• Toulon : la Ligue des Droits de l'Homme dénonce "la bêtise qui assassine"

    Toulon : la LDH dénonce "la bêtise qui assassine"

    Toulon : la Ligue des Droits de l'Homme  dénonce "la bêtise qui assassine"

    Pour être correctement honoré le devoir de mémoire a besoin d'une rigoureuse historicité.

    http://www.lamarseillaise.fr/var/societe/35002-toulon-la-ldh-denonce-la-betise-qui-assassine

    http://ldh-toulon.net/a-la-main-ils-tenaient-un-stylo.html

    http://max-marchand-mouloud-feraoun.fr/la-betise-qui-froidement-assassine/

     

    L’association « Les Amis de Max Marchand, de Mouloud Feraoun et de leurs Compagnons » et la Ligue des Droits de l’Homme rendent hommage aux victimes des attentats terroristes.

    Si ces moments de communion et de solidarité comme vient de les connaître le peuple français ne sont évidemment pas à bouder, la réflexion politique doit permettre de poursuivre le combat contre tous les obscurantismes. En traquant partout les incohérences, les absurdités, les injustices... Ou, comme ici, les non-dits qui parasitent encore le légitime devoir de mémoire avec des hommages, en l’état, injustifiés.

    Le sujet n’est pas nouveau, mais l’actualité lui donne aujourd’hui un autre éclairage. De quoi s’agit-il ? Pour commencer de la stèle érigée à Toulon, Porte d’Italie, pour les « Martyrs de l’Algérie française ». Pour mémoire, cette dernière a été inaugurée en 1980 par Jacques Dominati, secrétaire d’État aux Anciens Combattants de Giscard

    Un monument au travers duquel, en plus, la Ville « continue d’honorer Roger Degueldre, chef des commandos Delta de l’OAS, responsable de l’assassinat de six fonctionnaires de l’Éducation nationale le 15 mars 1962 à Alger », explique François Nadiras pour la section toulonnaise de la Ligue des Droits de l’Homme. « Une tuerie aussi abjecte que celles commises à Paris la semaine dernière... »

    L’association « Les Amis de Max Marchand, de Mouloud Feraoun et de leurs Compagnons », de laquelle le défenseur des droits de l’Homme est également membre, pointe les similitudes existant entre ces actes terroristes. « À commencer par le procédé pour tuer. »

    « À la main ils tenaient un stylo »

    « Un commando de six tueurs, surarmés, entraînés et décidés avait fait irruption dans les locaux administratifs où se trouvaient réunis les principaux responsables d’un service de l’Éducation nationale qui avaient pour mission de transmettre à la jeunesse algérienne les traditions les plus nobles de l’enseignement républicain. À la main, ils tenaient un stylo... » Eux aussi bénéficièrent d’une minute de silence respectée dans tous les établissements scolaires.

    « Au-delà du procédé criminel, le but de ces deux tueries reste le même à cinquante ans d’intervalle. On a tué hier à Alger et on tue aujourd’hui à Paris ceux qui ont pour mission de permettre aux citoyens de réfléchir. Ces deux terrorismes, l’ancien et l’actuel, ont pour ennemis la République et ses valeurs. »

    Concernant la stèle toulonnaise, « il y demeure une ambiguïté qui n’est pas saine », reprend François Nadiras. Certes, la tête de Roger Degueldre qui composait le bas-relief a explosé le 8 juin 1980, mais le monument reconstruit qui se dresse aujourd’hui pour commémorer les « Martyrs de l’Algérie française » « ne fait que remplacer celui qui à l’origine a été érigé en l’honneur d’un ancien activiste de l’OAS... »

    L’ancien président de la section toulonnaise de la LDH demande à ce qu’une plaque explicative « rédigée par un historien relativement objectif soit apposée à proximité de l’édifice ». Afin que le monument historique ait enfin du sens.

    « Les Pieds-noirs étaient eux-aussi des victimes, certains ont mal tourné, emportés par un conflit qui les dépassait », conclut François Nadiras.

    « Le problème initial, c’est la conquête de l’Algérie : on a fait comme si c’était une terre inhabitée. » Avec l’établissement d’une politique raciste menée au détriment de « citoyens » de seconde zone.

    THIERRY TURPIN

    FRANCE EN 2015

    ALGERIE EN 1962

    La bêtise qui froidement assassine

    – Par Jean-Philippe Ould Aoudia –
    « La bêtise qui froidement assassine » était le titre en Une du Monde du 18 mars 1962 qui reproduisait la lettre de Germaine Tillion, rédigée après l’assassinat le 15 mars par l’OAS de six dirigeants des Centres sociaux éducatifs que la déportée résistante avait créés. Pour elle, les criminels étaient : « Les singes sanglants qui font la loi à Alger ».
    Le massacre du 7 janvier 2015 à Paris entre en résonance avec celui du 15 mars 1962 à Alger. Même si « Un crime n’en vaut pas un autre, [si] chaque crime a sa figure » comme l’avait écrit François Mauriac après celui de l’OAS, l’un et l’autre présentent de sinistres similitudes.
    À commencer par le procédé pour tuer. Un commando de six tueurs, surarmés, entraînés et décidés avait fait irruption dans les locaux administratifs où se trouvaient réunis les principaux responsables d’un service de l’Éducation nationale qui avaient pour mission de transmettre à la jeunesse algérienne les traditions les plus nobles de l’enseignement républicain. À la main, ils tenaient un stylo.
    Le 15 mars 1962, six noms inscrits sur une petite feuille furent appelés parmi les 18 présents dans les bureaux des Centres sociaux. Les six victimes furent alignées devant un mur à l’extérieur de la salle et mitraillées, puis achevées par des coups de grâce.
    Une minute de silence fut respectée dans tous les établissements scolaires après la lecture d’un message du ministre de l’Éducation nationale de l’époque.
    Notre association qui honore l’œuvre et la mémoire des six fonctionnaires de l’Éducation nationale, rend hommage aux douze victimes du massacre de la rue Nicolas-Appert (auxquelles s'ajoutent 5 autres victimes que l'auteur de ce communiqué écrit le 10 janvier ne pouvait savoir) et partage la douleur de leurs proches. Elle est aussi la nôtre.
    Au-delà du procédé criminel, le but de ces deux tueries reste le même à cinquante ans d’intervalle. On a tué hier à Alger et on tue aujourd’hui à Paris ceux qui ont pour mission de permettre aux citoyens de réfléchir. Ces deux terrorismes, l’ancien et l’actuel, ont pour ennemis la République et ses valeurs.

    Porter atteinte à la vie est inacceptable, mais l’assassinat d’« intellectuels » choisis pour l’exemple prend une signification particulière, car il est attentat contre les valeurs qui transcendent l’Homme en voulant détruire ce qu’il y a de meilleur en l’Humanité.

    Ceux qui voudraient faire la loi à Paris ne la feront pas et la liberté d’expression sera.
    « Les singes sanglants qui font la loi à Alger », ne l’ont pas faite et l’amitié entre les peuples algérien et français demeure vivante.
    Cet appel à résister à « la bêtise qui froidement assassine », Germaine Tillion le portera au Panthéon en mai prochain.

    Jean-Philippe Ould Aoudia
    Communiqué du 10 janvier 2015

    « Flash info : Le corps du Français Hervé Gourdel retrouvé en AlgérieCOMMUNIQUÉ DU COMITÉ NATIONAL DE LA FNACA DU 14 JANVIER 2015 *** RAPPEL : COMMUNIQUE DE LA FNACA DE PARIS DU 11 DECEMBRE 2014 *** COMMENTAIRE DE JEAN-FRANCOIS GAVOURY »

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