• "Terrorisme et anciens d'Algérie" un article de Jacques CROS *** "Racisme et terrorisme. Points de repères et données historique" Un article de Michel Berthelemy de la 4ACG

    Terrorisme et anciens d'Algérie

    "Terrorisme et anciens d'Algérie" un article de Jacques CROS

    Publié le 28/01/2015 par cessenon 


    Les actes de barbarie auxquels se sont livrés des assassins fanatisés ont provoqué une émotion légitime dans la population. Ils ont relancé une campagne raciste, xénophobe et islamophobe qui n'avait pas besoin de ces événements pour s'exprimer.

    Avec le maximum de calme en notre pouvoir nous avons essayé de répondre à cette campagne, en analysant ce qui est en cause. Le racisme contre les Arabes nous paraît remonter au temps de la guerre d'Algérie. Il est de notre responsabilité en temps qu'anciens appelés du contingent de témoigner de ce que nous avons vécu pendant cette période. 

    Cela nous paraît d'autant plus essentiel qu'on assiste à un retour de l'idéologie colonialiste qui sert de justification à l'envoi de corps expéditionnaires en divers points de la planète. C'est notamment le cas à Béziers où on ne craint pas de débaptiser une rue du 19 mars 1962 au bénéfice du nom d'un officier putschiste. 

    Par ailleurs les amalgames qui sont faits entre les terroristes et les musulmans permettent de faire diversion par rapport à la responsabilité du capitalisme dans la crise que nous traversons. On évacue ainsi ce qui est en cause dans les questions de l'emploi, du pouvoir d'achat des salariés, de leur protection sociale (santé et retraite), des services publics, de l'environnement… 

    Evidemment s'en prendre aux étrangers, c'est facile, c'est pas cher mais ça ne peut pas rapporter gros puisque ça ne pose pas les problèmes dans les domaines qu'il faudrait aborder. 

    Et n'allez pas croire que les plus démunis, ceux qui n'ont pas de travail et guère de ressources, soient les mieux armés pour affronter la nature des choses. Les idées dominantes sont pour l'heure celles de la classe dominante, 

    Il nous semble nécessaire que les anciens d'Algérie conscients éclairent le débat de leurs interventions. Ce n'est pas être ringards que d'affirmer, dans le contexte présent, que la guerre pour laquelle on les avait enrôlés était injuste et anachronique. Dans une dizaine d'années ils ne seront plus là pour le dire !

    Jacques CROS

    "Terrorisme et anciens d'Algérie" un article de Jacques CROS

     

    "Terrorisme et anciens d'Algérie" un article de Jacques CROS *** "Racisme et terrorisme. Points de repères et données historique" Un article de Michel Berthelemy de la 4ACG

    Tramor Quemeneur :

    les événements récents ont à voir avec notre histoire coloniale

    Dimanche 18 janvier 2015, par Michel Berthelemy

    L’attentat contre Charlie-Hebdo a suscité un peu partout de fortes réactions.
    Dans un texte intitulé « Racisme et terrorisme, points de repères et données historiques », Tramor Quemeneur, réagissant en tant qu’historien, relève qu’une fois de plus, ceux qui vont être stigmatisés sont ceux qui se trouvent déjà dans une position difficile.

    Après avoir souligné les liens étroits entre le racisme français et la mémoire coloniale à travers les guerres d’Indochine et d’Algérie, et les séquences racistes auxquelles cette dernière a donné lieu (17 octobre 61, attentats OAS, 8 février 62...), l’historien rappelle l’ostracisme qui a visé les Algériens après l’indépendance de leur pays, ostracisme qui a déclenché la « marche des Beurs » de 1983, qui a obtenu quelques maigres avancées sociales. Parallèlement, le Front national poursuivait son ascension, durcissant encore les tensions jusqu’à provoquer, en 1986, le meurtre de Malik Oussekine lors des manifestations étudiantes contre la loi Devaquet. Trois ans plus tard, éclatait « l’affaire du tchador » au collège de Creil, dans l’Oise.

    La radicalisation de certains jeunes issus de l’immigration se renforce au cours des années 90, menant à une crise d’identité. Certains vont récuser leur identité française, tout en s’insurgeant lorsqu’ils sont traités d’Arabes ou de Beurs. Ce que le sociologue Abdelmalek Sayad appelle « la double absence » : être ni d’ici ni de là-bas.

    Le sentiment de rejet monte encore d’un cran lorsqu’en 2005, Nicolas Sarkozy promet de « nettoyer les cités au Kärcher » et d’éliminer les « racailles ». Cette même année, deux jeunes, poursuivis à Clichy-sous-Bois par les forces de l’ordre, meurent dans un transformateur électrique. C’est l’explosion dans les banlieues : 3000 manifestants arrêtés, 10000 véhicules incendiés. L’état d’urgence est déclaré, pour la première fois depuis 1955, pendant la guerre d’Algérie, donnant ainsi à ces émeutes un caractère postcolonial.

    Parallèlement, la situation internationale joue aussi son rôle. L’attentat dans le RER Saint-Michel, le 25 juillet 1995 à Paris, est revendiqué par le Groupe islamique armé, qui a déjà fait plus de 150000 victimes en Algérie.
    Autre source de radicalisation : le conflit israélo-palestinien, auquel s’identifient nombre de jeunes. Des antisionistes dérivent vers l’antisémitisme, voire le négationnisme des crimes nazis.

    Mais ce sont surtout les attentats du 11-septembre 2001, puis les guerres d’Afghanistan et d’Irak, et plus récemment les guerres en Libye et en Syrie, qui ont modifié durablement la situation. L’islamophobie a pu se développer, entraînant le meurtre du réalisateur hollandais Théo Van Gogh. Un an plus tard, paraissaient en Hollande les caricatures de Mahomet, suscitant la colère des fondamentalistes islamistes. Et le 6 février 2006, Charlie-Hebdo les publie en France.

    En novembre 2011, une nouvelle caricature, publiée par ce même journal, lui vaut d’être attaqué au cocktail molotov. Dès lors, les journalistes seront placés sous protection policière. Jusqu’à ce 7 janvier 2015, quelques semaines après que le Président de la République ait proclamé grande cause nationale la lutte contre le racisme et l’antisémitisme.

    Michel Berthelemy

    On retrouvera l’intégralité du texte de Tramor Quemeneur en cliquant sur le lien suivant

    Racisme et terrorisme. Points de repères et données historiques

    http://www.ecoledeslettres.fr/blog/education/racisme-et-terrorisme-quelques-donnees-historiques-pour-aborder-le-massacre-perpetre-a-charlie-hebdo/

    « PLUS JAMAIS ÇA ? Auschwitz, retour sur quelques "détails" de l'HistoireContre le racisme, l'islamophobie, l'antisémitisme : un article et un témoignage en provenance du Web ou d'un Site ami »

  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :