Uniforme à l'école :

Emmanuel Macron favorable

à « une tenue unique »

mais d’abord mon histoire personnelle

J’ai lu, ce matin, sur le quotidien le JSL (Le Journal de Saône-et-Loire) ce quotidien où j’ai passé 39 années de ma vie professionnelle un article concernant Macron favorable à « une tenue unique à l’école » Il donne aussi son point de vue sur l’interdiction de l’abaya. Alors je vais vous raconter une histoire vraie et personnelle en disant à Macron que j’ai connu, il y a 75 ans, la tenue unique : une blouse à l’école. Mais je souhaite lui dire aussi que 75 ans après il y a une arrière-pensée politicienne : la tentative de discrimination des musulmans.

Dans ma jeunesse, tout de suite après la seconde guerre mondiale, il y avait très peu de musulmans en France métropolitaine, car c’était le temps de l’Algérie française. La guerre d’indépendance de l’Algérie n’avait pas encore commencé. Et pourtant on portait des blouses à l’école et Macron ne m’apprend rien.

Voici donc mon histoire personnelle :

Une histoire de blouse à l’école

Il y a un sujet qui remonte régulièrement à la surface est l’idée de faire porter un uniforme aux élèves à l’école.

Lorsque l’on regarde des films anciens, d’avant la Seconde Guerre mondiale, même des années 50, voire 60, montrant des classes, les élèves portent tous une blouse mais les enseignants également.

Aujourd’hui, seule quelques écoles privées imposent cette tenue vestimentaire et certaines écoles publiques seraient tentées de le faire.

L’idée, aujourd’hui de l’uniforme, est d’éviter les histoires d’abaya, de voile, etc… mais surtout de stigmatiser les musulmans et surtout d’occulter les vrais problèmes de l’école, manque d’enseignants, manque d’écoles, etc… etc..

J’ai connu l’obligation de porter une blouse à l’école primaire, et pour paraphraser Aznavour « Je viens d’un temps que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître. » et même dans ce cas ce sont les moins de 70/ 75 ans. Ne le répétez pas, je suis né en… 1941 !

Lorsque je suis rentré à l’école primaire, au milieu des années 1947, l’école n’était pas mixte et le port de la blouse était obligatoire, notre institutrice ou instituteur portait également une blouse.

Le port de la blouse, à l’époque, n’était pas que dans l’esprit de gommer les différences sociales.

En arrivant en classe, en ayant enfilé sa blouse, nous savions que ce n’était plus le moment de s’amuser, elle formait une barrière entre hors de l’école et à l’école.

Et puis, il y avait, également, un côté pratique, en ce temps-là nous écrivions avec un porte-plume que nous trempions dans un encrier. Et c’est salissant, nous avions tous en sortant de l’école le bout de l’index et du pouce couvert de cette encre noire. Par instinct, nous nous essuyons le bout des doigts, tachés d’encre sur notre manche et il valait mieux que ce soit la blouse qui subisse cet affront que nos vêtements.

Mais, la blouse les protégeait, également, de la poussière de craie. Si l’instituteur écrivait à la craie sur un tableau noir, nous avions tous une ardoise et un bâton de craie.

Aujourd’hui, par l’importation de vêtements venant de Chine et d’ailleurs les prix étaient devenus très bas... enfin avant la très forte inflation... (mais les grandes marques... les riches n'ont pas de problème pour se les procurer), dans le temps ce n’était pas le cas et il n’était pas question de tâcher son pantalon ou son pull-over. La blouse faisait rempart.

Parce que mai 1968 était passé par là, le port de la blouse tant pour les élèves que pour les enseignants avait disparu.

En écrivant ces quelques lignes, je me suis replongé dans mon passé, des brides de souvenir, comme l’instituteur passant pour remplir les encriers et cette odeur d’encre, les buvards plein de tâche, la peur de faire des « pâtées » en écrivant, la peur de faire tomber son ardoise sur le sol (elles étaient cassantes)…

Mais, revenons au présent, je crois qu’aujourd’hui, si les élèves l’acceptent le port de la blouse peut recréer cette rupture entre « je suis hors de l’école et je peux m’amuser » et « je suis à l’école et je suis là pour apprendre ». Je crois que la tenue vestimentaire peut avoir un véritable rôle dans le comportement des élèves.

Et, il y a ce côté, de cacher ses vêtements « civils » pour ne pas mettre en avant des différences de pouvoir d’achats des parents.

Mais ça ne peut fonctionner qu’à la condition où les élèves (et leurs parents) acceptent le port de la blouse, au XXIème siècle, il faut expliquer et convaincre plutôt que d’imposer.

Et surtout, surtout, ça ne doit absolument pas être dans le seul but de Macron, de la macronie, de la droite et de l’extrême droite de stigmatiser mes amis musulmans.

Ci-dessous l’article du Journal de Saône-et-Loire :

Michel Dandelot

En 1960, en pleine guerre d’Algérie : Pour

ou contre l'uniforme au lycée ? 

L'avenir est à vous, RTF : 17/12/1960 Quelle importance ont l'habillement et la mode pour la jeunesse de 1960 ? A l'Ecole Alsacienne de Paris, témoignages d'une jeune fille et de jeunes hommes sur la tenue imposée par le directeur : les interdictions sont nombreuses mais la mode est d'avoir une blouse sale pour certains réfractaires ! 

Uniforme à l'école : Emmanuel Macron

favorable à « une tenue unique »

Interrogé ce lundi par le Youtubeur HugoDécrypte, Emmanuel Macron s'est prononcé en faveur d'« une tenue unique à l'école », tout en se montrant favorable à des « expérimentations » et une « évaluation » du port de l'uniforme. Le président a également défendu l'interdiction de l'abaya dans les établissements scolaires.

Emmanuel Macron plaide plutôt pour une « tenue unique », qu'il juge « beaucoup plus acceptable pour les adolescents ». Capture d'écran YouTube/Hugo décrypte

L'idée de réinstaurer l'uniforme à l'école fait son chemin. Emmanuel Macron s'est dit ce lundi favorable à des « expérimentations » et une « évaluation » du port de l'uniforme à l'école, se prononçant de son côté plutôt pour une « tenue unique », qu'il juge « beaucoup plus acceptable pour les adolescents ».

« Je suis favorable à l'approche expérimentation, évaluation », a déclaré le chef de l'État dans une interview sur la chaîne du Youtubeur HugoDécrypte. « Sans avoir un uniforme, on peut dire "vous vous mettez en jeans, tshirt et veste" (...) la question de la tenue unique est à mon avis plus acceptable, peut paraître un peu moins stricte d'un point de vue disciplinaire », a-t-il ajouté. « Elle règle beaucoup de sujets (...) 1/ la laïcité et 2/un peu l’idée qu’on se fait de la décence, c'est-à-dire on ne veut pas des tenues trop excentriques », a-t-il encore souligné.

Le ministre de l'Éducation nationale Gabriel Attal s’est lui aussi dit ce lundi matin favorable à « une expérimentation », dont il annoncera les « modalités » à l’automne. Le locataire de la rue de Grenelle a promis de travailler « avec les enseignants, les experts, les familles » sur ce sujet.

Sur l'abaya  : « On ne peut pas faire comme s'il n'y avait pas eu d'attentat terroriste et Samuel Paty » 

Au sujet de l'interdiction de l'abaya à l'école, qui s'applique depuis ce lundi, Emmanuel Macron a évoqué les attentats terroristes et l'assassinat de Samuel Paty pour expliquer le contexte de la décision du gouvernement. « Nous vivons aussi dans notre société avec une minorité, des gens qui, détournant une religion, viennent défier la République et la laïcité », a déclaré le chef de l'État. « Ça a parfois donné le pire. On ne peut pas faire comme s'il n'y avait pas eu d'attentat terroriste et Samuel Paty. » Avant d'ajouter  : « Ça s'est fait parce qu'un enseignant apprenait la laïcité dans son cours et qu'ensuite il y a eu cet emballement avec les réseaux sociaux et des gens qui ont ensuite commis le pire ».

Relancé par le journaliste, Emmanuel Macron a déclaré : «Je ne fais aucun parallèle» entre les actes de terrorisme et la tenue portée par des jeunes filles musulmanes. «Je vous dis juste que la question de la laïcité dans notre école est une question profonde».

SOURCE : Politique. Uniforme à l'école : Emmanuel Macron favorable à « une tenue unique » (lejsl.com) 

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