui" dans les mains... heureusement je n'aurais peut-être pas su ou pas voulu m'en servir... sauf, avec un instinct de survie... pour me sauver la vie...
Pendant "ma guerre d'Algérie" je ne me suis jamais servi d'une arme individuelle, d'ailleurs regardez-moi ci-dessus (regardez le gringalet que j'étais avec mes 55 kg tout mouillé, aujourd'hui je fais 30 kg de plus... dans ce moment là j'aurai préféré avoir l'âge de mon père et faire la guerre aux nazis, mais en aucun cas à mes frères algériens...) j'avais un crayon à côté de la main et j'étais chargé d’enregistrer les coups de canon qui étaient tirés sans savoir sur qui ni pourquoi.
La guerre d'Algérie était terminée depuis 52 ans et l'Algérie nation souveraine avait toute sa place le 14 juillet 2014 au même titre que tous les autres pays belligérants de la Grande Guerre... Pour la première fois de ma vie j'ai regardé une partie de ce défilé avec beaucoup d'attention en raison de cette présence... et je les ai vu ces 3 militaires algériens avec leur drapeau et je n'ai pas vu tous ces extrémistes de tous poils qui ont tellement hurlé, insulté, envoyé des lettres tout azimut pour empêcher cette présence... Lorsqu'à la fin du défilé j'ai vu les 3 jeunes de chaque pays belligérant de la Grande Guerre 14-18 lâcher les colombes de la paix je n'ai pas pu m'empêcher de penser que ce n'était qu'un voeu pieux au regard de toutes ces atrocités que nous voyons, hélas, chaque jour... dans un monde de plus en plus dangereux...
Le 14 juillet 2014
Un message de paix
Mais un voeu pieux
Une chorégraphie de José Montalvo rassemblant 250 jeunes gens des pays invités, a mis un point final aux cérémonies sur un message de paix. Agés de 18 à 25 ans, ces jeunes vêtus de noir et blanc, ont procédé à un lâcher de colombes, symbole de paix et de réconciliation. Toutes les nations représentées ont alors partagé ce moment de fraternité, à Paris, en fin de matinée.
Vu par un ancien mobilisé, 55 ans après
Nous avions tous vingt ans, et un peu plus peut-être,
Et nous ne savions rien des choses de la vie.
Nous étions des moutons que l’on amenait paître,
Nos bergers politiques étaient bien assoupis.
Ne sachant trop quoi faire, ils étaient tiraillés,
Conduisant au désastre, les yeux sur le bâton.
Gouverner c’est prévoir, ce n’est pas louvoyer
Et nos beaux officiers, ne rêvant qu’aux… ratons!
Pour devenir plus tard les cocus de l’Histoire.
Nous les pauvres couillons, on croyait (ou pas) à la guerre,
Victimes inconscients de nos esprits grégaires,
Car on nous demandait de nous battre, sans savoir trop pour qui,
Pour les colons bien sûr, leurs privilèges acquis,
Ils voulaient tout garder, en imposant leurs lois
Attisant les querelles, entre arabes et gaulois.
A Paris, à Alger, on faisait des patrouilles
Mais ailleurs se tramaient de vilaines magouilles,
Qu’importe le gâchis, et le sang et les larmes,
On ne faisait parler que la haine et les armes.
Le sort de l’Algérie se jouait à Wall Street
Au Caire et à Moscou, et non dans les guérites.
Oh ! Que de temps perdu, que de vies sacrifiées,
Pour aucun bénéfice, que l’honneur humilié.
Telle est la tragédie dont nous fûmes acteurs.
Reste le souvenir d’une immense rancœur.
Il nous reste encore de beaux jours à vivre,
Même si Thanatos, avec sa grande faux
Rôde ici et là, et par monts et par vaux.
Disons-lui “halte là !”. Je termine mon livre.
Simon Garrigue, juin 2017
Regardez la photo ci-dessus c’était le Hirak une manifestation hebdomadaire de mes amis Algériens qui avait lieu entre 2019 et 2021, ils souhaitent une deuxième République, alors qu’il y a aujourd’hui en Algérie une politique dictatoriale dirigée par les militaires.
Tu as raison Simon Garrigue terminons notre livre... demandons à Thanatos de nous laisser vivre encore un peu pour que l'on puisse voir en Algérie naître la seconde République après l'indépendance de 1962 confisquée par des dirigeants corrompus.
Et, peut-être que si nous avons un peu de chance nous verrons, en France, mourir la Ve République née pendant la sale guerre d'Algérie et la naissance d'une République du XXIe siècle espérons meilleure...
Michel Dandelot
Militant anti colonialisme
Militant anti racisme
J'ai refusé la croix du Combattant
Vive l'amitié entre les peuples algérien et français
C’est vrai qu’à 82 ans j’ai beaucoup changé
Parce qu’ici j’avais à peine 20 ans
« La Fête nationale défiguréeCommémoration en mémoire des victimes de la répression du 14 juillet 1953 »
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Commentaires
2Danièle PonsotVendredi 14 Juillet 2023 à 08:55Certes, vous avez changé, Michel, ( nous changeons tous!) mais quelle belle continuité dans les convictions!!! Mon plus amical souvenir en ce jour du 14 juillet que, moi aussi, j'aimerais autre que militaire!
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Il ne faut pas s'étonner qu'on ait perdu cette guerre. A travers ce récit on perçoit que les appelés du contingent manquaient de motivation ! Ah je ne dirais pas que l'Algérie est un beau pays non, les paysages où je me suis trouvé étaient désolés et désolants !