• "Trahison", "collaboration" le rapport sur la reconnaissance des harkis suscite la colère

     

    La réponse à l'article précédent :

    " Que se passse-t-il chez les harkis ? "

    "Trahison", "collaboration"

    le rapport sur la reconnaissance des harkis

    suscite la colère

    Rappelons-nous c'était le 20 septembre 2021

      "Trahison", "collaboration" le rapport sur la reconnaissance des harkis suscite la colère

    Après avoir lu l’article ci-dessous je constate que le « Pardon » de  Macron aux harkis ainsi que ses promesses (pas vraiment tenues) sont encore largement insuffisants. Je suis en plein accord avec le point de vue de Jacques Cros :

    Cros Jacques 

    Mardi 25 Septembre 2018

    Quelques remarques :

    1- La responsabilité première de la France est d'avoir enrôlé des harkis pour prendre les armes contre leurs compatriotes et ce dans le cadre de la guerre engagée pour maintenir un système par essence injuste, à savoir le colonialisme, forme aggravée de l'exploitation capitaliste.

    2- On ne gagne rien à pactiser avec son ennemi, ici la puissance coloniale, ailleurs le patronat. Après avoir utilisé les harkis pour des missions souvent risquées l'Etat français les a abandonnées, ce qui illustre qu'on ne peut pas se fier aux bonnes intentions de son adversaire.

    3- Les enfants de harkis ne sont en rien responsables des choix de leurs parents, choix souvent dictés par la conjoncture.

    4- Réduire les difficultés socio-économiques de l'Algérie actuelle en braquant les consciences sur les harkis c'est masquer ce qui est en cause à savoir la gabegie et la corruption qui gangrènent toute société fondée sur le pouvoir de l'argent et le mécanisme du profit et de l'exploitation.

    "Trahison", "collaboration"

    le rapport sur la reconnaissance des harkis

    suscite la colère

      "Trahison", "collaboration" le rapport sur la reconnaissance des harkis suscite la colère

    Deux descendants de harkis et un harki réunis à Villeneuve-sur-Lot mercredi 24 mai 2023. • © J.Sousa/FTV.

    En Lot-et-Garonne, où vivent de nombreux harkis et leurs descendants, un passage du récent rapport de la commission nationale indépendante de reconnaissance et de réparation des préjudices subis par les harkis, suscite de la colère.

    Soixante-et-un ans après la signature des accords d'Evian, la colère de harkis et de leurs descendants reste forte.  

    Français musulmans, majoritairement recrutés comme auxiliaires de l'armée française pendant la guerre d'indépendance algérienne (1954-1962), les harkis ont été abandonnés par la France à la fin du conflit. Des dizaines de milliers d'entre eux et leurs familles ont fui des massacres de représailles en Algérie et sont venus en France.

    "Trahison et collaboration avec l'armée française"

    En cause, aujourd'hui, des passages jugés "infamants" dans le premier rapport annuel de la Commission nationale indépendante de reconnaissance et de réparation des préjudices subis par les harkis (CNIH), remis lundi 22 mai 2023 à la Première ministre Elisabeth Borne.

    Dans l'annexe 4, Karima Dirèche, historienne franco-algérienne, directrice de recherche au CNRS/TELEMMe a rédigé une synthèse intitulée "la question des Harkis en Algérie, soixante ans après l'indépendance".

    La chercheuse indique que "la trahison et la collaboration avec l’armée française qui leur sont reprochés ne permettent aucune analyse explicitant les motivations et les choix des Harkis durant la guerre d’indépendance." 

    L'historienne précise aussi que "l’histoire des Harkis n’est pas encore écrite en Algérie et aucun travail de référence n’existe sur la question". Elle ajoute que "la question des Harkis ne constitue pas seulement un tabou social ou anthropologique en Algérie. C’est bien plus profond puisqu’elle se heurte à une occultation doublée d’amnésie volontaire."

    Les mots "trahison", "collaboration" et "indignité nationale" résonnent fort aux oreilles des descendants de harkis. Trois d'entre eux se sont rassemblés cette semaine sous une tente, avec des pancartes hostiles à l'Etat français et au chef de l'Etat, dans le centre de Villeneuve-sur-Lot, pour sensibiliser les passants.

      "Trahison", "collaboration" le rapport sur la reconnaissance des harkis suscite la colère

    Une carte de combattant français d'un harki. • © FTV.

    "On nous considère toujours 60 ans après comme des enfants de collabos. Des enfants de traîtres. Nos parents étaient citoyens français, en aucun cas des traitres".

    Boaza Gasmi, président du Comité national de liaison des harkis et fils de harkis. 

    France 3 Aquitaine

    A côté de lui, André Azni, président de l'association "Les harkis et leurs amis" se rappelle des mots forts du président de la République. "Emmanuel Macron, lors de son pardon, a dit que celui qui insultait un harki insultait la République".

    Le Comité national de liaison des harkis exige en conséquence le retrait des passages incriminés. Il va d'ailleurs déposer une lettre de protestation au préfet ce vendredi 26 mai. 

    Parqués dans le camp de Bias

    La "sale guerre" de la France en Algérie, Lakhdar Benouahbab, bientôt 80 ans lui, l'a connue dans sa chair. Les horreurs des combats d'abord, puis la condamnation à mort au pays et la fuite, ensuite, pour le quotidien misérable des camps. "Nous, on se sentait Français, toujours harkis, dans notre tête, comme si on appartenait à la France" dit-il.

      "Trahison", "collaboration" le rapport sur la reconnaissance des harkis suscite la colère

    L'ancien camp de Bias (47). • © FTV

    Chacun d'entre eux a connu cette vie parquée dans les camps. Ces conditions ont été récemment jugées "indignes" par le Conseil d'Etat. Celui de Bias, près de Villeneuve-sur-Lot, abritera 1.300 harkis et leur sort émeut encore les Villeneuvois, comme Jean-Paul Passegué, qui s'est arrêté pour discuter. "L'histoire des harkis, c'est une histoire dramatique que je connais bien, car j'étais en âge de comprendre. Je suis sensible à leurs problèmes".

    Ostracisés en Algérie, abandonnés par la France après avoir combattu pour elle, les Harkis et leurs descendants attendent maintenant reconnaissance et réparation, avant une véritable réhabilitation.

    Indemnisations

    Pour autant, des milliers de harkis ou leurs descendants vont être éligibles à de nouvelles indemnisations pour avoir séjourné dans des structures d'accueil françaises aux conditions déplorables entre 1962 et 1975, a annoncé lundi le gouvernement français, qui a décidé d'élargir la liste de ces sites.

    "Jusqu'à 14.000 personnes (supplémentaires) pourraient être indemnisées à la suite de leur passage dans l'une de ces structures", selon le communiqué du gouvernement. Quarante-cinq nouveaux sites sont proposés par la commission, notamment des camps militaires, des bidonvilles ou des baraquements et s'ajoutent aux 89 déjà répertoriés.

    Les harkis et leurs descendants formeraient aujourd'hui en France une communauté de plusieurs centaines de milliers de personnes.

    SOURCE : VIDÉO. "Trahison", "collaboration", le rapport sur la reconnaissance des harkis suscite la colère (francetvinfo.fr) 

     

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  • Commentaires

    2
    Monsieur X
    Vendredi 18 Août 2023 à 18:22

    Permettez moi, SVP, d'émettre un avis différent.

    Que je sache les Corses sont français mais il existe aussi des Indépendantistes

    Donc si un Corse souhaite rester français il trahit la cause des nationalistes. Ce fut le cas des Harkis. Qu'en pensez-vous M. Cros ?

    Quant au racisme il est, hélas, présent dans tous les pays y compris au Maghreb!

     

    1
    cros Jacques
    Vendredi 26 Mai 2023 à 15:36

    Il y a deux problèmes : ce que la France a fait subir aux harkis et leur situation d'Algériens qui ont pris les armes cotre leurs concitoyens plus conscients de la nécessité d'en finir avec le colonialisme. Le sort qui leur a été réservé prouve que la puissance coloniale n'avait pas de scrupules ni pour leur enrôlement que pour leu abandon ou leurs conditions d'accueil.

    Ils ont été victimes du même racisme que ceux qui n'ont été ni harkis ni descendants de harkis et il serait juste de leur accorder réparation d'autant que les fils de harkis ne sont nullement responsables des choix de leurs pères.

    Des choix au demeurant dictés par des nécessités économiques ou de sécurité.

    En tout cas pour moi cela ne signifie nullement de remettre en cause la légitimité de la lutte armée décidée pour en finir avec le colonialisme.

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