• Un lieu, une histoire. Le camp des soldats coloniaux à Quimper

     

      Un lieu, une histoire. Le camp
     
    des soldats coloniaux à Quimper
     

    Un lieu, une histoire. Le camp des soldats coloniaux à Quimper

     
    Depuis 2010, l'ancien camp de prisonniers frontstalag 135, à Lanniron, est matérialisé
    par une stèle.

    Depuis 2010, l'ancien camp de prisonniers frontstalag 135, à Lanniron, est matérialisé par une stèle. Le second volet de notre série est consacré au Frontstalag 135, à Lanniron, à Quimper, où ont été emprisonnés quelque 8.000 prisonniers coloniaux, soldats originaires d'Afrique occidentale, du Maghreb et du Vietnam pendant la Seconde Guerre mondiale.Les Allemands ne voulant pas de ces prisonniers de couleur sur leur sol.
     
     
    Lanniron, au sud de Quimper, est surtout réputé pour son magnifique château qui borde l'Odet. Ancienne résidence d'été des évêques de Quimper qui profitaient ici de la nature généreuse et d'un air plus sain qu'en ville.
    C'est près de ce domaine, au cadre enchanteur, qu'ont été emprisonnés, après la débâcle, près de 8.000 soldats coloniaux ayant participé aux combats contre la Wehrmacht.
    Depuis 2010, une stèle informe les passants de ce qui s'est passé ici.
    Les Allemands, qui ne voulaient pas de ces hommes de couleur sur leur sol, par peur des maladies tropicales ou par pur racisme, les avaient enfermés dans de nombreux camps dans la zone occupée. Dont ceux de Quimper et Rennes, en Bretagne.
    En mai 1941, un rapport de la Croix-Rouge, organisme qui avait accès au camp, faisait état de 7.746 hommes prisonniers à Lanniron.
    Ces coloniaux étaient hébergés dans de longues baraques de bois. « Ils étaient 90 par bâtiment et dormaient sur des lits superposés. Les chambres étaient chauffées », explique Armelle Mabon, maître de conférences en Histoire contemporaine à l'Université de Bretagne-Sud.
    Il y a une dizaine d'années, cette universitaire a contribué au tournage de « Oubliés et Trahis », un documentaire consacré aux soldats coloniaux, réalisé par Violaine Dejoie-Robin.
     
    Des commandos de travail
     
     
    « Le rapport de la Croix-Rouge était assez positif. On peut y lire, par exemple, que Lanniron était un excellent camp. En parler en ces termes était peut-être l'assurance pour les membres de cette organisation internationale de pouvoir y revenir sans problème ». « Ces hommes étaient complètement déracinés. Malgré tout, le fait d'être dans le Finistère leur garantissait une captivité sous un climat assez clément. En Allemagne, bon nombre d'entre eux seraient morts de froid ».
    Ces prisonniers étaient au contact de la population. Ils formaient des commandos de travail forcé. Main-d'oeuvre corvéable à merci. Ils intervenaient dans les fermes, sur les voies ferrées, dans les usines d'armement. La population locale, peu habituée à voir des gens de couleur, les regardait avec curiosité.
    Un service de marraines - avec échanges de courriers, dons de vivres et même sorties accompagnées - a été mis en place pour réconforter ces hommes déracinés. Des relations d'amitié, voire même des histoires d'amour, sont nées de ces contacts.
     
    Gardés par des militaires français
     
    Quand le front de Russie est devenu trop gourmand en hommes, les Allemands ont confié la garde des camps de prisonniers coloniaux aux militaires français. Leurs anciens compagnons d'armes sont devenus, du jour au lendemain, leurs geôliers. Peu glorieux.
    Du camp de Quimper, il ne reste plus rien. Seules traces de ce passé douloureux, une vue aérienne de Lanniron, prise en 1946, sur laquelle on devine les fondations des baraquements rasés. Aux archives municipales, on a conservé des listings des prisonniers et des permis d'inhumer de ceux qui, à des milliers de kilomètres de leur terre natale, ont fermé définitivement les yeux sur le sol breton. Certains aussi ont réussi à s'échapper et ont rejoint le maquis. Les autres ont pu regagner leur pays à la fin de la guerre, dans la plus grande indifférence.
    Ce retour a parfois débouché sur des drames comme celui de Thiaroye, au Sénégal, où le 1er décembre 1944, des gendarmes français et des soldats des troupes coloniales ont tiré sur des tirailleurs sénégalais qui manifestaient pour le paiement de leurs indemnités. Ce massacre a fait des dizaines de morts.
    Pour en savoir plus « Prisonniers de guerre " indigènes ". Visages oubliés de la France occupée », d'Armelle Mabon, éditions La Découverte. Le film « Oubliés et Trahis » peut être visionné sur Dailymotion.

    SOURCE : http://www.letelegramme.fr/bretagne/quimper-le-camp-des-soldats-coloniaux-28-07-2015-10720507.php?xtor=EPR-3-[quotidienne]-20150728-[article]&utm_source=newsletter-quotidienne&utm_medium=e-mail&utm_campaign=newsletter-quotidienne

     

    Un lieu, une histoire. Le camp des soldats coloniaux à Quimper

     

    OUBLIES ET TRAHIS

     

     

    LES PRISONNIERS COLONIAUX

     

    Une véritable conspiration du silence qui visa les soldats coloniaux de l'Armée française. Ces derniers, victimes de la débâcle comme le reste de l'Armée française, ne furent pas emmenés en Allemagne mais maintenus sur le territoire français.

    En effet, les nazis craignaient les contaminations de maladies et pire encore la contamination raciale. L'un des plus grands camps fut installé à Rennes: le Frontstalag 133 abrita des soldats d'Afrique, d'Afrique du Nord et d'Indochine.
    Jusqu'en 43, ils sont gardés par des soldats allemands bientôt remplacés par des militaires français. Obligés de travailler et maintenus dans des camps dans des conditions terribles, pas de vêtements chauds, une mauvaise nourriture, ils doivent leur survie à l'aide des habitants et des assistantes sociales.
    Cette histoire invraisemblable a d'ailleurs été découverte par une historienne, auteur du film, Armelle Mabon. Cette dernière faisait une thèse sur le travail des assistantes sociales durant la Seconde Guerre mondiale en Bretagne.
    Et c'est en rencontrant certaines d'entre elles qu'elle découvre des photos de l'époque sur lesquelles figurent des hommes de couleurs. Interloquée, elle interroge ces témoins qui lui feront alors part de cette histoire. Certains des prisonniers de ces camps finiront par se marier avec des Bretonnes, leurs enfants témoignent. D'autres s'échapperont et entreront grâce aux réseaux , notamment celui du Musée de l'Homme ( témoignage fort de Germaine Tillon) .D'autres survivants retourneront dans leur pays mais la trahison ressentie ne s'arrêtera pas avec la fin de la guerre. Humiliés jusqu'au bout, ils seront enfermés, de retour à Dakar, dans le camp de Thiaroye. Les autorités françaises refusent de reconnaître leur grade dans les Forces Françaises de l'Intérieur.
    L'armée française craignant la révolte ira jusqu'à tirer sur des prisonniers.


    OUBLIES ET TRAHIS par hopto

     

     
    « L'héritage brûlant de Camus entre France et l'Algérie *** Benjamin Stora parle de son livre "Camis brûlant"La 2CV, une voiture éternelle *** Nous sommes très peu à le savoir mais elle a servi aussi pendant la guerre d'Algérie »

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